FOR
Quaod vous voulez batir une
forgt
fur une
rivier~
abondante,
&
que vous o'a ve1. befoin que d'uue partie
de l'eau, il faut, le plus loio que vous pourre'l. de l'em–
palement de travail, faire un
arr~t
qui traveríe la
ti
vie–
re,
&
qui tourne l'eau daos un canal creuíé
&
alongé;
le refle doit pa(fer íur l'arreL On pcut m énager des
P.or,tes pour le paffage des grandes eaux
&
uíages de la
nv1ere.
Si i'empalernent de travail donne alfet de hauteur
a
l'eau pour fairc travail!er les roues par-delfus, vous fe–
re'l. une huche qui la diflribuera fur des roues
a
feaux:
fi vous n'ave'l. pas arr-e1: de haureur, vous prendre•¿
l'eau
du fond, qui, dif!ribuée daos des courliers, fera mou–
voir des roues
a
aubes .
Quoique ces parties foienr déraillées chaco nes
a
leurs
nrticles; pour meltre le coúr fous les yeux, nous al!ons
les parcourir, fans enrrer daos de rrop grands décails .
JI
ne faoc rien ménager ni oublier, quaud i! efl que–
fiion de faire des fondations d'empalemens, de roulis ,
d'arrers,
&<.
découroe'l. les eaux auranr qu'il efl poffi–
ble; excave'l.; cherche7. le
rerrein fcrme; ou fervc'l.–
vous de piloes on de grillages,
&
employ~'l.
de bons
marériaux. Nous donnerons un exemple de fondacion
a
l'artidc
da
f
O U R N
1!
A U X.
Pour un empalement de déchargc, quand vous fere'l.
élevé
a
un pié pres du fond de l'eau' écablilfe'l. un bon
¡;_r~llage
qui avance de dix
a
dou1.e piés dans l'eau ,
&
lort aÍie'L grand pour garnir tout l'intérieur des ba¡oyers,
&
correr
íous la
ma~onoe¡je
qui s'éleve a chaque bouc
do íeuil.
Le feuil ou íous-gravier fera encoché dans le grilla–
ge'
&
arre té
a
fes extrémités íous la ma.,:onoerie: daos
Je de(fu_s, vous emmorcaiferez. des beis de fépararion,
dons lelquels vous ménagerez des feuillures du có.té de
l'eau, pour
y
couler les pelles: ces bois de fépara_tion
>appcl!ent
potilles:
les potilles íont emmortaifées par
cn-haut dans une
ton~
piece de bois
qu'on appelle
eha–
peatt.
L es potilles (eront foOtenues' dehors par
d~s
bras
"m?tés dans les traverlines du cha(lis: ces beis
poí~s
&
arr~tés,
vous élevez. uue mas:onnerie alfe1. forre pour
réC!fler
a
la poulfée de l'eau; laquelle embraffc aux deux–
tiers le potil!e des bouts: cette mas:onnerie s'élargit du
cOté du bas, pour dimiouer la force de l'eau , en lui
donnant plus d'efpace; on remplit les vuides du gril–
lage avec pierre, chaux,
&
Cable, ou de glaiíe bien cor–
royée;
&
on clou¿ deffus des planches bien dreíiées
&
épaiffes; pour plus gronde sureré, on
~arnit
le devant
&
le derriere du grilloge de pieux
tres-proches, bien
cnracinés '
&
íciés
a
fieur.
Les pelles íont des planches cloüées ou chevillées fur
dcux traverfes,
&
une piece de beis de trois
:\ quatre
pouces d'équarriffagc, qui luí fert de queue. On cou–
le
ks pel!es daos les rainures de deux potilles ;
&
la
4ueue efl arrétée dans une encoche, ou une mortaife
pratiquéc daos Je chapeau .
Quand l'empalement n'efi pas a(fe?. !arge pour de–
mander ¡:llufieurs pe! les,
&
qu'unc feule feroit trop dif–
licile
a
lever, vous y metrez. une qoeue
~
chaque có–
lé, polfant par le chapeau, fini!Tant en vis : les écrous
cocnmcn~anc
a
travailler centre le delfus du chapeau ,
font lever la pelle fans grand eflorr .
L'empalcment de rravail fe fabrique comme ce!ui de
décharge ; il
faut
feulemeor obíerver que les poti!les
font divifées, pour que leurs ouvertures ne donncnt que
J'eau dont on a beíoin: le dehors de chaque potille fe–
ca garni de madriers d'épai!Teur, enta(fés
&
brochés les
uns íur les. autres, porcaot
fur de bons cha(lis,
&
fai–
fant les courfiers proportionnés aux roues qu'ils
re~oi
ven t pour leur commutiiquer l'eau : le fond des cour–
Jiers efl garni do planches épai(fes cloüées fur les chaf–
Jis. On a foin dans !'es courficrs, de ménager une pen–
te qu'on appelle
{a11t,
daos l'endroit o
u
l'eau commen–
ce
ii
rrall'ailler fur les aubes des roues: au milieu de la
roue, le courfier Cera élargi de moirié, afin. que !'eau
qui a palfé le travail , {touvant un plus large efpace ,
s'échappe plus vire,
&
ne retarde poim
le
mouvement
de la roue , en touchant le derriere
des aubes . Quand
on poíe le íeoil d'un empalem.ent de trava.il, il faut fa–
voir ce qu'il refiera de peate pour le coudier, le faut,
&
la fuite de l'eau dans le íousbisf.
Le fousbisf efl un canal qui va re¡oindre celui de dé–
charge, dans le point qu'on aura meíuré
n'~cre
plus par
[., pence expofé au regooflement de l'eau : comme l'eau
P rd de fa
force par' ces frotcemeos , au prorata de la
l?ngueur des
cou~úers,
vous les difpoferez. proche de
l
empalement, fu¡vaot le plus ou moins de travarl: par
exemple, celui du maneau fera le plus proche; eofuite
Tome VIl.
FOR
I2I
ceux des fonderies, des chaufferies, & e. il faut encere
prendre garde que ces cour'fiers paffant les uns a cóté
des autres, on efl néceffité d'avoir des arbres plus longs
les uos que les aurres
¡
par conféquent les plus courts
doivent ctre ceux du plus grand travail.
Puifqu'il efi avancageux de prcndre l'eau prcs des em–
palemens,
il
le feroit done, dans une grande ufine, de
mulriplier les empalemens: pour cet effet, on en pour–
roit ménager un de chaque cóté du corps de la
forgt,
&
un de l'aurre cóté du corps de la fonderie. Par le
m oyen de ces trois empalemens, on pourroir, daos l'in–
térieur de la
forgt,
avoir deux marteaux ,
&
1~
nom–
bre de feux néceffaires pour les a!Torrir, des aurres có–
rés des deux cmpalemens; d'une part le fourneau, d'au–
rre une roue de fonderie;
&
de l'autre cóté de la fon–
derie, la deuxieme roue fur le troifieme empalcment-
Quand on a affez d'haureur <l'eau pour la faire com–
ber fur les roúes' alors au lieu de l'empalement
a
po–
tilles
&
pelles, on pratique une huche qui vient abou–
tir fur la roue du plus grand travail,
&
di(lribue l'eau
a
ce! les du moindre, par des courfiers foutenus fur des
chevalets .
U oe buche e(l un coffre de beis fervant d'alongement
au réíervoir d'eau, du cóté duque! elle efl ouverte: ce
coffre efl foOrenu fur des
chevale~s,
fous lefquels font
les roues, auxquelles on donne de l'eau par le fond de
Ja huche, au m oyen de pe!les qu'on bailfe ou qu'on
leve fuivont
le befoin. 11 me paroit qu'en raiíonnant
bien, oo trouveroit que la dépenfe d'une huche efl inu–
tile, en tirant direétement l'eau du refervoir conduite
fur les roues par un courfier.
La flruéture des roues vient de deux manieres de
prendre !'eau, ou. par-deffus ou par-delfous: il femblc
que dans les
jQrgu
on affeéte de nc poiot la prendre
de cOté daos des roues
á
íeaux ;
il
ne feroit peut-etre
pas impoffible de prouver que ce feroit la maniere la
plus avancageufe: celles qui res:oivenc l'eau par-delfus,
s'appe!lent
des rotUJ
a
{taUX;
elles marchen! fuivant la
pouffée
&
la pefanreur de !' eau dans les feaux . Les
roues
a
aubes prennent l'eau par-deffous ; recevanr leur
mouvement de l'impulfion de l'eau, elles ne peuvent
l'avoir que conféquemment
a
la force de l'eau ' !aquel–
le force dépend du poids
&
de la chCtte .
Les roues
a
aubes foot compofées d'une grande quan–
tiré
de
féparations
beau~oup
plus larges que les aubes,
faiíant un coral forr peíant: il n'efl pas fi clair que bien
des gens fe l'imagioeOI, que les roues a feaux , pour les
forga,
foieot d'un meilleur fervice que ce!les
a
aubes;
il
y,
en a qui demandenr de h force
&
de la vice(fe:
je ñ'encends par!er que relativement
a
des chOces de
huit 3 neuf piés
&
au-delfouL Si fous huir piés j'éra–
bl~
une roue
a
feaux de dnq piés de diametre,
il
efl
clair que j'ai des
leviers
tr~s-coams
; que je perds la
hauteur
&
l'étendue d'eau de cinq piés; que la force de
l'eau dim inue
a
proportioo : d'ai!leurs ces roues deman–
dent bea,ucoup d'enrretien ; ainfi je crois que
la perte
de la hauteur de !'eau
&
l'enrretieo préjudicient
&
re–
tardent le travail autant qu'une plus
~rande
dépenfe d'eau
dans les roues
ii
aubes, done Je p01s daos le befoin a–
longer les leviers, dont l'enrrerien efl facile,
&
qui
ti–
rent l'cau du fond. Del
a
je concluerois volontiers, que
quand on n'efl pas daos le cas de manquer d'eau rela–
tivement a un rravail bien entendu , ou que les chOres
ne font pas au-dela de neuf piés, le meilleur efl de s'en
tenir aux roues
il
aubes.
A a
T .
V
11.
Des bois
.
Les beis faifant la plus gron–
de dépenfe des
forgu
'
font un objet rrcs-intérelfant ;
cene partie confiflc daos l'achat,. l'exploiration
&
l'em–
ploi .
L'achat doit erre reglé par la qua!iré du terrein,
~·e
fpece de bois, ¡•age, l'épailfeur, la hauteur,
&
la traate.
. Ne peur-on pas afsOrer que le beis efl
remp~i
de par–
tres fu!phureufes ou nitreufes' en plus ou morns wan–
de quamiré, felon la nacure du fol; que ces parues
y
font fertées
il
proportioo du nombre des couches
qu~
chaque anoée accumule,
&
de la fo!idité .de
la partie
nerveuU:
?
U
o beis venu daos l'arbue, fu1vant ce que
nous avons dit
ne doit-11 pas ctre regardé comme un
beis oerveux · 'celui veou daos
la pierre , la cafline ,
comme un
b~is
aiíé
a
féparer
?
narre proportion ne.
pourroir-e!Je pas etre ici appliquée comme daos la mi–
ne
?
Un bois venu daos l'arbue ne pourroit-il pas etre
deux fois
&
demi plus difficile
a
réduire en cendres ,
que celui ven u dans la canine'
a
pareil degré de !icci–
té ? Un pié cube de boi¡ nourri dans l'arbue , pefe au
moios moitié plus qu'un noorri daos la cafline: done la
coorexcure en efl plus ferme ; done \e remplilfage elt
Q
~