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606
ENS
Vo)'n
Brodeau fur
l'artiete
8~
de la eoútume de P a–
ris ,
&
les autres eommentateurs des eoí'ttumes au
titre
des "nfives . (A )
E NS A
1
S
1
N I!
M
E NT DE
R
1!
N T E S
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°
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1-
T U E'ES efi une formalité qui fe pratique dans quel–
ques eolltumes . eomme Senlis , Clermont ,
&
Valois.,
pour donoer
I~
préférenee au" eontrats de rentes
enfat–
finés
(ur eeux qu i ne le (ont point : cet '
enfaifinement
efi différent du
nantiJ!ement . Vo)'ez
C
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D E S A I S
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NE , M
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S E DI! F A
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MEN T. R EN T ES CONSTITUEES, S A ISINE.
( A)
ENS AI S INEMENT DE S ACTES D'ALIE'NA–
TI
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B
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NS D O
M
A· NI A
U
x ,
efi une fo rma–
lité établie par arrét dn eonCeil d' état, du 7 Aoat
17° 3 , qui ordonoe qu' . l' avenir touS les eontrats de
vente , éehanges , adjudieations par deeret, licitatioos,
&
autres aa es translatifs de propriélé de terres
&
hé–
ritages tenus en fi ef ou en roture , tant des domaines
qui Com es mains de S. M. que de eeu" qui (ont en–
gagés, Cerom
enfaifinés
par les reeeveurs généraux des
doin aines
&
bois ;
&
que eeUI qui poffedent depuis 1685" ,
(eront tenus
de
faire
enfaifiner
leurs titres de proprié té
dans les tems preCerils ,
&
Cous les peioes portées par
les arre ts .
•
C e méme
enfaifinement
a
été ordonné par déclara–
lion do 23 J oin 17° 5" , (oit
q.oel'ei1faifinement
ait lieu
par
la
eo umme ou non .
La pereeplion des droits pour eet
enfaifinement
a été
rég lée par pl ulieurs arrets du eonCeil des
31
Janv ier
1¡08
&
premier N ovembre
173,.
Vo)'ez all/Ji
les édits
de D écembre
1701
&
1727 ,
fur la meme matiere .
( A )
E N SA N G L A NTE' , adj.
terme de Blafon ,
qui (e dit du pélican,
&
autres animau! (anglans.
D u Coin en Bretagne, d'or au péliea n d'n Uf avee
fa piélé, le tOul
enfanglanté
de gueules .
EN S EI G NE, (. m .
( H ifl. an< .
&
mod. )
figne
m ilitaire
Cous
lequel (e rangent les foldats, fel on les
ditférens eorps doO! i1s fom, ou les différens partis qu'
i1s (niven t .
Dans la premiere antiquité , les
enfeignes
milil3i-res fu–
rem au m amples que l'é!Oiem les premieres armes;
&
les dil" erres nations ou partis , pour fe reconDoltre dans
les eombats , employerem pour fi goal des choCes tres–
<:ommunes, eomme des branches de verdure, des oiCeaux
en plume , des tetes d'animaux, des poignées de fain
mires au hau t d'une perche; mais
ii
meCure qu'on fe per–
fea ionna dans la maniere de s'armer
&
de eombam e,
on imagina des
en(eignes
ou plus ro lides ou plus riches ,
151.
ehaque peuple VOUIUl avoir les (jennes ea raaéri(ées
par des fymboles qui lui fuffent propres . L es G recs ,
pár les termes génériques de
~Jp.'"''
&
de
""J~p.
.. ,
&
les L atins par eeux de
fignum
&
de
v ,xil/llm ,
défi–
gDoiem toutes fortes
d'enfeignes ,.
Coit qu'elles fulTent ell
figure de relief , (oit qu ·elles fuOeo t d·étotre unie, prime
ou brodée ; néanmoins chaq ue
enfeignc
d'une forme parti–
euliere, avoit (on 110m propre, taot pour la donner
a
eon–
noit re fous (a forme, que pour momrer
11
quelle efpece
de miliee elle oonvenoit .
L e ()om
d'en(eigne
efi dooe géo érique;
&
parmi nous
<:e genre fe Cubdiv iCe en deux elpeees,
drapea"
pour I'in–
fanterie ,
&
It.ndard
]'bur la eavalerie .
L es J uifs eurem des
enfeignes ,
ehacune des douze tri–
bus d' lfrael ayant une eouleur • elle aijcaée, avoit un
drapeau de ceue eouleur, (ur lequel on voyoit, • ce
qu!on prélend, la figure ou le fymbole qui défignoir
ehaque tribu , Celon la prophétic de Jacob. L 'Eeriture
parle fouvent du lion de la tribu de J uda , du Davire
de Z abul on, des élOiles
&
du fi rmament d' I(f.1char . Mais
q uoiqu e chaque tribu eat (on
enfeigne ,
on prétend que
fur les douoe
iI
y en avoit qualre prédominames : fa–
voir, eelle de J uda , ou r on vOYOil un lion ; eelle ae
R uben , de D an
&
d'Ephra"t"m, fur IClquelles on voyoit
des fi gures d'hommes, d'aigles , d'animaux. L'exifieuee
des
enfeignes
ehez les H ébreux
e~
altefi ée par l'E critu–
re:
Sing"li pa t"rmas , fig" a at,!/le vcxill,. eaflrame–
tabtmtur fili i !frael
1
dit M oyfe
ehap. ij. des nombres.
M ais la repréCe ntation d'hommes
&
d'animaux fu r ces
enfeig.nes
n'efi pas égalemenr prouv ée ; elle parott me–
m e
dlr~aement
comiaire
~
la défenCe que D ieu, dans
les E w tures , réitere fi Couvent aux Ifraéliles de faire des
figures . O n eroit qu'apres la captivilé de l3aby lone,
leurs
dra~eaux n~
furent plus ehargés que de quelqu es
lettres, qUI
fo~molen t
des (en tenees
il
I~
g loire de D ieu .
J\ .n en étolt pas de meme des nations idolatres; leurs
rnfetgneJ
on drapeaux portoienr' I'image de leurs dieux
ENS
ou des fy mboles de leurs prinees. A inn les Egyptiens
eurent le taureau , le croeodile.
&c.
Les A lTyrieos a–
voiem pour
enfe ignes
des éolombes ou pigeons; paree
que le ·nom de Icur fameuCe reine Semiramis , originai–
rement
Chemirmor,
lignifie
eolombe .
J éremie ,
ch. xlv;.
pour dttoorner les ] uifs d'eOlrer
~n
guerre avee les
A(–
fy riells, lellr eoníei lle de fuir devam I' épée de la eolom–
be ,
J
f acie g ladii eol" mbd1 fag iamus,
ce que les eom–
mentateurs om entendu des drapeaui< des C haldécns .
C hez les G recs , dans les tem s hero·iques , e'éto it
un
bouelier, un eafque ou une cuiraae au haur d'ulte lance,
qui (ervoient
d'enfeignes
militaires . C ependant H omere
nous apprend qu'au fi ége de Troye , A gamemnon prit
un voile de pourpre
&
I'éleva en-haut avee la main.
pour le faire remarquer aux (oldars
&
les rallier
11
ce
lignal. C e ne fut que peu-a-peu que s'introdui!it I'ufage
des
enfeignes
avee les devi(es. C elles des Alhéniens é–
!Oiem Minerve, I'olivier,
&
la choüette : les autres peu–
pIes de la Greee avoiem aum pour
enfeignes
ou les fi –
gures de leurs dieuI tutelaires, ou des
[y m~o les
parrieu–
liers élev és au bout d'une pique . Les Corinthieus por–
toien t un pégafe ou cheval ailé , les M eífenicns la leme
greque M ,
&
les Laeédemoniens le
A ,
qui éroit la ler–
tre initiale de leur nom .
Les Per(es avoient pour
enf eigne
priocipale UDe aigle
d'or au bout d'une pique, plaeée (ur un eharriot,
&
la
garde en étoit eonfiée
á
del1x offi ciers de la premiere di–
lIina ion, eomme on le voit a la bataille de Thymbrée
(ous Cyrus;
&
X énophon dans la Cyropédie. dit que
eette
enf eigne
fut en u(age fous tous les rois de Per(e .
Les anciens Gaulois avoient auffi leurs
enJeig nes,
&
ju-
_ roiem par elles dans \es ligues
&
les expéd itions milirai'
res ; on eroit qu'elles repréfentoient des figures d'animaux ,
&
principalemem le laureall, le lion ,
&
I'ours .
11
n'en efi pas de meme de ee\les des R omains;
a
ces premieres
en(eignes
gro meres , ces maoipules ou poi–
gnées de foin qu'ils portoient pour agnau! 10rCqu'i ls n'é–
toiem eneore qu'une troupe de brigands , i1s (ubfiitue'
rent , felon P line, des fig ures d'animau! , eomme de
loup, de eheval, de fanglier, de minotaure; maís Ma–
rius les réduilit tOutes • l'aigle,
fi
eoonue (ous le nom
d'ajgle yomaine .
Elles furent d'abord en relief; les unes d'or , les au–
tres d'argcnt , d'airain, ou de bois.
U
De légion éloit
diviCée en cohortes,
13
cohorte en- manipules ,
&
le ma–
nipule en eenturies . Chaque cohorte éroil eommaodée
par un tribun ;
il
en étoir, pour ainCi dire, le eolone I .
C'étoit ces officiers qui avoient feuls le droit d'avoir une
aigle daos la cohorte que ehaeun d'eu x eommandoit .
II
n' y avoit que deu x aigles par légion,
&
les
enfeig neJ
des aulres cohortes étoiem d'une autre forple . Les algles
des légions éloient d'argent, a I'exception de la premie–
re aigle de la premiere
lé~ion
,. qui , dans uoe armée
eon(ulaire ou im périale, élOlt d'or. C eue aigle d'or étoit
rrgard ée eomme
l'enJeigne
principale de la nation ,
&
eomme un Cymbole de Jupiler qu'elle reeonnoifIoir pour
protea eur. L es autres
enfeignes
inférieures aux aigles .
relles que celles des manipules
&
des eemuries , o'éloient
que d'airain ou de bois.
L es
enfeignes
romaines inférieures aux aig les étoient
compoCées de plulieurs m édaillons mis les uns fur les
aUlreS, anachés ou eloüés (ur le bois d'une pique,
&
furmomés par qu elques lignes , (olt d' une main (ymbo–
le de la jull iee , foit d' une eouronne de laurier fymbo–
le de la viaoire. Une
cnfeigne
a
médailles en eonlenoit
,depuis une j u(qu'a cinq ou fix, (ur lefqudles fe vo;yoir
le mODogramme des quatre lettres maju(eules S. P . Q . R.
&
les pon raits des empereurs, tant du prinee regoant
que de
e~l u i
de fes prédeceffeurs qui avoit eréé le corps
~
qui appaltenoit
I',nfeigne.
Elles eomeooiem aum I'em–
bleme
Oll
l'image du dieu que ce eorps avoit choifi pour
fgn dieu tutelaire ; mais les
enfeignes
d'infamerie étoient
ehargés de plus- de m édailloos que eelles de la cavale–
rie .
f7o)'ez nos Planches d'antiqtú tls.
D ans toules les
enfeignes
3u-deflous de la partie en
relief étoit un petit morcéau d'éroffe appellé
/abarum ,
qui pendoit en fo rme de banniere,
&
qui (crvoit, foit
par fn couleur, foit par fon plus ou moins de grandeur.
• faire diflinguer le manipule ou la eenturie • qui
1'",-
f eigm
appartenoit .·
.
Q uoique I'aigle d'or n'eOt pas de
I"barum
du .tems
de la république , il paroit qu'elle en a eu fous les em–
pereurs, du moins du tems de C onfiantin ; ear on fait
qu'apres la converfion de ce p.rinee du Chrifliani(me les
enfei/{nes
ro maines ehangerent de 'c:levifés; au Iieu des
emble ll)es ou des fi gures des dieu x empreintes fur les
m édaillons , on grava des croix . Si la légion eonferva
une
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