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1.

280

FRE

lrre dirigées par l'arrirte meme,

&

reglées fur fa plus

ou moins grande facilité, fur la natu re de 1' ouvrage

&

fur 13 lougueur du JOUr .

)'ai dit que le manreuvre doit étcndre l'enduit. Cet·

te operation fe fait avee la rruelle; il doít le nerroyer,

c'ell-3-d;re órer, avec un petit bftton ou 1' enre d' un

pincenu, les grains de fable les plus gros, qui rendroienr

la furface trop raboreufe. Ce fé:cond foin en nécdfat–

rc daos les endroits qui font plus expofc!s

a

la vfle. En–

ñn

il faut polir cer enduit que l'on a ncrroyé,

&

po~1r

cela on applique une feuil!e de papier fur les endrmrs

qui l'exigenr,

&

l'on pafle

1~

truelle fur ce papier, pour

applanir

~infi

les petites ioégalités qui nuiroient

a

la JU–

llcffe du rrait en produifanr de loin de

f~aaes

apparen–

ces. Lorfque cerre feconde couche de f.1ble

&

de chaux

n été

appliqu~e,

drelfée, nerroyée,

&

palie dsns \'en·

droit par }eque\ l'artifle a réfo\u de C<>11111lCOCCr foo OU·

vragc, il y dcffine,

&

il

y

peint avec les

~ouleurs

pro–

prcs au travail,

&

il employe daos la JOUrñée ce qu'il

a fait enduire, de maniere

a

n'étre pas obligé d'y re–

toucher .

en cerre obligation de peindre

all

premie'–

tOilf,

qui t'air le caraél<re diílinélif de la

[rtfqt<'.

Cet–

te néceffité en Ótant des reflources au peinrre, le coo–

traint

:1

des précaurions dont 1" vais porler.

A u rene fi la difficulté qu'elle offre

~

furmonrer, rend

plus fréquenres les négligences inévitables daos les grond•

ouvroges, elle donne en récompen!e une franchife, une

~éliviré,

&

une fraicheur au pinceau des artilles , qui

dédommage des parties incompotibles ovec ce gdnre de

travail .

Les précourions donr j'i promis

á

e parler, foot

1°.

J~e­

fquiife terrninéc de la compolltion qu'on vellr peindre;

2

o. des carroos de la grandeur de ]'ou vrage meme.

J

e

vais repreodre ces deux articles, apri:s quoi je dirai les

couleurs' dont on doit fe fervir pcur peindce

a

fr•fqru'

en prévenant que fur cene partie phylique des

cot~ letm,,

il y auroit des examens

&

des rerherches rres-iotérel.foll·

tes

a

faire, qui demanderoient ]'un ion· difficile des · lu–

m iercs chimiques

&

de la connoiifance approfolldie de•la

Peinture.

Ce o'efl pos la premiere fois que j'ai parlé de J'nvan–

tage que les artiíles doivenr srrendre d'une efpece de

t'uJétion, qui confine

a

arrerer

&

rerminer J'efquiife de

ll

compofition qu'ils veuleot ex écuter, de moniere

a

n'ovoir 3UCUII changemeot efTentieJ

a

y faire. je ne me

Jaif<roi point de le répéter, c'en le m •yen de parvemr

ii

cene uniré de compoliliou

&

a

cer enfemble reflé–

chi

&

confc!quent, qui apprroche auront qu'il eíl

poffibl~

de

In

perfeélion: cene precaution avontageufe

ó~ns

roo–

tes les far;:ons de peindre eíl indifpenfable, lotlque l'on

peint

a

fr•fque.

On ne peut daos ceno derniere fa,on

de pdndre, commcncer par ébaucher rout Con ouvra–

ge ( fa,on d'opérer qui efl d'une grande relfource pour

ceux qui aimenr

a

r~ ronner

&

.a

compofer fans elquif·

fe); on ne peur, comme je l'ai dir plus haur, com–

m encer une partie du tableau, fans c!tre obligé de la rer–

mioer dans fa journée.

11

faur dans ce court efpace qu'

on· ait non·feulemenr achevé fa rache, mais qqe cene

portioo de la compolirion Coit rellemenr

ex~cutée

pour

l'accord, que la compolition enriere achevée, on puif–

Je

cmire qu'elle a été exc!curée fuivanr

l'ufa~e

ordinai–

re, c'eíl-3-dire peu·a·peu en commrn,anr par une é–

bauche générale,

&

en paffant d'une harmonie plus foi–

ble

a

une harmOnie vigoureufe

&

pleioe , te] le que la

oarure nous l'ofl'rc. C'eíl ainfi, pour dooner de cene

pro~re Oion

une image fenlible

a

ceux qui ne font point

artilles, c'eíl ainli que le crépufct1le du marin, cene pre–

miere ébauc_he de J'ouvrage de la Jumicre, commence

a

colorer fo>b]ement les Obfe!S

0

&

il

donner uoe idée

foible de 1'elfet des JOUrs

&

des ombres. Cet elte t de–

vie nr plus fenlible de moment en moment; les cou–

leurs en confervant eorr'elks les rnémes proporrion<

devientJent plUS éclatanteS; enfin iorfque }e JOUr en

en~

tieremenr développc! , le rableau de la nature eíl ter–

m iné.

L'opératiou de la

fr•[<¡ru

qui ne permer pas de pro–

grcffion, exige done comme un fecours nécelfaire celui

que fournit une efquiffe arrétée, a· moins que l'imagi–

nation de l'arrine ne foir tellement vive

&

ti

dele, qu'il

y

trouve

a'

fa volonté la nuance du tout de choque par–

tie de fon tableau . Mais ce don de la oature eíl rare,

~

l'elquiffe qui en efl J'équivalent

y

fupplée d'uoe ma–

mer:

cenai~e

&

facile. j'aí indiqué uoe fe conde pré–

cauuon, qu>

~ooliíle

a

employer ce qu'on appelle, en

termes de Pcmrure,

d~s

cartons.

Je m'arréterai un in,.

tlanr fur l'explication de ce mot.

L'étude, "" le de!fein, ou le uair d'un= ou de plu-

FRE

fieurs tigures qoi doivent erre employées dan! un ou–

vrage de Peinture, en ce qu'on appelle

carton,

lorf–

.¡¡ue ce trait de la grandeur ]une des figure>

~u·ou

doit

peiodre efl rellement étudié, qu'on le deilíne

~

étre

calqué fur la furface fur laquelle

011

doit eiécuter J'ou–

.vrage. Ce qui convient le mieux pour deffiner ces é–

tudes ou ces trairs, elt le carron compofé de plulieur-;–

feuilles de papier collées les unes fur les nutres, de ma–

niere qo'il ne foit ni rrop mince ni trop épais; le lim–

pie papkr rrop fujet aux impreffions de l'air, a l'in–

convénient de fe retirer ou de s'alonger; ce qui peoc

produire, lorfqu'on veut calquer de grandes figures, des

erreurs qu1 éloigneroient de J'exrrcme correélton que

J'nn cherche

a

aueindre par ce moyen . Je vais repren–

dre l'ordre des opérations différentes du peintre, pouc

placer cd le-ci

~

fon raog .

L'3rlifie compofe plufieurs croquis ou penfées de

fot1

fujet; il ch,>ilit celle qui lui convienr le mieux,

i1

faic

alors une efquírle

d~ns

laque!le il arr€te fa compofition,

fans Ce comraindre cependant

a

donner

a

chacone de

fes figures toute la correélion de delfein donr il ell ca–

pable, pour ue point uop perdre de tems . Aprcs avoir

terminé cene efquilfe, il forme un carron de la gran–

deur de l'uuvrage me me, pour pO\lVOir \'appJiquer, Jorf–

qu'il y aura deffiné fes figures, fur la forface qu'il doit

peindre;

il

érablit par une échelle de proportion, ou par

des quarrés, la

gr~ndeur

que doivent nvoir les figures

dans fa

t~rande

compotition; il les difpofe alors fur fon

canon, comme elles doivent l'citre daos le tableau; en–

fuirc pla¡yant

&

examinan! le modele, il perfeélione Ion

rrait d'apres

la

nature oue, il deffioe chacune de fes fi–

gures, il corrige,

iJ

efrace JUfqu'a ce qu'il foir fati,fair;

alar< coupant ce carton par partie,

iJ

ponee, il calque,

o u entin par quelque moyen que ce foir, il porte eu–

élcmenr ces conrours du catto11 fur J'enduir de chaux:

dont J'ai donné la préparation: alors

iJ

n'eíl plus oc–

cupé qué de peindre, en alforliffanr les nuoncts de fa

palerre

a

l'cfquiffe colorée, qui lai len de modele

&

de fo.uide. On tróuvera aux

mots

poN e

ER '

e

AL–

Q

r.;

E R ,

G

R A T 1

e u

LE R,

du mot ·italien

grati<ula–

re,

les trtóf¿ns' de rranfportcr aifément

&

tidelement le

rrair des figures deffinées

C~r

les carrons, fúr la furface

'oü J'on doit peindre.

bis pilfTer

~

l'énurnératioo des couleúrs,

&

rap–

porrer ce que l'ufage

&

les bons aureurs "''us eo ap–

prennenr. Je finirai par quelques p,etirs dérali< de l'eir!–

cutioo, qili ne font 1Ja; fans urHité.

Les couleurs indiquées par plufieurs bons auteurs com–

me les plus convenables pour peindre

a

[re{que'

((lll[:

Le blan< de chaux.

Ce blahc, le meilleur qu'on puif–

fe employer, fe m81e aifémenr avee roure; les autres

couleur . L'ofage -en eft bun

&

facile , pourvtl qu'il

foir compofé d'oxcellente chaux éreinre depuis un an nu

fix

mo~

tour au · moins; on la délaye avec de J'eau

commune; enfuite on la verfe doucement daos un ••a–

fe; on y laiffe dépofer ce blanc, qu'on employe aprcs

avoir 6ré J'eau qQi le couvre.

Quelques aureurs font mention de la poudre faire a–

vec du marbre blanc pilé. O o male un riers de cerre

poudre avec deux tiers de chaux; mais

iJ

eíl 3 craln–

dre, ti la propon ion qui doit varier

a

caufe des diffé–

reotes qualirés de la chaux n'eíl pas JUíle, qu'il n'en

rélulre des ioconvéniens: par e¡emple, ti la poudre de

morbre eíl trop abondaote, elle fera noircir le blanc

pltlt6t qu'il ne noirciroit Caos cela.

11

me femble 'qu'il

réfulre de· la, que le blanc cumpofé feulement d'une

chaux bien choifie, bien éreinte

&

gardée Jon¡:·tems,

efl le meilleur de rou;. Cependanr· voici une f<conde

compofirion de blaoc qu'il ne faur pos palfer fous liJen–

ce, en recomm:mdant aux attífies qui auront occarinn

de peindre

a

frefqru,

de faire des etfais

&

de conílater

les ef!ets qui en rélulteront par des notes, qu'ils ren–

dronr aifémenr publiques par la voie des jourocaux. Ce

Ceroit ainfi que par une convention générale qui o'e(l

pas encore afTez établie, mais qu•oo ne peur trop re–

commsnder, les Arts verroknt perfcél:ionner ou

~'ac­

croitre les moyens qui font nécelfaires

a

Jeurs fuccés.

Le blaac dunt ¡e vcux parler s'appelle

blanc d, co–

qrúllu d'rrufs.

On raffemble une grande quanmé de ces

coquillcs, on les piJe, on les nettoye en les faifanc

bouillir daos de J'eau avec un morceau de chaux vive;

oo Je¡ mer daos la chauffe,

&

on les lave avec de l'ea11

de fonraine; on rocommence enfuite

a

le' pi!-. pour

en compoler une poudre eocore plus fine, qu'on faic

tremper de oouveau JUfqu':l ce que l'eau avec laquelle

on lave cette poudre foir li claire, qu'e !le n'ait aucu•

oe empreime de malpropreté: lorfqu'ellc eíl

a

ce poim,

oa