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FRE
ont eu raiíon de placer
dormitare
dans la claiTc des de–
tidératifs, porce qu'il prélcntc quclqucfois ce íens,
&
fpécialement dans l'exemple de l'laure, cité par Turne–
be'
dormitare ee aitbaJ.
{1
faudroit done aulli l'appel–
]cr
diminutif,
paree qu'il fignifie quelquefois
dormire
leviur,
comme dans le mor d'Horace,
qrumdoqlfe bo–
" '" t/ormitat Homerra;
&
augmentatif, puiíquc Cice–
ron l'a employé dans le íens de
dormire altt.
La vé–
rité elt que
dormitare
ell originairement
&
en vertu de
l'analogie, un verbe
frlquenratif:
&
que les a
u
tres leos
c¡u'an
y
a attachés depuis, découlcnt de ce l'ens
primor~
dio! , ou viennent du pur caprice de l'uíage . Une der–
tlierc preuve que les La(ins n'avoient pas prétcndu re–
garder
donnitare
camme delidéruif, c'clt qu'ils avaient
Jeur
dormiwrirc
deltiné
a
exprimer ce feos accerToire .
Nous remarquerons
t
0 •
que
tou~
les
fril¡runt atifi
la–
tins íont terminés
en are,
&
íont de lo premiere con–
jugoiíon.
!
0
•
Qu'ils Ítlivent invoriablement la narure de leurs
primitifs, étant comme cux abíolus ou relatifs; l'abía lu
dormitare
vient de l'abíolu
dormire;
le relatif
agitare
vicnt du relatif
agere
.
Voyons maintenant
Ji
nous avnns des
frlqt~e»tnt~(J
da
m
ootrc bogue. Roben Etienne daos ía
petite gram–
mairt franpoi[e
imprimée en
t
r69,
prércnd que nous
n'en avons poin t quant
a
la lignificotion ;
&
íoit que
l'autorité de ce célebre
&
íavant rypographe en ait irn–
pa!é auK autres grammairiens
fran~ ois,
ou qu'ils n'aycnt
pas alfe·¿ examiné la
chofe,
au qu'ils l'ayent jugée peu
digne de lcur attemion, ils onr taus gardé le filence fur
cct abjcr.
Quoi qu'il en íoit, íl
y
a
dleaivemcnt en fraoc;ois
juíqu'j trois forres de
frlquaJtatifi,
dillíngués les uns
des autres,
&
par la différwce de leurs termioaiíons,
&
par ce lle de Icor origine: les uns íon t narurels
a
cene
Jaugue, d'au trCS
y
Otl t été faits
a
J'imiiatÍOO de J'ana–
}agic latine,
&
les auttes en fin y íant étrangers ,
&
fculcmcn t alfujettis
a
la tcrminaifan franc;aife. JI faut
cepcndant avoiicr que la p!Opart de ceux des deux pre–
m ieres eípeces ne s'employent guere que dans le llyle
fam ilier.
Les
frlr¡uwtatifJ
oaturels
a
la langue franc;oiíe lui
viennent de íon propre fonds,
&
íaot en général ter–
minés en
ailler:
tcls íant les verbes
criail/er, tiraii–
Jer,
qui ont pour primitifs
crier, tircr,
&
qui repon–
den! aux
fri~uentattfJ
latins
clamitare, traélare.
On
y
appcrc;oit lenliblcmcnt l' idéc accelfoire de répétition,
de
m~
me que dans
brailler,
qui fe dit plus particulie–
rement des hommcs ,
&
dans
piailler,
qui s' applique
plus ordinairement oux fe mmes; mais elle elt encare
plus marquée dons
f errniller,
qui ne veut dite autre
chofe que
mrttre fo rwmt le fer
,;
In main.
Les
[riquentatifi
franc; ois faits
a
1'
imitarían de l'a·
nalogie latine, fnnt de; primitifs fran<;ois auxquels on
a donné une inflex ion ralfQrnblante
il
celle des
fru¡um–
t atifJ
larins; cette inflexion
cfl
óter,
&
défigne com–
me
le
tare
latín, l'idée accelfoire de répétition: com–
me dans
<ra<hoter, clignoter, ehtubotcr,
qui ant pour
correípondans en latin
f putare, niElare
,
nwjjitnre .
L es
frit¡rtentatifs
étrangcrs dons la
langu~ fran~oiíc
lui vicnncnt de la languc latine,
&.
nnt fcolemenr pris
un alr
fran~ois
par la terminaiíon en
er:
tels íon t
ba·
hitcr, diéler, agitn· ,
qui nc íant que
l~s
frlt¡uentatifJ
latins
habitare, diélare, agitare .
C'en le verbe
v ijiter
que R. Erienne employe pour
prouver que naos o'a,·ons point de
frlr¡uentatifJ. Gar,
dit-il,
cambien
r¡r~e
viliter
foit tirE de
vi lito
lntin
&
fré–
t¡tuntatif, il n' en gnrdc pa1 toutefoiJ la fignification
.,,
notre lnngue: teil<mwt r¡u'il n befoin de l'adverbe
lo uvcnt :
comme
je vifite íouvent le palais
&
les pri–
fonniers.
Mais on peut remarquer en premier lieu, que quand
ce raiíonoement feroit concluant, il ne le íeroit que
pour le 1•erbe
vijieer
;
&
ce íeroit íeulemenr une preu–
vc que fa lignitication originelle auroit été d6gradée par
une fantaifie de l'uíage .
En íecond lieu , que quand la coníéquence pourrait
s'étendre
a
tOUS )es verbes de
J3
meme e(pece,
iJ
ne
l'eroit pos poffible d1y comprendre les
freqttwtatifJ
na–
rurels
&
ceux d'imitation, o
u
I'idée accdfaire de répé–
tition ell tra p fenfible pour y
erre
méconnue.
En trai fleme lieu, que la raifon alléguéc par R .
E–
tienne ne prouve abfalument ríen! un adverbe
frlquen –
latif
ajoOré
a
v ijieer,
n'y détruit pJs l'idée acceilaire
de
rép¿tition, quoiqu'elle íemble d'abord fuppa fer qu'
.elle n'r ell painr renferm ée; c'elt un pur pléonaíme qui
-éltYe
a Utl uouveau de¡;ré d'
c!o~rgie
k fcns
[r<t¡l'ell-
FRE ·
eatif,
&
qui lui darme une valeur femblable
a
celle,
des phraíes latines,
itat ad eam [rtr¡uens
( Plaute)
fre –
quenter i11 o/ficinnm vmtitanti
(
P
!in.) ;
j.epi111 Jrtmpfi–
tal·crttnt
( Jd . ) . On oc dirait pas íaus doote que
Ita–
re
n'ell ras
frlr¡uentatif
a
caule de
fre'{ueni,
ni
v tn–
titnrc
:l
caule de
fret¡rttneer,
ni
fumpfienre
ii
caulc de
J.rpi111.
La Mcifion de R. Etienne n'a done pas route l'e–
xoaitudc qu'an
3
d1ait d'attendre d'un li grand hom–
mc;
c·~¡t
que les efprir; les plus éclairés peuvcm en–
care tomber dans l'erreur, mais ils ne doivem rico per–
dre pour cela de la conlidératian qui en dOc aux ta–
lens.
(E . R. M.)
F
RE
Q
U
1N,
í. m. (
Commera)
forre de futail–
le. L'nrticle vj. du nauvenu réglemem de
172.3,
con–
cornant les déclarations des l\1archands aux bureaux d'en–
trée
&
de íartie, mer le
freqttin
au nombre des furail–
les qui írrvcnt
a
enronner le> fueres' bauts' les íyrops,
les íuifs, les beurres,
&
;rutres rellcs rnarcbandiles qui
íant íojettes
a
déchet
&
a
caulngc .
Ditl_ de Comm.
&
de 7'rl v .
(G)
F RE R A G
E,
f.
m.
(Jttri[prud. )
c'ell le no m que
l'on danne en certaines coí\tomes aux partages de ti<fs
dans lefquels les freres
&
íreors pu\nés ou autres co•
partagcans tienncnt leur pan eo foi
&
hammagc de l'al–
né, a u
Ji
ce n'ell pas entre frcres, de !'un des co-par·
tageans.
Voyez ci·dellant
F
R A R ESC HE U R
S. (
11)
FRERE, í. m.
(JuriJpr . )
ce terme lignifie
eco~
qui íont nés d'un
m~me
p"re
&
d'une meme mere, ou
bien d'un meme pere
&
de deux meres diltt!rcnres, a
u
eotin d'une méme mere
&
de deux percs d:lterens .
On dill ingue les uns
&
les autres par des noms dif–
férens;
ceu~
qui ÍOnt prOCiééS de
me
mes pcrc
&
me–
re, íont appellés
fraeJ germaim;
ccux qui íonr de m¿–
me pe re feulement, íom
f rereJ confm•g,Jins,
&
ceur
qui fallt de meme mere'
frereJ tlt(rim.
La
qualiré de
frer•
naturel procede de la nailfance
Ce
u
le; 13 qualité de
f rcre
légitime procede de la loi,
c·en-a-dite qu'il faut erre né d'un méme mari:•ge va–
Jable.
On ne pcut pas adopter quclqu'un pour íon
[rete,
mais on peut avoir un
frere
adoptif dans les pnp ou
l'adoption
a
encare lieu . Laríqu'on homme adopte
un
enfnnt, cer enfant devient
¡,._re
ndoptif des enfans
na ·
turels
&
ltl'gltimcs Ju pare adaptif .
L'étroite paremé qui ell entre deux
frereJ,
fait que
l'un ne peut époufer la veuve de l'autre .
L es
freres
étant unis par les liens du í.1ng, font o–
bligés entr'eux
~
tous les dcvoirs de la íociété enctue
plns étroitcment que les éuangers ou que Jet parcns plus
éloig nés ; cependan t il n'arrive que trap fcJuvcot que
l'intérct les
(~pare,
rara concordia f rrzll"flm·.
La candition des
frere~
n'en pas
taO¡our~ égale~
•J'un
peut erre libre,
&
1'
aurre efclave ou íerf de main–
morte.
D ans le partage des biens nebles, le
frere
atné a le–
Ion les coílromcs divcrs avaotages cootre
los
pu1nés
ma lc~ ;
les
freru
excluent leurs freurs de cenaines
luc–
ceffi ons.
En pays
de
d1oir é'crit, les
frertJ
germains fuccedcnt
a
leur
freu
ou íreur décédé, concurremment a•·cc
les
pere
&
mere; ils
e~cluent
les
frereJ
&
íreors conían–
guins
&
utérins; C<UK-ci, c'ell-a-d1re les
['<res
con–
tanguins
&
utérins, concourer.t cntr'eul fa os diilinguer
les biens
paterncl~
&
maternels.
En pays coOtumier les
frere~
&
íreurs, meme
gcr–
mains, ne concourent poiot avec les afccndans pour la
íucceffiao des meobles
&
acquéts; mais daos les cotl–
tumcs de dauble lien, les
frereJ
&
íreurs germ•itl> font
préférés aux aurres. Du relle pour les prnpres, les
fre·
reJ,
íoit germains, caníanguins, o u utérins, ne fucce–
dent chacun qu'a ceux qui íont de leur ligoe.
Qoelque unian qu'il y ait narurellement entre les
fr,–
ru
&
íreors, un
frere
ne peut paint eogager ía n
[re–
re
ou fa íreur fans leur caníenremeot; un
frtre
ne peur
pas non plus agir pour l'autre paur venger I'inJUre qui
luí a été faite, mais il peur agir feul paor une affaire
qui leur tn commune .
Le
frert
majeor ell tuteur légirime de íes
frereJ
&
freo
!S
y
oí íonr mioeurs, oo en d<!mence . On peur aoffi
le
nomm~:r
toteur ou curaceur .
Suivant les lais ramaines, un
fnrc
pout ag-ir contre
fon
frere
pour lt s droirs qo'il
a
conrre lui · mais il ne
pcut
pas
l'accu íer d'un crime capital,
li
e~
n'ell paur
caulc de plagiar au d'adultere ..
Le fratri ciJe ou le meunre d'un
[rere
en un crime
¡¡ro
ve .
V oyc::.
F
R
<\
T ll
te
1
1)
¡¡.