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DE
M O N
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E S
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U 1 E U,
xv
confufion, l'influence que les différentcs parties du fujet ont les unes fur les autres,
comme dans un arbre ou fyfl:eme bien entendu des connoifll1l1ces humaines, on peut
vo-
ne [ont que des hopitaux perpéruels, [ait que tour
le monde
dI:
a
[on aife , excepté ceux qui tra–
vaillent.
(1)
M. de lVlontefq,uieu n'a encore parlé que des
lois humaines. · Il pa([e maimenam
ii
celles de la
Religion, qui dans prefque tous
le
Erats font
un objet fi e/lentiel du gouvernement. Par-tom
il fait l'éloge du Chriílianifme , il en montre les
avamages
&
b grandeur, il cherche :t le f.,ire ai–
mer; il foutient qu'il n'ell: pas imponihle, com–
me
~ayle
I'a prétendu, qu' une fociété de par–
faits Chrétiens forme un Erar fublifbm
&
dura–
llle. Mais il s'ell: cre. permis aufli d'examiner ce
que les différemes Religions ( humainemcnr par–
lant) peuvenr avoir de conforme ou de connai–
re au
~énie
&
a
hi Gmation
d~s
peup1es qui les
profe/l enr . 'C'ell: dans
~e
point de vlle qu'il faut
lire tottt ce qu'il a écrir rm ceue mariere,
&
qui a éré l'objet de tant e.déclamations injuftes.
Il ell: furprenant fur-tout, que dans un lieele qui
en appelle .tant a'amrc;.s barbares, on lui ait fait
un crime de ce qu'il ait de la tolérance; com–
me
fi c'étoit :Ipprouver une religion, que de la
tolérer; comme G enfin l'Evangile meme ne pro–
fcrivoir pas tout autre moyen de le répandre, que
la
douceur
&
la perruafion . Ceux en qui la fu–
perll:ition n'a pas éteinr tout fentimenr de conh
pallion
&
'de juíl:ice, nc pourront líre, fans etre
artendris, la remontrance-aux Inquifiteurs, ce tri.
bunal odieux , qai outrage la R eligion en paroif–
fant la venger. (1.)
Enlin apres avoir traité en pRrticulier des dif–
férentes erpeces de lois que les hommes peuvent
~oir,
il ne
~e
plus qu'a les comparer tomes
enlemble,
&
a les examiner dans leur rapport a–
.vec les chofe$ fur lerquclles elles (l:atuent .
Ld
hommes roOl gouvernés par différeOles efpeces
de lois; par le droit.
natu~-eI,
co.mmun
a
~haque
individu; par le
droJ~
dmn,' qU.1 eft cellli de
I~
R eligion; par le drOlr .eceleliafbque qlli.eft
~e~uI
de la poli ce
oc
la R eliglOn ; par le drolt CIVil,
qui ell: celui
de~
.membres d'une m.eme fociété;
par le drOlr
pohtlqu~
J
,qlli ell: cellli .du gouver–
nemenr de cette [oclere; pnr le drOlr des gens,
qui ell: celui des fociétés les unes par rapport
aux autres. Ces droits om chacun leurs objets
diílingués , qu'il faut bien re garder de confon–
dre. On ne doit jamais régler par l' un ce qui
appartienr
a
l'autre:: , pour ne point eure de de–
fordre ni cl' injuíl:ice dans les principes qui gou–
vernent les hommes . Il faut enlin que les prin–
cipes qui prercrivent le genre des lois,
&
qui en
eirconrcrivent I'objet , regnent auili da!)s la ma–
niere de les comporer. L' erprit de modération
doir , aurant qu'il ell: púffibh:, en diél:er tomes
les difpalitions. Des lois
4ier~
faites reront con–
formes
a
l' erprit du L égislateur , memé en pa-
(1 )
Pour ce qui regarde la multitude des Monafleres
voy.
la note
pa~.
v.
""exagération de l. phrafe
10llt
le Monde,
monflre bIen que ron veut aggrandire pour mieux
m.lU–
dire .
(t) Cette expreffion efl bien téméraire, eUeefl meme tres-fauf–
fe. L'on a dit beaueoup fur eela a h
pago
xviij. Jt'1'pl. de
n....
ItS
au
19m.
J
1l.
Voyeo¿ auffi la note préeedente dans
1"
en–
droit, ou ron cenfurl!
r
expremon,
eJpril de perJ",,,ion.
11 faut diflinguer la propagation de la religion , du foin
de la conferver ou déja a 'été établie. La douceur
&
la
pcrfn.fion font
a
la vérité des moyens propres pour répan–
dre rEvallgile. On n'en ufe point de ditrérens, ni I"lnquifi.
tlon memc en préfcrit pas d' autres, mais il ll'efl pas vrai
ro¡n¡mt s' y opporer . TeUe étoit la f.,meure loi
de Solon, par laquelle tous ceux qui ne prenoient
point' de parr dans les féditions , étoienr décJarés
inf¡mes. Elle prévenoir les fédirions , ou les ren–
doit miles en
for~ant
tous les membres de la
R épublique
ii
s' occuper de fes
vr~is
inrérets.
L'Oltracirme meme éroit une <tres-bonne loi; Cal'
d'un coté elle étuir honorable an citoyc::n qui en
éroit I'objet ,
&
prévenoir de l'autre les effcrs de
l'ambirion; il Ellloit d'ailleurs un tres-grand nom–
bre da. rnffragcs ,
&
on ne pouvoir bannir que
tous les einq ans. Souvent les lois qui pároiOent
fes me!f¡cs, n'onr ni le meme motif, ni
Jc.
meme
ettet , ni la
nu~me
équité; la forme du gouverne–
ment, les conjonél:ure
&
le génie du peuple
changenr toUt. Enli n le Il:yle des lois dOlt erre
íimple
.&
grave: elles peuvent re dirpenfer de mo–
tiver, parce <}ue le motif ell: rupporé exifl:cr dans
l'erprit du Lel?islateur; mais quand elles moti-
• ven&, ce doit erre rúl' des principes éviden$;
el–
les ne doive'nr pas re([embler a cette loi, qui
défendam aux aveugles de plaider, apporte pO:lr
Truron qu'il ne peuvent pas voir les ornemen'l; de
la . magill:rarun;: .
M. de Monte[quieu, póur montrer par des c–
xemples I'application de fes príncipes, a choi!i
deux dilférens pcupfcs, le plus célebre de la ter–
re,
&
celui dont I'h ill:oire nOlls in:ére/le le plus ,
les R omains
&
les
Fran~o is
. . lI ne s'attache qLI'<l
une partie de la
J
urirprudence du premier ; cel–
le qui reg,¡rdc les ruccellions . A l'égard des fi'nm–
'Sois, il entre dans le plus gnlnd détail fm I'ori–
gine
&
les révolurions
I
de leurs lois civiles,
&
fur les ddfércn urages abolis ou rubli fbns, qui
en Ool été la ruire: il s'érend principalement .fur
les lois feodales , eette efpcee de gouvernemcnt
inconnu
a
tome l'antiquiré , qui le fera peu- erre
pour rou jours allx Geeles furms ,
&
qui a r.lÍr rant
de biens
&
rant de mlUX. Il dircme rur-tóllt ces
lois dans le rappon qu'elles ont
a
I'érablilfement
&
aux révolmions de la Monareh ie
Fran~oirt: ;
il prouve, contre M. l' Abbé du Bos, que les
Francs [ont réellemeot enrrés en eonquéralls dans
les G aules,
&
qu'il n'ell: pas vmi, comme cet
Auteur le prétend, qu'il ayem éré appellés par
les peuples póur fuccéder aux droits des Empe–
reurs R omains qui les opprimoient: dérail pro–
fond', ex:tél:
&
curieux , mais dans leque!
1I
nous
efl: impoflible de le fuivre,
&
dom les points
principaux fe trouveront d'ailleurs
ré pan~us
dans
différens endroits de ce Diél:ionnaire, aux anicles
qui s'y rapporrent .
Telle eft I'analyfe générale, mais t1'es-ínforme
&
tres-imparfaire, de I'ouvrage de M. de Mon–
tcfquieu; nous l'avons réparée du rell:e' de ron e–
loge, pour ne pas trop inrerrompre la fuire de
l .
norre récit.
.
qu'clles foient les feuls
&
;"rais. moyens pour le conferver
010 il cfl déja répandu . On s'en fen d'abord;
&
eelui qui le
nie , efl un etrrollte menteur. Mais lorfque la 'douceur ne
fert
a
rien,
i1
flllt
írvoir retaurs
a
la
rigueur;
pllifqw;r-au–
t.ntque celle-ci efl injufle contre ceux que Dieu n'a pas
appellé, comme nous ehrétiens , aurant efl néeefT\\ire con–
tre les rebelles du Chriflianifme. Lihabile chirur¡¡icn ju–
fqu'¡¡ tant q...
'¡¡
fe flatte de la prompte guerifon <le quel–
que b1c{fure, n'employe que les appareils les plus legers;
mais lorfqu'¡¡
s'apper~oit
du pell de profit, ¡¡ a reeours
3U
rer
&
au reu, pOli! empeeher
la
corruption de tout
le
corps ..
Voy.
fur-tol\t la note . l"artic\e OH
R
r s
T lA N I S M 11/
paz. xxvj. SlIppl. de NOtes•.
AU
TroiJieme Tome •