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58

CRA

trancham,

&

qu'on .ppelle

f u

,;

efll",rer:

ce1ui dont on

s'ell lervi Jufqu'ó prélem s'appelJe

¡er

u nir .

L 'dfleu–

ragc conhlle

a

enlever la premkre pellicule de la peau. C et–

te pellicule s'enleve plus ou moins raci lemem : il y a de

cuircts qui fe prl:lcnt avec (ant

de

peine au CDuceno, qu'

On en Obligé de les rafcr .

Eflleuru,

c'd1 pa!fer le cou–

le:1U fur la peau légerem<nt,

&

mcnam le trancham

circulairemem

&

parallélcmeot au corps tout le long

de la peau ;

rafer

au comraire, c'en appuyer le cou–

leau fortcmem . couché de plat fur la peau,

&

le con:

duire dan. une direétion obl ique au corps , comme

I!

I'on fe propafoit de ca uper

&

d'enlever des pieces de

la

peTo. L es ouvriers , pour déligner la qualité des

peaux diffi ciles

~

etRcurer ,

&

qu'i1s [om ooligés de

fafer difent qu'dles fom

,r"'f".

Les moutons

'rertX

om

I~

grain gros ,

&

h

furface raboteo

le . 1I Y

en a

de fi creu" qo'an en oblíl(é de les rafer toOS ; tels

fom les grands moutons . Un ouvrier oe poot guerc

eifleurer ql!.e quatre doo23ines par ) ou,';

mai~ ~'i1

étoit

obligé de rafer tootes les peaux, 1I n en filllrolt guere

que deux doozaines dans fa Joornée.

Q oand les peaux fom effl<orécs, on les met

a

l'eau :

pour ccc efte[ on a un

t ;mbrc

pleio d'eau nouvclle ;

011

les Jctte

dalls cene e:lU; 011

les

en tire pour

les

tra.vailter

fUf

le

chev:lIcl

::lVCC

le

f~r

a

Icharn~r .

Cet·

te opér:uion s'appel lc

é,hllnur:

elle fe donnc du e6-

I¿ de la chair , ou cllté oppofé • celui de la laine :

elle confi ne

d

en détacher des parceHes de chair en

.(feo¿ pedte quamité . Ol!

¡, harne

jufqu'á dix douzai–

nes par jour .

A pres cene far;on on leur en donne encare Irois au–

tres ; deu, conféeutives du cÓté de la Beur,

&

une du

cÓté de la chair; obfervanl avam chacune de I<s palfer

dans l'cau nouvelle: toUI. S fe donnem fur le chevalet ,

&

to0J" urs avec le meme dernier fcr : elles "appellent

fafonI

de

fl. ur, f afonI

d.

,hai,.,

fclon les cÓtés ou el–

les fe donnem .

Voici le momem d'aller au foulon . Si on a la quan–

lilé Ilécelfaire de peaux pour cet effet, on y va : cetle

qualllité s'appelle

une , . upe ;

la coupe ell de vingl dou–

zaines. Ce tcrme vient

a,

l'efpece d'auge du moulín

a

fouler oa I'on met les peaux .

11

Y a aes moulins ou

il y a jufqu':\ quatre

~oupes:

il

y

a deux maillets dans

chaque coupe. Ces maillets fom taillés en dems

ii

la

fu rt' ce qui s'applique fur les peaux: ce fom des pieces

de bois tres-for¡cs

0 \1

blocs

a

queue; une roue

a

cau

fait LOurner un

:ubre

garni

de

camtles; ces camnes COr–

refpolld~1lt

aux queue, de maillets , les accrocoem, les

é lcvem, s'en échappem,

&

les lailfellt retomber dans

)a coupe . Voil a toute la con{lruétion de ces moulios,

qui ditferent

tTCS-peu,

comme on \'oit, des

mOlllins

:l

fo ulon des Dropiers .

V .ye:¿ I'nreid.

D

R A P.

P our faire fouler les peaux, on les met daos la cou–

pe en pelote de trois ou quatre : pour faire la pelote,

on mel les peaux les unes fur les autres, on les rou–

le: o n les tiem roulées en noüant les panes

&

les tE–

les ,

&

en paflant les deu. autres extrémit¿s de la peau

[ous ce neeud: on jetle en fuite ce neeud dans les cou–

pes qUl comiennem Jufqu'ó

20

douzalOes de

peau~ .

On

laifre le peloles fous I'aélion des pilons pendant deux

heures ou environ; au bour de ce tc.:ms on les retire de

la

coupe: on a des cordes tendues dans uo pré

i\

la

hauleur de quatre pié, ; on di fperfe les peaux fur ces cor–

des

1

&

on !eur donne

1111

pet i: ¡'llent

(\U

'Vtnt blane ;

c'en·o-dire qu'oo les y lai!fe expofées

ii

I'air un peu de

lems, un qoart-d'heure, uo demi·quart-d'heure .

11

faut,

camIne on

voie,

avoir du beau tems ou des étuves: ces

étUves ou chambres chaudes

O D[

au plancher

&

de toUS

clllés de clous

:l

crochet, auxquels on (ufpend les peaux

jufqu 'au nombre de ¡reOle dnnaines. Ces chambres fom

éehauflees par de grandes poéle, .

A pres ce premier pelit vem blanc, on lel'e les peaux

de dcfrus les cordes : tam qu'elles ont de I'eau, on dit

qu'cl le>

(one

en

erip" ;

&

quand ell es eO[)lmencem

:l

s'en

dépouiller, on dit qu'elles

fe

meteme en ",ir .

Quand

on les a levées de defrus les cordes , on les porte der–

fus ulle table pour leur donner l'huile . O n fe fert de

I' hui l. de poitron .

011

ne la fail poim chauffer. On a

celte huile Huide dans une chaudier. ; On trempe

r.,

m. in dedallS; puis la teoam élevée au-defru s de la peau ,

on en laiDe dégoulter I' huile de!fus, on

la

promene aioti

par· tOuI, atin que la peau foit par-toO[ arrofée de I'hui–

le degoutl.n!e des doigts . Pour mettrc bien en huíle,

il f.,uI envira n quatre Ii vres d'huik par chaque douzaine

de peau .

11

n'y a point d'acception fur le cllté de la

peau ; on I'arrofe d'huile par le cÓté qui fe préfeme .

A

mefure qu'on donne l' huile auX peaux, on les re-

CRA

met en pelotes de quatre peaux chacune ;

&

on jette

les pelotes dans la coupe du foulon, o u elles renent

expofées

a

I'aétion de maillers pelldsm enviran trois

héures; au bout de ce tems 011 les relÍre,

&

on leur

donne fur les cordes un fecond vent un peu plus fort

que le premier :

iI

en d'un bon qunrt·d' heure .

Au boot de ce qua,t-d'heure on leve de defrus

1 ..

cardes , on remel en pelotes,

&

on jetle les pelares dans

la coupe pour la troi(ieme fois , ou elles r nent enca re

deu, heures; puis on les retire,

&

on leur donne une

rofée d'huile fur la meme tabk,

&

Cemblable

a

la pre–

miere qu 'elles om

re~ue :

apres cette roféc on remet en

pelotes,

&

o n les fait fouler pendam trois heures .

Au baur de ces trois heures on les retire eOCOre de

la coupe ; on les étend fur des cardes , oi! on leur don–

ne encore un vem un peu plus fon que le précédent:

au fon ir de deDus les cardes,

&

.prcs avoir ét': re–

mifes en pelotes, 00 les foule encare pendant trois heu–

res ou enviran .

00

continue le foule

&

les vents al–

ternatiVemenl jufqu'a huil vems,

obrerv.nt

de donner

immédiatemcm avant le dernier vem la troifieme rofée

d'huile. Apres le huitieme vent, qui cn d'une ou de

deux heures,

iI

n'y a plus de foule.

11

fau I ménager .Ies vems qui précedent le dcrnier a–

vec beaucoup d'attemion: s'ils étoient Irop forts ou trap

longs, les pe:lux fe vitreroient, ou deviendroielll trap

dures; qualité qui les rendroit mauvaifes. L es endroits

f?ibles font plus e'pofés que le rene

:1

fe vitrer : mais

I!

I'ouvrier étoit négligent,

In

peau fe vitreroil par-

10Ut .

Au forlir de la

foul~ ,

&

apres le deroier vem,

011

mel les peaux

en Ichal/.fJe.

M ettre les peaux

en Ichal/f–

fe ,

c'en en former des tas de villgl douzaines,

&

les

Jaifrcr s'6chaufler daos cet état . Pour h3ter

&

confer–

ver cene chalcur,

on

envcloppe ces ras de couvertures

de

fa~on

qu'oll n'apperr;oit plus de peaux. C'ell alar;

qu'il faut veiller :\ fon ouvrage ; ti on le néglige un

peu, les peaux fe bruleron l,

&

fortiront des las naires

comme charbon. On les laifre plus ou moins

en 1-

cbatiff.,

[elon la qualilé de I' huile

&

la f.,ifon. Elles

fermentem lamÓt ·tres-prOmptemeOl, tantÓI tres-lent.–

mem . La différence en au poim qu'il

y

en a qui paf–

fem le jour en tas fans prendre aucune chaleor; d'aulres

qui la prennem

fi

vlte qu'il faut prefquc les remuer [ur

le chnmp.

00

s'appcr~oit

a

la main que la chaleur d i

aOe~

grande pour

remlur. R emuer

les peaux

1

é'eO: en

ref.ture de

houve:J.ux

ras

en

d'aurres endroirs, retournnot

les

p~.ux

par poignées de huit

iI

dix , plus ou moins .

L eur chalellr en lelle, que c'en tout ce que I'ouvrier

peut faire que de la Cupporter.

.

On couvre les nouveaux ou le nouveau tas,

&

on

fait Jufqu'a fept ou huit remuages .

011

remue tant qu'

i!

y a lieu de craindre :\ la force de la chaleur qu'

elle ne foit afre'¿ grande pour brO ler les penux. On 'I ailfe

emre chaque remuage plus ou moins de lems felon

la q ualité de I'huile: il y en a qui ne permet

d~

repos

qu'u n quart-d' heure, d'autre davalHage. l\prcs cetle ma–

neenvre, les peaux font ce qu'on appelle

paffées:

pour ,

les

pnffer ,

on les a débarraDées de leur eau; il s'"gil

maimellam pour les finir de les débarra!fer de leur

huile .

Pour cel effet, on prépare une lem ve avec de l'eau

&

des cendres gravclées : il fau t une livre de cendres

g ravelées par chaque douzaine de peaux .

00

fait chauf–

ter I'cau an poim de pouvoir y tenir la main; trap chau–

de elle braleroit les peaux: quand la lemve a la cha–

leur convenable , on la met dans un cuvier

&

on y

trompe les peau x ; on .y jelre

¡\

la

~ois

10Ut' ce qu'on

en a; on les y remue ; on les y agite forte mem avec

les mains; on cominue cetle mallll!U vre le plus long–

tems qu'on peut, puis on les tord 3\'ec la

bille.

L a

bille

en une cfpece de rn. nivelle, <elle qu'on la

voit

PI. d"

Chamoif<ttr, fig .

f .

cetle maniv'elle en de

fer : le coude

&

le brns

BCD

fom perpendiculaires

ii

la queue

/1

B :

/I ·B

a envira n

piés de longueur '

C D

un pié

&

demi ; I'ouverture du coude

B F,

.;

pouces; le tout va un peu en diminuant depuis la te–

te du bras jufql!'au bout de la queue . Pour tordre, I'ou–

vrier a une perche fix éc horifomalemclH dans deux murs,

ou autremem, cornmc

0 0

"oh

Plan. du

Chamoifellr,

fig .

2 .

on prcnd cinq l fix peaux; on les jelte fur cet–

te perche; on les failit de la main gauche par les bouts

qui pendem; on place entre ces bouts la queuc

A B

de

la bille : on prend de la maiu droite le manche

D ;

l'excédent des peaux depuis la perche jufqu'. la main

gauche fe range le long de l. queue,

&

emre dans le

coude

B C F :

on fait touener la bille

it

l'aide de ce man-

.

c~,