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CRA
trancham,
&
qu'on .ppelle
f u
,;
efll",rer:
ce1ui dont on
s'ell lervi Jufqu'ó prélem s'appelJe
¡er
,¡
u nir .
L 'dfleu–
ragc conhlle
a
enlever la premkre pellicule de la peau. C et–
te pellicule s'enleve plus ou moins raci lemem : il y a de
cuircts qui fe prl:lcnt avec (ant
de
peine au CDuceno, qu'
On en Obligé de les rafcr .
Eflleuru,
c'd1 pa!fer le cou–
le:1U fur la peau légerem<nt,
&
mcnam le trancham
circulairemem
&
parallélcmeot au corps tout le long
de la peau ;
rafer
au comraire, c'en appuyer le cou–
leau fortcmem . couché de plat fur la peau,
&
le con:
duire dan. une direétion obl ique au corps , comme
I!
I'on fe propafoit de ca uper
&
d'enlever des pieces de
la
peTo. L es ouvriers , pour déligner la qualité des
peaux diffi ciles
~
etRcurer ,
&
qu'i1s [om ooligés de
fafer difent qu'dles fom
,r"'f".
Les moutons
'rertX
om
I~
grain gros ,
&
h
furface raboteo
le . 1I Y
en a
de fi creu" qo'an en oblíl(é de les rafer toOS ; tels
fom les grands moutons . Un ouvrier oe poot guerc
eifleurer ql!.e quatre doo23ines par ) ou,';
mai~ ~'i1
étoit
obligé de rafer tootes les peaux, 1I n en filllrolt guere
que deux doozaines dans fa Joornée.
Q oand les peaux fom effl<orécs, on les met
a
l'eau :
pour ccc efte[ on a un
t ;mbrc
pleio d'eau nouvclle ;
011
les Jctte
dalls cene e:lU; 011
les
en tire pour
les
tra.vailter
fUf
le
chev:lIcl
::lVCC
le
f~r
a
Icharn~r .
Cet·
te opér:uion s'appel lc
é,hllnur:
elle fe donnc du e6-
I¿ de la chair , ou cllté oppofé • celui de la laine :
elle confi ne
d
en détacher des parceHes de chair en
.(feo¿ pedte quamité . Ol!
¡, harne
jufqu'á dix douzai–
nes par jour .
A pres cene far;on on leur en donne encare Irois au–
tres ; deu, conféeutives du cÓté de la Beur,
&
une du
cÓté de la chair; obfervanl avam chacune de I<s palfer
dans l'cau nouvelle: toUI. S fe donnem fur le chevalet ,
&
to0J" urs avec le meme dernier fcr : elles "appellent
fafonI
de
fl. ur, f afonI
d.
,hai,.,
fclon les cÓtés ou el–
les fe donnem .
Voici le momem d'aller au foulon . Si on a la quan–
lilé Ilécelfaire de peaux pour cet effet, on y va : cetle
qualllité s'appelle
une , . upe ;
la coupe ell de vingl dou–
zaines. Ce tcrme vient
a,
l'efpece d'auge du moulín
a
fouler oa I'on met les peaux .
11
Y a aes moulins ou
il y a jufqu':\ quatre
~oupes:
il
y
a deux maillets dans
chaque coupe. Ces maillets fom taillés en dems
ii
la
fu rt' ce qui s'applique fur les peaux: ce fom des pieces
de bois tres-for¡cs
0 \1
blocs
a
queue; une roue
a
cau
fait LOurner un
:ubre
garni
de
camtles; ces camnes COr–
refpolld~1lt
aux queue, de maillets , les accrocoem, les
é lcvem, s'en échappem,
&
les lailfellt retomber dans
)a coupe . Voil a toute la con{lruétion de ces moulios,
qui ditferent
tTCS-peu,
comme on \'oit, des
mOlllins
:l
fo ulon des Dropiers .
V .ye:¿ I'nreid.
D
R A P.
P our faire fouler les peaux, on les met daos la cou–
pe en pelote de trois ou quatre : pour faire la pelote,
on mel les peaux les unes fur les autres, on les rou–
le: o n les tiem roulées en noüant les panes
&
les tE–
les ,
&
en paflant les deu. autres extrémit¿s de la peau
[ous ce neeud: on jetle en fuite ce neeud dans les cou–
pes qUl comiennem Jufqu'ó
20
douzalOes de
peau~ .
On
laifre le peloles fous I'aélion des pilons pendant deux
heures ou environ; au bour de ce tc.:ms on les retire de
la
coupe: on a des cordes tendues dans uo pré
i\
la
hauleur de quatre pié, ; on di fperfe les peaux fur ces cor–
des
1
&
on !eur donne
1111
pet i: ¡'llent
(\U
'Vtnt blane ;
c'en·o-dire qu'oo les y lai!fe expofées
ii
I'air un peu de
lems, un qoart-d'heure, uo demi·quart-d'heure .
11
faut,
camIne on
voie,
avoir du beau tems ou des étuves: ces
étUves ou chambres chaudes
O D[
au plancher
&
de toUS
clllés de clous
:l
crochet, auxquels on (ufpend les peaux
jufqu 'au nombre de ¡reOle dnnaines. Ces chambres fom
éehauflees par de grandes poéle, .
A pres ce premier pelit vem blanc, on lel'e les peaux
de dcfrus les cordes : tam qu'elles ont de I'eau, on dit
qu'cl le>
(one
en
erip" ;
&
quand ell es eO[)lmencem
:l
s'en
dépouiller, on dit qu'elles
fe
meteme en ",ir .
Quand
on les a levées de defrus les cordes , on les porte der–
fus ulle table pour leur donner l'huile . O n fe fert de
I' hui l. de poitron .
011
ne la fail poim chauffer. On a
celte huile Huide dans une chaudier. ; On trempe
r.,
m. in dedallS; puis la teoam élevée au-defru s de la peau ,
on en laiDe dégoulter I' huile de!fus, on
la
promene aioti
par· tOuI, atin que la peau foit par-toO[ arrofée de I'hui–
le degoutl.n!e des doigts . Pour mettrc bien en huíle,
il f.,uI envira n quatre Ii vres d'huik par chaque douzaine
de peau .
11
n'y a point d'acception fur le cllté de la
peau ; on I'arrofe d'huile par le cÓté qui fe préfeme .
A
mefure qu'on donne l' huile auX peaux, on les re-
CRA
met en pelotes de quatre peaux chacune ;
&
on jette
les pelotes dans la coupe du foulon, o u elles renent
expofées
a
I'aétion de maillers pelldsm enviran trois
héures; au bout de ce tems 011 les relÍre,
&
on leur
donne fur les cordes un fecond vent un peu plus fort
que le premier :
iI
en d'un bon qunrt·d' heure .
Au boot de ce qua,t-d'heure on leve de defrus
1 ..
cardes , on remel en pelotes,
&
on jetle les pelares dans
la coupe pour la troi(ieme fois , ou elles r nent enca re
deu, heures; puis on les retire,
&
on leur donne une
rofée d'huile fur la meme tabk,
&
Cemblable
a
la pre–
miere qu 'elles om
re~ue :
apres cette roféc on remet en
pelotes,
&
o n les fait fouler pendam trois heures .
Au baur de ces trois heures on les retire eOCOre de
la coupe ; on les étend fur des cardes , oi! on leur don–
ne encore un vem un peu plus fon que le précédent:
au fon ir de deDus les cardes,
&
.prcs avoir ét': re–
mifes en pelotes, 00 les foule encare pendant trois heu–
res ou enviran .
00
continue le foule
&
les vents al–
ternatiVemenl jufqu'a huil vems,
obrerv.ntde donner
immédiatemcm avant le dernier vem la troifieme rofée
d'huile. Apres le huitieme vent, qui cn d'une ou de
deux heures,
iI
n'y a plus de foule.
11
fau I ménager .Ies vems qui précedent le dcrnier a–
vec beaucoup d'attemion: s'ils étoient Irop forts ou trap
longs, les pe:lux fe vitreroient, ou deviendroielll trap
dures; qualité qui les rendroit mauvaifes. L es endroits
f?ibles font plus e'pofés que le rene
:1
fe vitrer : mais
I!
I'ouvrier étoit négligent,
In
peau fe vitreroil par-
10Ut .
Au forlir de la
foul~ ,
&
apres le deroier vem,
011
mel les peaux
en Ichal/.fJe.
M ettre les peaux
en Ichal/f–
fe ,
c'en en former des tas de villgl douzaines,
&
les
Jaifrcr s'6chaufler daos cet état . Pour h3ter
&
confer–
ver cene chalcur,
on
envcloppe ces ras de couvertures
de
fa~on
qu'oll n'apperr;oit plus de peaux. C'ell alar;
qu'il faut veiller :\ fon ouvrage ; ti on le néglige un
peu, les peaux fe bruleron l,
&
fortiront des las naires
comme charbon. On les laifre plus ou moins
en 1-
cbatiff.,
[elon la qualilé de I' huile
&
la f.,ifon. Elles
fermentem lamÓt ·tres-prOmptemeOl, tantÓI tres-lent.–
mem . La différence en au poim qu'il
y
en a qui paf–
fem le jour en tas fans prendre aucune chaleor; d'aulres
qui la prennem
fi
vlte qu'il faut prefquc les remuer [ur
le chnmp.
00
s'appcr~oit
a
la main que la chaleur d i
aOe~
grande pour
remlur. R emuer
les peaux
1
é'eO: en
ref.ture de
houve:J.uxras
en
d'aurres endroirs, retournnot
les
p~.ux
par poignées de huit
iI
dix , plus ou moins .
L eur chalellr en lelle, que c'en tout ce que I'ouvrier
peut faire que de la Cupporter.
.
On couvre les nouveaux ou le nouveau tas,
&
on
fait Jufqu'a fept ou huit remuages .
011
remue tant qu'
i!
y a lieu de craindre :\ la force de la chaleur qu'
elle ne foit afre'¿ grande pour brO ler les penux. On 'I ailfe
emre chaque remuage plus ou moins de lems felon
la q ualité de I'huile: il y en a qui ne permet
d~
repos
qu'u n quart-d' heure, d'autre davalHage. l\prcs cetle ma–
neenvre, les peaux font ce qu'on appelle
paffées:
pour ,
les
pnffer ,
on les a débarraDées de leur eau; il s'"gil
maimellam pour les finir de les débarra!fer de leur
huile .
Pour cel effet, on prépare une lem ve avec de l'eau
&
des cendres gravclées : il fau t une livre de cendres
g ravelées par chaque douzaine de peaux .
00
fait chauf–
ter I'cau an poim de pouvoir y tenir la main; trap chau–
de elle braleroit les peaux: quand la lemve a la cha–
leur convenable , on la met dans un cuvier
&
on y
trompe les peau x ; on .y jelre
¡\
la
~ois
10Ut' ce qu'on
en a; on les y remue ; on les y agite forte mem avec
les mains; on cominue cetle mallll!U vre le plus long–
tems qu'on peut, puis on les tord 3\'ec la
bille.
L a
bille
en une cfpece de rn. nivelle, <elle qu'on la
voit
PI. d"
Chamoif<ttr, fig .
f .
cetle maniv'elle en de
fer : le coude
&
le brns
BCD
fom perpendiculaires
ii
la queue
/1
B :
/I ·B
a envira n
2·
piés de longueur '
C D
un pié
&
demi ; I'ouverture du coude
B F,
.;
pouces; le tout va un peu en diminuant depuis la te–
te du bras jufql!'au bout de la queue . Pour tordre, I'ou–
vrier a une perche fix éc horifomalemclH dans deux murs,
ou autremem, cornmc
0 0
"oh
Plan. du
Chamoifellr,
fig .
2 .
on prcnd cinq l fix peaux; on les jelte fur cet–
te perche; on les failit de la main gauche par les bouts
qui pendem; on place entre ces bouts la queuc
A B
de
la bille : on prend de la maiu droite le manche
D ;
l'excédent des peaux depuis la perche jufqu'. la main
gauche fe range le long de l. queue,
&
emre dans le
coude
B C F :
on fait touener la bille
it
l'aide de ce man-
.
c~,