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:156 ,

E

d3ns le meme mot,

~

une fyllabe foulenue , eetle, fyl–

labe peut cere préeédée de plus d'un

e

muee,

R E

P

E–

rtl f/n der,

R E V E

nir ,

8¡e ,

N ous ayons m eme plulieuts

f

muees de fuite, par des monofy!labes ; mais il faut

!Jue la voix pa(fe de

l'e

muet

a

une fy!labe foutenue:

par exe mple,

dc

ce

qtlc

j~

red.mande

ce qui ¡n'efl dO,

& c.

voi la fi lj:

e,

muetS de fu ile au eommeneement

d~

cetle phrafe , &

iI

ne Cauroi¡ s'en trpu ver deux préé:ifé–

m ent

a

la fin d'un mm .

11.

L'r

efl plus ouvert en plufieup mots, eomme

dans

la

premiere Cy!labe de

f ermeté ,

011

il

~fl

ouver¡

pref;

il

ell ouvert l ong dans

gre!!e .

11 1.

L'e

en tres-ouvert dans

acch,f"cch , étre , tem–

Rete,

il eft , abbeffc

¡

fans

e~rre,

profeffe, ardt, f orét!

¡reVe , la Greve , il r,ve, la d Ie. .

L 'e

ouvert eommun ati lingulier , devient ouvert long

au pluriel ,

le ehéf, les chef s

;

un m ot

bréf,

les mOls

{¡r' f s ;

un

f/Ilt

11 ,

des

autUs.

1I en efl de meme des

¡¡UlreS voy elles qui

devienn~nt

plus longues uu pluriel ,

r.oXe;:. !e t raité de la f' rofodie de M.

I'abb~

d'O livet .

C es difrerenees fOil[ tres-fenfi bles aux perfo nncs qui

pnt rey" une bonne éduealioo ¡Jans la eapi lale . D epuis

qu'un eertain efprit de juflefTe , de préeippn & d'exaéti–

¡ud" s'cf! un peu répand u parmi nous, DOUS marquons

pa,r des accens la difrérence des

e . V oye;:.

ce que nous

¡¡vons dit fu r- l'u Cage

&

lu

defl ination des aeceos, me–

m e [ur l'aecent perpcndicu!aire ,

aTl mot

A

e e

E N T ,

N os

protes ,devien nenl 10US les jours plus exaéts fu ,r ce poim,

q uoi qu'en puilfen¡ dire quelques perConnes qui fe plai–

gnent que les aeeens rendent les earaéteres hérilfés; il

Y

a bien de I'apparenee que leurs yeux ne font pas ac –

~oQlL1més

aux aceens ni aux elprits des livres grecs, ni

au,> points des H ébreu x . Tout ligne qui a une deflina–

¡ion, un ufage, un C«v iee , efl refpeélé par les perCon–

ne' qui aimerit

b

précifion

&

la c!arté ; ils oe s'élevent

'Jue cOPlre les fignes qui ne fignitient rien ! ou 'jui in-

¡Juifent en

erreur~

.

C'efl Cur-tout

a

I'oeeafion de DOS

e

brefs & de nos

, longs , que nos Grammairiens fom deux ' obCervations

qui nc me paroilfcne pas jufles .

.

L a premiere , c'cfl qu'ils ¡¡rétenden¡ que nos peres

one doublé les eOQConnes , pOllr

In~rquer

que la voyel–

le qui

préeéd~

étoit breve.

Cett~

opératioll oe me

parol¡ pas

n~lurelle ;

il

ne Ceroit pas diffi eile de trouver

f'''¡lieurs mots 011 la voyelle

d l

longue, malgré

la

coo–

roolJe doublée , comme daos

greffe

&

n<jle:

le premier

, en long , Celon

M.

l'abbé d'O livet,

P rofod. p.

74.

L'e efl o uvert long dans

abbeffe, proffffe, fmu ee1fe ,

malgré

1'1

redoublée . Je erois que ce prétendu effet de

la confolJne redoublée, n été illjaginé par ze le pOll r

!,anci~nne

o r¡ogrqphe.

N

os peres écri voielle ces doubles

jemes , parce qu'ils les pro non,oient ainfi qu'on les

prononee eo latin;

&

comme on a trouv" par trnd icion

ces letues éerites., les yeux s'y Cont

tell~meot

accOlllu–

m és , qu'ils

e O

fouffrent avec peine le retranehement :

il falloit bien trou yer une raiCon pour

~xeuCcr

ee¡te foj –

ple lIe ,

Q uoi qu'i) en foit,

il

fau l eonfidérer la voyelle en

e!le-meme , qui en tel mot efl breve, & en tel aUlre

jongue: I'a el! bref dans

place,

& long dans

grate , &e.

Q uand !es poetes latins avoient befoio d'alIonger une

voyelle , ils rcdoubloient la confonoe [uivante ,

,,/ligi. ;

ja prem iere de ces con fonnes ¿tam prononeéc avec la

-yoyelle , la rendoit longue : cela parolt raiConnable .

N ieot dans fon

diélionrlaire ,

au mot

aage ,

obCerve que

" ce mot efl écrir par double

aa ,

pour dénoter , dit-il ,

l'

ce grand

.11

fran, ois , ainfi que

-1'.

grec ; ¡equel

a a

" nous pronon,ons , pourCuit -

il ,

avec traloée de la

l'

voix en aucuns mots , eomme en

Chaalons

,, '

A u–

,ourd'hui nous menons l'aeeent circonflexe fur

l'a.

JI

reroit bien eStraordioaire que nos peres eulTent doublé

les voyelles pour a!longer, & les cOllfonnes pour

~bré-

ger!

-

. L a feeon de obCeryation, qui ne me paro;t pas exaéte,

c'en qu 'on dit qu'anciennement les voyelles longues é–

roient Cuivies

d'f

muettes qui en marquoient la longueur .

¡'es G rammqiriens qui ont fait celte remarque , n'ont

pas voyagé au midi de la

F~ance,

011 toutes ces

f 'Ce

pronolleem encore , meme ce!le de la troifieme perCon–

ne du verbe

eft;

ce qui fait voir que toutes ces,

f

n'ont

él! d'abord écrites que parce qQ'elles étoient ' pronon–

eees ..

L'ortog~ap~e

a ruivi d'abord fort exaétement Ca

premlere . dell lllauon; on écrivoir une

f,

parce qu'on

pronon,';>t[ une

f.

On prononee encore ces

f

en plufieurs

mots qUI ont la memc raeine que eeux ou elle ne fe

prononce plus. N ous diCons en eore

feflin,

de

f éte;

la

¡'{lftll/e,

& en Provence la

bajlide,

de

básir:

nous di-

E

foo s

prend" Ime ville par efealade, d'lehel/e; donner

la bajlonnade,

de

báton : te j eune homme a fait une

efcap{lde ,

quoiquc nous difions

s'éehapper ,

fans

f.

E n P rovenee,

en

L aoguedoc

&

dans les autres pro–

vinces ¡11éridiooales, on prollpnce

1'1

de

P alques ;

&

a

¡'aris , quoiqu'on dife

J>áqu,es,

on dit

paJeal, P alquin.,

paf'fuinadc.

,

.

. N ous avons une eipeee de chiens qu'on appelloit au–

trefois

efpagnols,

paree qu'ils nous viennent d'ECpagne:

auj Qnrd'¡lUi on écrit

épagnetlls ,

& eommunément on

pronooee ce mot (aos

f ,

&

re

y

eít bref. O n dit

p"–

flolet , presbytere ,

de

prit,, ; 'pr,eftati9n

de [erment;

pre{1effe, celeritas

,

de

prcejlo e.D' ,

etre pret.

L'e efl auill . bref en plufieurs mots, quoique fuivi

d'unef, eOIDme dans

pre(t¡ue , Plodejie, lejle, t erreftre,

trimtflre,

&c.

·

J

Selon

M .

l'abbé d'Olivet,

Prof od. p.

79.

i1

Y

a aum

plufieurs mots 011

l'e

efl bref, quoique

1'1

en ait été

relranchée,

éthelle

:

étre

efl long

a

l'iofinitif, mais il

en bref dans

v ous étes il a étl . Profod.

p.

80.

Enfin M . Reflaut, dans le

Diélionnaire de I'orto–

.graphe f ranfoife,

au m ot

regiftre,

dit que

1'1

fonne

3uOi fenfil>lemept dans

regiftre

daos

lifte

&

funefte;

&

il obCerve que du tems de M arot on

pronon~oit

épi–

ftre

comme

regiftre,

& que c'eít par eette raiCon que

Marot a fait rimer

regiftre

avec

Ipiftre :

tant

iI

efl vrai

que c'e fl de la prononcialion que 1'00 doit tirer

les

re–

gles de I'orlographe . l.\1ais

revenons~a

nos

e ,

L'é fermé en celui que 1'00 prononee en ouvrant

moins la bouche qu'oo De I'ouvre lorfqu'on prononce

un , ouvert eommun ; tel eít

I'~

de la derniere [yllabe

de

fermetl, bonté,

&c.

Cet

e

efl auffi appellé

mafttllin ,

paree que !or[qu'il

[e trouve

il

la fin d'un adjeétif ou d'uo pmieipe ,

i!

in~

dique

le

mafculin,

aifé, habilll, aiml ,

&c.

L'e des infinitifs efl fermé , tant que l'r ne fe pro–

nonee point ; mais

Ii

I'on vient a prononcer

I'r,

ce qui

areive toutes les fois que le mot qui fuit commenee

par une voyelle , alors j'e fermé devient 'ouvert eom–

mun; ce qui donne lieu

a

deux obfervations .

1°.

L'e

fermé ne rime point avec

r e

ouven:

lIimer, abímer ,

ne riment pciint avec la

mer , mare ;

ai.nfi madame des

H oulieres n'a' pas été exaéte lorfque dans

I'idr"e di, ruiJ–

{ eal'

elle a dil ;

!Jan¡ '/Jolre feín

iI

eherche

J

s'abímer;

V ous

&

lui j lilques a la mer

V ous n'étes qu'une méme chofe .

2°.

M ais eomme

l'e

de I'intioitif dev ient ouvert como

mUIl, lorrque

I'r

qui le fuir efl lié avec la voyelle qui

c? mmeoee le mot fuivaor ! on peut rappeller la rime,

en

¡lIfant ;

Dans votre f ein it cherehe a s'abimer ,

E t VOfU

&

lui j ft[qu'a la mer

VOIU n'éees qu',me mime chofe.

L'e muet el1 ainfi appellé relativement aUI autres

e;

iI

n'a pas , comme eeux-ci, un foo fort, diflinét & mar–

qué: par exemple, dans

mener, demander,

00 fait en–

tenqre

l'm

& le

{l ,

eomme

Ii

I'on éerivoit

mner, ¿man–

de,. .

. L e Con foible qui fe fait

a

peine [entir entre

I'm &

l'n

de

mm" ,

& entre le

d

&

I'm

de

demander,

efl pré–

eifément

l'e

muet; c'efl' uoe [uite de I'air fonore qui a

élé modilié par les orgaoes de la paroje, pour faire eo–

tendre ces confonnes .

Voye;:.

C o

N S

o

N'

N E •

L 'e muet des monofyllabes

me , te , f e , te, de

efl un

peu plus marqué; mais' il ne faut ras en fair<; un

e

ou–

vert , eomme font ceUI qui diCent

amene-Ie: I'e

prend

plt1l6 t alors le fon de l'

eu

foible .

Dans le ehan¡,

a

la fin des mots , tels que

gloire,

fi–

de/e , triuraphe, l'e

muee efl moins foible que l'e muet

eommun, & approehe davailtUge de \,,,, foible .

L 'e

muet foiple , tel qu'il efl daos

mmer , demander ,

Ce trouve dans eoures les lqngues, toutes les fois qu'uné

canfonne efl fuivie immédiatement par uoe autre con–

fOlme ; alocs la premiere de ces eonfonnes ne fauroit ,,–

tre proLlooeée Caos le fecours d'un eCprit foible: tel en:

le fon que l'on entend entre le

p

&

1'[

d~ns

pfmdo, pfal–

mus , p.!i&ta(1ls;

&

entre I'm &

l'n

mna ,

une @i–

ne , elpece de m onnoie;

M nemufyne,

la mere des Mu–

fes, la déefTe de la ¡némoire .

0 11

peut eomparer

l'e

muet

3U

fOD foible que I'OD

enteDd apres le fOil fOrt que produit UD coup de mar–

¡eau qui frappe un corps folidt: ,

Ainli