DOR
excepter les moins opulens, qui ne (it dorer les mu ·
railles
&
les pl2fonc\s de Ca mai(on. .
l is connoiLToient, comme naus, Ce Ion taute apparen–
ce la malliere de batlre l'ar
&
de le réduire en feui!–
les
~
mais ils ne parlereot jamais cet arr
a
la perfeét ian
qu' il a alteim parrili naus, s' il ell vrai, camme dir
Pline, qu'ils ne riraiem d'une once d'or que Cepr cents
cinquaote feuilles de qU3rre lravers de daigt en guarré.
11
ajóule, il
ell
vrai' , que I'on l'ouvait
en
tirer un plus
¡¡rand nombre; que les plus épaiLTes étoient appellées
braa,,,, prd!n<jlina: ,
11
cauCe que
la
llatue de la fanu ne
a
Prénefle était darée avec ces
feuille~;
&
les plus mill–
ces,
broa u 'flld!jloria: . Vo>,,<-
BA
T T R E
L'O
R.
L es Dareurs madernes employent des feuilles de dif–
férentes épaiUeurs; mais il
y
en a de fi fines, qu' un
millier ne peCe pas quarre ou cinq dragmes.
011
Ce fert
des plus épailfes paur darer fur le fcr,
&
fur divers
:lUues méraux,
&
les autres pour darer Cur bois .
Mais naus avons
U11
aorre avantage fur les anciens
daos la maniere d'appliquer l'or;
&
le lecret de la pein–
ture
a
l'huile, découvert dans les derniers tems, naus
fauroit les moycns de rendre ' norre
dorure
a
I'épreuve
des iojures des rems, ce que
les
andens ne pouvaient
faire. lis n'avaienr d'aurre Cecret pour darer les corps
qui ne pouvoient endurer le feu, que le blanc d' reufs
&
la colle, qui ne Cauroient r¿filler
a
l' eau; de forte
qu'ils barnoient la
do",re
aux endraits <jui étoient
couv~rt
de l'humidité de l'air .
Les Grecs appelloienr la compafirian fur laql1elle i1s
appliquoient leur or daos la
dorurt
fur bais,
Imeo–
¡b,,"m
ou
lellcophorllm.
On nous la repréfente eom–
me une cfpece ae rerre gluaore qui fcrvoit vraiircmbla–
blcmenr
a
attacher l'pr,
&
a
lui faire endurer le poli;
roais les Aoriquaires
&
les Naruralilles ne s' accardent
point Cur la nature "de cene terre , ni fur Ca eouleur, ni
fur les ingrédiel1s dant elle éroit campoCée.
JI
Y
a ditléreotes Cortes de
doyures
parmi nous , fa–
vair la
dorure
,
l'huile, la
dorur.
en détrempe,
&
la
, dorllre
au feu, qui
ea
prapre au! mélaux
&
pour les
Jivres .
Maniere de dorer
a
I'huile.
La baCe ou la matiere
fur laquelle on applique I'or daus cclte méthode, n'ell
aucre choCe, fuil'am
M.
Félibien, que de I'ar couleur,
c'ell-a-dire ce relle des cuuleurs qui tambc dans les
pinceliers ou gadets dans leCquels les peineres nettoyent
leurs pinceaux . Cette matiere qui
e.Cbextremement
grar~
fe
&
gluante , ayant
élé
broyéc
&
pa!Tée par un linge,
fert de fOlld paur y appliquer l'ar en feuille . Elle fe
cauche avec le pioceau comme les vraies eouleurs. a–
pres qu'an a encollé I'ouvrage.
&
ti
e'cU du bois, a–
pres lui avair donné quelques eauches
de
blane en
M-
trempe .
'
Quelque bonne que puilTe etre cette méthode . les
dareurs Anglais aiment mieu s fe fervir d'un melange
d'oore jauoe broyé avec de l' eau, qu' ils fonc fécher
fur une pie rre
a
craie, apres quai i1s le broyent avee
lIne quantiré canvenable d' huile gralle
&
deillcealive
pour lui danner la canfillence nécclraire.
lis dannent quclques cauches de eetre campofitioo
il
l'auvrage qu'ils veulenr darer ;
&
larfqu'elle ell pref–
<¡ue Ceche, mais encare aLTez anClueuCe poar retenir I'ar,
ils étendent les feuilles par-deirus, ioir enrieres , foit
eoupées par marceaux ; fe fervant pour les prendre de
cotan bien doux
&
bi en cardé, ou de la paletee des
doreurs en détrempe, ou meme fimplement du caílteau
aveC lequel
00
les a coupécs , Cuivanr les parties de
l'auvrage que l'an veUl dorer, ou la largear de l' or
qu'on veut appliquer.
A
meCure que l'ar ell poCé, on paire par-delfus une
broire ou gros pinceau de pail trcs-daux, ou une pme
de liev re, paur l'aHacher
&
camme l'incorparer avec
l'ar cauleur;
&
avee le meme pinceau ou un autre plus
petit, on le ramende, s'il y a des cairures, de la me–
me maniere qu'on le dira de la
dorure
qui fe fait
a–
vcc la colle.
C'ell de la
doru",
a
I'huilc que l'an fe Cert ardinai–
remenr paur darer les domes
&
les cambies des égli–
fes, des bafiliques,
&
des palais,
&
les figures de pU–
tre
&
de plamb qu'on I'eut expoCer
11
l'air
&
3UX
inju–
res du tems .
DoYUl"t en d/¡rempe.
Quaique la
dortlr<
en détreril–
pe. fe falfe avec pluS" de préparatifs,
&
pour ainri dire
avee plus c'art que la
dor"r.
iI
I'huile;
iI
n'en di pas
mOlos canllant qu'elle ne peut erre emplayée ell tall t
d'auvrages que la premiere, les ouvrages de bais
&
de
{Iuc éram preCque les feuls que l'on dore
il
la calle,
cncoce faut-il qu'ils faient
a
couven cette
dorure
De
Tomt V.
'
DOR
4-9
pouv3nt réfiflcr, ni
a
la pluie, ni
~ux
impreillolls de
l'air qui
la
g3tent
&
I'écaillent aif¿mcnt .
L a calle donr on
Ce
(en pour dorer, doit érre faire
de ragnurcs de parchemin au de gams , '1u'on fair bauil–
lir dans I' eau juCqll'; ce qu'elle s'épaifIJ!Te en canliflen–
ce de gelée .
I/oy<<-
COL
L E .
Si e'en du bois qu'on vcut dorer,
011
Y
met d'abord
une cauche de celte calle route bauillante, ce qui s'ap–
pelle
cneol/c~
le bois.
Apres cehe premiere
fa~an,
&
lor(que la calle ell feche, on lui danne le blanc , e'efl–
a-dire qu 'on I'imprime ; plulieurs repriCes d'une couleur
blanehe détrempée dans cerre colle , qu' on , rend plus
faible ou plus forte
~vec
de l' eau, Cuivant que l' ou–
vrage le demande.
Ce blanc
en
de pluíÍeurs fartes; quelques dareurs le
font de pEltre bien baltu , bien brayé
&
bIen tamlfé;
d'autrcs
y
cmployent le blanc d' Erpagne ou celui de:
Roüen.
11 Y
en
a
qui fe Cerven t d'une eCpee; de te:re
blanche ql1'an tire des carrieres de Seve,
pr.esPam,
qui n'ell pas mauvaiCe quand elle ell affinée .
On Ce fen d' une broire de pon de fanglier pour
coucher le blane. La maniere de le meme
&
le nom–
bre des couches fom difierens , fuivant l'cfpeee des ou–
vrages .
A
ceux de fculpture
il
nc. faur que fept
??
huit Gouches' aUI ouvrages UI1lS , II en faut JuCqu
a
douzo. · A
cc~x-ci
elles Ce meltent en adouciLTant, e'ell–
a-dire en traioant -la broLTe
par~deflus ;
aux autres, on
les donne en tapam e'efl-a-dire en frappam plufieurs
coups du bout de la'braire pour faire emrer la couleur
dans
tau~
les creux de la Cculpture.
L'auvrage étam parfairemenr fee, an l' adoucit;
ce
'lui fe fail en le mouillant avec de l'eau nene,
&
eo
le' fronam avec quelques morceaux de groLTe taile, s'il
ea
uni;
&
s'
il
el! de fculpture, en fe fervant de le–
gers batans de fapin, aUKquels Com a!tachés quelques
lambeaux de cene m€me toile , pour pouvoir plus aifé–
menr fuivre !OUS les cantours,
&
pénétrer
daos
tou~
les enfancemens du
reli~f.
. Le blanc étant bien adouci, an
y
met le jaune; mais
ti
c'ell un ouvrage de relief, avant de le jaunir, an
~e
repare, on le recherche, Oll le caupe,
&
an le brete1·
le; taUtcs
fa~ons
qui Ce donnenr avec de petits outils
de
fer, camme les fennoirs. les gouges,
&
les cifcaux!
qui fom des inllrurnetls de feulpte'Jrs, ou
d'autr~s
qU!
fanr propres auX dareurs; tels que fonr le fer quarré qUl
di
p\;u,
&
le
fer
a
retirer qui
di
croehu .
L e Jaune qu'an employe ell
fi
mplemem de I'ocré
cammun bien broyé
&
bien tamiCé, qu'an dérrempe a–
vcc la mcme eolle qui a fervi nu b!ane, mais plus foi–
bIe de la mcirié. Cene conleur fe eauche tOUt chaude;
elle fupplée dans les 9uvrages de Cculpture
a
l'or qu'on
ne peUl quelquefais poner JuCque dans les ereUI
&
fur
les revers des feuillages
&
des oroemeDS.
•
L'aillette fe cauche fur le jaane, en abCervant de n'en
paint merrre daus
I~s
creax des ouvrages de relief. On
apí'elle
affiette,
la coulellr ou compafiriatl Cur laquelle
dait Ce pofer
&
s'aLTeair l'ar des doreurs. Elle en ordi–
nairemeot compaCée de bol d' Arménie, de fanguine,
de mine de plomb ,
&
d'un peu de fuif ; quelques-uns
y
meneor du favon
&
de I'huile d'olive;
&
d'auues du
pain bríllé, du bince, de l'antimaine, de l'étain de gia–
ce, du
beur~e,
&
du fucre candi. Toutes ces drogues
ayant été brayées enCemble, on les dértempe dans de
la calle de parchemin taut chaude.
&
raiCannablement
fone;
&
l'on en applique fur le jauDe juCqu'a trais cau–
ches, les dernieres De fe donnaat que 10rCque les premie–
res Cant parfaitement feches . La braLTe paur caucher
I'afllelte doit etre dauce; mais quand elle ell couchée,
011
Ce fen d'une autre brolfe plus rude paur froner tout
l'ouvrage
a
fec. ce qui enlevé les petits grains qui pour–
raient etre rellés,
&
.facilite benucoup le brunHremeijt
de l'or.
Larfqu'on veut dorer, on
a
trais fartes de pinceau! ;
des pinceaux
a
mauiller, des pinceaux
a
ramender,
&
des pinceaux
a
marter; il faut auill un cauillnet
de bois couven de peau de veau ou de mautoo,
&
rembaurré de crin ou de baurre, panr ételldre les
feuilles d'or bnnu au Carrir du livre; un coilteau paur
les couper,
&
une paletee ou un bilbaquet paur les pla–
cer fur I'amelte . L e bilboquet ell un inllrument de bais
pial par-deUous, otl ell aHaché un morceau d' étatfe.
&
rond par-deirus poue le prendre
&
manier plus ai–
fément.
On fe fm d'abord des pinceau!
11
mauiller paur dan–
ner de
1
"humiditfÍ
a
l' aillene. en l' humeétant d' eau ,
afin qu' elle puilfe afpirer
&
retenir
l'
ar;
00
mer en–
fuite
le~
feuilles d'or fur le eoufllnet qu'oo preod
a~
G
ver,