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COM
Hambourg meme les w;ut dan, fon port. La defunion
íe mit
~mre
les villes .ffociécs. M.lgré leurs ploilllcs
impuiDantcs, les Anglois pénétrercnt dan¡ la mer B.ltique,
dont les H olI.ndois parlagereot
dep~is
le
eomm""
a–
vec eux prefqu'excluCivement aux 3utreS peuples. Au–
jourd' hui les villes Anféatiques font réduites," nombre
de fi
x ,
dont quatre
0111
confervé un alfez bon
commer"
d.osle Nord. Tou)ours traverfées par \es HolI.ndois·
dans celui du Midi, elles n'y ont quelque P'" qu'a la
faveur de, intérers politiques de l'Europe.
L'interdiaion des portS de l'ECp.gne
&
du Portug.1
aux Cujets des Provinces-U.nies, pOrla Icur defeCpoir
&
leur fOrlune
:l
Con
comble. Quatre vaiffcau! partis du
Telel en
t
5"94
&
15"95",
allerent chercher dans l' lnde,
.-travers des périls intinis, les maroh.ndiCes dont ces
, provinces étoiem rigoureufement privées. Trop foibles
encore pour n'cere pas des march,"ds pacifiques , ces
h.–
biles répub licains imérefferem pour eux les rois Indiens,
qui gémiffoient Cous le joug impérieux des Porrugais.
Ceux-ci employerent en vain la force
&
la ruCe contre
l eurS nouveaux concurrens, que rieo ne dégout.. Le
premier uCage auquel la compagllie H ollandoiCe dellina
íes richelles, ce fut d'allaquer Ces rivau x
a
Con tour.
Son premier e/ron la rendit maitrelfe d'Amboiue
&
des
autres ¡¡es Moluques en
1605".
D éJ" allurée du
com–
merce
des principales épiccrics, fes conquetes furent im–
menCes
&
rapides, tatU Cur les Portugais que fur les
lndiens memes, qui trouverent bientÓt daos ces alliés
de
nouvelUX
maj-tres plus durs encore.
D'autres né§ocians Hollandois avoient elllrepris avee
lo meme fucces de partager le
eomm"..
de l' Afrique
avec les Portugais. Ulle treVe de dou2C oos conclue eo
160<)
emre l'Efpaaoe
&
les Provinces-Unies , leur don–
nerene
le
tems
d~'1ccroiere
&
d'affermir leur
eommtrcc
d.311S toutes les porties du monde. Des 1612 elles ob–
tlnreot de s capitulations tres -avamogeuCes dans le Le–
vaDe.
En 1621 les
conqu~tes
de la Hollande commenccrent
avec la guerre. Une nouvelle Cociété de négocians, rous
le nom de
compagn.i. del l ndu occid.ntal."
s'empara
d'une portie du Brefil , dc Curacao de Saint-Euaache,
&
tit de priCes immenCes Cur le
.ommeTce
des ECpngnols
&
des Portugais .
•
L e Portugal, viélime d'une querelle qui n'étoit point
la Cienne, s'atrmnchit en 1640 de la dominallon Efpa–
goole .
J
can IV. ltgitime héririer de celte couronne, con–
clut en 1641 une treve avec les H ollandois.
Cetre treve mal obCervée de part
&
d'amre, cOli ta
au~
Portugais ce qui leur rdloit dans l'ile de Ceylon,
ou croit la canelle . l is ne eOllfcrverenr dans l'lode qu'
UD
petit nombre de places peu imponantes, dont i1s re–
perdirent dopuis une partie pour too.jours. Plus heureu"
eo Afrique, ils y reprirent uoe partie de leurs étobWfe–
m ens. Daos l'
A
mérique leur fueces fut complet ; les
H ollandois furent emierement cha(fés du Brelil ,
Ceux-ci plus occupés du
eomm,rce
des Indes, forme–
rent un établiffemeut confidérable au cop de Bonne-E–
ípémnce qui en ell la cié,
&
ne gardercnt dans l' A–
m ériquc de poaes principaux \ que Surioam daos la Guia–
ne , le< iles de
uracao
&
oe Saim-Euaache . Ce, co–
Jonies COOl peu importantes pour la culture, mais elles
íOIll la Cource d'un grnnd
<ommera
avee les colonies
érrangeres.
Pendan! que les Hollandois combanoient
en
Europe
p our >voir
UDe
patri~,
&
dans l' lnde pour y régncr,
J'
Angleterre s'élOit enrichie d'une maniere moins
~ru
yame
&
moins hnlardeufe; Ccs m.nufacrures de laine,
€omm.rc•
•
um lucratif,
&
qui I'étoit eneore plus dans
ces tems, porterent rapidemeot fa marine
:i
un degré
de puilfance qui tit échoüer toutes les forc es de l'Efpo–
gne,
&
la rendit I'arbitre de l'Europe.
D es I'an
' 5"99, h
reine Elifabcth y .voir formé une
compagnie pour le
<omm.rades Indes orientales.
M.isía proCpérité ne lui dnnna aucune vue de conquete; elle
étobli, pailiblement divers comptoirs pour foo
comm""
,
que I'état prit Coin de faire reCpeaer par fes
eCc.~dres.
Quoique I'Angleterre elit pris po(Temon de la Virgi–
nie en 15"84,
&
qu'elle eOt diCputé lo Jall)iique am:
E–
í pagools des I'an t
596,
ce ne fut guere que veIS le mi–
Iicu du dix-Ceptieme fiecle qu'elle lit de
~rands
établiffe–
m ens dans l' mérique , La portie méridtonale étoit oc–
cupée par les ECpagools,
&
les
Portug~is
trOP fons pour
les
e~
chaaer . Mais les
nglois oc cherchoieOl poim
de m,"es; comens de joüir de celles de ces deuI na–
tioos par la conrommation de leurs manufaaures, ils
cherchoieot
A
augmemer leur indullrie eo leor oovmm de
nouveaux débouchés .
La
~eche
&
la navigation furent
COM
leur Cecond objet. L'Amérique C<
!ptentríon.leéloit plús
propre
¡¡
leur deffeins; ils s'y répnndilcnr,
&
enl ve"ne
aux
Fran~ois
Cans beaucoup de rélillnnce des terres dont
ils ne f.iCoiem poim d'ulage.
En France, le cardinal de Richelien porta dOs les
premiers
inll~ns
de la tranquillité publique fes VIles dll
ellté des colonies
&
du C
omm<ra.
En 1626 il fe for–
ma par Ces Coins une compagnic pour I'établillemenr de
Sainr-Chrianphle
&
des autres Antilles, dopuis le dixie–
me degré de I'équateur JuCqu'nu trentieme; en 1628 ,
une autre compagnie fut charp,ée de I'établillelllcnt de la
nouvelle France, depuis les confins de
lo
Floridc Juf-
qu'au pOle Araique .
_
Mais ce
puill.ntgénie affervi aux imrigues des cour–
tifans, n'eut
jam.isle loilir de Cuivre les valles pro)ets
qu'i1 avoit embrallés pour le bien de la tllonarchie.
'en
cependanr
3
ces foibles commencemens que la
F
Unce
doit le Calut de Con
(ommeru,
puifqu'ils lui aOOrerene
ce qui lui reae de potTeffions dans l'Amérique, eIC pté
la Louifiane qui ne fUI découverte qu', la 6n 'de ce lic–
cle,
Les Anglois,
&
Cur-tout les Hollandois eurem long–
tems le profit de ces colonies naillsnte ; c'ell autTi d'c\IX
qu'elles
re~urent
les premiers Ceaours qui f.voriCerent lcur
culture. L'année t 664 ea propremem I'époquc de no–
tre
Commer«;
la graode infiuence qu'il donna
:i
lo
Fran–
ce dans les affaires de l'Europe eo fail une Ci.ticme é–
poque générale.
L ouis XIV. communiqua
11
tout ce qui I'environnoit
un c3raaere de grandeur;
Con
habileté lui développa M.
Colbcn; fa confiance fut entiere; tout lui réulltt .
L es maoufaaures, la nav igation, les arts de lOute e–
Cpece furem eo peo d'années porté.
iI
une perfeaion
qui étonna l' Europe
&
l'aUarma. Les colonies f"rene
peuplécs' le
Comm<rce
en fut exclufif
3
leurs maltres,
Les
mar~h.nds
de l'AlIgleterre
&
de la H olI.nde virent
par·lOut
ceux de la France
entrer
en concurrence
3vec
cux. Mais plus 31lciens que nous, ils
y
conrerverel1t
Jo.
Cupériorité; plus e.périmentés, ils prévir
01
que le
C om–
meru
deviendroit la baCe des
imér~ts
politiqucs
&
de
I'équilibre des puilf2nces; i1s en ñretU une !cience
&
leur
obJet capital, dans le tems que nous ne foogioo> en–
core qu';i imiter leurs opérations fans en dévoiler le prin–
cipe; I'.aivité de norre indullrie équivalut
iI
des tlla–
ximes" lorlque la révoca,ion de l'édit de Nalltes la di–
minua par la perre d'un gr3nd nombre de CUJers,
&
par
le panage qui s'en ñt dans touS les pays ou I'un vou–
loit s'enrichir; jamais plus grand Cacrifice ne fut Offett
a
la R eligion,
Depuis, chaque ét,t de l'Europe
:1
eu des
intél~t$
de
C
ommue<,
&
a cherché
ii
les aggrandir reCp<l:l iv 'mcnr
11
Ces forces ou
a
celles de Ce, "oilins, tandi> que la
France, l'Angleterre
&
la Hollando, fe diCpurcO! le
C
omm.rugénéral .
La F rance
a
qui la N ature a donné un fuperfiu con–
lidérable, Cemble .'occuper plus paniculieremerlt du
com–
meret
de luxe.
L' Angleterre, quoique tres-riche, crailll toOJours la
pauvreté, ou feiO! de la craindre; elle nc néglige au–
cune eCpece de protit, aucum moyens de fournir aux
beCoins des nutres nations; elle voudroit Jeu le
y
pour–
voir, tandis qu'elle d.minue Catls celle
le~
ficos.
La H ollande Cuppk'e par la veme cxclllhve des épi–
ceries
¡¡
la médiocrité de Ces autres produaions naturel–
les; foo objct ell d'enlever ., ec oeconomie celles de
10US les peuples pour les répandre avee protir. Elle elt
plus jalouCe qu'aucun autre bat de la concurrence des
étraogers, paree que
Con
commuu
ne Cubhllc que par
la dellrua ion de cclui des autres nat ions.
L'hilloire do
C ommere<
oous préLeme trois reflelioos
importantes .
,0.
Ou
y
a vu des peuplcs fuppléer par l' illdullrie
au déf3ut des produaious de la tcrre,
&
poffédcr plus
de richflfes de conveOlion, que ceUI qui étoielll pro–
priétaires des riche(fes nalUrelles. M ais ceue indullrie
conlilloit toOJours
:l
dillribuer dans chaque poys les rr–
chelfes oamrelles doot il étoit dépourvO;
&
rtciproquc–
mem
f.nsindullrie aucun peuple '
0'3
polfédé abolldam–
mellt I'or
&
l'aegeO! qui Com les richell.s de COOven–
tioo .
2°.
Un peuple perd infenliblemem Coo
<
omm.re<,
s'il
ne fait pas tout celui qu'il pourroit entreprcndre. En
eflet toute branche de
Comm.rce
foppofe on befoi" , Coie
réel, Coit d'opinioo; fon proti t donne les moyens d'u–
ne aune entrepriCc;
&
rico o' ell li dangereol que de
forcer d'autre. peuples
:l
fe procurer
eux-m~mes
leurs
befoio" ou
a y
Cuppléer . L 'on a 100JOOes vO les pro-
di-