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COM

tlion

&

d'amurement: toute oation obligée d'avoir re.

~Our9

a

une autre pour fe les procurer, ell appauvrie

de cene dépenre qui toume toute emiere au profit de la

"a¡ion qui les proGure ,

L'art le plus frivole aux yeux de la raiCon,

&

la

.lenrée la plus commu'ne , fom des obiets tres·effendels

dans le

CQmmeree poljtj9T1e,

Philippe

J

1. poffelleur des

m ines de

Poto~i,

rendi! deux ordonnances pendan! fon

regne, uniquement pour défendre l'entrée des poupées,

pe, verro!eries, des

p~ignes,

des épiogles, nommémem

de France ,

, Que les modes

&

leur caprice foient, fi l'on veut,

le fn¡it de l'incon(jance

&

de la legereté d'un

peupl~;

jI n'en ell pas moins fUr qu'il ne pourroit fe condUlre

plus fagc;ment pour l'intéret de fon

epmmeree

&

de, la

circu lation , La folie e(j t0ute emiere du cl\té des Clto–

yens qui s'y affu ieuiffent, 10rCque la fortune le leur dé–

fend; le vrai ridicule efl de

Ce

plaiodre des !11odes ou

du falle,

&

non pas de s'en priver ,

V abus du luxe n'efl pas impo(Iible cependant,

beau–

coup pres,

&

Coo exees Ceroit I'abandon des terres

&

des Arts de premiere néoeffité, pour s'occuper des cul–

lures

&

des arts moins miles,

Le législateur ell toujours en état de réprimer cet

exee, en corrigeant fon principe;

il

faura toíljours maill–

tenir

l'~quilibre

entre les diverCes oecupations de Con peu–

pie, fou lager par des franchifes

&

par des priviléges la

partie qui [ouffre,

&

rejelter les impl\ts Cur la confom-,

nlation intérieu re des denrées de luxe,

Cette

paqi~

du

eommercf

ell íoílmife aux lois par–

¡ieulieres du eorps politique;

iI

peut

¡¡

fon gré permet–

Ire, rellraindre,

011

abolir l'uC.'ge des deorées, foit na–

!ionales, foit étrangeres , lorfqu'il le juge convenable

¡¡

fes intérets , C'ell pour cette raifon que les eolonies fom

¡ouiours dans un état de prohibition ,

Enfin

iI

faut fe fouvenir eominuellement, que le

eom–

merce

intérieur s'applique particuliercnlent

,a

entretenir

!a richelTe réelle d'un état ,

'

Le

commerce extériellr

eCl c;elui qu'une fociété po·

Iitique fait avec les autres:

iI

concourt au meme but

que le

eommerce

intérieur , mai. il s'opplique plus par–

ticu¡ierement

a

proeurer les riehelles relatives, En ef–

fet,

ti

nous Cupporons un pouple commerc;:ant tres - ri–

che réelh;ment en denrées dont les autres peuples ne

veuillent faire que

eres-peu d'ufage,

le

commerce

¡oté–

rieur

entretiendr~

foigneufemem ceue culture ou cette

jndullrie par- la eonfommation du peuple; mais le

com–

merce

extérieur ne s'attachera qu'a la fa.vorire r, fans lui

faeritier les oecafions d'augmeoter les richoffes relatives

de l'état, Cette partie extérieure du

eommeree

ell fi

é–

troitement

Iié~

avee; les intérets politiqucs., qu'elle con-

traa. de leur nature ,

,

.

,

· Les princes foOl tO!ljours dans un état forcé refpe–

aivement aux autres prioees ;

&

ceux qui veulent pro–

curer

¡¡

leurs fujets une grande exportation de leurs den–

rées, font obligé$ de fe regler fur les circonflances,

fur les principes,

&

les iOlérets des autres pe'1ples com–

merc;:ans, eofia fur le got\{

&

le caprice du conCom,

rnateur .

· L'opération du

eommer"

extérieun confiíle

a

fournir

~u x

befoios des alHres peuples,

&

a

eo tirer dequoi fa –

tisfaire aux (jens , Sa perfeaion conGfle

¡¡

fournir le plus

qu'jl efl poffible,

&

de la maniere la plus avantageu–

fe .

s~

cot¡Cervation dépead de la maniere dOD!

il

ea

conduk,

'

Les produaions de la terre

&

de I'indunrie font la

baCe de tout

""mmerce,

comme nous l'avons obfervé

pluGeurs tois, L es pays fen iles om nécelf. irement un

avantagc pour

I'ex port~tion,

fur OeuX qui le

Cont

moills ,

Enfin plus les denrées feroD! néeelfaires

&

parfaites,

plus la dépendaace des étrangers fera grande,

· Une grande population ell d' ua des avantages qui

met un peuple ea état de fournir le plus qu'il ell poC–

lible aux befoins des autres peuples ;

&

réciproquemenr

foñ

eommerce

extérieur occupe tous les Rommes que le

commerce

intérieur n'auroit pO nourrir.

.

L a popu lation dépend de la facilité que trouvent les

c itoyens

a

fe procurer une fubGflaoce aifée par le tra–

v ail ,

&

de leur ftlreté, Si ce travail ne Cuffit pas

a

leur fu bóll.nee, il ell d'expérience qu'ils VOnt fe la pro–

curer dans d'autres états, Auffi lorfque des circonflances

t X

traordinaires On! cauré ces non-valeurs, le iégislateur

a foin d'en prevenir les elfets :

iI

nourrit fes ocvriers

ou leul',

fou~nit

du travail , D e ce que la

populatio~

ell fi neeena"e,

il

s'enfuit que l'oiGveté doit etre re–

primée: les m. iCon. de travail fom le priacipal

reme~

~e

que les peuplc. polieé, y employent ,

COM

Un peuple ne fournira ricn ouY autres, s'iI

nc

don–

ne res denrées

a

aum bon marché que les autres peu–

pies qui polTedent les memes deorées: s'

iI

les vend

moins cher, il aura la préférence dans leur propre pays_

Quatre moyens y conduiCent mrement : la concurre,n–

ce I'ceconomie du

tr~vail

des hommes, la modlclté

de; frai$ d'exportation,

&

le bas prix de l'intéret de

¡'argem,

,

La eoneurrence produit I'abondance,

&

celle - CI le

bon

mareh~

des vivres, des matieres premieres, des

artilles,

&

de I'argem, La concurrence efl un

~es

plus

impo[!ans principes du

C ommerce,

&

une partle con–

lidérable de fa liberté, TOl\t ce qui la gene ou I'alte–

re dans ces quatre points , ell ruiueux pour l'él.t, di.–

métralemeot oppofé

a

fon objet , qui efl le bonheur

&

la fubfillanee aifée du plus grand nombre

<1'

hommes

poffible ,

L' ceeonomie du trani! des hommes conGlle

a

le

Cuppléer par celui des machines

&

des animaux 10rC–

qu'on le peut

¡¡

moins de frais, ou que cela les con–

ferve , c' ell multiplier la population, bien loin de la

détruire, Ce demier préjugé s' ell CoOtenu plus long–

tems dans les pays qui ne s' oecupoient que du

rom–

mercc

intérieur: en effet,

Ji

le

eommerce

extéricur etl–

médioere, l'objet général ne feroit pas

~empli

fi l'in–

térieur n'occl\poit te plus d'hommes qu'll efl poffible ,

Mais fi le

commeru

extérieur , c'efl-a-dire, la nav iga–

tion, les eolonies,

&

les pefoios des autres peuples

peuven! oceuper encore plu$ de citOyens qu'¡¡ n,e s'cn

trouve il ell néceffaire d'ceeonomifcr leur traval l pour

rempl i; de fon mieux tous ces objets, L'expérience dé–

montre, comme nous l'avons dé)" remarqué, que I'on

perd fon

eommeree

10rCque l'on ne cultive pas tout ce–

lui que I'on pourroit entreprendre, Enfin il en évident

que la force d'un corps politique dépend du meilleur

&

du plus grand cmploi des hommes , qui lui au irent

fes richeffes poJitiques: combinairon qu'

il

ne faut ja–

mais perdre de vtle, L'ceconomie du travail de. hom–

mes ne detruira donc poim la population, lorfque le

législateur ne fera que détourner avee préc.ution leur

travail d'un objet

a

un autre: ce qui ell la matiere ,

d' une police particullere,

La modicité des frais d' exportation efl la troifieme

fource du bOIl mareh¿,

&

par conféquent de la vente

des produélions d'un pays,

Ces frais COn! ceux du tranfport,

&

les droits de

f<¡nie, Le tr.nfpart fe fait ou par terre, ou par eau,

11 en reeonnu que la voiture par terre efl iofiniment plus

€outeuCe,

1\

infi dans les états eommerc;:aos, les ea–

naux pour fuppléer au d¿faut des rivieres navigables,

I'entretien

&

la commodité de celles-ci, la franehife ab–

folue

ce

eette navigation intérieure, font une partie

eC–

fent ielle de l'adminiaration,

Les droits des doüanes

( '/Joye;:.

D o

U A N E ),

foit

i

la fortie, Coit dallS l'intérieur, fur les produélions d'u–

ne nation, fOn! les frais auxquels les étrangers fe fol1-

mettent avec le plus de peine . Le négociant les regar–

de comme un excéélent de la valeur réelle,

&

la po–

litique les envifage comme une augmemation de richef–

fe relati\'e,

L es peuples intelligens, ou fuppriment ces droits

a

la (o rrie de leurs produélions, ou les proportionnent au

befoia que les autres peuples en ont; Curtom ils com–

parent le prix de leurs produaious rendues dans le lieu

de la conCommation, av'lc les prix des memes produ–

aion fOl1fnies en concurrence par les nadons rivales,

C eue"comparaiColl ell tres-importante : quoiqu'elltre deux

peuples manufaauriers la qualité

&

le prix d'aehat des

étoffes Coient femblables, les droits de lo rtie ne doivent

pas ':tre les memes,

fi

le prix du tranfport n' ell pas

égal: la plus petite différenee décide le conCommateur _

Quelqnefois le léglslateur

3U

lieu de prendre des droit,

fur ¡'exponadon, l'eneourage par des récompeuCes, L 'o–

bjet de ceS réeompenCes ell d' augmenter le profit de

l' ouvrier, larCqu'

iJ

n' ell pas

allé~

conliJérable pour

lotllenir un genre de travail uti le en concurrenee :

fi

la

gratitieation va jufqu'a diminuer le prix, la préféren–

ce de l' étranger pendaD! quelques années, fuffit pour

établir ecue Ilouv'clle branche de

eommtre<,

qui n'au–

ra bientór plus befoin de foíltien ,

1/

effet efl eertain ;

&

la pratique n'en peut etre que falutaire au corps po–

litique, comme l'e(l dans le ,corps humain la eommu–

niearion qu' un membre fait

a

l' autre de fa chaleur,

lorfqu'il en a befoin ,

Un peuple ne fouroiroit point aux autres le plus qu'

iI efl poffi bk,

s'¡¡

ne faifoit que le

eommtr«

de Ces

propres deorées , C hacun fait par fa propre expérienee,

qu'