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ENT

11 Y

a done de faux

rnthollfiafma .

Un homme pellt

fe eroire des lalens, do gé..ie,

&

n'avoir que des ré·

~ifcences,

une facilir': mnlh<oreofe,

&

un penChlll!

riJlco le, qui en en prefqoe loajoors la foire, pour lel

gen re 00 rel 3rt.

11

o'en poiot

d'emhollfinfme

fans génie, c'en le nom

qo'on a donné a la raifoll ao moment qo'el e le pro–

doir; ni fa liS tal ens, aOlre nom qo'on

8

donoé

a

I'apli–

tode natorelle de I'ame

a

rccevoir

I'entbollfiafme

&

a

le

rtndre .

Voyez

G

rú .

I

I!,

TAL

E N S •

L'c1Itboufiafme

plonge les hornmes privil6gi¿s qoi eo

fOn! íüfceprihle" daJJs on oobli prefque continuel de too t

ce qui dI érranger aux arts qo' ils profdlenr. T oure

leor conclui[e

ell

en gén¿ral li pea re/Temblanre avec

ce que nous regardons comme les manieres d'éVe, a–

doplées dans la fodé[':, qu'on

re

rrouve porré , pref-.

que fans le voulo;r,

ii

les regardcr comme des efpe–

ces fin\\ulieres ; ce o'el! rien moins qu'a la raifon qu'

00 allClbue ce qu'oo appelle leurs

bifarreries

ou leurs

¡{"ru;

de-li tous les préjugés érablis,

&

que l'innru–

élion a bien de, la peine

á

Mlruire. M ais a-t-on vú en·

cor.e quclqoe efpece d'hommes parfaile? en troove-I-on

beaucoup qui porrenl une rai(on fopérieure dans plu Geurs

gemes? qu'il 1I0US ruffi !c de di,e qu'on rencontre com–

muné¡nent dans les vrais laleos une bonne foi comme

lIal orclle, une frsnch ife' de caraaere,

&

fur-Ioue I'an –

tipulhic la plos décidée pour roue ce qoi a I'air d 'inlri–

gue, d'artiDce, de cabal

e .

Pcnfe -e-on que ce foi[-13

un des moindres ouvrages de la raifon? Aoffi lorfque

v ous vcrrc'/. Iun homme de lemes, un peintre, un mo–

licien fouple, rampant, ferrile en délOors, adroil cour–

tifao, ne cherche'¿ poitll chel luf ce que noos appellons

le

vra¡ :n/ene .

Peor·etce au ra-I-il des focces : il eo el!

de paUagers que la c3bale procure. N e foye'/. poine Cur–

pris de le voir eovahir lOu res les places de fOil 6eal,

&

celles meme qui paroilfeot loi elre Ic plus éeranger.,;

iI

a la forte de mérile qoi les dOllne: mais

IlI1

oom

iI–

lunre, une gloire pore

&

du rable, celte coolidér51ion

fiateufe, aparutge honorable des lalens diningués , ne fe–

rom J3mai fon partage. La charlaeanoerie Irompe les

fOlS, enlralne la mol'tilude , ébloüie les grands ; mais

e lle ne donne que des joiiilTaoces de peo de durée. Poor

produi,e des ouvrages qoi rellen¡ ,

pour

acquérir one

gtoire que la pOllérilé confirme, il

fa~1

des oovrages

&

des focces qui rélillelll aUl( etforts do eems,

&

á

l'eumen des fages;

iI

taol avoir fenei un

mthoujiafme

vrai,

&

I'avoir fait parrer dans 10US les efprils;

iI

faut

que

le

Icms I'en uelienne,

&

que la ré·ftexion, loin de

l'éleindre, le Jufl itie.

1I efl de la n3tore de

1'~l1thoufiafYJ("

de fe communi–

quer

&

de fe reprodoire; c'ell one flamme vive qor

gagne de proche elJ pro¡:he, qui fe nourril de foo pro–

pre feu,

&

qui loin de s'affoiblir el1

s'~tcJ1danr,

preocJ.

de nouvelles forces

a

mefure qu'elle fe répand

&

fe

communiq oe .

Je fuppo fe le public alfemblé poor voir la repréfeo–

lation o'un excellenl o ovrage; la loile fe leve, les a–

élcors paroilfenl, I'aélion m arche, on Iranfport géné–

ral inrerromp! roo l-á-coop le fpeélacle; c'en

l'enehou –

fiafme

qoi fe fail (emir, il aogmente par degrés ,

iI

paf–

fe de rame des aatUrS daos celle des fpeélaleors;

&

rem:lrquez qo'a merure qoe ceox-ci s'écbaof!" nl, le jeo

des premkrs dev iene pios animé; leor fto ;noloel efl

comme une baile de paome que l'adreJle vive

&

rapi–

de des jQUeurs fe renvoye; c' efl- lii 00 nous devons

tOaJours elrc mrs d'avoir du plailir en proporlion de la

1enlibilité qoe nous monlmos pour celui qu' on ooos

donne.

D ans ces fpeélacles magnifiqoes ,

au

contraire, que

le tele le plos ardeOl prépare , mais 00 le refpea lic

les mains , vous éprouv

1.

one efpece de laogueur

3-

peo-prcs vers le milleo de la repréCemadon; elle ang–

mellle par degrés jufqu'a la fin,

&

il ell rare que 1'00-

vrage le plus fail poor émoovoir nc vous. laille pas dans

un ':tal rranquille. L a cnu(e de celle forte de phéno –

m ene en daos I'ame de l'aaco r

&

du fpeélaleur.

0 0

oe verra jamais de repréfeOlalion parfaile, Caos celle

chaleur mutoelle qo i entretient la vivacilé de cdui qoi

reprereme,

&

le charme de ceo, qui l'écou lelH ; c'efl

un méehanifme conflant élabli par la na!ure.

L'e71thou–

fiaf"'.<

de ce genre le plos vif s'éleine , s' il ne le com–

mU'lIqoe.

11Y

a

en noos une aoalogie fecreee entre ce que noos

pouv ons produire

&

ce que oou avons appris. L a rai–

fon d' on homme de

g¿ni<

décompo le les diftérenee idées

q u'elle a re,ues, fe les rend propres,

&

en forme uo

,tout, qoi, s'

il

en permis de s' exprimer ainCi, prend

T ome

p,

I

ENT

6I7

toujoors une phyfionomie qo i lui efl propre: plus il ac–

qoien de connoiJlances, pl us

iI

a rafl mblé d'idé.s;

&

plus fes momeos

d'."ehollfiafme

rom fréquens , plus les

rableaux que la roiron prél;,nte

á

Con ame font hardis ,

Dobles ,

txtraordinaire~,

&(.

Ce n'en donc que par une élude a!li doe

&

profonde

de la narore, des pa!liolls , des chefs-d'ceuvre des ArIS,

qu'o o peul dé\'cJopper , nourm, réchaotfer, é«odre le

glnie.

00

!,!,urrnit le comparer

ii

ces

~r.nd

~euves ,

<lui ne paro'iJent

a

Icor fource qoe de

fo,b k~

rUIOeaO!:

ils eoo)ene, f.rpeor.m , s'érendeOl;

&

les rorrens des

monlagnes, les riv ieres des plaines fe me leOl

:i

leu r

cours, gro!li/Tem IcUtS e:IIIX, oe fonl qu'un feol IOOt

avec elles: ce n'eJl plus alors un leger m urmore, c'en

nn bruit im pofam qu'ils c¡ citem ;

ils

rou leu l m aJeflueu–

fem ellt Ieurs f10ts dans le feio de I'océan, apres avoir

enrichi les rerres heoreofes qoi en

nO!

é[ é arrofées . V oi–

Ii,-

I'examen philofophique de l'

entho1/fiafme

;

voye'/.

¡¡

I'artide

E e LEC

T 1 S M E,

fur-lOol

a

la pagc

1033,

un

abrt'gé hillorique de qoelqnes-uns de fes eff<ls .

( B)

ENT HO

U

S 1 AS

T

E, Cm.

(Phi/of.&

Beal"'–

IIres)

perto one Gui en dans I'emhoulialine ,

I/oyez

E

N–

THOUSIASM E.

Ce mot, leparé do feos

'10'

o n lui donne dans les

Beaux -Arrs, fe prend fouvent en mall vaife pan poor dé–

lignrr on fanaliq oe.

I/oyez

F

A

N

A

T ,

Q

u

E •

(G

)

• ENTH O USI A STES,

r.

m .

pI.

e

Hi,'l.

m i.)

nom d'anch!ns fea aires , les memcs qoe

c~o x

qui onc

ér': appellés

Mnfla/i<11I Enchien.

On leur av"it don–

né ce nom,

á

ce que dil

Th~odoret,

paree qu'élalll a–

gilés du démon, ils eroyoieor avo;r de vérilables in–

fpiraeions.

011

don ne encore 3uJourd'hui le oo rn d'

En–

thoTlfiajlcs

aux Anabap,ifl'es , aux Qu skers ou Trem–

bleue., qui (e croyen l rcmplis d'one infpiradon di vioe ,

&

lou rienncol que la fa in[e E crilure doil étre expli oée

par les lumieres

de

ceue infpiration.

Voy.

Q

u

A

K E R ,

& c.

(G)

• E

N T

H

R

O N

1

S TI Q U E, adj . pris fub .

e

l-liJI.

"el. )

fomme d'argem dérerm,née qoe les eccJéliaJl i'l ues

do premier ordre éloiem obligés de payer pour i!tre in-

lIallés .

_

E N T H

Y

M

EM

E, f.

m.

e

L ogi,!,,,)

efl on argu–

meor qoi ne compreod q'oe deux propoli lions, I'all lé–

cedent,

&

le cOllféquenl qu'on en tire . II faol ccpen–

daor obferver que c'en un fyllogifme parfail d3n; l' e–

fprie, mais imparfail dans I'exprcffiun, parce qo'

011

y

fupprime qoelqu 'une des propoH[ions , comme Irop clai–

re

&

Irop connue,

&

comme élaol facilcmenl fUl'pl éée

par I'efpril de ceux

a

qui 0n parle . Celle maniere d'ar–

gument en

Ji

commone dans les difcours

&

dans les

écrits, qo'il dl r3re, ao conlraire, ou ' on y exprime

toutes les propolitions. t,'efpril humaio en Haté qo'on

lui lai1Te quelque chole

11

foppl écr; fa vanilé en fal is–

faile qu'on fe remetle de qodque chofe

a

fon inlelli–

gence : d'ailleurs la fuppre!lioo d'une propo filion , alfe'¿

claire poor erre fuppofée,

el1

abrégean t

le

dilcou", le

rend plus fon

&

plus vif . 1I ell ceClain, par

~xemple,

que li de ce ver de la Médée d'Ov ide, qlli cOlI!ient

UII

enthym;m.:

trcs-éléga,¡[,

Servare pottti, perdere an poJJim rogas ?

011

en avoie fa it

l/O

argo meot en forme, 100le la grace

en feroir 6Iée: '

&

la raifon en efl , 'loe comme une

des principales

b~aulés

d'on diCcours ell d'elre pldn de

fen s ,

&

de donner occalion

a

I' e(prit de former une

peofée plus élendue qoe n'ell I'tx pre!lion , C:en en au

comraire un des plus grands défaols d' étre vuide de

fens,

&

de renfermer peu de pen(ecs ; ce qui en pref–

que ioévilable dans les fy llogifmes philofophiqoes, on

la memc peofée en pefarnmenl renfermée dans trois

propolidons . C'efl ce gui rend ces fOrtes d' srgumens

Jj

rares dans le commerce des hommes ; parce que,

fans

m~me

y fai re réBexion , on s'éloigne de ce qui en–

noie ,

&.

1'00

fe rédu il

a'

ce qoi en précile ment rrécef–

faire pour fe faire entendre.

11

arrive ao!li quelqodois 'loe 1'011 renferme Jes deux

prnpOfitions de

l'e;¡thym¿me

dans une leole propotJlion ,

qu' Arillole appe!le poor ce fojel

fent",,, enthymlmnti–

,!tle.

Tel efl ce vers '10'il cite lui·meme d'Euripide , li

je ne me trompe :

M oru/, ne garde pOI tlne hainc i mmortelle .

T el en encore ce ver; de R acine:

M OI'erlle, r"biffn:.

/.

{ort d'un. mQrtellr .

l iii

V...