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ECU
E
e u y
I!
R
e'ffteS, ('Jm:ifprudenee )
titre d'honneor
&
qualité que' les fimples nobles
&
gentils!lommes aJoÜ–
tem apres leurs noms
&
fornoms po ur marque de leur
Dob\cJre a la difI"érence de la haute noblefJ", qui porte
le titre d'e
ehevlllier,
pour marquer l'ancienneté de fon
extraél ion,
&
q.u'elle deCc nd de perConnes qui avoient
tté faits che val lers .
Quelques-uns
prétende~ t
que !e lerme
d'leuyer
vient
du latin
e'fuflJ,
&
que Ion a. d It,
efctty.er,
t¡ll~fi
et¡,,:a–
rÍlu'
mais en ce cas on aucon du éCClre
't¡uler,
c ell
le ti;re que devroient prendre ceux qui
001
l'inCpeélion
des écurics des princes
&
aUlre s grands C"igncurs,
&
Don pas comme ils I'écrivell!
écftyer;
mais ceHe éty–
mologie ne peut coflvenir aux
écuyers
mil itaires ou no–
bies, leCquels COllt n0lT!més en latin
fwtrlr ;i,
ou
.fw–
tifer; f eutati, f{¡,tat ores .
M.' de Boullainvilliers, dans fes leures fur les parle–
mens
tome l . page 1°9,
tient que le mQt latin
f wta–
rills
' vient de l'allemand
lh"tter,
qui fign ifie
tirntr
de fleches ,
&
conclut de-lii, que de -que l'uCage des
armures de fer a commencé, les hommes d'a rmcs é–
toient accompagnés d' archers comme ils l'om é ré daus
les derniers tems .
•
On lient communément
qu'efctt)'er
vient du latin
fC1l–
t f<m
d'ou I'on a fa it
f w tariftJ
OU
fmtif a ;
qu e les
le1ly:rs
furem ainfi nommés, parce qu 'ils porwient I'é–
cu des ehevaliers dans les JOUles
&
les toornois ,
L ' ulage dc I'éeu , dollt ils paroi(Jcnt avoir pris leur
dénom ination, ell m eme beauco up plus ancien que les
joutes
&
tournois, pu iCqu'il nous yient des Romains .
L 'éeu étoit plus petir que le bouclicr, parce que ce–
Ini-ci étoit pour les cavaliers , au lieu que l'autre étgit
pour les gens de pié,
I
L es
le1tyers
romains élOie nt des compagnies de gens
de g uerre armés d'un écu
&
d'un javdot, lls étoielll
fort etl imés , mais néanmoins infériturs pOLl r le raog ¡¡
d'autres gens de guerre , qu'on appelloit gem ils,
~enti
les ;
ceu x- ci étoient certaines balldes ou compagOles de
foldats prétaricns, c'e(l-a-dire de(linés
a
la garde
&
dé–
fenre du prétoire ou palais de l'empereur. L e maitre
des offices avoit fous lui deux éeolt s différen tes, I'une
pour les gentils, l'autre pour les
ic1tyers :
JI
ell parlé des
un~
&
des autres avec di(l in étion dans
Ammiau Mareell in,
liv.
X IV, XI/l. XVII. Xx.
&
XXI/l/.
&
in notitiá imperii R omani. .
,
P aCqu ier en fes reehcrehes ,
t ome
l.
Ilv.
/l.
ch.
XV}.
remarque que Cur le déclin de l'empir"e romaill, il Y tu t
deu x rOrtes de gens de guerre qui furent fur tous les
:lUtres en réputation de bravoure; Cav oir, les gentils
&
les
¡cuytrs ,
dont
J
ulien l'apo Clat fa ifoir g rand eas lorf–
qu'il réjournoit dans les G aulc:s; e'eft pourquoi Am–
m ían M arcellin,
liv .
X I/I!,
rapporte que ce prince fu t
affi égé dao s la ville de S cns par lc:s S icambriclls, parce
qu'ils Cav oient
f cut arios non ade,!!e nee g <ntiles,
ces
t ro upes ayant été répandues en divers licu x , pour les
fa ire Cu bliller plus eommoM mcnt,
S cinrule, comte de l'étable de Céfa r, eut ordre . de
choilir les plus alertes d'enrre les
Ic uyers
&
les gentlls ,
ce qui fait voir que e'étoi t 1'¿Jite des troupes;
&
Pa-
• fquier obfervc: que les écuyers n'étoienr point fOll mis
ordinairement au comte de l'érable, qu'ils avoien t leur
capitaine particulier, appellé
fcut ariorum reOor,
&
que
ce fut une commiffion extraord inaire alors donnée a
S cintule.
Procope rapporte que vingt-deux de ces
éeuyers
dé–
tirent rrois CelltS Vandales,
L es empereurs faiCaO[ confiller la meilleure partie de
leurs fo rc es dalls les gentils
&
les
tcuy ers
,
&
voula~t
les récompenrer av ec dif1illétion, leur donnerenJ la mell–
leure part dans la {jirtribution qui fe faiCoi t aux foldats
des terres
a
tJtre de bénéfice .
L es princes qui vinrent de G ermanie établir dans .les
G aules la mouurchic: franS' oiCe, imit erent les
R0ll'!all~s
pour la diClribution des terres conquiCes
a
leurs prlOCI–
paux capitaines ;
&
les Gaulois ayant
VII
Cous
I 'emp~re
des R omains les gentil s
&
les
huyers,
tenir le premler
raog entre les m ili tai rcs ,
&
poDéder les meilleurs béné–
ti ces , appellerenr du m e me nom ceux qui Cuccéderent
aux
m~mes
emplois
&
bénéfices Cous les rois frauS'o is.
L 'état
d'lcuytr
n'étoit meme pas nou veau pour les
Frlfnc; .: en eff<:t T acite en
fon livre des m a:urs des
G ermamI , n.
r.
dit que quand un jeune homme élOir
e~
age de porter les armes , quelqu'un des princes, ou
bit." le pere, OU autre parent du jeune homme, lui ' don–
DOl t dans l a(femblée de la nation un écu
&
un jave–
]ot.,
.fCttto
~rameat¡ue
juv enem ornant.
Ainfi il deve–
~Ott
.fflltnrZUJ,
écuyer, ce qui relevoir beaucoup fa con-
ECU
dit.ion; car juCGu'a ecHe cérémon ie les jeunes gens n'é–
~OIent
con!i drrés que commc m tmbres de leur ta mille ;
li s deven oie nt en Cuite les hommes de la nation .
A nte
hoc dom"s pars videntltr, mox reipublied!.
Ce fut Calls doute de, la qu ' cn F rallce ces
óc1lyers
fu–
ren t auffi appellés gell tils-hom mes ',
'l'lafi g entis homi–
nes,
ou biell de ceux que l'on appelloit
g<ntiles.
La
premiere étymologie paroit cependa nt plus nalUrelle , car
on écrivoit a lors
gentishome ,
&
non pas
gentil-homme .
Qu a i qu' il en
loÍt .
comme les gel! tilsho l1Jl11 es
&
1-
euy ers
n'étoienr chargés d'aucune redevance pécuniaire,
pour raiCon des bénéti ces o u terres qu'ils tenoient d"
pr ince, ma is feulemel1 t de ferv ir re roi pour la défenCe
du royaume ,
011
appella
nobles
to us les gelHib -hommes
&
éC1ty en,
do nt la profeffion élOit de porter le s ar–
m es,
&
qui élOiem dilling ués du rtne du pcuple., qui
étoit ferf.
A infi la plus an cienne noble{fe en F rance eft venue
du ferv ice m iliraire
&
de la ' polTeffi on des ticfs , qui 0-
bligeo iclH to us
?I.
ce Cer vice , mais de difl'érelHes manie'
res , felo n la quali té du fi ef.
C elu i que 1'011 appell oit
vexil/um
ou
fett dtlm vexill;,
bann iere , ou
Jief banneret,
o bl igeo it le po /[elfeur, non–
Ceu lement
a
rerv ir
a
cheva l, maís m<!m\!
a
lever ban–
niere ; le cheva lier élOit appe llé
miles .
Le fief de hauberr,
f el!dum lorica,
obligeoit Ceule–
ment le ch eva lier
a
Cerv ir a vec une armurc de fer.
Enfin les ti efs appellés
ft!1t da f cmiferorum,
donne–
rem le nom au x
écu)'en
qui élOient armés d'un écu
&
d'un javelot ; on les appclloit auffi
armigeri
o u
no–
biles,
&
en franS'0is
nobles, hlt)'erI
OU
gentils-hommeJ ,
C es
IC1tJ ers
ou gentils-hommes combatloielll d'abord
a
pié ; enCui te, lorCqu'on leur fub (l itua les Cergens que
fourn irent les communes, o n m it les
h uyen
a
ch~val
&
on leur perm it de porter des écus comme ccux des
chevaliers ; Ihais ceu x-ci élOieot les Ceuls qui pu {fcnt por–
rer des épero ns dorés, les
Icuye rs
les portoicllI blancs ,
c'eft-~ -dire
d'argem,
&
les vilains ou ro turiees n' en por–
taient po int, paree qu 'ils.. Cerv oien t
a
pié.
A inli les
écuyers
ou Ipo{fe{feufs de flmples fiefs avoi–
ent au-deDus d'eux les t1mp les ehel'aliers qu'on appel–
loit auffi
bacheliers-bannerets .
Le titre de
noble
ou
écu)'cy
s'acquéroit par la nailfance
ou par la polfeffio n d'ull fi ef, lo rfq u' il élOit parvc ou
a
la tierce foi : mais pour pouvoir prend re le titre de
,h~va
lier ,
il f!llloi t avoir été reconnu te!;
&
pour de venir
bannerct, il fa lloit avoir Cervi pendant qu elque tem.
d'abord en qualité
d'lcttyer,
&
enCuite de che valier ou
bachelier .
S uivant une co nvent ion faite entre le roi Philippe de
V alois
&
les nob les en
I 338 ,
l'/ cuyer
étoit au-delJ'us
des Cergens
&
arbalétriers :
il
étoit au ffi dilling ué du lim–
pie nob le o u gentil-homme q ui Cerv oir
a
pié .
L 'écu yer ,
.fcutifer ,
qu i avoir un cheval de vingt–
cinq Iiv res , av oit par JOur (j x Cols fi x dcn iers ro urnois .
Le chevalicr bannerct en avoit par ¡our vingt tour-
nois.
\
L e (jmple chcvalier dix
Col
s rournois.
L 't!cr<ye>'
qui av oit un cheval de quarante livres, a–
voit Cepr fo ls
ti
x denicrs .
L e (impl e gent il-hommme,
nobilis homo-pedes,
ar–
mé de tu nique, de garnbiere
&
de ba ffi net, av oit dCU.I
fols,
&
s' il étoit m ieux armé , deux f01s .fix deniers.
L'écu)'er
avec un che val de vingt-cinq livres o u plus ,
non co uvert, avoit par-tou t Cept fols tournois, excepcé
dans les {énéchau{fées d' A uv crg ne
&
d' Aqu itaine, ou
jJ n'avoit que !ix
Cols
(jx denicrs cournois.
Le 'chevalier qu i av oit do ub le banniere,
&
l'lcuy er
avec banniere, avoit par tour le
royaum~
la folde ordi –
naire.
On voit par ce détail, que la qualité
d' l m yer
n'écoit
pas alors le terme uli té pour dé(ig ner un no ble , q ue
c'étoit le terrne
n. bilis
o u
miles
po ur celui qui étoit
chevalier, que
l'leuyer
éroit un noble qui n'étoi, p')s
encore é lcvé au g rade de che valier, mais qu i combaltO! r
a
che val ; qu'il y en avoit de rnieu x
rnont ~s
les uns qu e
les autres ; qu ' jJ
y
en avoit m eme quelqu es-ul1s q ui por–
coienr banniere,
&
qu'on les payoit
a
propon io n de' leu r
état.
.
Du tems du roi Jean, les
éeuyers
ferv oient en q ua–
lité d'hommes d'armes comme les chevaliers;
iI
en
ea
fait mem ion dans une ordo nna nce de ce prince , d u
20
A vril
1363.
C omme anciennement les nobles o u gent il s-hommes
faiCoient prefque rous profeffi o n de po rter les armes ,
&
que la pl a pan d'cn tre eUN faifo ienr le Cerv ice
d'¡"'yer
ou eo avoient le ran¡:; ils prenoient communément toUS
le