Table of Contents Table of Contents
Previous Page  352 / 892 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 352 / 892 Next Page
Page Background

324

ECU

E

e u y

I!

R

e'ffteS, ('Jm:ifprudenee )

titre d'honneor

&

qualité que' les fimples nobles

&

gentils!lommes aJoÜ–

tem apres leurs noms

&

fornoms po ur marque de leur

Dob\cJre a la difI"érence de la haute noblefJ", qui porte

le titre d'e

ehevlllier,

pour marquer l'ancienneté de fon

extraél ion,

&

q.u'elle deCc nd de perConnes qui avoient

tté faits che val lers .

Quelques-uns

prétende~ t

que !e lerme

d'leuyer

vient

du latin

e'fuflJ,

&

que Ion a. d It,

efctty.er

,

t¡ll~fi

et¡,,:a–

rÍlu'

mais en ce cas on aucon du éCClre

't¡uler,

c ell

le ti;re que devroient prendre ceux qui

001

l'inCpeélion

des écurics des princes

&

aUlre s grands C"igncurs,

&

Don pas comme ils I'écrivell!

écftyer;

mais ceHe éty–

mologie ne peut coflvenir aux

écuyers

mil itaires ou no–

bies, leCquels COllt n0lT!més en latin

fwtrlr ;i,

ou

.fw–

tifer; f eutati, f{¡,tat ores .

M.' de Boullainvilliers, dans fes leures fur les parle–

mens

tome l . page 1°9,

tient que le mQt latin

f wta–

rills

' vient de l'allemand

lh"tter,

qui fign ifie

tirntr

de fleches ,

&

conclut de-lii, que de -que l'uCage des

armures de fer a commencé, les hommes d'a rmcs é–

toient accompagnés d' archers comme ils l'om é ré daus

les derniers tems .

On lient communément

qu'efctt)'er

vient du latin

fC1l–

t f<m

d'ou I'on a fa it

f w tariftJ

OU

fmtif a ;

qu e les

le1ly:rs

furem ainfi nommés, parce qu 'ils porwient I'é–

cu des ehevaliers dans les JOUles

&

les toornois ,

L ' ulage dc I'éeu , dollt ils paroi(Jcnt avoir pris leur

dénom ination, ell m eme beauco up plus ancien que les

joutes

&

tournois, pu iCqu'il nous yient des Romains .

L 'éeu étoit plus petir que le bouclicr, parce que ce–

Ini-ci étoit pour les cavaliers , au lieu que l'autre étgit

pour les gens de pié,

I

L es

le1tyers

romains élOie nt des compagnies de gens

de g uerre armés d'un écu

&

d'un javdot, lls étoielll

fort etl imés , mais néanmoins infériturs pOLl r le raog ¡¡

d'autres gens de guerre , qu'on appelloit gem ils,

~enti­

les ;

ceu x- ci étoient certaines balldes ou compagOles de

foldats prétaricns, c'e(l-a-dire de(linés

a

la garde

&

dé–

fenre du prétoire ou palais de l'empereur. L e maitre

des offices avoit fous lui deux éeolt s différen tes, I'une

pour les gentils, l'autre pour les

ic1tyers :

JI

ell parlé des

un~

&

des autres avec di(l in étion dans

Ammiau Mareell in,

liv.

X IV, XI/l. XVII. Xx.

&

XXI/l/.

&

in notitiá imperii R omani. .

,

P aCqu ier en fes reehcrehes ,

t ome

l.

Ilv.

/l.

ch.

XV}.

remarque que Cur le déclin de l'empir"e romaill, il Y tu t

deu x rOrtes de gens de guerre qui furent fur tous les

:lUtres en réputation de bravoure; Cav oir, les gentils

&

les

¡cuytrs ,

dont

J

ulien l'apo Clat fa ifoir g rand eas lorf–

qu'il réjournoit dans les G aulc:s; e'eft pourquoi Am–

m ían M arcellin,

liv .

X I/I!,

rapporte que ce prince fu t

affi égé dao s la ville de S cns par lc:s S icambriclls, parce

qu'ils Cav oient

f cut arios non ade,!!e nee g <ntiles,

ces

t ro upes ayant été répandues en divers licu x , pour les

fa ire Cu bliller plus eommoM mcnt,

S cinrule, comte de l'étable de Céfa r, eut ordre . de

choilir les plus alertes d'enrre les

Ic uyers

&

les gentlls ,

ce qui fait voir que e'étoi t 1'¿Jite des troupes;

&

Pa-

• fquier obfervc: que les écuyers n'étoienr point fOll mis

ordinairement au comte de l'érable, qu'ils avoien t leur

capitaine particulier, appellé

fcut ariorum reOor,

&

que

ce fut une commiffion extraord inaire alors donnée a

S cintule.

Procope rapporte que vingt-deux de ces

éeuyers

dé–

tirent rrois CelltS Vandales,

L es empereurs faiCaO[ confiller la meilleure partie de

leurs fo rc es dalls les gentils

&

les

tcuy ers

,

&

voula~t

les récompenrer av ec dif1illétion, leur donnerenJ la mell–

leure part dans la {jirtribution qui fe faiCoi t aux foldats

des terres

a

tJtre de bénéfice .

L es princes qui vinrent de G ermanie établir dans .les

G aules la mouurchic: franS' oiCe, imit erent les

R0ll'!all~s

pour la diClribution des terres conquiCes

a

leurs prlOCI–

paux capitaines ;

&

les Gaulois ayant

VII

Cous

I 'emp~re

des R omains les gentil s

&

les

huyers,

tenir le premler

raog entre les m ili tai rcs ,

&

poDéder les meilleurs béné–

ti ces , appellerenr du m e me nom ceux qui Cuccéderent

aux

m~mes

emplois

&

bénéfices Cous les rois frauS'o is.

L 'état

d'lcuytr

n'étoit meme pas nou veau pour les

Frlfnc; .: en eff<:t T acite en

fon livre des m a:urs des

G ermamI , n.

r.

dit que quand un jeune homme élOir

e~

age de porter les armes , quelqu'un des princes, ou

bit." le pere, OU autre parent du jeune homme, lui ' don–

DOl t dans l a(femblée de la nation un écu

&

un jave–

]ot.,

.fCttto

~rameat¡ue

juv enem ornant.

Ainfi il deve–

~Ott

.fflltnrZUJ,

écuyer, ce qui relevoir beaucoup fa con-

ECU

dit.ion; car juCGu'a ecHe cérémon ie les jeunes gens n'é–

~OIent

con!i drrés que commc m tmbres de leur ta mille ;

li s deven oie nt en Cuite les hommes de la nation .

A nte

hoc dom"s pars videntltr, mox reipublied!.

Ce fut Calls doute de, la qu ' cn F rallce ces

óc1lyers

fu–

ren t auffi appellés gell tils-hom mes ',

'l'lafi g entis homi–

nes,

ou biell de ceux que l'on appelloit

g<ntiles.

La

premiere étymologie paroit cependa nt plus nalUrelle , car

on écrivoit a lors

gentishome ,

&

non pas

gentil-homme .

Qu a i qu' il en

loÍt .

comme les gel! tilsho l1Jl11 es

&

1-

euy ers

n'étoienr chargés d'aucune redevance pécuniaire,

pour raiCon des bénéti ces o u terres qu'ils tenoient d"

pr ince, ma is feulemel1 t de ferv ir re roi pour la défenCe

du royaume ,

011

appella

nobles

to us les gelHib -hommes

&

éC1ty en,

do nt la profeffion élOit de porter le s ar–

m es,

&

qui élOiem dilling ués du rtne du pcuple., qui

étoit ferf.

A infi la plus an cienne noble{fe en F rance eft venue

du ferv ice m iliraire

&

de la ' polTeffi on des ticfs , qui 0-

bligeo iclH to us

?I.

ce Cer vice , mais de difl'érelHes manie'

res , felo n la quali té du fi ef.

C elu i que 1'011 appell oit

vexil/um

ou

fett dtlm vexill;,

bann iere , ou

Jief banneret,

o bl igeo it le po /[elfeur, non–

Ceu lement

a

rerv ir

a

cheva l, maís m<!m\!

a

lever ban–

niere ; le cheva lier élOit appe llé

miles .

Le fief de hauberr,

f el!dum lorica,

obligeoit Ceule–

ment le ch eva lier

a

Cerv ir a vec une armurc de fer.

Enfin les ti efs appellés

ft!1t da f cmiferorum,

donne–

rem le nom au x

écu)'en

qui élOient armés d'un écu

&

d'un javelot ; on les appclloit auffi

armigeri

o u

no–

biles,

&

en franS'0is

nobles, hlt)'erI

OU

gentils-hommeJ ,

C es

IC1tJ ers

ou gentils-hommes combatloielll d'abord

a

pié ; enCui te, lorCqu'on leur fub (l itua les Cergens que

fourn irent les communes, o n m it les

h uyen

a

ch~val

&

on leur perm it de porter des écus comme ccux des

chevaliers ; Ihais ceu x-ci élOieot les Ceuls qui pu {fcnt por–

rer des épero ns dorés, les

Icuye rs

les portoicllI blancs ,

c'eft-~ -dire

d'argem,

&

les vilains ou ro turiees n' en por–

taient po int, paree qu 'ils.. Cerv oien t

a

pié.

A inli les

écuyers

ou Ipo{fe{feufs de flmples fiefs avoi–

ent au-deDus d'eux les t1mp les ehel'aliers qu'on appel–

loit auffi

bacheliers-bannerets .

Le titre de

noble

ou

écu)'cy

s'acquéroit par la nailfance

ou par la polfeffio n d'ull fi ef, lo rfq u' il élOit parvc ou

a

la tierce foi : mais pour pouvoir prend re le titre de

,h~va­

lier ,

il f!llloi t avoir été reconnu te!;

&

pour de venir

bannerct, il fa lloit avoir Cervi pendant qu elque tem.

d'abord en qualité

d'lcttyer,

&

enCuite de che valier ou

bachelier .

S uivant une co nvent ion faite entre le roi Philippe de

V alois

&

les nob les en

I 338 ,

l'/ cuyer

étoit au-delJ'us

des Cergens

&

arbalétriers :

il

étoit au ffi dilling ué du lim–

pie nob le o u gentil-homme q ui Cerv oir

a

pié .

L 'écu yer ,

.fcutifer ,

qu i avoir un cheval de vingt–

cinq Iiv res , av oit par JOur (j x Cols fi x dcn iers ro urnois .

Le chevalicr bannerct en avoit par ¡our vingt tour-

nois.

\

L e (jmple chcvalier dix

Col

s rournois.

L 't!cr<ye>'

qui av oit un cheval de quarante livres, a–

voit Cepr fo ls

ti

x denicrs .

L e (impl e gent il-hommme,

nobilis homo-pedes,

ar–

mé de tu nique, de garnbiere

&

de ba ffi net, av oit dCU.I

fols,

&

s' il étoit m ieux armé , deux f01s .fix deniers.

L'écu)'er

avec un che val de vingt-cinq livres o u plus ,

non co uvert, avoit par-tou t Cept fols tournois, excepcé

dans les {énéchau{fées d' A uv crg ne

&

d' Aqu itaine, ou

jJ n'avoit que !ix

Cols

(jx denicrs cournois.

Le 'chevalier qu i av oit do ub le banniere,

&

l'lcuy er

avec banniere, avoit par tour le

royaum~

la folde ordi –

naire.

On voit par ce détail, que la qualité

d' l m yer

n'écoit

pas alors le terme uli té pour dé(ig ner un no ble , q ue

c'étoit le terrne

n. bilis

o u

miles

po ur celui qui étoit

chevalier, que

l'leuyer

éroit un noble qui n'étoi, p')s

encore é lcvé au g rade de che valier, mais qu i combaltO! r

a

che val ; qu'il y en avoit de rnieu x

rnont ~s

les uns qu e

les autres ; qu ' jJ

y

en avoit m eme quelqu es-ul1s q ui por–

coienr banniere,

&

qu'on les payoit

a

propon io n de' leu r

état.

.

Du tems du roi Jean, les

éeuyers

ferv oient en q ua–

lité d'hommes d'armes comme les chevaliers;

iI

en

ea

fait mem ion dans une ordo nna nce de ce prince , d u

20

A vril

1363.

C omme anciennement les nobles o u gent il s-hommes

faiCoient prefque rous profeffi o n de po rter les armes ,

&

que la pl a pan d'cn tre eUN faifo ienr le Cerv ice

d'¡"'yer

ou eo avoient le ran¡:; ils prenoient communément toUS

le