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FOU

PI.

IX.

q'Ui l'a pri• daos la

PI.

111.

de Chnras, oo

bien

PI. 11.

de le Fevre , ou Charas l'a pris . Mais

nous nous appcrcevons qu'il ne fuf!it pas de donner des

proporrions poor les

jour11eaux;

nous allons done ex–

pofer la compofition

&

la maniere de conflruire

ceu~

qui font eo

terre, avant que de paffer

1t

notre fecon–

dc feél ion.

L e,· Fournalilles

de

Paris fo nt leurs fourneaux avec

de l'argille qu'ils prennem

~

Gentilli ou

á

Vanvres,

&

avcc ks ta11fon5 des pots de grais élevés

&

cylindri–

ques,

l'on opporte

a

Paris le beurre fal€ de Brera–

y,ne

&

de N ormandie; ils font tremper pendant une nuit

lcur argille divifée en grotTes pelotes, apres quoi ils la

corroy<m

&

la pérrilfem avec les piés, pour en écar–

ter les cmps é1rangers , cornme les pierres , les pyri–

te¡ ,

&e.

d'un autre c6té, ils pilent les pots de grais

&

les patf<nt par ditfércns cribles pour en avoir des mor–

C<!liUX

de

m~

me grnlfeur a-peu-pres. La panie la plus

fine eH rei'ef\•ée pour les creufers, mouBes , fcor ilica·

llllfCS,

&c.

on employe pour les

jo11rneaux

celle qui

dt réduite en morceaul gros comme du millet, du ché–

nevis, des lent;lles, relativemenr

a

l'épailfeu r de leurs

murailles , quoiqo'u ue exaétirude fcrupu leufc ne foit pas

nécellaire

a

cet

ég~rd.

On met envirou égales parties

de ce ciment

&

d'argille préparée;

011

les me le bien

inlirncment : on garde cette cornpotirion

a

la cave pour

la tenir fralche

¡uíqu' ~

ce qu'on la mette en reuvre.

Pour conflruire un

fo urmau ,

foit donné, par exem·

pie, celui la

jig.

2.

l'artifle prend un marceau de fa

rompolilion qu'il ¡uge affez 'volumineufe pour faire le

fol du ceudrier ;

il

la pétrit

&

en fait une plaque qu'il

pofe íur la pierre plate faopoudrée de cendres criblées,

&

ponée hori(ontalernenr fur un billot de hauteur con·

''enahle. Quand il luí

a

eu donné la mérne épaiffeur

par-tour,

&

qu'il l'a eu arrondie

a

vOc d'reil; il é·

chancre fes bords en les piuc;:anr, afio que l'argille qu'il

doir a¡ot'lter s'y incorpore: pour élever la paroí, il preod

un aurre morceau de fa pare, le pétrir

&

le rédoit en

on cylindre long de rrois ou qua:re piés , fuivanr

la

qoanriré de cene pare ; il en applique une exrrémité

fur la circonféreoce du fol, la prelfe avee le pouce,

&

corHinoe ainli d'en imprimer les empreintes fur toute la

Jongueur du cylindre qa'il applique au

fol . Ain ti

la

grolfeur de ce cy tiodre efl dérerminée par

l'épailfeur

qu'on veut donner aux parois do

f•urne~u

;

non qu'il

doivc avoir un diametre égal

a

cette épallleur , car il

en faut retrancher ce qo'il peut acquérir etant applati .

A ce premier cylindre en fuccede un fecood ,

&

ainfi

de t"uire, ¡ufqo'il ce que les parois foienr élevées ¡uf–

qu'au foyer. Alors l'artifle donne le premicr poli

ii

fon ouvrage, en 6rant l'excédenr par-dehors avec un

doigr

qu' il palie

a.

pea . pres perpendiculoiremeor de

bas-eo-haut; il paffe preíqoe de la

íone ía maio par–

dedans, pour voit s'il n'a rito

a

retrancher; car

li

fon

foHrneau

eft

trap épais,

il

palfe un coureau

tout-au–

rour poar emporter l'excédent,

&

il polit enfuite avec

la main, pu1s avec une petite palette ou pelle de bois

qu' il rrempe de-tems-eo-rems daos

1'

eau

:

on conc¡:oit

bien que ccr te palttte doit étre convete d'on cóté. Pour

lors

il

enleve íon ouv rage de delfus

la pierre pour le

placer fur la planche tiu laquelle

il

doit lécher .

S'il veut fai re le fol du foye r en terre,

&

qu'il veuil–

Je que ce fol foit lixe, il fait une plaque femblable

a

la

premiere, mais convexe fupérieurernent,

&

en cou–

vre les parois;

il

l'échancre auffi en la pinpnt,

&

il

conrinue d'appliquer fes cylindres.

Mais s'il

llC

veut faire qu'un rebord,

0 0

meme qoe

trois ou quatre menronnets pour foOtenir une grille de

terre ou de fer;

il

fe contente d'appliquer en·dedans

&

~

la haureur requife, un cyliodre qui parcoure la cir–

conférence do cendrier une fois ou deux , fuivant

la

fa illie qu'il veut taire, ou bien il ne l'applique que daos

trois ou quatre endroits , mais

a

diverfes repriíes. pour

faire la faillie néceffaire ; apres quoi il continue com·

me auparavan r , d'él ever fes parois .

Quand

le

founuau

ell

ti

ni, il examine s'il ell hien

rond, s'il n'etl point plus panché d'un c6té que d'un

nutre, ou

(o

un bord n'ell poi

m

plus haut que l'aurrc:

quant

3

la rondeur, elle fe donoe aifément en prelfant

"''ec les deux mains le grand diametre du

for~rne~u

.

C?n. 3¡o(\re au bord qoi n'efl pas alle'l. élevé, ou l'on

dif!i1Doe ,celui qui l'efl trop ; mais on ne corr ige l'obli·

quné qu en prei.J'aor avec les deux rnains placées

VIS·a·

vis !'une de l'autre ' le coté qui reotre daos

le

four·

n_eazt

,

pour luí donncr plus d'étendue

&

l'en faire for·

ur •

&

en frappaot doocement avcc

la

m

ain

te coté

oppoíé qu'on doit refooler : on le polit enfuile com-

FOU

199

me avant, prémiercmem avec les mains,

&

enfuire

a–

vcc la palette, avec laquelle on le frappe d'abord c!ga–

lement de tootes parrs pour rem plir les petits

in«rni–

ces qui peuvent y erre rellés. On fait tout de-fuire la

men ronniere, les poignées do

fournear<

,

&

celles des

parries qui doivcnt devenir les portes ; apres quoi on

les met fécher

a

l'ombre.

Tclle

ctl

la pratique de l'artifle

ii

qui un long exer–

cice a donné le coup-d'reil qui fupplée aux inllromens

nécclfaireS

a

arrOndir

Ull

foztrneau ,

OU

qui fe foucie peu

d'une exaélitude géomérriq ue qlli d'ailleurs ne fublille

pas

toliJC>lHS .

11

n'en efl pas de meme de ceux qui

commencent

&

qoi veulent travailler avec foifl; les uns

on r pour guide un petit bAron poli planté perpeodicu–

lairement daos la planche fur laquelle ils conllruifent

leur

fou rneau

toot·autour cet ate,

&

ils

l'arroodilfent

en le mefuraot avec une ficclle qui joue aiíémenr au·

tour de l'are patlé dan< fon anneau; d'autres fe fervent

d'une fautTe équerre qu'ils ouvrent

a

angle droir, par

exemple, quand c'efl un

fourn.a tt

cylindriqoe,

&

~

an–

gle aigu qoand c'en ell un en cooe renverfé qu'ils veu–

lent faire.

Quand il a dfuyé fa plus grande humidiré , on

le

frappe

&

on le polit encere ; nn coupe avec un cou–

teau mio ce les portes en embrafure, on ouvre les re–

gtrres,

&

on expofe de nouveau le rout

a

l'air JUfqu'a

parfaite d7fficarion; apri:s quoi on fait cuire .

Le four qui ferr

a

cet uíage ell une cavité de cinq

piés de profondeur íur quatre de large, cioq de haut

daos le fond'

&

cinq

&

demi

00

plus

a

l'embouchu–

re ; il ell fait en- dehors d'une mac;:onnerie capable de

foOtenir la poulfée de la voúre,

&

re veto en-dedans de

briques de Bourgogne placées fu r deux rangs, excepré

il

la voOre.

Do

fond

a

l'embouchure

re~oeot

des deux

cótés deux petits murs de

brique, épa1s

&

hauts de

neuf pouces, appliqués aux murs do

fourtzeau

;

ía por–

te efl marquée par deux perits piés droits ' de meme

largeur

&

épailfeur que les deux petits murs d'appui: ili

s'éreodent de bas en-haut.

Quand on veot ranger les

fo~trneattx

daos ce four,

on met pour les foutenir, des barres de fer fur les pe·

tits murs d'appui,

&

on les place debout ou couché> ;

peu importe: c'elt le feos qui permet qu'on en mette

davantage, qui décide. Le four étam pleio , on ferme

le devant avec de grands carreaux ou de grandes pia–

res piares qui s'étendent d'un c6té

a

l'aurre de la por–

te, avec routefois la précaution de le lailfer ouvert en

bas

a

la

hauteur des petits murs d'appui' pour le paf·

lage du bois,

&

en haut d'environ auraot dans toute la

largeur de la porte pour le palfage de

la

tlamme: on

remplit de menu buis tour

l'efpace compris entre les

perits murs,

&

on entreriem le feu de la forre pcndant

huir heures; on cnnfume environ

le quart d'une voie

de beis. La cheminée de ce

four efl placée comme

celle du

tour du boulanger , avec cette exceprion que

la labliere en efl prefque auffi balfe que la partie infé·

rieure de l'ouverture qu'on a laiffée pour le pa!Tage de

la flamme.

L 'endroit du four ou le feu ell le plus vif, c'ell la

partie de la voOre qui efl pres du pallage de

la fla m•

me : le fournalille met cependant au milieu les grolfes

pieces qu'il a

a

cuire' fans doute paree qu'elles foot

envirounées d'une plus grande malfe de feo,

&

non pas

paree qoe le feo y ell plus aétif. L 'ooven ure fupérieu–

re ne devroit avo1r que la moitié ou les deux tiers rout–

au-plus de l'inférieore . Si l'on examine ce qui íe trou·

ve daos la chéminée , on voit

a

la paroi antérieure quan·

tité de cendres bien calcinées;

&

a

e

elle qui ell miro·

yenne avee le four, un no ir du fumée fo rt fec; ce qui

indique que la matiere fuligineuíe efl melée en petire

quanrité avec bcaucoup de cendres .

L'argille de Gentilli ell d'uo bleuarre alfe'l.

foncé;

ce qui, ¡oint aux pyrites qui s'y trouvent fréquemment,

peur faire

foup~onoer

qu'elle coorient du fer; auffi etl·

il inutile d'y a¡ourer de la lirnaille, que quelques arti·

lles regardem comme nécelfaire

a

la comporition de !eur

pare . Toure arg;lle s' amollit dans

1'

eau

&

y

devrent

une pare rénace

&

bien liée; elle-fe durctr quand on

la

feche

a

l'air: ti on ne l'expofe qu'a un f<u rnédio–

cre, d'abord elle

y

dcvieot

du~e;

mais

li

un &u!! men–

te fon aéliviré

elle fe converm en un verre derni·o·

paque, d'un ,.;rd tirant íur le roux. C'efi pour cette

rzifon que

les

fournallfles ne donnenr un feu ni

trop

loog ni rrop vif; car l<ur argille ell d'autant mieux di–

fpofée

a

prendre la vitrilica!ioo' qu'ellc en .melée

d'~ne rnatiere (les pots de

grar~)

qur la favonfe. On fa11

par expérience qu'uo corps vitrifié veu1

~tre

échautfé

&

re·