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DRO

le nom de

membral1e albug;nle.

Vo)'o;

A

L

n

U G 1 N E'E .

Les mufcIes

dro;tI

de l'reil

rOn!

diClingués les uns

des aUlCes, par rapport

iI

leur firualion, en fupéricur,

inférieur, latéral interne, latéral ex terne ; par rappon

leur ufage, en releveur, abailTeur, adduéteur

&

abdu–

éteur; enfín par capport aux psffions, eh fuperbe , hUlll –

ble, lifeur ou buveur,

&

dédaigneur .

Le

dro;t

alltérieur de la

cuilr~

vient de I'épine anté–

rieure-inférieure de I'os des iJes de la membrane capfu–

b ire,

&

va fe terminer, en s'unilTant in timement nvec

les vaCles

&

le crural,

¡j

la rotule .

(L)

*

D

ROl T N A T U RE L,

(Morale).

L'ufage de ce

mot ell fi familier, qu'il n'y

a

prefque perfonne qui ne

foit convaincu au-dedans de foi-meme que la chofe lui

ell évidemment connue . Ce fentilllent imérieur eCl

comlllun au philofophe

& :l

I'homme qui n'a point ré–

fléch i; avec cette feule différence qu'a la quc(lion,

'lu'eJl–

u

'lile le dro;t?

celui-ci manquant auffi-16t

"'&

de

termes

&

d'idées, vous renvoye au tribunal de la con–

fcience

&

relle muet;

&

que le premier n'eCl réduit au

filence

&

a

des réflexions plus profondes, qu'apres a–

voir tourné dans un cerde vicieux qui le ramene au

point meme d'ou

iI

étoit parti, ou le jette dans qucl–

qu'autre queClian non moins difficile

d

refoudre que

celle dOllt iJ fe croyoit débarralTé par. fa défi nition.

Le philofophe imerrogé dit,

le dro;t eJl le fondement

011

la ra;(o" prem;ere de la jllft;ce.

Mais qu'eCl-ce que

la juftice ?

c'eft I'obl;gat;on de rend"e

.,¡

chacll" ce 'luí

iu;

"ppart;ene.

Mais qu'dl-ce qui appartient

a

I'un plfl–

tot qu'a I'autre dans un état de chofes ou tout feroit

a

tous,

&

ou peut-etre l'idée diClinéte d'obligation n'e–

xilleroi¡ pas encore?

&

que devroit aUI nutres celui qui

leur permettroit tOUt,

&

ne leur demanderoit rien?

C'eCl ici que le philofophe commence

a

fentir que de

tout~s

les notions de la Morale, eelle du

dro;e nat"rel

ell une des plus importantes

&

des plus dimciles

a

dé–

terminer.? AufIi croirions-nous avoir fait beaucoup dans

cet article,

fi

nous réufIiffioos

a

élablir c1airement quel–

ques principes

ii

I'aide defquels on put réfoudre les dif–

ikultés les plus conlidérables qu'on a couturne de pro·

poCer contre la notion du

dr.o;t naturel.

Pour cet ef–

fet il ea néoelTaire de reprendre les chofes de haut,

&

de ne rien avance" qui ne foit évident, du rnoinii de

cette évidence doO! les queClions morales fom [uCce–

·ptibles,

&

qui Catisfait tout hornme CenCé .

1.

II

eCl évidem que Ci l'hornme

n'cn pos

libre, ou

que Ci fes détcrmioatioDS inflantanées, ou meme fes 0-

fcil1atioDs, nailTan! de quelque chofe de matériel qui

foit extécieur

a

fon ame, fon choix n'ea poil1l I'aéle

pur d'une fu bClance incorporelle

&

d'une faculté

lim–

pie dé cette fubftance; il n'y aura ni bonté ni méchan–

ceté raifonnées, quoiqu'¡¡ puiae

y

avoir booté

&

mé–

chancelé animales; il n' y aura ni bien ni mal moral,

ni julle' ni injuCle , ni obligation, ni droil. D'oY 1'0n voit,

pour le dire en palTaO!, combien il impone d'élablir fo–

lidement la réalité, j e ne dis pas du

volonta;re ,

mais

de la

liber.tl

qu'on ne confond que Irop ordinairement

üvec le

volonta;re .

Voyez

leI "rt;c/e;

V

o

L

o

N l' E'

&

LI

BE R TE' .

11.

N ous exiClons d'une exiClence pauvre, contentieu–

fe, inquiete. N ous avons des pafIions

&

des befoins .

N ous vouloos etre heureux;

&

a

tout momeO! I'hom–

me injuae

&

paffionné fe [em porler

a

fai re

a

autrui

ce qu'il ne voudroit pas qu'on lui tit a lui-meme . C'ell

uo jugement qu'il prononce

:lU

fond de fon ame,

&

qu'iJ ne peut fe dérober.

II

voit fa méchanceté,

&

il

faut qu'¡¡ fe l'avoüe, ou qu'il accorde

a

chacun la me–

me autorilé qu'il s'arroge .

111.

Mais quels reproches pourrons-nous faire

a

I'hom- ,

me tourmenté par des paffions Ci violentes , que la vie

meme lui d.eviellt UD poids onéreux, s'iJ ne les fatisfai t,

&

qui, pour aequérir le droit de difpofer de l'exiClence

des aUlres, leur abandonne la Cienne? Que lui répon–

drons-nous, s'il dit intrépidement: "

J

e .

Cens que j c

" pone l'épouvante

&

le !fouble nu milieu de I'efpece

" hutTpine; mais il faut ou que je fois malheureu x ,

" ou que je faITe le malheur des autres;

&

perConne

" ne m'ell plus cher que je me le fuis

a

moi-meme .

" Qu'on ne me reproche point ceHe abominable prédi-

" leélion; elle n'ea pas libre. C'ell

la

voix de la na-

" lure qui ne s'explique jamais plus fonement en moi

" que quand elle me parle en ma fa veur . Mais n'eCl-ce

" que dans mon creur qu'elle fe fait entendre avec la

" meme violence?

O

hommes, c'eCl

a

vous que j:en

" appene! Quel ell celui d'entre vous qui [ur le point

de mourir, ne_racheteroit pas fa vie aux dépens de

" la plus grande partie du ge.!lre humaill, s'¡¡ étOi¡ Sltr

Tome V,

DRO

97

" de J'impunilé

&

du fecrel ',, ? Mais, cootinuera-t-il , "

" je fuis c:quilable

&

fincere. Si mon bonheur demlln–

" de que je me défarTe de toutes les exiClences qui me

" ferom importunes ; il faut aum qu'un iodívidu, quel

" qu'il [oit, puiae Ce déiaire de la mienne, s'¡¡ en cCl

" importuné.

L a

raifon le

VCIlt,

&

j'y foufcris .

J

e

ne

" fuis pas arTez injufte pnur ex iger d'un autre un facri-

" tice que je ne veux point lui faire " .

IV.

J'apper~ois

d'abord une choCe qui me femble

a–

voüée par le bon

&

par le méchant, c'ell qu'i l faat

r~ifooner

cn tom, paree que I'homme n'dl pas feu le–

ment un animal, mais un animal qui raifoo ne ; qu'il y

a par conféquent daos la queftion dont il s'agit des mo–

yeos de découvrir

h

vérité '; que celui <jui refufe de

I~

chcrcher renonce

¡¡

la qualité d'homme,

&

doit etre

traité par le reCl e de fon efpece comme une bete fa–

rouche;

&

que la vérité uñe fois découverte, qUiCOll–

que refuCe de s'y conformer, ea infenfé ou méchan t

61'une méchanceté morale.

V.

Que répondrolls-nous done

¡¡

notre raifonneur vio–

Icllt , avant qae

de

I'élouffer? que tout ron difcours

CI!

réduit a favoir s'il acquien UD droit fur l'exiClence des

autres, en leur abandonnant la (jenne; car il nc veur

pas feul cmen t etre h-oureux,

il

veut encore etre équi–

table,

&

par fon équité écan er loin de lui I'épithete de

m€chant;

fa ns quoi

il

faudroit I'étouffer fans lu i répon–

dre. N ous lui ferons doné remarquer que quand bien

meme ce qu'il abandonne lui appaniendroit

fi

parfaite–

ment , qll'il en pOt difpofer

:l

fon gré,

&

que la cou–

dicion qu'¡¡ propoCe aux autres leur fero it encore avan–

lageufe,

il

n'a-aucune autorité légitime pour la leur faire

aceepter; que celui qui dit,

je ve

"X

v;v re,

a autant

de mifon que celui qui dit,

je

VetlX

mour;r;

que ce–

lui-ci n'a qu'une vie,

&

qu'en I'abandonnant il fe rend

maltre d'une infiuité de vies ; que ron échange feroit

a

peine équitable, quand il n'y auroit que lui

& un

autre

mécham fur toute la furface de la terre ; qu'il ea ab–

furde de faire vouloir

iI

d'autres ce qu'on veut; qu'il

ell incerlain que le péril qu'il fait courir

iI

fon fem–

blable, foit éga I

a

eelui auquel

il

veut bien s'expoCcr;

que ce qu'il permc! nu haCard peut n'etrC pas d'un prix:

propon ionné

11

ce qu'il me force de hafarder ; que la

queClion du

dro;t ?Jaturel

eCl beaucoup plus compliquée

<ju'elle ne lui paroit; qu'il fe conllitue juge

&

partie,

&

que fon tribunal pourroit bien n' avoir pas la com–

pélence dans ceue altaire.

VI.

Mais

li

nous 610ns

a

I'individu le droit de dé–

cider de la nature du juCle

&

de l'iujuClc, ou pone–

rons-nous cette graude quei1ion? ou? devant le genre

humain : c'eft

a

lui [eul qu'il appartient de la -décider;

parce que le bien de tous eCl la feule paffion qu' il ail.

Les volomés particulieres fom fufpeétes; elles peuvem

etre bonnes ou méchantes, l1)ais la volonté générale

ell touiours bonne : elle n'a jamais trompé, elle nc

trompera jamais. Si les animaux étoient d'un ordre a–

peu-pres égal au neme; s'il

y

avoit des moyens surs

de cOlumuniption e.[1tr'eux

&

nous ; s'ils pouvoient

nous tranfmettre évidemment leurs fentimens

&

leurs

pcnfées ,

&

connoitre les nÓtres avec la meme év iden–

ce : en un mot s'ils pou voient voter dans uue naem–

blée générale, il faudroit les y appeller;

&

la cauCe du

dro;e nae",,1

ne fe plaideroit plus p,ar-devant

I'h"ma–

u;té ,

mais par-devant

I'an;mal;tl.

M-ais les animaulC

fom féparés ' de DeOS par des barrieres invariables

&

éternelles;

&

i~

s'sgit id d'un ordre de ccinnoitlances

&

d'idées paniculieres

a

I'efpece humaine, qui émanent

de Ca dignité

&

qui la conrtituent .

VII.

C'ea

11

la volonté générale que I'in dividu doit

s'adrelTer pour favoir jufqu'ou il doit etre homme, ci–

toyen, [ujet , pere , enfant,

&

qnand

il

lui con viene de

vivre

OH

de mouri[. C'ell

a

elle

¡¡

li ser les limites de

taus les devoirs. Vous avez le

eWo;b ?Jalurel

le plus

facré

iI

tOut· oe qui ne vous efr point contefté par I'c–

fpece entiere . C'eCl elle qui vous éclairera fur la natll–

re de vos penfées

&

de vos defi rs . T out ce

q.ue

\'OUS

concevrez, tout ce que vous méditerez, fera bon, grand,

é levé, fublime , s'j( ea 'de I'intérct général

&

commun .

11

n'y

~

de qualitc: elTentielle

a

votre efpeee, que célle

que vous exigez dans tOUS vos femblables pour Votre

bonheur

&

pour le leur . C 'cCl ceue confo rmité de vous

11

eux toUS

&

d'eux 10US

a

vous, qui vous marquera

quand vous fonire? de votre efpece,

&

quand vous

y

reClere?>.. Ne la perdez donc jamais de vile ,

f~l1s

quoi

vous verre7, les notiotlS de la bonté, de la juflice, de

l'humanité, de la vercu, chanceler dans votre entende–

men!. Dites-vous fouveul:

Je

fu is homme,

&

je n'ai

N

'

d'au-