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276

FRE

ont eu raiíon de placer

dormitare

dans la claiTc des de–

tidératifs, porce qu'il prélcntc quclqucfois ce íens,

&

fpécialement dans l'exemple de l'laure, cité par Turne–

be'

dormitare ee aitbaJ.

{1

faudroit done aulli l'appel–

]cr

diminutif,

paree qu'il fignifie quelquefois

dormire

leviur,

comme dans le mor d'Horace,

qrumdoqlfe bo–

" '" t/ormitat Homerra;

&

augmentatif, puiíquc Cice–

ron l'a employé dans le íens de

dormire altt.

La vé–

rité elt que

dormitare

ell originairement

&

en vertu de

l'analogie, un verbe

frlquenratif:

&

que les a

u

tres leos

c¡u'an

y

a attachés depuis, découlcnt de ce l'ens

primor~

dio! , ou viennent du pur caprice de l'uíage . Une der–

tlierc preuve que les La(ins n'avoient pas prétcndu re–

garder

donnitare

camme delidéruif, c'clt qu'ils avaient

Jeur

dormiwrirc

deltiné

a

exprimer ce feos accerToire .

Nous remarquerons

t

0 •

que

tou~

les

fril¡runt atifi

la–

tins íont terminés

en are,

&

íont de lo premiere con–

jugoiíon.

!

0

Qu'ils Ítlivent invoriablement la narure de leurs

primitifs, étant comme cux abíolus ou relatifs; l'abía lu

dormitare

vient de l'abíolu

dormire;

le relatif

agitare

vicnt du relatif

agere

.

Voyons maintenant

Ji

nous avnns des

frlqt~e»tnt~(J

da

m

ootrc bogue. Roben Etienne daos ía

petite gram–

mairt franpoi[e

imprimée en

t

r69,

prércnd que nous

n'en avons poin t quant

a

la lignificotion ;

&

íoit que

l'autorité de ce célebre

&

íavant rypographe en ait irn–

pa!é auK autres grammairiens

fran~ ois,

ou qu'ils n'aycnt

pas alfe·¿ examiné la

chofe,

au qu'ils l'ayent jugée peu

digne de lcur attemion, ils onr taus gardé le filence fur

cct abjcr.

Quoi qu'il en íoit, íl

y

a

dleaivemcnt en fraoc;ois

juíqu'j trois forres de

frlquaJtatifi,

dillíngués les uns

des autres,

&

par la différwce de leurs termioaiíons,

&

par ce lle de Icor origine: les uns íon t narurels

a

cene

Jaugue, d'au trCS

y

Otl t été faits

a

J'imiiatÍOO de J'ana–

}agic latine,

&

les auttes en fin y íant étrangers ,

&

fculcmcn t alfujettis

a

la tcrminaifan franc;aife. JI faut

cepcndant avoiicr que la p!Opart de ceux des deux pre–

m ieres eípeces ne s'employent guere que dans le llyle

fam ilier.

Les

frlr¡uwtatifJ

oaturels

a

la langue franc;oiíe lui

viennent de íon propre fonds,

&

íaot en général ter–

minés en

ailler:

tcls íant les verbes

criail/er, tiraii–

Jer,

qui ont pour primitifs

crier, tircr,

&

qui repon–

den! aux

fri~uentattfJ

latins

clamitare, traélare.

On

y

appcrc;oit lenliblcmcnt l' idéc accelfoire de répétition,

de

m~

me que dans

brailler,

qui fe dit plus particulie–

rement des hommcs ,

&

dans

piailler,

qui s' applique

plus ordinairement oux fe mmes; mais elle elt encare

plus marquée dons

f errniller,

qui ne veut dite autre

chofe que

mrttre fo rwmt le fer

,;

In main.

Les

[riquentatifi

franc; ois faits

a

1'

imitarían de l'a·

nalogie latine, fnnt de; primitifs fran<;ois auxquels on

a donné une inflex ion ralfQrnblante

il

celle des

fru¡um–

t atifJ

larins; cette inflexion

cfl

óter,

&

défigne com–

me

le

tare

latín, l'idée accelfoire de répétition: com–

me dans

<ra<hoter, clignoter, ehtubotcr,

qui ant pour

correípondans en latin

f putare, niElare

,

nwjjitnre .

L es

frit¡rtentatifs

étrangcrs dons la

langu~ fran~oiíc

lui vicnncnt de la languc latine,

&.

nnt fcolemenr pris

un alr

fran~ois

par la terminaiíon en

er:

tels íon t

ba·

hitcr, diéler, agitn· ,

qui nc íant que

l~s

frlt¡uentatifJ

latins

habitare, diélare, agitare .

C'en le verbe

v ijiter

que R. Erienne employe pour

prouver que naos o'a,·ons point de

frlr¡uentatifJ. Gar,

dit-il,

cambien

r¡r~e

viliter

foit tirE de

vi lito

lntin

&

fré–

t¡tuntatif, il n' en gnrdc pa1 toutefoiJ la fignification

.,,

notre lnngue: teil<mwt r¡u'il n befoin de l'adverbe

lo uvcnt :

comme

je vifite íouvent le palais

&

les pri–

fonniers.

Mais on peut remarquer en premier lieu, que quand

ce raiíonoement feroit concluant, il ne le íeroit que

pour le 1•erbe

vijieer

;

&

ce íeroit íeulemenr une preu–

vc que fa lignitication originelle auroit été d6gradée par

une fantaifie de l'uíage .

En íecond lieu , que quand la coníéquence pourrait

s'étendre

a

tOUS )es verbes de

J3

meme e(pece,

iJ

ne

l'eroit pos poffible d1y comprendre les

freqttwtatifJ

na–

rurels

&

ceux d'imitation, o

u

I'idée accdfaire de répé–

tition ell tra p fenfible pour y

erre

méconnue.

En trai fleme lieu, que la raifon alléguéc par R .

E–

tienne ne prouve abfalument ríen! un adverbe

frlquen –

latif

ajoOré

a

v ijieer,

n'y détruit pJs l'idée acceilaire

de

rép¿tition, quoiqu'elle íemble d'abord fuppa fer qu'

.elle n'r ell painr renferm ée; c'elt un pur pléonaíme qui

-éltYe

a Utl uouveau de¡;ré d'

c!o~rgie

k fcns

[r<t¡l'ell-

FRE ·

eatif,

&

qui lui darme une valeur femblable

a

celle,

des phraíes latines,

itat ad eam [rtr¡uens

( Plaute)

fre –

quenter i11 o/ficinnm vmtitanti

(

P

!in.) ;

j.epi111 Jrtmpfi–

tal·crttnt

( Jd . ) . On oc dirait pas íaus doote que

Ita–

re

n'ell ras

frlr¡uentatif

a

caule de

fre'{ueni,

ni

v tn–

titnrc

:l

caule de

fret¡rttneer,

ni

fumpfienre

ii

caulc de

J.rpi111.

La Mcifion de R. Etienne n'a done pas route l'e–

xoaitudc qu'an

3

d1ait d'attendre d'un li grand hom–

mc;

c·~¡t

que les efprir; les plus éclairés peuvcm en–

care tomber dans l'erreur, mais ils ne doivem rico per–

dre pour cela de la conlidératian qui en dOc aux ta–

lens.

(E . R. M.)

F

RE

Q

U

1N,

í. m. (

Commera)

forre de futail–

le. L'nrticle vj. du nauvenu réglemem de

172.3,

con–

cornant les déclarations des l\1archands aux bureaux d'en–

trée

&

de íartie, mer le

freqttin

au nombre des furail–

les qui írrvcnt

a

enronner le> fueres' bauts' les íyrops,

les íuifs, les beurres,

&

;rutres rellcs rnarcbandiles qui

íant íojettes

a

déchet

&

a

caulngc .

Ditl_ de Comm.

&

de 7'rl v .

(G)

F RE R A G

E,

f.

m.

(Jttri[prud. )

c'ell le no m que

l'on danne en certaines coí\tomes aux partages de ti<fs

dans lefquels les freres

&

íreors pu\nés ou autres co•

partagcans tienncnt leur pan eo foi

&

hammagc de l'al–

né, a u

Ji

ce n'ell pas entre frcres, de !'un des co-par·

tageans.

Voyez ci·dellant

F

R A R ESC HE U R

S. (

11)

FRERE, í. m.

(JuriJpr . )

ce terme lignifie

eco~

qui íont nés d'un

m~me

p"re

&

d'une meme mere, ou

bien d'un meme pere

&

de deux meres diltt!rcnres, a

u

eotin d'une méme mere

&

de deux percs d:lterens .

On dill ingue les uns

&

les autres par des noms dif–

férens;

ceu~

qui ÍOnt prOCiééS de

me

mes pcrc

&

me–

re, íont appellés

fraeJ germaim;

ccux qui íonr de m¿–

me pe re feulement, íom

f rereJ confm•g,Jins,

&

ceur

qui fallt de meme mere'

frereJ tlt(rim.

La

qualiré de

frer•

naturel procede de la nailfance

Ce

u

le; 13 qualité de

f rcre

légitime procede de la loi,

c·en-a-dite qu'il faut erre né d'un méme mari:•ge va–

Jable.

On ne pcut pas adopter quclqu'un pour íon

[rete,

mais on peut avoir un

frere

adoptif dans les pnp ou

l'adoption

a

encare lieu . Laríqu'on homme adopte

un

enfnnt, cer enfant devient

¡,._re

ndoptif des enfans

na ·

turels

&

ltl'gltimcs Ju pare adaptif .

L'étroite paremé qui ell entre deux

frereJ,

fait que

l'un ne peut époufer la veuve de l'autre .

L es

freres

étant unis par les liens du í.1ng, font o–

bligés entr'eux

~

tous les dcvoirs de la íociété enctue

plns étroitcment que les éuangers ou que Jet parcns plus

éloig nés ; cependan t il n'arrive que trap fcJuvcot que

l'intérct les

(~pare,

rara concordia f rrzll"flm·.

La candition des

frere~

n'en pas

taO¡our~ égale~

•J'un

peut erre libre,

&

1'

aurre efclave ou íerf de main–

morte.

D ans le partage des biens nebles, le

frere

atné a le–

Ion les coílromcs divcrs avaotages cootre

los

pu1nés

ma lc~ ;

les

freru

excluent leurs freurs de cenaines

luc–

ceffi ons.

En pays

de

d1oir é'crit, les

frertJ

germains fuccedcnt

a

leur

freu

ou íreur décédé, concurremment a•·cc

les

pere

&

mere; ils

e~cluent

les

frereJ

&

íreors conían–

guins

&

utérins; C<UK-ci, c'ell-a-d1re les

['<res

con–

tanguins

&

utérins, concourer.t cntr'eul fa os diilinguer

les biens

paterncl~

&

maternels.

En pays coOtumier les

frere~

&

íreurs, meme

gcr–

mains, ne concourent poiot avec les afccndans pour la

íucceffiao des meobles

&

acquéts; mais daos les cotl–

tumcs de dauble lien, les

frereJ

&

íreurs germ•itl> font

préférés aux aurres. Du relle pour les prnpres, les

fre·

reJ,

íoit germains, caníanguins, o u utérins, ne fucce–

dent chacun qu'a ceux qui íont de leur ligoe.

Qoelque unian qu'il y ait narurellement entre les

fr,–

ru

&

íreors, un

frere

ne peut paint eogager ía n

[re–

re

ou fa íreur fans leur caníenremeot; un

frtre

ne peur

pas non plus agir pour l'autre paur venger I'inJUre qui

luí a été faite, mais il peur agir feul paor une affaire

qui leur tn commune .

Le

frert

majeor ell tuteur légirime de íes

frereJ

&

freo

!S

y

oí íonr mioeurs, oo en d<!mence . On peur aoffi

le

nomm~:r

toteur ou curaceur .

Suivant les lais ramaines, un

fnrc

pout ag-ir contre

fon

frere

pour lt s droirs qo'il

a

conrre lui · mais il ne

pcut

pas

l'accu íer d'un crime capital,

li

e~

n'ell paur

caulc de plagiar au d'adultere ..

Le fratri ciJe ou le meunre d'un

[rere

en un crime

¡¡ro

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