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DE
M
DU
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A R S A 1 S,
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ce qu'el\e n'en a plus befoin, ou
a
mefure qu 'ell e s'affoiblit, paree q u'ils n'obtiénncnt
plus de croyance. La pauvreté des peuples gui n'avoi ent plus rien
a
clonner, la four–
berie découverte dans plufieurs Oracles ,
&
conclue dans les autres, enfin les F.dirs
des Empereurs Chrétiens, voila les caufes véritables de la ceffiuion de ce genre d'im–
pofl:ure: des circonfl:ances favorabl es
l'avoient produit, des circonfl:ances contraires
l'ont fait difparoitre ; ainfi les Oracles ont été foumi s
a
toute la viciílirude des cha–
fes humaines. On fe rett·anche
a
dire que la naiffance .de
J.
C .
eft
la premiere é po–
que de !eur ceffation; mais pourquoi certains démons ont-íls fui tandis q_ue les autres
refl:oient? D'ailleurs
1'
Hifl:oire ancienne prouve invinciblement que plu!Jeurs Oracles
avoient été détruits avant la venue du Sauveur du monde, par
de~
guerres
&
par d 'au–
t-res troubles: tous les Oracles brillans de la Grece n'exifl:oient plus ou prefqu e plus,
&
quelquefois l'0racle fe trouvoit interrompu par le íilence d'un honne re prerre qui
ne vouloit pas tromper le peuple. L'Oracle de Delphes , die Lucain,
eit
demeuré muet
depuis que les Princes craignent l'aveni r; ils ont défendu aux Di eux de parlcr,
&
les
Dieux ont obéí. Enfin tout eH plein dans les Auteurs prophan es d 'Qracles· qui ont
fubfifl:é jufqu'aux jv.
&
v. íiecles,
&
il y en a encare aujourd'hui ehez les Idolatres.
Cette opiniatreté incontefl:able des Oracles
a
fubfifl:er encare apres la venue de
J.
C.
fuH:iroit pour prouver qu'ils n'ont pas été rendus par les démons, comme le remar–
quent M. de Fontenelle
&
fon Défenfeur; puifqu'il efl: évident que le fils de Dieu
defcendant parmi les hommes , devoit tout-a-coup impofer {i]ence aux Enfers.
(a)
Telle efl: l'analyfe de l'Ouvrage de M. du Marfais fur les Órac les. Revenons mainte–
nant a fa perfonne.
11
était defl:iné
a
etre malheureux en taut; M . de Maifons le pere
chez qui il étoit entré,
&
qui en avoit fait fan ami, étoit trop éclairé pour ne pas fentir
les obligations qu'il avoit
a
un pareil Gouverneur,
&
trop équitable paur ne pas les
recannome; mais la mort l'enleva dans le tems ou l'éducation de fon fil s étoit prete
a finir ,
&
OLl
il
fe propofait d'afsurer
a
M.
du Marfais une retraite honncte , jufl:e
fruit de fes travaux
&
de fes. foins. Notre Philofophe, fur les efpérances qn'an lui
donnoit de fuppléer
a
ce que · le peu.e de fan Eleve n'avoit pu faire, refl:a encere que l–
qu:
tem~
dans
1~
m,aífan; t;Jai s. le peu de
co
~fidérati.onqu'on lui marqu'?it
&
les,.dé–
gauts meme qu 1l effuya,
1
ob.l 1ger~nt
e,nfin
den ~ort1r '·&
d~
,renoncer a ce qu
11
a–
voit \ieu d'attendre d'une famlile nche a laquelle ¡\ avott facnfie les douze plus belles
années de fa vie. On luí prapofa d 'entrer chez le fameux Law, paur er re aupres de
fon
fil~,.
qui éroit alors
ag~
d; feize ou
~ix;-fept
ans;
~
1\.1·
du Marf
ais acce~ra
cette
propolltton. Quelques amts
1
accu~erent
IDJuíl:ement
~
av?Ir .eu dans
cer.ted~mm· ci;e
des vues d'intéret: route fa candUlte prauve affez qu 1\ n ét01t fur ce
pomrm fort e–
clairé
ni fort aéhf,
&
il
a plu!\enrs fois afsuré qu'il n'eur jamais quitté fon premier
Eleve:
fi
par \e re(us qes égards. les plus ordínaires on ne luí avoit rendu fa íituarion
infupponable.
La fortune qui fembloit l'avnir placé chet M. Law, lui manqua encare; il avait
des AEtions qu'il vouloit convertir en un bien plus folide: an lui confeilla de les gar–
der; bien-tót
apn?s
tout fut anéanti,
&
M.
Law abligé de fortir du Royaume,
&
d'aller mourir dans l'obfcuriré
a
Venife. Tour le fruit que
M.
du Marfais retira d'a–
voir demeuré dans cette maifon,
ce
fur, comme il
1'
a écrit lui-meme, de pouvoir
rendre des fervices importans
a
plufieurs perfonnes d'un rang tre s-fupérieur au fien ,
qui depuis n'ant pas paru s'en fouvenir;
&
de connoitre (ce fant encare fes propres
termes) la ba!Teffe, la fervirude
&
l'efprit d'adularion des Grands.
11
a.voit éprauvé par lui-meme cambien cette prafeffion íi rioble
&
fi
utile, qui a
pour abjet l'éducation de la jeuneffe, eíl: peu honarée parmi nous, tant nous fommes
éclairés fur nos intérets; mais la fituation de fes affaires,
&
peut-etre l'habimde; lui
avoient rendu cette reffaurce indifpenfable; il rentra done encare dans la meme car-
Tome VII.
e
rie-
(.o)
Autant le livre d'Antoine Vandale, comme l'abregé qu'
en a fait M. de Fontenelle ont été confutés par le P. Bal–
tus . Nous nous difpenfons d'cntrer dans cette difpute, fur
laqueile nous fairons feulement deux réflex10ns . La pre–
miere en, que Vandale, comme les autres Anabapti!les ,
auxquels nous pouvons ajoúter Balthaffar Bekker ,
&
d'au–
tres Minifires de Hollande font ennemis des Efprits;
& ·
pour cet effet Vandale ayant publié en 1696. fes differta–
tions
de origine
o:
progrejfu
Jdololarri~.:
de v era ae [alfa
prophttia:
o:
d• divinallonibus
pour répondre
·a
une forre
objeé¡:ion qui n:Uffoit des réponfes données par les Or.l–
des , il fut obligé de prouver qu' ils étoient rendus pa r
les hommes' done guoique la queftion par foi meme ne
s'oppofe pas
a
la fune Doéhine, elle exige pourtant une
grande camele d'un leéteur qui ait dans l'efprit la fin pour
laquclle écrivit Vandale. ' ous réfléchirons en fecond heu'
que les Peres, qui font le Démon auteur des Oracles é–
toient plus proches que nous du rems dons lequel les 0-
rades fe fílrent. Done la tradition des Peres ménte beau–
coup de con1idération, non pas paree qu'on forme ayec
elle un argument de notre Foi, ( porce que
lo
tradmon
divine ne s'étend pas fur de rels arndes ) , ma1s parc.e
qu'il nait de l'ofsúrance de rant de .grands h?mmes éclat–
rés, un argument hillorique rhéolo¡¡1que, qUl ". ?e.•ucoup
de poids
&
qui feul peut fe
rejetter avec l ev1dence ,
que notr; leéteur ne nouvera pas
fi
fúre, comme on le
prétend dans les écrits de Vandale ,
&
de Fontenelle .
1