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DE

M

DU

111 A R S A 1 S.

xiij

routes les Lnngues, d'avec

les.fgures de

m!JtJ,

qui font particulieres

a

chacune,

&

qu'on

appelle proprement

trope.r.

ll détaille l'ufage des Tropes dans le difcours,

&

les abus qu'

on peut en faire;

il

fait fentir les avantages qu'il

y

auroit

a

diftinguer dans les Diétion–

natres latins-frans;ois le fens propre de chaque mot d'avec les fens figurés qu' il peut

recevoit•; il explique la fubordination des tropes ou les différentes claffes auxque!les

on pcut les réduire,

&

les différens noms qu'on leur a donnés. En fin pour rendre

fon Ouvrage complet, il traite encare des autres fens donr un meme mor efl: J:ufcc–

ptiblc, outre le fens figuré, comme le fens adjeélif ou fubfiantif, dérerminé ou in-.

dérerminé, aétif, paffif ou neurre, abfolu ou relarif, colleélif ou diftributif, compofé

ou divifé,

&

ainfi des autres. Les obfervations

&

les réglcs fnnt appuyées par-tour

d'exemples frappans,

&

d'une Logique donr la clarré

&

la

précifion ne laiíient rien

a

defirer .

Tour mérite d'etre

Ju

dans le Traité des Tropes, jufqu'a

l'Erra'ta ,;

il contieflt

des réflexions fur norre

onhogr::~pbc,

fur fes bifarrerics, les

inconféquences,

&

fes

variations. On voit dans ces réflexions un Ecrivain judicicux, également éloigné de

refpeél:er fuperfiitieufemli!nt 1' ufage,

&

de le heurter en tour par une réforme impra–

tic'able.

Cet Ouvrage, qu'on peut rli!garder comme un chef-d'reuvre en· fon genre, fut plus

efiimé qu'il n'eut un prompt débit; il luí a fallu pres de trente ans pour arriver

a

une

nouvelle édition, qui n'a par.u qu' apres la mort de

1'

Auteur. La matiere, quoique

trairée d' une maniere fupérieme, intéreffoit trop peu ce grand nombre de Leéleurs

oififs qui ne veulent qu'ctrc amufés: le titre mcme du Livrc, peu entendu de la mul–

tirude, contribua

a

l'indifférence du Public,

&

M. du. Marfais nous a rapporté fur

cela lui-m&mc

11m

e anecdote finguliere.. Quelqu'nn voulant un jour lui faire

complime~t

fur cet Ouvrag.c, lui dit qu' il venoit d' entendre di re beaucoup de bien de fon

HI–

ftoire des Tropes:

Íl

.preno

it les tropes pour un nom de Pcuplc.

Cette lenteur de

fu.cc

cs , jointc

a

des occupatio

ns pa

rrtculieres,

&

peut-étre

a

un

peu de pa.ref!e, a privé le Pub.lic de

la

Grammaire

q.ue

l'

Autcur avoit promife; per–

te tres-diffi.cilc

a

réparet: dans ce fiecle meme, ou la Grammaire plus que jamais cul–

tivée par des Philofophes, commence

a

erre mieux approfondie

&

mieux connue .

M. du

M~rfais.

fe contenta de publier en

1731

1\tbrégé de la Fable du P. Jouvenci,

difpofé fuivant fa. Méthode ; le texte pur d'abgrd , enfuite le meme texte fans in–

verfion

&

fans mots fous-entendus; au-deffous d'e ce texte la verfion interlinéaire,

&

au-deífous de cette verlion la vraie traduétion en Langue frans;oife. C'efi le der–

nier Ouv1:age qu'il a donné au Public; on a trouvé dans fes papiers plufieurs verfions

de ce genre qü'il feroit facile de mettt·e au jour,

fi

on les jugeoit utiles.

U avoit compofé pour l'ufage de fes Eleves ou pour le fien ,. d' autres Ouvrages

qui n'ont point paru. Nous nc citerons que

.fa Logiqrte

ou

r·é_jlexio1ts .fur tes opéra–

tio1u

de t'ej}rit;

ce n·aité contient fur l'art de raifonner tout ce qiLil efi utile d'ap–

prendre,

&

fur la Métaphyfique tout ce qu'il efi permis de favoir. C 'efi dire que I'Ou..–

vrage efi tres-court;

&

peut-etre pourroit-on l'abréger encore.

L'éducation de MM. de Baufl'remont finie, M. du Marfais continua· dJexercer le

talent rare qu'il avoit pou · l'éducation de la jeuneífe; il prit une Penfion au Faubourg

S. VíCtor, dans laquelle il élevoit fuivant fa méthode un certain nombre de jeuncs

gens; mais des circonibnces imprév,ues le forcerent d'y renoncer. 11 voulut fe char–

ger encare de quelques éducations particulieres' que ron age avancé ne lui permit

pas de confer'l€1' long-tems: obligé en fin. de fe borner

a

quelques les;ons qu'il faifoit

pour fubfifl:er, fans f0rrune, fans efpérance,

&

prefque fans reffource, il fe réduific

a

un gtmre de vie fort étroit. Ce fut alors que nous eumes le bonheur de l'affocier

a

l'Encyclopédie; les articles qu'il lui a fournis,.

&

qui font en grand

nom~re

dans

les fix premiers volumes, feront

a

jamais un des principaux: ornemens de cet Ouvra–

ge,

&

font 'fupérieurs

a

tous nos éloges. La Philofophie faine

&

lumineufe qu'ils con–

tiennent, le favoir que I'A.uteur y a répandu., la précifion des regles

&

la jufiefle des

applications, ont fait regarder :tvec raifon €ette partie de l'Encyclopédie comme une

des mieux traitées. Un fucces

fi

général

&

fi

juHe ne pouvoit augmentet: l'ei.lime que

les gens de Lettres avoient depuis long-tems pom l'Aureur, mais·le F.t conno1tre d'un

grand nombre de gens du monde, done la plúpart ignoroien.t jufgu'a fon nom. En–

hardi

&

foútenu par les marques les moins éguivogues de l'approbation

p~blique,

!1

crut pou.voir en faire ufage pour fe procurer le néceffaire qui lui manqu01t. 11 écn–

vit

a

un Philofophe, du petit nombre de ceux qui habitent Verfailles, pour le prier

de s'intéreffer en fa faveur aupres des difl:ributeur-s des graces . Ses ouvrages

&

fes

travaux, recommandation trop inutile, étoienr la feule qu 'il put faire parler pour lu_i.

JI

fe comparqit dans· fa Lettre, au Paralitique de trente-huir ans, qui attendoit en vam

Tome VII.

d

que

' ·