•
)
EPA
~es
du mouvement,
&
les volatilifer, Ces médicameDs
rom I'efpril de terebenthine, d'afpic ou lavande, I'hui–
le de pétrole , le baume de
ñor~vanti
ou du Pérou, le
tout melé avec l'eCpril-de-vin camfré
&
appliqué Cur la
panie : on a foin de les faire pénétrer par des friél:ions
avec
~a
main, d'expofer le che val , fi c'eCl en été, aa
grand foleil ; en hyver on préfente une pelle de fer bien
ehaude aupres de la panie, dans la m'; me iotention; on
altache le cheval
a
deux longes , I'uoe au atelier,
&
l'autre
a
la mangeoire, afin qu'il ne puiLTe-¡.'lint fe cou–
eher de neuf jours , peodan! lefquels on le
I~;rre ~
la
diete " favoir a la paille, au fon mouiIlé donné en pe–
tite quantité,
&
ii
I'eau blanche,
Si le cheval n'eCl point guéri
3U
bout de ce tems, ou
qu'il lui reCle quelque foibleOe aceite partie, OD fe
ren d'un bain, pour y faire deux
foi~
par jour des fo–
mentations un peu chaudes, Ce bain doit .etre compo–
fe
avcc les herbes aromatiques
&
émoIlientes; f3voir,
le fcordium, I'abfyn the, la fauge, le romarjo, la grai–
ne de genievre pilée, les Commités de millepenuis, de
eamomille , de bouillon blaoc, du thym
&
du pouil-
101,
&<,
on fáit bouillir pendam une heme le lO11t
dan s de la lie de vio,
&
dans du vin 3U défaut de la
Jie,
Si I'efron d'
,patde
e(l ancien,
il
demande de reme–
des plus fons , qui Coient capables de réfoudre les
Ii–
queurs arretées dans le ti{fu cellulaire des mufcles, Ces
m édicamens font les baumes du Pérou, melés avec
l'cCpril de vin camfré, I'efprit de geniev re , l'efpril de
v er de tcrre, de ftl armoniaC' ou d'mine; ou a la pla–
ce de celte comp't>otion, on fe fervira de I'emplfttre de
gommc dilTous dans I'huile de tame, appliqu¿ un peu
ehaud fur la paníe affligée, Si ces médicamens ne réuf–
/¡ffent poinl, on fail au cheval un caulere entre
I'épau–
h
&
le Clernum, qu'on la;(Je couler pendant l'eCpace
de dix
a
douze jours ,
&
plus, (¡ le cas ['e xige: on fe
ferr au(fi du féton , qu'on lui applique lantÓI
¡;
une par–
tie de
/'Ipaule,
tantÓt
a
une autre , Pour dernier reme–
de on y mel le feu en baies ou en pointcs; on
l'
ap–
plique un (¡roene par-delTus le feu, qu'on lai{fe jurqu'
:\ ce qu'¡¡ tombe: enlin on fail promener le cheval en
main pendam un certain lems, pour donner la facilité
¡¡
la nature de rétablir les forces dans cene partie; car
l'efron
d'épa"le,
quoique fimple, devicnt fouvent incu–
rable par I'empre{femenl que I'on a de vouloir fc('fer–
vir trop-tÓt de I'animal,
&
de I'erreur oii l'on e(l en le
eroyal1l guéri:
iI
peul I'etre en efiel pour de eertains
petits uCages; car tel cheval en droil d'un écart pour
rouler doucement , qui De le Ceroit
pa~
pour pouUer un
relai de quatre ou lix Iieues fue le pavé, mené vive–
ment: de méme
ri
c'e(l un cheyal de felle,
iI
peut
e–
Ire droit pour un voyageur qui ne va ql1'au pas
&
il
ne le Ceroil pas
Ij
on le melloil
a
la charre ou a quel–
qu'au tre exercice Cemblable , On peut eonelme de -la
que la guériron de eet accidel1l dépend autam du mé–
nagement que J'on doil avoir pour le cheval , que des
,remedes qu'oQ lui adnnioi(lle,
Les
'p"ule¡
des chevaux (ont fuj etes
a
un autre gen–
re de maladie, que nous allon5 divifer en trois efpeces
différentes, qui onl chacune leor cauCe p.rticuliere,
&
quelquefols pluoeurs enfemble; on les a fO!lvent con–
fondues fous une meme dénomination, On a¡>elle cet–
le fone de maladie tamÓI
ép""Ie! fr.ides
ou
entrepri–
fe¡,
tantÓI
Ipaules <hevi/lées,
tantÓt
,pau/es itroites
on
{errées,
¡ 9 , 00
doil entendre d'un cheval qu'il 3 les , –
partle¡
froides, 10rCque fes parties étanl bien confor–
mées, fans aucune apparence d'accidem, il ne lai{fe pas
de boiter, 3U Cortir de I'écurie des
deu~
jambcs de de–
vant, comme s'il étoi l fourpu, jufq u' a ce qu'il foil
é–
ehauffé par le travail, du moios quand ces panies font en–
gourdies a un certain dcgré,
.0,
On doil dire que cet
anim al a les
'farde<
chevillées, lorfqu'il a ces panies
fon gro{fes, ton larges
&
forl eharnues, ainli que le
garrot,
31', U
11
che val a les
'paules
~troites
ou ferrées,
lorfqu'il a ' ces panies fi pres I'une de I'aufre, qu'a pei–
/le peut-i1 marcher fans croiCer les jambes,
Ces deux derniers déCauls
fillll
des vices de
conform~lion, oppofés I'un
;l
I'aurre: ils eauCem pom I'ordinai–
re au cheval la meme in firm ité qu e I'accident que nous
venons de défigner fous le nom
d' ,paules froides
ou
,'n-
t reprifes.
,.
En remontant
11
la premiere cauCe de cet accident,
nous allons faire (entir pourquoi les chevaux anglois ,
&
fur-to~1
les chevaux de felle, font plus fujets
i
cet–
le maladle que eeu x des autres nations,
Dans les courfes violen tes qU'OD fai t faire
a
un ehe–
Vil
l , ¡lV¡¡nt qu'¡¡ ait aneint l'age
&
les forces propres a
EPA
réfiller
a
ces fatigues, telles que les Anglois en font fod–
lenir
11
leurs chevaux, les mufcles
&
les Iigamens n'a–
yant point encore acquis la conoClance néce{faire pour
Cupport.r les extenfions que ces ,parties éprouvel1l dans
ces mouvemeos forcés , il arrive que ces ligamens
&
ces murcies fe reUchent; la fynovie perd fa tluidité,
es petils vai{feaux Iymphatiques
&
les petits cordo,ns
erveux fe diClendent; la Iymphe ne pouvant plus
c~r-
euler dans fes petits tuyaux, nOD plus que les efpms
(s'¡¡ en cx iCle réel/emellt), les fibres perdent de leur
mouvernent
&
de leur reLTort, fautc d'':tre Yenus ban–
dés
&
raccourcis par l'éla(licité des nerfs,
&
I'animal
e(l peeelus , Cel accident augmente encore par le paOa–
ge du chaud au froid, apres ces violens exercices; a–
lors les corpuCeules de l'air s'inonuan! dans les pores de
la pea.), que la chaleur a dilatés, coagulent la lymFhe,
&
caufent des obClruaions dans toute la fub(lance des
mufcles
&
des ligamens de l'épaule : d'oii fuil que la
férofité oe pouvant plus etre contenue dans fes petits
tuyaux, s'épanche, De circule que difficilement
&
ac–
quien celte acidité qui caufe une éréthirme aux fiares
membraneuCes, ce qui gene le mouvement,
Mais comme I'obflruél:ion ne fe fail que par degrés,
l'afioibliOement
&
I'engourdi{fement qu'elle caure ne font
pas tout-a-coup fenlibles : quelque palliatif meme ,
&
UD
travai! modéeé, fail difparoitre pour un tems celte lé–
fion dans les
¡pa"les
des chevaux; de forte que celui
qui a envie de les acheter n'en peut rien apperccvoir ,
En effet quel e(l le connoi{feur qui peut deviner qu'un
cheval périra par les
lpaules,
lorfqu'¡¡ voit ces parties
bien conformées
&
libres en apparence,
&
que I'animal
e(l d'ailleurs gai, vigomeux, pOlelé ? car malheureufe-
,..-m=t l'acquéreur n'a point la Iibené de le travaill.r af–
fez pour le tater
i
foud,
&
de le voir le lendemain troter
apres qu'jJ e(l refroidi , II oe peut donc que l'acheter au
haCard,
1,
moios qu'il n'pblige le marchand
a
lui don–
ner le tems de l'éprouvee
&
de le connoitre; précaution
que celui-ci
a
iotéret d'éluder, mais qu'on' a encore plu5
d'intér~t
a
prendre , A-u.....défaut de
cel
examen, quaDd
on vient, apres I'avoir acquis,
11
le faire tr3vailler un
peu fon, on commence par degrés
a
s'appercevoir de
la foibleffe des
épar'¡cs,
lamÓt d'un cÓté, tantÓt de
I'autre,
&
quelquefois des deux en meme lems: enfill
le cheval s'engourdit tellement,
&
va (¡ pres du tapin,
qu'i1 bronche achaque inClam ,
&
devient par fuccemon
des tems fi perelus, qu'il paroit comme foulbu au foe–
tir de I'écurie,
On voit .par cet expofé,
1°,
pourquoi les chevaux
anglois font plus fujels que d'autres a avoir les
,pau–
les
froides ou entrepriCes:
2°,
quel danger on coun en
les achetam, puifque I'on n'a pas le lems de les éprou–
ver
a
fond, Pour etre convaincu de ce danger, il fuf–
nI
de voir qu'entre ceux que 'l'on achete pour les re–
m ontes des écuries royales, qui font fans contredi t choi–
(¡s,
foignés
&
montés par d'excellens écuyers, cepen –
dant
iI
en eCl beaucoup qui périlTent par ces parties, fans
que tou, I'art
&
toute I'expérience pomble ait pu les
faire prévoir dans les achats,
Ceue maladie reconnol! encore pour caufe feconde,
le trop de repos donné au cheval, nomm¿mcnt au che–
val anglois, qui
a
prefque toujours fubi ces violens e–
xercices des fa tendre jeunelTe : car les muCcles
&
les li–
gamens re(lam long-tems dans I'inaaiou , apres ces com–
fes outrées, deviennent roides
&
inflexibles; parce,que
le fuc nourrider que leurs fibres fatiguées
&
di(lendues
rec;oivent en cet état, remplit lems petites eellules, s'y
épai(fi t , s'y condenf.,
&
comprime les petits cordons
nerveux , ce qui prive ces partics organiques de leur
fouple{fe natorelJe, aino que de leur élaClicité; d'oii ré–
fulte cet engourdi{femem qU'OD appelle
'patlle froide 09
~ntrepriJe
,
'
L e défaut des
'p""les
chevillées eCl, comme nous
!'avons dit, un vice de conformatioo de ces parties : 9r
il réfulte néce{fairement qu'un cheval qui
a
les
épau-
1"
&
le garrot fon gros
&
fon charnus, doit
avoi~
le
m ouvemenl moins libre que celui qui a ces partÍes bicn
f.ites
&
bien conformées : car les muCcles
&
les liga–
m ens propres
a
mouvoir ces parties étant eDveloppées de
chair
&
de grai{fe, n'exécutem 'lu'avec peine leurs di–
vers mouvemens,
Les
'parda
ferrées
&
étroites Cont ¡le m eme un vi–
ce de
conform~tioll;
car un cheva I qui eCl fon ferré
&
fon étroit des
'pa" les
a
par conféquent le (lernum tres–
érroit: les omoplates
&
les humerus appliqués
&
col–
lés fur le Oernum lailTent fi peu de di (lance d'¡¡p avam–
bras a I'autre, qu.'a peine I'animal peut troter ou ga–
lopee fans fe ctOlfee les Jambes
&
fe
couper;
Ce
vice
foil