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XlJ

ELOGE

DE

M

LE

PRESIDENT

les conc1u'Ílons font ério-ees

~n

principes, ou les précedent; qua¡¡d le

leél:~ll\',

apres ,

des détours fa ns nombre"', fe retrollve au poi,nt d'oil

i1

eH par,ti ; Le

def~rdr~

J1'eíl: qu'ap–

parent quand

l'A

uteur me ant

a

leur véntable place les Jdees dont JI falt ufage , la lf–

fe

a

f~ppl éer

allX leélellrs les idées intermédiaires :

&

c '

di

ainÍl que

M"

de M?me-

fq \l leU

de

la

R épubli'lue

R~maine ,

&

eeHe de

l'

Angle-.

terre ,

JI

trouve le prinei pe de ceHe ci dans cet–

te loi

f~)t1damentale

du

gouverne~ent

des

aneie~s

G~rm¡{IIl~"

'l,ue les afEmes peu Imporrantes y e–

tOlcnt decldees par les ehefs,

&

'lue les grandes

étaient porrees au tribunal de: la N ation, apn!s

avoir auparavant ete agitées par les chefs , M, de

Montefquieu n'examine point

Ú

les Anglois jouif–

fent ou non de cette extreme liberte politique

que leur conl1:itution leur donne; illui fuffit qu'

elle foit etablie par leurs lois : il di encore plus

.!–

loigne de vouloir faire la fatyre des autres Etats ;

ji

croit au conrraire que l'exces , meme dans le

bien, n'dl: pas tóüjours deíirable, que

b

liberré

extreme

a

fes ineonvéniens comme l'extreme fer–

vitude,

&

qu'en général la nature hurnaine s'ac–

comrnode rnieux d'un éta t moyen.

La liberté poliri'lue coníidérée par raPRorr au

citayen, coníifl:e dans

la

sureté ou il efl: a l'abri

des lois, ou du moins dans l'opinion de eene sft–

reté 'lui fait . 'lu'un citayen n'en craint point un

autre . e' ell: prineipalement par la nature

&

la

proponion des peines, que cette liberté s' érablit

ou fe détmit, Les crimes contre la R eligion

( 1)

doivent erre punis par la privarian des biens que la

Re1igion procure ; les crimes contn: les mceurs,

par la honte ; les erimes contre la tranquilliré pu–

blique,.. par

la

prifon ou I'exil; les crimes con–

tre la süreté , par les fupplices , Les écrirs doi.

vent etre moins punis que les aél:ions , jamais les

'limpies penfées ne doivent l' etre : accufations

non-juridiques , efpions , Lertres anonymes, tou–

tes ces relfources de la ryrannie également hon–

reuf::s

a

eeux quí en font !'íníl:rument

&

a

ceux

. 'lui s'en fer vent, doivent etre profcrites dans un

hon gouvemement monarehique,

P

n'eíl: permis

d'accufer gU'en faee de la loi, 'lui punit.l:oujours

ou l'accufe ou le calomniateur, D ans tOUt autre

cas, ceux qui gouvernent doivent dire avec l' Em.

p ereur eonfl:ance:

NO/IS ne faurions fouPFonner ce–

¡ui

a

qui il a manqué /In aCC/lfateur , lorfqu'il ne

tui

71Janquoit pas

1m

ennemi ,

e'di une tres-bonne in,

fritl1rion que

ecHe

d'une Partie publique qui fe

charge au nom de l'Etat de pourfuivre les cri.

mes ,

&

qui ait toute l'utilité des délateurs L'll1S

en. avoir les vils imérets, les inconv éniens ,

&

}'inf:lmie,

La grandeur d!:s imppts doit etre en propor–

tion direél:e avec la liberté. Ainú dans les D é.

rnoeraties , ils peuvent etre plus grands qu'ailleurs

fans etre onereux; parce que chaque citoyen les

l'egarde comme un tribut qu'

ji

fe paye

a

lui.

m eme,

&

qui alfure la tranquillité

IX

le [on

eje;

(I~

I1

~aut

diningller entre religion

&

religion, Si

011

parle

le. d une d'entre les fullffes religions , embrl ffée

&

réverée

f.ar

quelques peuples , eomme les crimes contre une rel–

e eligion ( n'ayant-ils autre fourec que la fauffe imagi–

nanon , des

ho~mes)

ne font des crimes que eontre u–

ne clllmere, alllfi ne méritcnt qu' on les punír autre–

rncnt

q~l~

ptlr la pn1Jat.,on des bien!

,hime,.iquts

qu' une

1<11,

rtl~g,.,' pYO~"rt

.

~

..

s

fi

ron parle d'une religion vrai–

ment

di

V

lile , e eft-a-,dire , de

la

Chrétienne , les prinees

&

les m,\g.ftrats, qUl dOlvent etre

~erfuadés

que le bon–

heur des ét1lts &des leurs fujets dcpend d'elle, doivenr

auffi pumr les en mC$ qln la choquent , pour empecher le

[candal

qlll

en refultcr\lit

a

la multitude & le domma-

chaque membre . De plus , dans

~n

Eru

~érnQ­

cratique, I'emploi infidele des del1lel:s pubhcs efl:

'plus difficile; parce qu'il eíl: 'plus aIfé de le con–

~o¡tJ'e

&

de, le punir, le dépoíita,ire en

devan~

compre, pour ainG dire, au premler cltayen qUI

l'exige.

D ans quelque gouvernement que ce foit,

l'e~pc­

ce dI! tr¡buts la rnoi ns onéreufe, eft ceHe qUl efl:

établie fur les marchandifes; parce que le citoyen

paye

Gl11S

s'en ap percevoir . La

qu~ntité

exceffive

de Troupes eh

tem~

de paix , n' efl: qu'un pré–

texte pour charger k peuple d'impots, un mo–

yen d'énc!rver l'Etat,

&

un infl:rument de fervi–

tude , La R égie des tributs Qui en

~ait

reITtrer '

le produit en entier dans le Efc pubhc,

dI:

fans

comparaifon I¡lOins

a

charge au peuple,

&

par

conféquent plus avantageufe, lorfqu'elle peut a·

voir lieu, que la Ferme de ces memes tnbuts ,

qui lailfe toüjours entre; les mains de quelques

particulier~

une partie des revenus de l' Erat ,

Tout

dI:

perdu fur-tout ( ce font ici les termes

de l'Auteur ) lorfque la profeflion de Trairant de-

' viem honorable ;

&

elle

le dev ient des 'lue le lu–

xe e'fl: en vigueur, LaifTer quclques ltommes fe

nourrir de la fubfl:ance publique pour les dépouIl–

ler

a

leur tour, comme 'on l'a autrefois prati qué

dans ccrtains Etars, c' efl: réparer une injufl:ice

par une autre

~

&

faire deux maux au lieu d'un.

Venons maintenant , avec M . de l\llontefquieu>

aux eirconfl:ances particulieres indépendantes de

la nature du gouvernement,

&

'lui doivent en

rnodilier les lois . Les circoníl:ances qui viennent

<le la nature du Pays font de deux fortes; les,u-

, ncs

Ol1t

rapport au climar, les autres au terrem .

Perfonne ne doute que. le climat n'influe fur

h,

difpolition habituelle des corps,

&

par confé–

quent fUf

le

caraél:eres; c'

d I:

pour'luoi les lois

doivem fe conformer au phy íique du climat dans

les chofes indifférentes ,

&

au contraire le com.

h att re dans les effers vicieux : ainG d!tns les Pays

ou l'ufage du vin efl: nuiíible , c'ell: une tres-bon–

ne loi que celle qui l'interdit: dans les Pays Ol!

la chaleur du climat porte

a

la ·pareae., c'efl:

U"

ne tres-bonne loi que celle qui encourage au tra–

vail , L e gouvernement pem donc corriger les ef–

fets du climat,

&

cela fuffit 'pour mettre l'Efprit

des Lois

a

couvert du reproche. tres-injufl:e qu'on

lui a fa it d'attribuer tout au froid

&

a

'la chaleur;

car outre que In chaleur

&

le froid ne font pas la

feule choíe par laquelle les climats foi ent dlíl:in–

gués, il feroit auili abfurde de nier certains effets

du climat, que de vouloir lui attribuer tollt.

L 'uL'\ge des Efclaves établi dans les Pays chauds

, de

ge de la religion', de la maniere qu' ils pllniffent ceux

qui font , ou contte la tranquilliré ou eontre la sareté,

L ' expofiteur des fentimens de M. de Montefquiell pou–

voir bien fe donncr la peine d'édaircir ee paffage ,

&

deduire des fentimens de refpeét qu'il profeffe pour la re–

ligion chrétienne en plufiellrs cndroits ,

&

fur-tour dans

ces paroles qtl'on lit atl

~hap.

lIl. Iiv, 24,:=l

chofe admi.

rnble ! la re/igion chrétiennt qui nt j e!nble JI-voir d'objet que

la ¡¿licité de l' nutre 'lije, fa;t encore

mure

bonheur dans

"lI,-á :

deduire, dis-je , ou qu'il ne parle point id de cette

religion, ou dtl moins des erimes qtU la regardenr, A ne

l'entendre pas de la forre, on le fait contradiétEur

a

h¡j

memc,