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36 6

EGY

loienc cxpofés dans ces tems recul és 011 tOUS les peu–

plcs fembloien! fe mouvoir fur la furface de la terre ,

&

obvier aux évenemens deflru élems dont la nature

de lem elimat les

mena~Cli!

particclierement,? Fu t-ce

de chercher un aUlre moyen, ou de perfeél:ioo ller ce–

lui qll'ils poflédoienc? fut-ce d'afstlrer de la

duré~

11

J'hyérogliphe ou de parrer de

J'hy érogliph ~

a

l'écr~tu­

re? mais J'io:erval le de J'h yérogliphe

:l

¡'écmure efl llTI–

m enfé, ' La

m~taphy(iqlle

qui rapprocheroit ces décou:

vertes

&

qui les encha¡nero;t Pune ;\ I'au tre, ferol t

m auvai(e, L a fig ure fymboJique efl une pe;ll ture

?!!

la

chofe,

11 Y

a le

m~me

rappor! e,otre

la

chofe

&

¡

ti,~é­

rog lí phe: mais I'"crlture el! uoe expre(J, oll ,des V01X ;

le;

le rapport change; ce n'ell plus Ull art l,nventé qu

on perfeélionne, c'e([ un

l1ou~el

,art

qu'o~, lIlve~te,

&

on art qui a ce caraél:ere pamcul ler que

1

IIlvenuon en

dut ctre totale

&

complete, C'e([ utle obfervation de

M ,

Duelos, de l' Acade'J,nie

frao~oife" ql~ i

me

pa~oit

av oi; jetté fur cene matlcre

u~

coup d red

pl~s

phllo–

fophique qu'aucun de ceus qUI ¡'(;>ot

~récédé

,

Le génie rare , capable de rédUlre a un nombre bor–

!lé l'intinie variéré des fon s d'uoe langue, de leur doo–

!ler des lignes, de tixer pour

lui-m~me

la valeur de ces

lignes

&

d'en rendre aus aurres l'imelligence commu–

ne

&

'f.1miliere, ne s'éram point rencomré parmi les

E gyptiem ,

dans la circonflance 011 il leur auroit éré

le plus urile; ces peuplcs prerrés emre l'incouvéniem

&

la néeeffiré d'anacher la m émoire des faits

a

des

Dlonumens , ne durent uaturellement penfer qu'a en

e on([ruire d'afl'e'l. fol ides pour réfi([er étcrnellement aux

plus grandes révolurions, Tour fem ble concoueir

3

for–

l itier cene opinion; l'ufage amérieur de conticr

3

la

pierre

&

au relief l'hi([oire des CODDoirrances

&

des tran–

faél ions; les fi gures fymboliques qui fub fiOe nt encore

:lU milieu des plus anciennes ruines du monde, celles

de PerCepolis 011 elles repréfelltent les principes du gou–

vernement eccléfiaflique

&

civ il; les colonnes fur lef–

quelles Thellt grava les premiers earaél:eres

hy~rog1i­

phiques; la forme des nouvelles pyramides fur lefque!–

l es on fe propofa,

Ii

roa conjeélure eH vraie, de

ti

xer

l'état des fciences

&

des arts daos l'Egypte; leurs an '

gles propres

3

marquer les poiots

cardinau~

du monde

&

qu'oo a employés

a

cet uC:,ge; la dureté de leurs

marériauI qui n'o nt p\1 fe tailler

:lU

marteau , mais qu'il

a fa llu couper

a

la fcie:

la

di([anc;e des carrieres d'ou

¡ls ont éré tirés, :tux lieuK ou ils ont été m is eo reu–

vre ; la prodigieufe folidi té des éditiccs qu'oo en

a

con–

flru its; leur fimplicité, dans laquelle on voit que la feule

chofe qu'on fe Coit propofée, (;'e([ d'avoir belucoup de

folidité

&

de furface; le choix de la fi g ure pyramida–

le ou d'un corps qui a une bafe immcnfe

&

qui fe rer–

m ine en pointe; le rapporr de la bafe

3

la hauteur; les

{rais immenfes de la con([ruél:ion; la mulritude d'hom–

mes

&

la durée du tems que ce travail a confommés ;

la fimilitude

&

le nombre de ces éditices; les machi–

!les dont ils fuppofem l'inveDtion ; un goilt déeidé

pour les choies mi les, qui fe reconno\ t " ,chaque pas

qu'on fait en Egy pre; l'inu tilité prérendue de tolltes

ces pyramides

compar~s

avec la haute fagefT'e des

peuples, Tou! bon efprir qui pefera ces circonOances,

De dOUlera pas un moment que ces monumens n'aye nt

, été con([ruirs pour etre couvens un jour de la fc ience

polirique, ci vile

&

religieufe de la cnn trée; que cene

relrource

oc

Coir la feule qui air pO s'offrir

,3

la pen–

rée, che'l. des peuples qui n'avoiem point enCOre d'é–

criture

&

qui avoieot va leurs prcmiers éditices ren–

verfés; qu'i l ne faille regarder les pyramides comme les

bibles de l'Egy pre, dont les tems

&

les révolutions

avoiem peUt-etre dérruít les caraélercs plufieurs fiecles

aVallt l'inventioll de l'éerirure; que c'e([ la raifon pour

!aquelle cet évenemem ne nous a point éré trnn fmis;

en un mot que c;es mafT'es loin d'éternifer l'orgueil o u

la

flupidité de ces peuples, follt des monumens de leu r

prudellce

&

du prix ineOimable qu'iJs ntrachoient

a

la

~onCervation

de leurs eo nnoifT'anees, Et la preuve qu'

11~

flne

Ce

Cont point trompés dans lcur raifonn emem

e

e que leur ouvrage a réli Oé pendam une fu ire in:

~o~~~brable,

de fie'cles,

a

l'aélion deflruélive des élémens

~r' ~aa~~lent,

prévae;

&

qu'iJ n'a éré endommagé que

PI

'

rbane des hommes contre laquelle les fages

~yptlens

ou n'

,

lions OU

f¡0n~ p~"nr

penfé

a

prendre des précJU -

lles ' T

el

°en~

el1tJ l'lmpoffibiliré d'en prendre de bon-

,

" notre [entim

íi

1

fl él'

d

pyramides de l'E

, ent ur a con ru 1011

es

le

gralld nombregdypte; 11 foroi! bien éto nnant que dans

C

ccux qu'

/ ' d

éd 'ti

perfonne n'eut reo

é

I ont ccm e ces

1 ces,

naturellemem , CDlltr uue conjeél:ure qui fe préfente

EGY

Si l'on f.,it remonrer l'il1([itution des pretres

Ig)'ptiens

jufqu'au tems d'Hermcs Trifmégille,

il

n'y eut dan s

l'état a'ncun ordre de ciroyens plus ancien que J'orejre

eccJé/iaOique;

&

ti I'on exam ine avee altentio n quel –

'lues-u nes des lois fondamenrales de celte inlliru tion , on

verra combien il étoit impoffible qu e l'ordre des

hi~ro­

phantes ne devint pas nombreux , puilrant, redoutable,

&

qu'il

n'c11[raio~ t

pas touS les 'maux dont l'Egypte

fut dcfoléc,

II n'eu éroit pas dans l'Egypte ain li que dans les

lU–

tres conrrées du monde payen, 011 un temple n'avoit

qu'un pr': rre

&

qu'un dieu , On adoroir dans un feul

temple.lgyptien un g rand nombre,

d~

dieuK,

11 Y

av o!r

un prcrre au m oins pou r cbaque dleu ,

&

un féml–

naire de pretres pour chaque temple , Combien n'étoit–

il

pas faeí le de prendre trOP de gotlt pour un érat ou

1'0n vivoit aifémem fans rien faire; 011 placé

a

cÓré

de l'autcJ, o n parrageoit l'hommage avec l'idol e,

&

I'on

voyoit les autres hommes pro(Jernés

11

fes piés; 011 l'on

en impoCoit aux fouverains Ó'lemes; 011 1'0n étoit re–

gardé comme le m iniOre d'cn-haur

&

l'int<rprete de la

volooté du ciel; 011 le earaél:cre facré donr on étoit

rev~ru

permettoit bcaucou p d'injuOiees,

&

mettoit pref–

que toiljours

a

co uvert du chatiment; ou 1'0n avoit la

confianee des peuples; ou 1'0n dom inoit fur les famil–

les donr on porrédoit Ics reCretS; eo un mo t ou l'on

réu nifl'oit en fa perfonne, la contidération, l'autorité ,

1'0pulence, la fainéanr ife

&

la fécurité , D 'ailleurs il

étoit permis aux

pr~rres

Egyptiem

d'avoir des femmes

&

il e([ d'expérienee que les femmes des m iniares foot

tres-fécondes ,

Mais po ur que l'hyérophantifme eDgloutit tous les

aurres érars

&

ruinar plus mrement encore la oation ,

la prerrife égyptienne fu t Ulle de ces profdfions dans

lefquelles les til s étoiem obligés de fuccéder

a

leurs

peres , L e fils d'un prétre éroi! pretre-oé; ce qui n'cm–

pechoir point qU'OD ne p(lt emrer dans I'ordre ecclé–

tiallique fans

~rre

de famille Cacerdotale , Cet ordre eo–

levoit donc continuellement des membres au! autres

profeffions,

&

Oc

leur eo re([ituoir jamais aucun ,

Mais il en étoit des biens

&

des acquifirions ainfi

que des perfonnes, Ce qui avoit appartenu une fois aux

prerres ne pouvoir plus rerou rner aux laYcs, La richef–

fe des prl!rres alloit toiljours eD croilJant comme leur

nombre , D'ailleurs la mafT'e des fuperaitions lucratives

d'une

conrr~e

foit la proponion de [es prc:rres, de fes

devins, de fes augures, de fes difeurs de bonne avan–

rure ,

&

de tous ceu! en général qui tirem leur fubli–

flance de leur commerce avee le ciel,

Ajoiltons

11

ces eonfidératioos qu 'i! n'y avoit peut–

~tre

fur la furfaee de la terre aucun fol plus favorable

a

la ,fuperO ition que J'Egypte , 5a fécondation é roit un

prodlge annuel , Les phénomenes qui accompagnoiellt

oarurellcmem l'arrivée des eaux, lcur féjour

&

leur re–

rra ite pOrloiem les efprirs

a

l'étonnemellt, L 'émigration

réguliere des lieuK bas vers les lieu x hauts; l'oi tiveté

de certe demeure ; le tems qu'on

y

donnoi!

a

l'étude

de l'a([rooomie ; la vie fédenraire

&

renfermée qu'on

y menoit; les méréores; les exha laifoDs, les vapeurs

fombres

&

malfaines qui s'élevoient,de la vafe de tou–

te, une vaOe contrée, rrempée d'eau

&

frappée d'un fo–

led ardem; les mon([res qu'on y voyoit éclore; une

infi nité d'évenemens prod uirs daos le mouvemem gé–

néral de toute l'Egypte s'enfuyaD! " l'arrivée de fOil

fi el! ve,

&

redefcendaD! des momagnes

a

mefure que les

plames fe découvroicm; ram de caufes ne pouvoiem

manqu,e~

de rendre eerte nation fuperílitieufe; car la

fuper([ ltJon · efl par-tout une fu ite néceíJaire des phéno–

menes Curprenans dont les rai fons fom 19l1orées,

!'J.I

ais

~orfque

dans une comrée le rapport de ceux

qUl

~raya111enr

," ceux qui De fonr rien , va toOjours

en dUTIlIluam" 11 fau t

a

la lo ngue que les brns qui s'oc–

cupenr ne pUl,fT'ent plus fuppléer " l'icaaion de ceux qui

derncurem O1lifs,

&

que la eondition de la fainéanti–

fe y devienne onércure

3

elle- meme _ Ce fut BUlu ce

qu i arriva en Egypte ; mais le mal éroi! alors trop

g rand pour y remédier ,

Jl

fall ut abandonner les cha–

fes

a

leur torrent , L e gouvernemenr en fu! ébranlé,

L 'indigence

&

l'efprit d'iméret engendrerent parmi les

prcrrcs l'efprit d'imoléracce, L es uns prétendirent qu'

on adorat exclulivement les grues; d'autres voulurent

qu'il n'y ellt de vrai die\) q ue le crocodile', Ceux-ci

lIe pr';cherent que le cu lre des chats ,

&

anathé matife–

rem le culte des

ol~nons,

Ceux-lil condamnerem les

mnngeurs de, fév cs a ctre bru lés eomme des impies ,

Plus ces ameles de croyance étoient ridicu les, plus les

prcrres y myrent de ehairur, L es [éminaires fe [oOle-

ve-