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FRE

~lus

grands hyvers de ce climat: cornme fa piOpart ne

prod01fenr poior encare de graine •o Francc, on oe

peur guere les mulriplier que par la grelfe , qui réuffir

tres-bien íiJr le

frin•

cornmun.

(e)

F

R iN E, (

Pharmac. Mat. mtdi<.

)

fon écorce,

f•s feuilles ,

&

fes graioes contiennent un

íel alumi·

neux, tartareux, de faveur auflere, acre

&

amere: le fel

qu'on tire de fon écorce ell un alkali fixe, aétif

&

cor–

rofif. Le íel tartareux, acre

&

arner que les graines con–

liennenr, cfl plus huileux

&

plus aétif que celui de fon

écorce.

M.

Tourncfort trouve que le fel eíseoiiel du

frlne

ell prefque femblable

a

l'oxifal diaphorétique d'An–

ge-Sala, uoi avec beaucoup de terre

&

de foufre . La

dt!coétion ou l'infofion de Con écorce, noircit la fo lu–

tion de vitriol, de meme que la noix de galle .

On ordonne rarement ou jamais les feu illes de

fréne:

l'ecorce de cet arbre a les propriétés de la noix de gol –

le ; elle dl auéouante, fudorifique ,

&

defficative ; le

tel tiré des cendres de ceue écorce excite puifsammcnt

les urin<s, mais c'efl une propriété qui

luí efl com–

mune avcc les

a

utres fels alkalis.

La graine de

frlne

ell appellée daos les boutiques

orni·

thoglo/[t~m,

ou

ling11a avis

,

paree qu'elle a en quel–

que maniere la figure d'une langue d'oifeau: c'efl une

graine extrl:mcmeot acre ; elle donne daos

la diflilla·

tion une huilc empyreumatique, que roo reétifie au–

tant qu'il efl poffible, pour lui 6ter fon odeur de feu.

Le petil peuple d'Angleterre confit ceue graine, ou plu–

tOt

le fruit du

fréne

avant fa maturité, daos de

In

lau–

mure de fe!

&

de vinaigre,

&

il ' en ufe daos les fa uf–

íes. Cette grainc entre dans la mauvaife compo lition

galénique nommée

t/dl11air. diafatyrion de Nicolas

i'J)rcpfe.

(D. '].)

.

1'

1{

ENES! E,I'RENETl QUE,

voy.?

H RE'·

N E'S fE,

p

H RE' N

~·T

l Q. U E.

F

R EQ U ENT A T J F, adj .

t.rm

• dt Grammai–

' •, c'dl la dénomination que l'o

n don

ne aux verbes

d¿rivés, daos lefquels l'iMe primitive ell modifiée par

une idée acceffoire de répétition; tcls font daos la lan–

~ue

latine les verbes

clamttare, dormitar•,

dérivé> de

t/.Jmare, dormire. Clamare

n'exprime que

l'idée de

l'atlion de crier; a

u

lieu que

clamitar.,

otme cette idée

primitive, renfcrme encere l'idée rnodificative de répé–

tition' de forre qu'il équivaur

a

clamare f<tpe; criail–

ler

c!l

le mot

fran~ois

qui

y

correfpond : de meme

do rmire

ne préfeme

a

l'efprit que l'idée de dormir;

&

dormitar.

a¡o{lte

a

ceue idée primitive celle d'une ré–

pétition fréqueote, de maniere qu' il

ligntti e

dormire

frcq11tnttr,

dormir

a

diíférentes reprifes;

c"cll

l'étal d'un

homrne dont le fomrneil n'efl ni fui vi ni continu, mais

coupé

&

interrornpu .

Le

fupin doit

~ue

regardé dans la laugue latine ,

comme le

géo~rateur

unique

&

immédiat, ou la racine

prochaioe des verbes

fdqu•ntatifs

:

l'on voir en erret

que Jeur formatioo efl aoalogue a la terminoifon du fu–

pin,

&

qu'ils en confervent la confonne figurative: ainli

de

faltum

fupin de

{afio,

vient

faltare;

de

ver{11m

,

fupm de

;erto,

vient

verfare;

&

d'ampl•xrtm,

fupin

d"ampltllor

,

vient

amplexari.

D"ailleurs. les verbes pri–

m illfS, auxquels l'ufage a

refuf~ u~

fup<n, font égale·

menl privés de l'efpece de dénval!Oil dom nous par–

lons , quoique l'aétton qu'ils

expri_meo~

foit

~ufceptible

en elle-rnemc de l"efpece de modtficallon qut caraété–

rifc les verbes

frér¡t~mtatifs

.

JI

faut cepcndant avoüer qoe le détail préfente quel–

que difficuhés qui onr induit en erreur d'habiles gram–

mairiens: mais on va bien-tOt reconno1tre que ce four

o~

de limpies écam qui onr paru préférables

a

la ca–

cophonic, ou des irrégularités qu! ne ront

qu'a~paren­

tes , paree que la racioe génératrtce n efl plus d ufage .

A inli dans la dérivation des

frór¡umtatifs

,

dont les

primitifs Iom de la premiere con¡ogaifon, l'ufage qui

t!i–

qne 100¡ours d'accorder le plailir de

l'oreille avec la

fatisfation de

l'efpril , a autorifé

le changement de la

voye\le

a

du fupin générateur terminé en

at11m

,

a~n

d'éviter le concours défagréable de deux

a

co nféco 11ts :

a

u _lieu done de dire

clamatare, rogatare

,

~elon

l'a_na–

log•e des fupins

clamatum, rogatum

,

on dtt

cl!lmw•·

rr,

rogitllr<:

mais il n'en efl pas moins évident que

le

fupin ell la racine génératrice de ceue formation .

Da~s

la feconde coo¡ugaifon, on trouve

h<tr<r<,

dont

le fupm

h..

¡u,.

femble devoir donner poor

frlqruma–

t if

b..

fare;

&

cependaot c'efl

ha:fitar<:

c"efl que le fu–

pío

h<t!{um

o'e(! effeétivemenr nen aotre chofe que

bd!·

fi!"",

infeofiblemeot altéré par la fyncope;

&

c_e fu–

plll

h.ejit11m

ell analogue aux fupins

ttn·itum, /attt11m,

fks Ytrb

S

ttrrcr., /at<rt

de

]a

ffiCffiC

CODJUgaifon , d'OU

'fonu

Vll.

F RE

~75

viennent

ttrritnrt, latitart,

!don la rrgle générale. A u

rcfle, íl o'efl pas rare de tronver des ver bes avee déux

fupins ufités, l'un conforme aux !ois de l'anal<•gie ,

&

l'auue défiguré par la lincope .

C'efl par

la

fincope qo'il faut encere expliquer la gé–

nération des

fréqumtatifs

des verbcs qui oot la fecon–

de perfonoe du préfcnt abfolu de l'indicatif en

gis,

rom–

me

ngo , agis; lego, ltgis; [11gio, [ r<gts .

Prtlcicn pré–

tend que ceue feconde pedonne eflla racine géoératrice

des

frér¡uentatifi agitart, lt¡(itnr<, fugitart :

mais c'e(!

abandonoer grawitement l'analogie de ceue efpcce de

formation , poifque rien n'empéche de

1

,·courir encore

ici au fopin . Pourqooi

ago

&

leJI.o

n'•uroient-ils pas

tU

autrefois les fupins

agitum

&

leg_itum,

comme

fugto

a

encore au¡oord'hoi

ft~gitum,

d"ou

fugirnre

efl dé11vé ?

Ces fupios ont dO alfez naturcllemeot

íe

fyncoper .

L es Latins ne donnoient a la Jeme

g

que le fon

foi–

ble de

k,

comme nous le prononqons dans

gr~tr'-

;

ainfi

ilc;

pronon~oient

ngitttm,

l~gitum,

comrne notrc

mnt

guitarrt

íe prooonce pa< m i

'ous: aj!JOtez que la

voyellc

i

étaot breve dans la fyllabe

gi

de ces fopins,

les Latins la prooon.;oient avec tanr

de

rapidité qu"elle

échappoit daos la prononciation,

&

étoiren quelquc for–

te muelle; de man iere qo'il ne refloit

qu'ngt11m , le-

í

tum,

ou

la fo•ble

g

fe change oécc!Tairement daos la

one

e,

;\

cauíe do

t

qui fu it,

&

qui ell une confoo–

ne forre ; l"organe ne peut fe P"'ter a produire de fui·

te deox articolarions , l'uoe foible

&

!'aune forre, quoi–

que l'orthographe

femble quelqoefois préfenrer le con–

n aire.

C'ell par ce m échanifme que

Jorbeo

a ao¡ourd'hui

pour fupin

forftum,

qoi n'efl qu'uoc fyncope de l'an–

cien fup in

forbttum,

qui a efteétivcment exiflé, puifqu'il

a

prn~uit

forbitio;

&

c'efl par une raifon

toute con–

troire que les vrrbes de la quatrieme coojogailon n'ont

poim de fupio fyncopé,

&

forment régulieremeol leurs

fr lr¡utntatifs

;

paree que

1

'i

du fupin étallt long, rien

n'a

pti

en aurmifer la fuppreffion .

11

faut prendre garde cependao t de donncr deox

frl–

'fttmtatifs

a plnfieurs verbes de la troilieme con¡ugai·.

f{m, qui , d'aprCs ce que nous venons

d'expofer ,

pa·

roiuoient en avoir deux; lels que

cancre, facere, jaet·

re.,

qui onr

rantare

&

cantitare ; faélare

&

fallitare,

jallare

&

iallrtar..

Les premiers, qoi peul-étre n'é·

toient etfeélivement que

fr<r¡runtatifs

dans Icor origine,

fonr deveoos depuis des verbes angmentatifs, pour ex–

primer l"idée acceaotre d'étendue ou de plénitude que

l'on veut quelquefois donner 3 l'aétion ;

&

les autres

en onr été tirés cooformément

a

l'analogie que nou s in –

diqun ns ici, pour les remplacer daos le fervice de

fd–

'fU<ntatifs.

11

efl done conflant, nonobflant routes les irrégula–

rités apparentes, que tous les verbes

fréque ntatifs

fon t

formés du fupin du verbe prim itif;

&

ceu o confi:quen–

ce doit fcrvir

a

réfuter encare P rifcien,

&

aprcs lui la

méthode de P. R. qui prétendenr que les vetbes

vtl–

lico

&

fodico

font

f riqruntatifs;

cutre que ceu e ter mi–

naifoo n·a aucun rapport au fupin des prim'rifs

vello

&

fodip,

la fignifiration de ces dérivés comporte une idée

de diminution que ne peut convenir aux

frlr¡tu l1tneifr ;

&

d"ailleurs les memes grammairiens regardent comme

de vrais dimioutifs , les verbes

albico , candico,

ni¿;

ri–

co, frondico,

qui ont une terminaifon fi aoalogue avec

ces deux-13: par quelle fingu lariré ne feroieot- ils pas pla–

cés dans la rneme c\alfe , ayant IOUS

fa

m eme

tcrmi·

naifoo

&

le méme feos accelfoire?

JI

e~

vrai cependant que l'idée prim irive qo'un ver·

be dénvé reoferme daos fa

figniñcation, y e(! qoelque–

fois modltiée par plus d"une idée accelfoire ; oioli

fo r·

billar.,

avaler peo·a·peo

&

a différenteS reprifes,

3

IOUl·

a-la-fois un feos dimiootif

&

un fens

frlqu entatif :

D on–

~era

t-on pour cela plofieors déno m inalions

~1ltéren t~s

a ces verbes? non fans doute; il n'en faut qu one, ma<s

il fao t la choilir;

&

le fondement de ce chotx ne peor

etre que la terminaifon

paree qu'elle fert comme de

li¡(nal pour raaembler daos une

m~me cl~lfe .

des

";~~ts

aflu¡euis

a

une me me marche .

&

qu'eile tndtqoe. d atl–

lcurs le principal point de vOe qu i

a.

_donné

n~<ffance

au verbe dont

iJ

efl queflion; car veda la mantere de

procéder dans toutes les langues ; qoand on y crée un

mot on lui donnc fcrupuleufernent la livrée de l'efpe–

ce

il '

laquelle

il

appan ieot por fa

fignification ; il n'y

feroit pas fortune s"il avoit a·la ·fois contre lui la nou–

veaoté

&

l'anomalie : fi

l'on treo ve done enfuite des

m ots qui dérogent

a

l'analogie , c'efl l'etfet d'une ah é–

ration infeo6ble

&

poflérieurt .

Jugeons apre1 cela li Turnobe,

&

Voffius apres fu i·,

Mm •

ont