."116(4
!Mfi*"tiPlrwsU*W
E ,
,
E,
e,
f.
m, c'en
h
cinquieme let–
ere de la plupart des alphabees, &
la feconde des voyelles ,
VOY'''' 1<1
articl,
A
L P H A B
E T, LE T T RE,
&
VOYELLE,
,
L es anciens Grecs s'éeant apper–
~us
qu'en certaines fyllabes de leurs
moes
l'e
écoi[ moins long & moins
ouven qú' il ne l'écoi[ en d'aueres
fyllabes, erouverent a-propos de marquer par des cara–
aeres particuliers cene difrérence, qui écoie
Ii
fenlible
daos la prononciaeion, lis délignerent
1'.
bref par ce
carnaere
E, "
& l'appellerent
.+,,¡, ,
epjilon,
c'eft-:.–
dire petie ,; ¡¡ répond
11
noere
e
commun, qui n 'eft ni
1',
[out-a-fai[ fermé, ni
1',
[aue-a-fai[ auver[: nous en
parlerons dans la fui[e_
L es Grecs marquerent
I'e
long & plus ouver[ par ce
cara.:tere
H, "
eea;
iI
répond a no[re
e
ou ver[ long.
Avant celle dininél:ion quand
l'e
écoie long & ou–
ver[, on écrivoie deux
e
de Cuiee; c'eft ainli que nos
peres écrivoient
a"ge,
par deux
a,
pour faire connol[re
que
l'a
eft long en' ce mot : c'eft de ces deux
E
rap–
prochés ou [ouroés l'un vis-a-vis de l'autre qu'eft ve–
nue la fig ure
H;
ce caraél:ere a été long-tems, en grec
& en latin, le Ilgne de l'arpiration. Ce norJ.l
eta
vient
du vieuI fyriaque
hetha,
ou de
hab,
qui eft le ligne
de la pIes farte afpiration des H ébreux; & c'eft de-l.
que les Latins prirent leur figne d'arpiration
H,
en quoi
noos les avons foivis,
L a prononciation de
I'eta
a
varié: 'les Grees mo–
dernes prononeenc
ita;
&
il
Y
a des Cavans qoi ont a–
dopté cme prolloneiation, en li[an[ les livres des
an–
ciens .
L'univerlité de Paris fai[ prononeer
éta. Vo)'e",
les
preuves que la méthode de
p,
R . doone poor faire voir
que c'eft ainli qu'¡¡ faot proooocer; & [or - tOUt lifez
ce que
di[
Cor ee poin[ le P . Giraudeau jéCuite, dans
fon
inerodullion
.i
la langue greq'/e;
ouvrage [rcs-mé–
thodique & tres-propre
i
faciliter l'étode de eene lan–
gue ravao[e, don[ l'intelligence eft
Ii
néceIraire
a
un
homme de lenres,
Le Po' G iraudeau, dis-je, s'ex»liqoe en ces termes,
pago
4. ..
L 'eta
[e prononce
comm~
on
e
long .& ou–
" vert, .infi que nous
proooo~ons
1'. dans
fro,e,:
non–
, Ceulemen[ certe prouonciarion eft l'anclenne, poor–
:, Cuit-il, mais elle eft encore cIrentielle pour l'ordre &
" l'ceconomie de toore la langoe greq oe ...
En laein, & dans la plupar[ des laogues, l'e en
pro–
noncé comme notre
e
ouvert common 30 milieu des
mots, 10rCqu'il en- [uivi d'uoe ca nConoe avec laquelle
il"he fai[ qo'une meme Cyllabe,
ca:-lebs, mel, per, pa–
~rbn,
omnipo-ten-teífl, ph,
et,
&c. mais felon notre
maniere de prononcer le latin, l'e en fermé quand il
ñnit
l~
mo[,
mare, cubil" paere,
&c. Daos QOS pro–
v inces d'au-deIa de
l~
Loire, on prooonce l'e fioal la–
t in comme un
e
auvert; c'eft one Caute ,
JI
ya , beaucoup d'analogie emre l'e
fén;né
& l'i;
c'en pour cela qoe 1'0n trouve [ouvent I'une de ces
lemes ao ¡¡eu de l'autre,
h,re, her!;
c'en par la ml'–
me raiColl que l'abla[if de plufieors mOls latios eft en
e
ou en
i, prudente
&
prudene;.
Mais paffons
a
notre
e
fran~ois.
robCerverai d'abord
qoe p lufieurs de nos grammairiens di[ent qoe nons a–
vons qualfe [orles
d'e.
La méehode de P.
R,
ao [rai–
té des lemes,
p.
622,
di[ que ces qlÍatre prononcia[ioos
difrérelltes de 1'., fe peuvent remarquer en ce Ceul mOl
dlterremene;
mai1
il
eft airé de voir qu'aujourd'hui l'e
de la derniere Cyllabe
ment
' n'en
e
qoe dans l'écrlture.
La prooonciation de nos mots a varié , L 'écricure
D'a élé ioveotée que pour indiquer la prononciaeioo,
rnais elle ne fau roit en Cuivre tooS les écarts, jc veux
dire tous les divers changemens : les eofans s'éloigoeo[
iofeofiblemem de la pronoociation de leurs pe(es; ainli
J'Qftographe oe peut Ce cooformer
á
[a deílinatioo que
de loin ell loin . El le a d'abord été liée daos les llvres
au g\é des premiers inventeurs: ehaque figne ne (iglli–
tioit d',bord que le Coo poor lequel il avoit été in ven–
[é, le ligoe
a
marquoit le (on
a,
le ligoe
1
le fon
1;
&c,
C'e~\
ce que nous
vo~ons
encore aujourd'hui daos
h
langue greque , dans la latine, &
me
me dans l:ita–
!tenue
&
dan
s
l'eCpagnole
¡
ces deux dernieres, qUOlque
Tome V,
1
S5
t*.
E
laogues vivames, COn! moins [ojeltes
aUÁ
variations que
la oÓtre .
Parmi nóus, nos yeux s'accotltument des l'enfaoce
a
la maniere dOIl[ nos peres écrivoient un mo[, eonfor–
mémen[
a
leur maniere de le prononcer; de (orte que
qoaod la. proooociatioo eft venue
a
change" lcs yeux
aceoutumés
a
la maoiere d'écrire de nos peres, [e Con r
oppaCés nu coneert que la raiCon aoroi[ voulu iotro–
duire entre la proooociation
&
l'ortographe Celon la
premiere defiinaeioo des earaél:eres; ainh
il
y a eo a–
lors parmi nous la laogue qui parle
a
l'oreille, & qui
[eu!'e efl la véritable laogue, & il
Y
a eu la maniere de
la repréCemer aux yeux, non telle que oous l'articulons,
mais [elle qoe nos peres la pronooc;oient, en[orte qoe
nous avons
a
reconooitrc un moderne Cous un habille–
ment antique . Noos faiCons alors une double faote; cel–
le d'écrire un mo[ autremeo[ qoe nous oe le prooon–
,ons, & celle de le pronoocer
~nCuire
autrement qo'¡¡
o'efl écrit . Nous
prooon~oos
a
&
ooos ecrivons
e,
u–
niquem~o[
parce que
~os
peres
pronon~oien[
& écri–
voiem
e.
f/Qy<Z
O
R T
O
G R A P HE .
Cette maniere d'orcographier eft Cujetee
a
des varia–
tions contiouelles, au poim que, Celon le prote de Poi–
tiers & M . R eflaut,
:l
peine [rouve-t-on deux tivrei oú
l'ortographe Coit Cemblable
(eraleé de rOreogr. f"'''f'
p .
I.)
Quoi qu'il eo Coit,
iI
efl évideOl que
l'e
écri[
&
prononcé
a,
ne doit etre regardé qoe comme ulle
preuve de l'ancieonc pronon,cia[ion,
&
nOo comme une
eCpece particoliere
d'e.
Le premier
e
dans les mots
em–
p,rmr, enfant, femm.,
&c. fai[ voir [eulement que
I'on prononc;oit
émpereur, énfant, fémme,
&
o'efl ai,,1i
que ces mots Cont pronoocés daos qoelques-ones de
nos provinees; mais cela ne fait pas uoe qoatrieme
Cor–
[e
d'e.
N
ous n'avons propremen[ que trois for[es d'
e;
ce
qui les dlflingue, c'efl la maoiere de .pronoocer l'e, 01.
en on tems plos 00 moios loog, ou eo oov rant plos
ou moins la bouche . Ces trois Cortes
d'e
Cont
I'e
ou–
ven;
1',
fermé, &
re
muet: on les trouve tous trois
en plufieurs mots,
¡ermelé,
honniteté)
évéque, [ivere)
,¡,he"e,
&c.
Le premier
e
de
fermeeé
eft Qovert, c'eft pourquoi
il eft marqué d'uo acceot grave;
la
Ceconde ryllabe
me
n'a poiot d'acccnt, parce que l'e y eft mllet;
eé
eft
marqué de l'accellt aigu, c'eft le ligoe
d~
I'e
fermé,
, Ces trois Cortes
d'e
fOn! encore [u[eep[ibles de plus
&
de moins.
L 'e ouvert eft de [rois fortes;
1.
l'e
ouver[ commun,
11.
l'
e
plos
ou ~ert,
111.
l'e tres-o
U
vert .
1.
L 'e ouvert commun , c'en l'e de preCque [outes
les langues; c'efl l'e que nous
pronoo~oos
dans les pre–
mieres Cyllabes de
f ere, mere, frere,
& dans il
app"'–
le,
il
mene,
ma
mere,
& encore dans tous les mots
ou l'e efl Cuivi d'une cooConoe a vec laquell e il fo rme
la meme Cyllabe,
iI
moios que Ct tte conronne oe Coir ·
l's on le '" qoi marquen! le pluriel, 00 le
nt
de la troi–
lieme perCoone du pluriel des verbes; ainfi on pit
exa–
men,
& non
e«amén .
On dit
tU, bU , cíe!, eh;f,
bref, 'Jo(eph, nef, re/ief, lfrae!, /lbU
,
Babet , riel,
IVliche!
,
miel, pluriel, ,rimÍ?JU, quel, natltrU , hotel,
moretl, m/ttl/eI, l'hymen , S"ddu,len, Ch"ldl""
il
vient ,
il
fpútient , &c.
Toutes ks fois qu'un mor fini[ par un
e
moe[, on
ne Caoroi[ Coutenir la voix Cur cel
e
Illuet, puiCque
Ii
'on la [o(\teooi[, l'e ne
Ceroi[
plus moet: il fau e done
que l'on appllie fur la Cyllal¡e qui précede ce[
e
mue[;
& alors fi cetee Cyllabe eft elle-meme un
e
muet, cee
e
devient ouven commllO, & Cert de poioe d'appui
a
la voix ponr rendre I'e dernier
e
muet; ce qui s'enten–
dra mieux par les exemples·. Dans
YIUner, appe//(r,
&0,
le premier , efl mue[ & n'en point accemué; mais
ñ
je dis je
mene,
j'appe//e,
cet
e
muet devieot ouvere
commun, & doit
~tre
accemué,
je
m~ne,
j'appe/./e .
De meme quand je dis
j'aime, j e demand"
le deroier
e
de chacun de ces mnes cft muee; mais fi je dis par
ineerrogation,
aimé.-je? ne d.mand' -je pas?
alors I'e
qui étoi! mue[ dcvlcnt , ouvert cornmun.
Je
Cai qu'a ccHe occalion nos Grammliriens direot
que la raiCoo de ce chaogemeot de
l'e
muet, c'efl
qu'il
ne Jauroit
y
avo;r deux
e
mfueS de fujee;
mais
iI
faut
ajo(\ter,
.i
la fin d"1n mot:
car des que
la
vaix pa(le ,
V
2
dans