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324

FRU

gnificence, on efi pea difpofé

a

loUer la vle frugalé

(les

gr~nds

hommes, qui palfoient de la charrueau com·

maodement des armées;

oc

peur-~tre commen~ons-nous

~

les dédaigner daos omre imagioation. La raifon néan·

moins ne voudroit pas que nous en 1ugeaffions de la

fone;

&

puifqu'il ne feroit pas a·propos d'attribuer

ii

la

libéralité les exci:s des prodigues,

í1

oc

faut pas non

plus attribuer

a

la

fru_gali¡l

la honte

&

les baífefses de

I"avarice.

-

c·en vouloir dégrader étrangement les vertus' que

de dire avec un Laberius,

fn¡ga/¡tas ¡niftria

•fl

rumoris

boni,

ou de

r~péter

avec S. Evremont ; la

frugal•té

Uot

vantée des Romains n'étoit pas une abninence

va·

lontaire des cnofes

fuperflues' mais un ufage néceffai–

re

&

groffier

d~

ce qu'ils avoient, Re'ndons plus de

juflice au

tems des beaux jou rs de la république ro·

maine,

a

ce Fabricius par exemple, ce Curios

&

ce

Camille dont j'ai parlé. Les uns

&

les autres fachant

fe borner

3

l'hé'ri¡age de Ieurs

anc~tres,

ne fureot point

tentés de chaoger l'ufage groffier de ce qu'ils pofté·

doient, pour embraifer le fupcrHu, Le premier refufa

fans peine les offres magn ifiques qu'on Iui tit <le la part

de Pyrrhus; le fecond méprifa tout

l'ar~ent

qui lui fut

préfenté de la part des Samnites; le trotlieme con fa era

daos le temple de Jupiter' too t l'or qu'il avoit pris

a

Ja

défaite des Gaolois . Nourris tous les trois Celon les

reg les de l'aoflere

frugalité,

ils furent les reifources de

leor patrie daos les goerres périlleofes qu'elle cut

a

fuu–

tenir. L e luxe

&

ls fomptuofité font daos un état, ce

que font daos un vailfeau les peintures

&

le

flatnes dont

ll

en décoré; ces •·ains ornemens ra(sOrepr au!li

p~u

l'étar engagé dans une gucrre cruclle, qu'ils rafsur<nl

les palfogers d'un vaiifeau, quand il en menacé de la

empéte.

1/oyn

Luxe

&

F

o

R

Tu

N

e.

Pour fentir le prix de la

frt~galitl,

il

faot en joüir;

ce ue feront point ceux qut f(Hl t corrom.eus par les dé–

Jices, dit l'auteur de l'cfprit des lois, qui aimeront la

v ie

frugale;

&

li

cela avoit été cummun , Alcibiadc

n'auroit pas fa it l'adrn'rarion de l'univcrs. Ce ne feront

pas non plus ceu>; qui env ient ou qui adm;rent le luxe

des nutres, qui vanteront la

frug41ité;

des gens qui n'ont

devant les yeux que des homm<S riches ou des hom–

mes auffi miferables qu'ils le font, dérenenr leur mife–

re, fans aimer

&

fau~

coonoltre

ce

qui fait le terme de

la mife re.

L 'amour de la

Jrug4/ité

ea

exciré par la

frugalité;

&

c'cn alors qu'on en fcnt les précieux

avant~ges

: cet

amour de la

fn.galitl

bornant

le

dolir d'avoir,

a

!'at·

rem•on que demande le nécelfaire pour (a famillo , re–

fervc le fuperfiu pour le bien de fa patrie. Aufli les fa–

ges démocraties en recommaudaut, en .:tnbliffant poor

loi fondarnentale, la

frt~gc•litl

domenique, ont ouverr

la porre aux dépenfes pool ques

a

i\thenes

&

a

Ro

me:

pour lors la magniticwce

n~if!oit

du Cein de la

fmga·

litl

meme;

&

cumme la religion, a¡oílte

M.

de Moo–

tdi¡uieo , demande qu'on

an

le> mains pore> pour fai–

res de> offrandes aux d•eux, les Iois vouloient de> mceurs

frugales, pour que l'on pur donncr

á

ra patrie .

(D.

J .

l

• F R U G l N

A L

&

F

R U G U R

A L ,

fregm·

1al,

(

Myth.

)

ell le oom d'un temple dblié a la Venus

pud iqu<,

app~llée

Venus frugi

;

&

frugural,

le nom

d'un temple dédié

a

jup ter.

F R

U

1T,

f.

m. (

Gram.

)

On appelle en général

du nom de

[mies,

rour ce

~u

e la terre produit pnur la

noorriture de> hurnmes

&

des animaux: ainfi les grains,

Jes herbes, les lego mes, Cont des

fruiu.

Les

fmits

en paniculier font la produétion des arbr<s

fruitiers,

&

la concll1r,on des opérations de la natore

qu'elle nous avoit faot entrevoir en oous donnant }és

~eurs:

ce n'efl d'abnrd qu'un bouton, qo'uo ceil; ea·

fu ite vient une branche, une Heur, en fin un

fruit,

qoi

par le moyen d'une

gr~'ne,

d'un pepin, d'un noyau ,

d'une amande, p<rpétue ton efpece

a

l'intini.

On remarque daos les

fruits

les memes parties eifen·

ti

elles que daos les plan re>. ravoir les peaox

&

mem–

branes, les. pulpes ou chairs

1

&

les tibres ou corps

li·

goeux.

Les arbres

j.fruit

diningoés

d'~vec

les plantes

a

fruit,

fe d vifenr en

frutts

a

pepins,

a

noyau,

a

coquille , IX

3 cof1e épineule.

Ceux

a

pepins onr plofieurs fleur>,

&

un pepin for–

mam un boutoo, peUt avoir

9

a

JO

fru!ts

a

cbaqoe

boutofl. . lis fonr compolcs de quarre parttes,

la

peau,

lo

pulpe, les 6bres,

&

fa capfu le.

1/oya. tous <es mots

a

ltMr 11r1ide

.

Les orangers

les citrons,

&

les railins

onr des pores plus

rernplis de liqueur , mais ce

Ont

(OílJOUrS des

fruiii

a

pepios.

FRU

Les

fruits

a

noyau vieonent feuls

a

chaqne booron,

&

ont les memes panies que ceux

a

pepins; qoant au

noyao,

il

vient de la pul pe qui fe coagule; cinq grof·

fes tibres s'étendenr fur la furface du noyau, dont une

entre daos fon corps poor y nourrir I'amande qui

y

di:

fufpendue par fes peaux.

Ceux

a

coquille n'ont que trois parties : la robbe, la

coquille,

&

la moclle; u

o

grand nombre de 6bres en·

trenr par la bafe daos

la coquille ; une de ces

tibres

!lOorrit la graioe, paffe daos le centre de la bafe,

&

va

Jofqu'ii

la

palOte de la coquille

a

laquelle les peaui de

I'amande font auachées •

L es

[rttits

¡¡

coae épineufe, tels que les chataigniers

&

les marrons d'lnde, viennent Ceuls ou plufieurs en–

femble; ils font eux-mémes la racine qui les reproduir.

L es plantes

a

frttits

font les melons, les caurges ,

les citrouilles, les concombres, les coloquintes, les bao·

nets de pretre . Ces

fr¡¡it,

ont one écorce ou peau

chargéc de verrues, ou de parties galeufes; on trouve

9ans leur pulpe des loges remplies de fe meneos. avec

des amandes; plolicurs fibres font répandues dans toute

l'étendue du

frrtit.

L es

[r11its

par rapport

ii

leur

eh~

ir, font calfans ou

fonda

os.

On diflingue encore les

fruits

d'été d'avec ceux d'hy–

ver; les

frrútJ

précoces d'avec les tardifs; uous avons

encere les

jr11its

rouges .

11

y

a de grolfes femences,

comme

les marrons d'ln–

de, les chfttaigniers, les amandcs, les noi feues, le; fai •

ncs, les noix, les glands, que l'on appelle

frr.its,

par·

ce

qu'ils font

a~réables

a

u goOt. (

K)

F

R

u

r

T, (

B olan.

)

M.

Lum:ous diningue daos les

fruit,

trois parties principales, qu[ fon t le péricarpe, la

fe menee,

&

le receptaele.

L e péricarpe,

p<rÍ<nrpium,

efl

formé par le germc;

iJ

woffit

&.

il renferme les petiteS femeoccs

OU

graines,

mats il ne fe trouve pas dans tous les

fruits.

11

y

a

huit efpeces de péricarpes; favoir la capfu le, la coque,

la lilique,

la goulfe, le

jr11Ít

d

no ya

o,

la pomme o u

le

frttit

a

pepio, la baie,

oc

le con

e.

La caplule,

<a·

pfula,

efl compofée de plufieur

pannenux fecs

&

éla·

(l;ques , qui s'oo••rem le plus fouveut par leur fommité

lorfqu'ils fonr mOrs,

&

qui renfermenr des grnioes daos

une fe ule loge ou daos plufieurs; d'ou vtennent les dé–

nominations des capfules onikculaires

&.

multilocolai–

res . La coque,

conetptacuh.m,

ne dillere de la capfu·

le qu'en ce que fes paoneaux font mous. L a lilique,

fi!iq::a,

efl compofée de deux panoeaul qui >'ouvrent

d'uo boot

a

l'auore,

&

qui font

fépar~s

par une cloi–

fon membraneufe

¡¡

laquelle

les perites femences fonr

auachées chacune par un cordon ombilical. La gouffe,

l<gumen.

en un péricarpe oblong

a

deux coffes a!fem–

blées en dcf!u

&

en ·deffous p., une future Iongitudi–

oale ; \es

femeoces

font auachées alteroatiH

ment a

u

limbe fupérieur de chacQne de ce cnfTes.

Le

frr.it

a

ooyao'

dmpa.

en compofé d'une pulpe charn

ue. m

ol–

le

&

fucculeore , qoi renferme un ooyau. La pomme

o u

fruit

a

pepin,

pomiim,

a

une pul pe charnu<

1

a

u mi·

lieu de laqoelle le> lemencrs fe troovent daos des

<D·

veloppes membraneufes. La baie,

ha"a,

a uue pulpe

fucculente qui renftrme les femence> . Le cone,

flro·

b;{us,

cil G<>mpafé de plutieur> écailles appltquées les

unes comre les aotrr>,

&

contourné<S par le haut.

11

y

a deux forres Qe femences, la graine

&

la noix.

La nois,

1111x,

efl prefqu'auffi dore qu'un os,

&

ren·

ferme b véritable Cemence . La graine ,

f•m•n

,

el! le

corps de la femcnce ; elle a aillérente> tigurcs,

&

oo

vc,it de

graioes qui onr ooe

courunuc:.

L3.

couronnc,

corona,

ell

limpie, ou dilpofée en aigretrc. L'aigrrue,

pappus,

elt co>upof<!e de rayous

limples ou de rayons

branchos comme une plume. Ces rayons

lim les ou

braochus ticnnent

a

un pédicule'

00

fonenr immédiate·

menr de la graine .

Le receptacle ou placenta,

rutptaculum,

en la par–

tie qui íoOtiem la Heur ou le

fnút,

oo tous les deox

enfemble; il

y

en a de dilféreore• figures.

l-1or"' par.

Prodromru, pag

44·

&

fi•iv.

(

l)

itlan•ere á'a••oir de b<aux fru:u,

(

')ard.)

Poor a–

voir de beaox

frmts,

il

faot dérocher d'on arbre quel–

qoes bourons

lor(qu'ils oe font qoe noücr ; le rnois de

Mai ell le vrai tems de cettt opération pour les péches

&

abricots;

&

celui de Joio

&

de Joillet pour les poi–

res d'hy•er

&

d'aoromoe. On les détache du trochet

ou il

y

en a plufieurs, ea les coopant avec des cifeaux

por le milieo de la qoeue,

&

for toot ceux quí fonr

ferrés, comme les plos fo¡et1

~

fe poorrir. Les poires

d'été, telles qoe la robine, la ca!Toleue, le roolfelet,

oe