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/

DE

M O,N T E S

Jt

U 1 E U.

vij

aimant

&

cultivaut les Lettl¡es dans une COlilr oa elles font peu en h011neUr,

&

don–

' nant

a

fes mai tres I'exemple de les protéger , M, de Montefquieu cru,t entrevoir dans

fes difcours guelques refres d'intéret pour fon ancienne Patrie; le

Pl:~nce

Eugene en

laiífgit voir rur-tout, amant que le peut faire un ennemi, fur les fUlt es fun efl:es de

cette di viúon inteHine qui trouble depuis ú long-tem s I'Eglife de France :

l'

Homme

d'Etat en prévoyoit la durée

&

les efle ts,

&

les prédit au Phy\.ofophe.

M, de MonteJ'quieu partit de Vienne pour voir

la

Hongrie, eontrée

opule nt~

&

I

fertile, habitée par une ,nation fiere

&

gé néreufe , le fléau de fe s T yrans

&;

l'appl11,

~e

fes Souverains . Comme peu de perfonl1es cOllhoiífent bien ce pays,

11

a écnt avec

10m,

cett~

partie de'

f~s

voyages. .

'"

,

.,

.

O

Allemagne,

11

pafla en Itahe;

1I

Vlt

a

VenlCe le fameux. Law, a qUl

II

ne refl:olt

de fa grandeur palTée que des

proj et~

heureufement defl:inés

¡¡

lJl?l!1rir dans

f:t

te ~e ,

&

un diamant qu'il engageoit ponr jouer aux jeux de hafard. Un

J0lll"

la

converfa~lOn

rouloit fur le famel!1x fyfl:eme que Law avoit inventé ; époque de tant de ma,uleurs

&

de f0rtunes,

&

fur-tout ·d 'une dépravation remarquable dans nos

Inceur~ , ~omme

le Parlement de Paris , dépofitaire immédiat des Lois dans les tems de mlnowé, a–

voit

fa~t

éprouver au M inifl:re Ecoífois quelque réJitlance daus cette occafion, M, de

Montefquieu lui demanda pourquoi on n'avoit pas eíThyé de vaincre cette réfifl:aace

par un moyen prefque toujours infaillible en Angleterre, Far le grand mobile des a–

ttions des hommes, en un mot par I'argent:

Ce 1te flm t pas,

répondit Law ,

des g é-

1tÍes a1t}]i ardens

~

aftjJi

da1tgerettx que mes compatriotes,

mais

its

fl 1tt

beaucottf ¡tus

Í1tcorrteptibJes.

Nous ajoúterons fans aucun préjugé de vauité nationale , qu'un Gorps

libre pour quelques infl:ans ,doit mieux rélifl:er

a

la corruption que celui qui I'efl:

tou–

jours ; le premier, en vendant fa liberté, la perd; le fecond ne fait, ponr ainfi dire,

que la preter,

&

l'eXlerce

l~~me

en l'engageant; ainll .les

circorúl:~mces

&

la narure

du Gouvernement font les vIces

&

les vertus des Natlons ,

Un

au~re pe~Jonnage

non moins fameux que M. de Monnefquieu vit encore plus

fouvent

a

Vemfe, fut le Cornte de Bonneval. Cet bornme li connu par fes avantures ,

qui n'étoient pas encore a lepr terme,

&

fiaté dé converfer avec un juge di gne de

l:e~tendr~,

.tui

,fai~oit

avec pJa.ifir lé détail lingulier de fa vie, I.e

rédt 'de,~ aéti ~ns

mi–

htalres ou

ti •

etOlt trouvé" le portrait des Généraux

-&

des MIllIfl:res qu

tI

avolt con–

nus.

M.

de Motlte[quieu fe rappelloit fouvent ces converfations

&

en racomoit dif–

férens traits

a.

fes arnis . •

I1

alla de VeRi{e aRome: dans

ct'tt(~

ancienne CapttaJe du monde, quí l'efl:

enco~

re a certains égards,. il s'appllqna

fur-to.ut

a examiner ce qui la

dilhng.ue

auj o.urd 'i?ui

le plus, les ouvrages des Raphaels , des'Titiens ,

&

des Miche1-Anges: 11 n'avOIt pomt

fait une étude particuliere des beaux arts ; mais

r

expreffion dont brillent les chef,.

d'ceuvres, en ce genre, faifit infaillibJement tout homme de génie. Accoutumé

a

é–

tudier la nature, il la reconno'l t quand elle efl: imttée, COmme un porrr?1t relTemblant

frappe

to.us

ceux

a

qui J'origif1al efl: famllier: malheur aux proQuél:ions de l'arr dont

tonte la beauté n'efl: que pour les Artifl:es.

Apres avoir parconru I'Italie,

M.

de Monrefquieu 'vint en Suiífe; , il examina foi–

gneufement les vafl:es pays arrofé s par

le

Rhin;.

&

il

ne lui reHa plus ríen

a

VOl)" en.

toute réponfe que d'etre appellés

impuden~

calol11lliatems :·

mais

s'iJs

fe

b0rnen~

a

eeux d'entre les religieux qui fon t

debauehés

&

meme impies , tout ce qu'ils en pourront

conclure Cera ,

que

les reguUer;; quoique voués

a

une in–

fiitution de vie auJl:ere

&

parfaite fur le eOl11mun , ne font

pourtant qlle des hommes, qui

a

eaufe de leur mauvais

génie s'égarent volontairement au bout , oil les guide ¡'in–

fiinttion embraíTée 9-ui eonlifle

a

etre utiles

a

l'églife

&

eonfequemmen\

a

r etat. T ollt autre Gonféquellee n'efl pus

felon le bon fens . On ne lit , que je faelle , que l'expé–

rienee ayant fait voir que bealleoup de foldats s'. equit–

tent m.l de leur deyoir dans lme armée, ou que tant d'ap–

prentifs s'avaneent peu dan; les arts ,

&

meme que quel–

ques-uns d'entre eux s'en abufent eontre l'état , ah: quel-

9cue pxinee d'ans ces cas , ou diminué le nombre de ceux–

J·a,ou fupprimé les' éeoles

&

oté tout moyen ou progre,

des

a,t~ ,

lI1;¡is

ii.

quoi bon tant de prolixité pour perJ"Ll'l–

del' ce qui efl tres-elair de foi meme , du moins pour eeux

qui f.1.Vcnt demeler la vériré ? Je me protefle pourtann que

je m'en prend feulement :\ux erreurs non pas .ux autettts .

Et de la

fa~on

que ron doit p)aindre quelquefois les

fentimens peu mefurés

&

abfolwnent erronnés plUtot , que

d'en cGndamoer les autettts qui les avaneent peut-etre fans

molíce

&

fans un mauvais deíTein, ainfi je n'oi pas dans

cette note eu en v(le ni Montefquieu ni les Eneyclopé–

diflcs , ehez qui les propofitions eontroverfes peuvent etre

r effet d'un. raifonnement peu jufle ou de l

'eneur.du

fait ,

Al-

Efl-ee que les grands hommes ne font point fujets

a

fe

méprendre? qu'oll en ait pitíé done, ou qu'on les éclaj-

re. Que ceb foir ainfi , e'efl, me femble , évident ; Pllif–

que Montefqllieu

&

les E neyclopédifles en plufieurs en–

droits eonfeOenr

ouyertem~nt

la diviuité de la religion ea–

tholique

&

les tres-grauds avantages , toute nutre

" eligion ~

a

part , qu'elJe a.pporte aux états : ( voye. prineipalement

11. ]'

An ide

e

Il R 1 S T I A N 1 S M E

&

Jo note qtü lui appar–

tient ) e' efl ce pourquoi exhortent-Us les prinees

a

pro–

ew·er qu'elle foit embr. íTée

&

Illaintenue dans leurs do–

lnaines , D' ou

1:

on eond ut 'que tout ce qui femble erre

contraire aux mo.ycns pour cela tres-propres ,

comlU~

par

e«mple

au~

peines infligées par I'églife

&

par les prmees

?,élés eontre les impies. penurbnteurs ,

&

a

tI

propagatlon

I

des Monn11:eres , I'on doit juger que provienne de Jodite

• eaufe ,

&

non pas de eette maliee cOlme hlqnelle j'ai in-

vei ailleurs dans eetre 1I0te,

'

Je erois de

nlcme

que r on doil prendre en bonne pan

tout ce que I'nuteur de céloge dit d'.\\\S ces deux propo–

fitions :

q",lq"" opinions

& c,

parle-t-il

probablement.la

de

ces difplltes feholalliques qllÍ "" domllmge de la religioa

&

des lettres , Ollt remplis eertaines gens d\me fureur ,

qui les a portées 11 eenfnrer eOlUme hérétiques ces pro–

pofitions qu'helU'ellfement pOIU

la

religion

&

pOllr

la

vé–

rité , r on cnfelgne aujourd'hlli , L 'Hifloire Jittér"ire fOllr–

nit fur cela des exemples bien flmefles

&

l'

allteur [.1it

rres-bien

'1.

ue

l'

Eglife

&e..