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274-

FRE

fon terrein pendant cette premiere année, oo trouvera

l'équiva\ent, en confervant daos des maoequins les grai–

nes melées de terre, ou de Cable pour le mieux, pen–

dant un ao daos un lieu frais, abrité

&

point trop ren–

fermé: cette précaation difpo(era les graioes

a

gemcr,

cornme

fi

elles avoicnt été miCes

en

pleine torre;

&

en

les fomant un ao apri:s au printems , elles leveroot au

boat d'uo mois ou fix fcmaioes: il faut pour cela une

tcrre meuble , préparée commc celle d'un potager,

&

arraogéc en planches . Oo pem fe conteoter de Cerner_

la grainc fur la furfacé de la cerre,

&

y palfcr le

ra–

tean; mais le mieux Cera de les mettre daos des rayoos

d'uo pouce ou un pouce

&

demi de profondeur, pour

faciliter la Carelure, qui leur Cera tres-nécelfaire la pre–

rniere année, duran e laquelle les femis

oc

s' éleveront

guere qu'i

j

ou

6

pouces .

Les Jeuoes planes 1gés de deux ans feront propres

~

e

ere traofplaotés,

Coit

en pepiniere, foit daos les places

que l'oo fe propofera de mettre en bois

de

cette nato–

re; c'efl méme

~

cet age qu'ils coovienoeot le mieu x

pour cet objet.

ll

faudra peu de travail pour les plan–

ter;

&

ils réuffiroot fan s aucun foio, li

le terreio lenr

cC\

favorable: au lieu que s'ils étoient plus agés,

&

par

con(équent

plus

grands

&

plus enracinés ,

il fnudroit

plus de. travail;

&

leur reprife nc fcroit pas

fi

afsOr~e.

Si au contraire le terrein leur étoit pe u coovenable, ils

ne s'y foOtiendront qu'

~

1'

aide d'une culture fort affi·

due, trop dlfpendieufe ,

&

dont le Cueces

fera encare

tres-ioccnain. Soit que !és plants que

1'

on mettra en

pepiniere ploviennent d' un Cernís de

deu~

ans, ou qu'

il s ay

ene

été tires des bois , ils profitcront égaltment ,

&

ils s'élevcront en quaere ans .\ huit ou dix pié'; ils

feront alors en état d' ttrc tronfplantés

3.

Icor deflina-

. tion, qui efl ordinairemcn! d' eo border les

ruilfeaux ,

d'en garnir

l~s

haies,

&

d' en falre des lilieres autour

des héritages. daos les tctreins aqua;iqoes, ou

me

me

daos les terreins qui ont fetllement de la fraicheur: cet

arbre s' y foOciendra ,

li

on

le toud tous les

trnis ou

qua!re

a

os, commc cela fe pratique pour la nourrrture

du bétail . Encore une obfervation qui efl

importante

fur la rranfplantation de cet arbrc, c'efl do ne le point

éteter : il te redrelfe rarement ,

lorfqu' on retranche la

mat!relfe tige;

&

il perce difficilcment de nouveaux re–

Jettons quand on a fupprimé les boutons de la cime.

J

1

fnut feulement fe conteo ter d'óter les branches laté–

rales .

Le

frht<

en

fur-tout eflimé par rapport a fon bois,

qni fert

a

beancoup d' uí.1ges: quoique blauc , il

el!

af–

fel.

dur , fort uni ,

&

trés-liant, taot qu'il cooferve un

pcu de feve: aulfi efl-il employé par préférence pour

les piee<s de charronage qui doivent avoir du relfort

&

de la courbure; les Tourneurs

&

les Armuriers en

font également ufage. Mais une autre grande panie de

fervice que l'on en tire, c'efl qu'il efl e¡ cellene

a

fai–

re des cercles pour les caves,

les conneaux,

&

autres

vailfeaux de cette efpece. Le bois des

frénn

venus dans

des terreins de momagncs, ou qui out été habicuelle·

m ent tondos,

Cont

fujcts

~

(:ere chargés de gros, nreuds

ou protub<!'raoces, qui en dérangeant l'ordre des libres,

occalionnent une ,plus grande doreté,

&

une diverlité

de couleur dans les veines du bois; ce qui fait que ces

fones d'arbrcs font recherchés par les ébénifles. Mais

quoiqu'il fe trouve des

frénet

d'alfe1. gros volume pour

ferv

ir a la

charpente.

0 1

l'applique rarement a cet oC:1-

ge'

par.ae

que ce bois Clt fu jet

a

étre picqué des vers,

quand 1!

a pcrdu

toutc fa feve, Le bois du

fréne

a

plus de

réfiflance

&

plie plus aifément que cclui de

1'

orme : on y diflingue le creur

&

1'

aubier , comme

daos le chene;

·&

lorfqu'il efl verd, il brille mieux qu'

¡meuo autre bois nouvellement coupé.

Quand cet arbre e(\ daos fa force, on pepe l'élaguer

ou l'éreter, fans que cela luí falfe graod

tort,

a·moins

qu'il oe foit

trop gros: par ce moyen , ou en rirera

rous tes trois ou quatre ans des perches, des échalas

du cerceau, ou tout au moins do fagocagc. Le dégout:

tement do

fré ne

endomrnage tous les végétaux qui en

fon t atteints; c'efl ce qui a fait dire que Con ombre

é–

toit dangereufe : il n'en efl pns de meme

a

Con égard;

il ne craint d' etre furmonté par

~ucuoc

autre efpeee

d'arbte ; leur égoot ne

luí fait aucuu préjodice. Aum

le

fréve

réuffit-il :\ l'ombre

&

daos les lieux fcrrés,

ou

on pcuc

s'en fervir pour rcmplacer les autres arbres qui

rcfufe.nt

d'y venir . Son feuillage efl excellent pour la

n

oormure des bceufs, des chevres,

&

des bétes

3

lal–

ne : toos ces animaur en fonc crcs-friands pendant l'hy–

ver .

11

faut pour cela couper les rameaur de cet ar–

}lre ,

~

la

ti

o du mois

cj'

i\.oO t ou au commencement

FRE

de Septembre,

&

les laillor fécher

a

l'ombre. On pour·

roit emplnyer le

frine,

~

plulieurs égards, pour

1'

or–

nement des jardins; il fait ordioairement uoe belle tige

&

uoe tete réguliere: foo feuillage leger, qui eil d'un

verd brun

&

luifant, contrallcroit

agréablemen~

avec

la verdure des autres arbres ; rnais

il

efl fujet

:1

uo li

grand inconvéoieot , qu' on eíl obligé de

1'

écarter de

toos les lieux d'agrément : les mouches caotharides qui

s'eogendrent particuliererntot fur cet arbre, le dépouil–

lent prefque cous

les ans de

fa

verdure dans

la plus

belle faifon,

&

caurent une puaoteur infupportablc.

O o pré"tend que les fcuilles, le bois,

&

fue do

frt–

'" oot qoantité de propriétés pour la Medecine.

1/o–

Jt<.

le

P.

Schotc, jéfuite, qui

les

a ropportées fon en

détail daos fon livre intitulé!

jo<o-(eria nattm•

&

ar–

tÍI

.

Voici les efpeces de

fréne

les plus COODUeS

jufqu'

a

préfent.

Le

frine de la grande efl'ee<

.

C'eíl celle qui croit

communément en France,

&

:1

laque!

le

011

peut le mieux

appliquer ce qui vient d'étre die en général.

Le

frrne de la grande c[peu,

a

feuilles panacbéu

de ja"'".

C'efl une variété qui n'a de m t'rite que pour

les curieux en

ce

gen re: il efl vrai qu' elle

di

d'ooe

bellc apparence . On peut la multiplier par la grelfe fur

l'efpece commune.

Le

frine

feuil/eJ rondn.

Cette efpece croit en

lt.a–

lie mais elle efl encare trcs-peu connue en f'rance. On

croit que c'efl fur cet arbre que ron recudlle la man–

De qui nous vient de Calabre.

Le

frine nain,

ou le

frine de Montpelli.r.

Les feuil–

les de cet arbre font plus courtcs

&

plus l!troices que

dans toutes les autres efpeccs de

frine:

iJ

fe garoi1 de

beaucoup de rameauK,

&

prend

tre;-peu de hauteur .

Le

fréne

a

jlutrJ.

Cet arbre cfl originaire d'ltalie;

il

croit plus léntement que notre

frine

commun,

&

)é–

levc beaucoup moins; fa feuille efl au!li plus petite

a

tous égards, foo bois plus meno,

&

1'

arbre fe gornit

d'un plus grand nombre de rameaux.

11

donnc au mois

de Mai des grappes de fleurs auffi grolfes que les bau–

quers

du

lilas,

&

qui, qunique d'un blanc un peu Jau–

n3tre, font d' une alfe1.

!;>elle appareoce; elles rendent

m

eme une odour qui dc-loin n' eCI point defagréable :

fes graines,

q~i

loot plus

lar.ges que celles de \'efpece

commune, leveot des la premiere année, qu1nd on a

eu

Coi

o de les Cerner de bonne heure en automne. Cet

arbre efl de tous les différens

frénn

cel01 que l'on doit

le plus employer dans lesjardins d'agrément, tant par

rapport :\

fes Rours, que paree qu' oo peut luí former

une Jolie tete,

&

qu'il s'accommode de t.ous les terreius;

&

il

a de plus l'avancage de n'etre pas i'u¡et

a

etre eo–

dommagé par les mouches cantharid<S, a-rnoins qu' il

ne fe

trouve melé avec d'autres efpeces de

frine.

Le

f~ine

a

fmillu de noyer.

Cet arbre a le boi, plus

gros

&

les feuilles plus grandes que

to01es

les autres

efpeces de foo

ge~re;

elles

(ont

d'un verd alfe1. tendre;

elles ont ao prcm1er afpeél quelque reiTcmblance ovec

ce.lles du noyer; mais elles ont une odcur forre

&

de·

fagréable, quaod on les prelfe entre

les doigcs.

Le

fréne de la NoHvcl/e-Angleterre.

C' erl un joli

orbre, qoi ne s'éleve guere qu'á vingt-cinq piés: Con

¿_

coree , quand il efl daos fa force,

el!

remplie de ger–

fores d'une couleur Jaonatre, qui la font rerlembler

a

celle de l'orme. Sa feuille n'efl compoii'e que

de

crois

oo quatre paires de petites feuilles qui

(out

plus éloi–

gnées entre elles ,

&

qui font terminées par une painre

plus alongée que daos les autres efpeces de

frine.

Cet

arbre

&

le précédent veulent abfolument un terrein bas

&

hu mide; ils nc fonr aucu n progres dans

les lieux

fecs

&

élevés, quoiqu'il y ait de

la profondeur

&

un

bon fol.

JI

y a plufieurs planes

de

c<t arbre daos la

pepiniere de la provioce de Bourgognc, établic

a

Mooc–

bard, qui n'ont point encare produit de graine, quoi–

qu'ils foienc agés de qoin1.e ans,

&

qu'ils ayene en vi·

roo vingt piés de hauteur.

Le

frlne blane

d'

Amirir¡ru.

C'ell une nouvelle efpe–

ce, qui efl venue de grames envoyées d' Aogleterre

&

qui provenoient d'A

m~rique.

La couleur de fon

é:

coree efl d'un gris cendré;

&

fa feuille a beaucoup de

refsemblance avec celle do précédent , fi ce o'efl qu'

elle efl blonche

&

lanugincufe en- deffous ,

&

qu'elle

eil unie fur ces bords fans aacune dentelure ; caraéle·

re particulier, qui diflingue efsentiellement cec arbre de

toutes l;s. outres efpeces de

frtneJ

que l'on viene de rap•

porter

ICI.

Toutes ces différentes Cortes de

frlnn

Coot

ti

robo–

lles, qu'ils oe foot jamais eodomrnagés par le froid

des

plas

10