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EGY
loienc cxpofés dans ces tems recul és 011 tOUS les peu–
plcs fembloien! fe mouvoir fur la furface de la terre ,
&
obvier aux évenemens deflru élems dont la nature
de lem elimat les
mena~Cli!
particclierement,? Fu t-ce
de chercher un aUlre moyen, ou de perfeél:ioo ller ce–
lui qll'ils poflédoienc? fut-ce d'afstlrer de la
duré~
11
J'hyérogliphe ou de parrer de
J'hy érogliph ~
a
l'écr~tu
re? mais J'io:erval le de J'h yérogliphe
:l
¡'écmure efl llTI–
m enfé, ' La
m~taphy(iqlle
qui rapprocheroit ces décou:
vertes
&
qui les encha¡nero;t Pune ;\ I'au tre, ferol t
m auvai(e, L a fig ure fymboJique efl une pe;ll ture
?!!
la
chofe,
11 Y
a le
m~me
rappor! e,otre
la
chofe
&
¡
ti,~é
rog lí phe: mais I'"crlture el! uoe expre(J, oll ,des V01X ;
le;
le rapport change; ce n'ell plus Ull art l,nventé qu
on perfeélionne, c'e([ un
l1ou~el
,art
qu'o~, lIlve~te,
&
on art qui a ce caraél:ere pamcul ler que
1
IIlvenuon en
dut ctre totale
&
complete, C'e([ utle obfervation de
M ,
Duelos, de l' Acade'J,nie
frao~oife" ql~ i
me
pa~oit
av oi; jetté fur cene matlcre
u~
coup d red
pl~s
phllo–
fophique qu'aucun de ceus qUI ¡'(;>ot
~récédé
,
Le génie rare , capable de rédUlre a un nombre bor–
!lé l'intinie variéré des fon s d'uoe langue, de leur doo–
!ler des lignes, de tixer pour
lui-m~me
la valeur de ces
lignes
&
d'en rendre aus aurres l'imelligence commu–
ne
&
'f.1miliere, ne s'éram point rencomré parmi les
E gyptiem ,
dans la circonflance 011 il leur auroit éré
le plus urile; ces peuplcs prerrés emre l'incouvéniem
&
la néeeffiré d'anacher la m émoire des faits
a
des
Dlonumens , ne durent uaturellement penfer qu'a en
e on([ruire d'afl'e'l. fol ides pour réfi([er étcrnellement aux
plus grandes révolurions, Tour fem ble concoueir
3
for–
l itier cene opinion; l'ufage amérieur de conticr
3
la
pierre
&
au relief l'hi([oire des CODDoirrances
&
des tran–
faél ions; les fi gures fymboliques qui fub fiOe nt encore
:lU milieu des plus anciennes ruines du monde, celles
de PerCepolis 011 elles repréfelltent les principes du gou–
vernement eccléfiaflique
&
civ il; les colonnes fur lef–
quelles Thellt grava les premiers earaél:eres
hy~rog1i
phiques; la forme des nouvelles pyramides fur lefque!–
l es on fe propofa,
Ii
roa conjeélure eH vraie, de
ti
xer
l'état des fciences
&
des arts daos l'Egypte; leurs an '
gles propres
3
marquer les poiots
cardinau~
du monde
&
qu'oo a employés
a
cet uC:,ge; la dureté de leurs
marériauI qui n'o nt p\1 fe tailler
:lU
marteau , mais qu'il
a fa llu couper
a
la fcie:
la
di([anc;e des carrieres d'ou
¡ls ont éré tirés, :tux lieuK ou ils ont été m is eo reu–
vre ; la prodigieufe folidi té des éditiccs qu'oo en
a
con–
flru its; leur fimplicité, dans laquelle on voit que la feule
chofe qu'on fe Coit propofée, (;'e([ d'avoir belucoup de
folidité
&
de furface; le choix de la fi g ure pyramida–
le ou d'un corps qui a une bafe immcnfe
&
qui fe rer–
m ine en pointe; le rapporr de la bafe
3
la hauteur; les
{rais immenfes de la con([ruél:ion; la mulritude d'hom–
mes
&
la durée du tems que ce travail a confommés ;
la fimilitude
&
le nombre de ces éditices; les machi–
!les dont ils fuppofem l'inveDtion ; un goilt déeidé
pour les choies mi les, qui fe reconno\ t " ,chaque pas
qu'on fait en Egy pre; l'inu tilité prérendue de tolltes
ces pyramides
compar~s
avec la haute fagefT'e des
peuples, Tou! bon efprir qui pefera ces circonOances,
De dOUlera pas un moment que ces monumens n'aye nt
, été con([ruirs pour etre couvens un jour de la fc ience
polirique, ci vile
&
religieufe de la cnn trée; que cene
relrource
oc
Coir la feule qui air pO s'offrir
,3
la pen–
rée, che'l. des peuples qui n'avoiem point enCOre d'é–
criture
&
qui avoieot va leurs prcmiers éditices ren–
verfés; qu'i l ne faille regarder les pyramides comme les
bibles de l'Egy pre, dont les tems
&
les révolutions
avoiem peUt-etre dérruít les caraélercs plufieurs fiecles
aVallt l'inventioll de l'éerirure; que c'e([ la raifon pour
!aquelle cet évenemem ne nous a point éré trnn fmis;
en un mot que c;es mafT'es loin d'éternifer l'orgueil o u
la
flupidité de ces peuples, follt des monumens de leu r
prudellce
&
du prix ineOimable qu'iJs ntrachoient
a
la
~onCervation
de leurs eo nnoifT'anees, Et la preuve qu'
11~
flne
Ce
Cont point trompés dans lcur raifonn emem
e
e que leur ouvrage a réli Oé pendam une fu ire in:
~o~~~brable,
de fie'cles,
a
l'aélion deflruélive des élémens
~r' ~aa~~lent,
prévae;
&
qu'iJ n'a éré endommagé que
PI
'
rbane des hommes contre laquelle les fages
~yptlens
ou n'
,
lions OU
f¡0n~ p~"nr
penfé
a
prendre des précJU -
lles ' T
el
°en~
el1tJ l'lmpoffibiliré d'en prendre de bon-
,
" notre [entim
íi
1
fl él'
d
pyramides de l'E
, ent ur a con ru 1011
es
le
gralld nombregdypte; 11 foroi! bien éto nnant que dans
C
ccux qu'
/ ' d
éd 'ti
perfonne n'eut reo
é
I ont ccm e ces
1 ces,
(¡
naturellemem , CDlltr uue conjeél:ure qui fe préfente
EGY
Si l'on f.,it remonrer l'il1([itution des pretres
Ig)'ptiens
jufqu'au tems d'Hermcs Trifmégille,
il
n'y eut dan s
l'état a'ncun ordre de ciroyens plus ancien que J'orejre
eccJé/iaOique;
&
ti I'on exam ine avee altentio n quel –
'lues-u nes des lois fondamenrales de celte inlliru tion , on
verra combien il étoit impoffible qu e l'ordre des
hi~ro
phantes ne devint pas nombreux , puilrant, redoutable,
&
qu'il
n'c11[raio~ t
pas touS les 'maux dont l'Egypte
fut dcfoléc,
II n'eu éroit pas dans l'Egypte ain li que dans les
lU–
tres conrrées du monde payen, 011 un temple n'avoit
qu'un pr': rre
&
qu'un dieu , On adoroir dans un feul
temple.lgyptien un g rand nombre,
d~
dieuK,
11 Y
av o!r
un prcrre au m oins pou r cbaque dleu ,
&
un féml–
naire de pretres pour chaque temple , Combien n'étoit–
il
pas faeí le de prendre trOP de gotlt pour un érat ou
1'0n vivoit aifémem fans rien faire; 011 placé
a
cÓré
de l'autcJ, o n parrageoit l'hommage avec l'idol e,
&
I'on
voyoit les autres hommes pro(Jernés
11
fes piés; 011 l'on
en impoCoit aux fouverains Ó'lemes; 011 1'0n étoit re–
gardé comme le m iniOre d'cn-haur
&
l'int<rprete de la
volooté du ciel; 011 le earaél:cre facré donr on étoit
rev~ru
permettoit bcaucou p d'injuOiees,
&
mettoit pref–
que toiljours
a
co uvert du chatiment; ou 1'0n avoit la
confianee des peuples; ou 1'0n dom inoit fur les famil–
les donr on porrédoit Ics reCretS; eo un mo t ou l'on
réu nifl'oit en fa perfonne, la contidération, l'autorité ,
1'0pulence, la fainéanr ife
&
la fécurité , D 'ailleurs il
étoit permis aux
pr~rres
Egyptiem
d'avoir des femmes
&
il e([ d'expérienee que les femmes des m iniares foot
tres-fécondes ,
Mais po ur que l'hyérophantifme eDgloutit tous les
aurres érars
&
ruinar plus mrement encore la oation ,
la prerrife égyptienne fu t Ulle de ces profdfions dans
lefquelles les til s étoiem obligés de fuccéder
a
leurs
peres , L e fils d'un prétre éroi! pretre-oé; ce qui n'cm–
pechoir point qU'OD ne p(lt emrer dans I'ordre ecclé–
tiallique fans
~rre
de famille Cacerdotale , Cet ordre eo–
levoit donc continuellement des membres au! autres
profeffions,
&
Oc
leur eo re([ituoir jamais aucun ,
Mais il en étoit des biens
&
des acquifirions ainfi
que des perfonnes, Ce qui avoit appartenu une fois aux
prerres ne pouvoir plus rerou rner aux laYcs, La richef–
fe des prl!rres alloit toiljours eD croilJant comme leur
nombre , D'ailleurs la mafT'e des fuperaitions lucratives
d'une
conrr~e
foit la proponion de [es prc:rres, de fes
devins, de fes augures, de fes difeurs de bonne avan–
rure ,
&
de tous ceu! en général qui tirem leur fubli–
flance de leur commerce avee le ciel,
Ajoiltons
11
ces eonfidératioos qu 'i! n'y avoit peut–
~tre
fur la furfaee de la terre aucun fol plus favorable
a
la ,fuperO ition que J'Egypte , 5a fécondation é roit un
prodlge annuel , Les phénomenes qui accompagnoiellt
oarurellcmem l'arrivée des eaux, lcur féjour
&
leur re–
rra ite pOrloiem les efprirs
a
l'étonnemellt, L 'émigration
réguliere des lieuK bas vers les lieu x hauts; l'oi tiveté
de certe demeure ; le tems qu'on
y
donnoi!
a
l'étude
de l'a([rooomie ; la vie fédenraire
&
renfermée qu'on
y menoit; les méréores; les exha laifoDs, les vapeurs
fombres
&
malfaines qui s'élevoient,de la vafe de tou–
te, une vaOe contrée, rrempée d'eau
&
frappée d'un fo–
led ardem; les mon([res qu'on y voyoit éclore; une
infi nité d'évenemens prod uirs daos le mouvemem gé–
néral de toute l'Egypte s'enfuyaD! " l'arrivée de fOil
fi el! ve,
&
redefcendaD! des momagnes
a
mefure que les
plames fe découvroicm; ram de caufes ne pouvoiem
manqu,e~
de rendre eerte nation fuperílitieufe; car la
fuper([ ltJon · efl par-tout une fu ite néceíJaire des phéno–
menes Curprenans dont les rai fons fom 19l1orées,
!'J.I
ais
~orfque
dans une comrée le rapport de ceux
qUl
~raya111enr
," ceux qui De fonr rien , va toOjours
en dUTIlIluam" 11 fau t
a
la lo ngue que les brns qui s'oc–
cupenr ne pUl,fT'ent plus fuppléer " l'icaaion de ceux qui
derncurem O1lifs,
&
que la eondition de la fainéanti–
fe y devienne onércure
3
elle- meme _ Ce fut BUlu ce
qu i arriva en Egypte ; mais le mal éroi! alors trop
g rand pour y remédier ,
Jl
fall ut abandonner les cha–
fes
a
leur torrent , L e gouvernemenr en fu! ébranlé,
L 'indigence
&
l'efprit d'iméret engendrerent parmi les
prcrrcs l'efprit d'imoléracce, L es uns prétendirent qu'
on adorat exclulivement les grues; d'autres voulurent
qu'il n'y ellt de vrai die\) q ue le crocodile', Ceux-ci
lIe pr';cherent que le cu lre des chats ,
&
anathé matife–
rem le culte des
ol~nons,
Ceux-lil condamnerem les
mnngeurs de, fév cs a ctre bru lés eomme des impies ,
Plus ces ameles de croyance étoient ridicu les, plus les
prcrres y myrent de ehairur, L es [éminaires fe [oOle-
ve-