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57+

COM

ou par de nouvetles commodités inventées par I'art ;

fon u[age fut borné cependam t3m que les homllles fe

conrenrereDt de ce qui étoit limpie ..

Sujets

a

l'injunice, ils avoienr eu befoin de

législ~teurs : la confiance établit des joges, le refpea les dl–

llingua,

&

bientOt la craime les fépara en quelque fa–

~oo

de leurs femblables. L'appareil

&

la pompe furenr

on des apanages de ces hommes puilfans; les chofes ra–

ces

fnrent deninées

a

leur ufage ,

&

le luxe fut connu;

iI

devint I'objet de l'ambilÍon des inférieurs, paree que

ehacuo aime

a

[e dillinguer . La cupidité aoima l'in–

dullrie: pour fe procurer quelques fuper6uités , on en

imagina de nouvelles,

00

parcounlt la terre pour en

découvrir: I'cxtreme inég.lité qui fe trouvoit entre les

hommes palfa lufque daos leurs he[oios.

Les échaoges en nature devinreDt réellemenr impof–

fi bles: l'on coovinr de donner aux marchandifes uoe

m efure commune . L'or ,. l'argeot,

&

le cuivre, furem

choilis pour les rcpréfemer. A lors i

1 Y

eut dcux [ortes

de richelfes; les richelfes natnrclles, c'ell -a-dire les pro–

duélions de l'Agriculture

&

de l'iodullrie ; les richeffes

de convemion ou les métaux.

Ce changcment o'altéra point la oature du

C om/,ur–

le,

qui conlille toOjours dans l'échange d'une denrée,

foit pour une autre , foit pour des métaux . On peut

le regarder ' comme une [econde époque du

C ommera.

L' Afie '1ui avoit été le berceau du genre humain,

fe vit peuplée bien avam qoe les autres parlies du mon–

de fulfem connues: elle fut auffi le premier théatre du

C ommua

,

des graods empires,

&

d'un luxe dont le

nOtre en elfrayé.

.

L es vanes conquetes des A Ifyriens dans ces riches coo–

trées, le luxe de leurs rois,

&

les merveil\es de Ba–

bylone, oous fom garanrs d'uoe grande perfeélioo dans

les Arts,

&

par conréquent d' un grand

C4mmerce:

mois

il

paroit qu'il étoit borné

:1

l'imérieur de ces élats

& :\

leu rs produélioos.

Les Phéniciens hobirans d'une petite contrée de la

S yrie, oferem les premiers franchir la barriere que les

mers oppofoieot

a

leur cupidité ,

&

s'approprier les den–

cées de tous les peuples, afio d'acquérir ce qui eo fai–

foit la mefure.

L és richelfes de l'Orienr, de l' Afrique,

&

de l'Eu–

rope, fe ralfemblerent

a

Tyr

&

11

Sydon, d'ou leurs

vallfeau

r

répandoient daos chaque contrée du mon–

de le fuperflu des autrcs. Ce

commcrce,

dollt

le~

Phé–

nicieos o'étoiem en quelque facron que les commlÍ!ion–

naires , pui[qu'ils o'y fourniffoieot que treS-peu de pro–

duaions de leur cro, doit étre diningué de celui des

nations quí trafiquent de leors propres denrées; aien il

a

été appellé

commerce d',

uon.mi"

s:'a élé celui de

prefque tous les anciens navigaleurs .

L es Phéniciens s'ouvrirent par les ports d'Elath

&

d'E liongaber fur la mer Rouge, le

commcrc<

des cO–

tes orientales de

l'

Afrique, abondaotes

eO

or ,

&

celui

de l' Arabie

Ii

renommée par fes parfums. Leur colo–

nie de Tyle, dans une ile du golphe Pertique, nous

indique qu'i1s avoiPnt éteodu leur trPfic fur ces cOtes.

Par la nav;gation de la Méditerran!!e ils établireor des

eolooies (

VOY'$-

COL o

N

JI!) dans tomes fes 'les, en

Grece, le long des cOles de l'Afrique, en Efpagne.

La découverre de ce deroier pay' fut la principale

fource de lcurs richelfes ; ootre les cotoos , k s laines ,

les frui rs, le fer,

&

le plomb qu'i1s en retiroiellt, les

mines d'or

&

d'argent de l' Andaloulie les reodoiem ma'–

tres du prix

&

de la préférence des deorées de tOUS les

pays .

lis pénélrerem dans l'Océao le long des cOtes,

&

al–

lereot chercher l'élain dans les ¡les Camlerides, aUjour–

d'hui connues fous le oom de la

Gra11dc-Br.eagne:

ils

remonterent

m~me

jufqu'a Thule, que

1'00

croit com–

munémem ';tre l' lrlaode.

Tyr effi¡s:a par fa fp leodeur

&

par foo

eommcree

tou–

tes les autres vi\les des Phénicieos. Enorgucillie de ra

longue profpérité, elle ofa Ce liguer contre fes :lOcieos

maitres: toures les forces de Nabuchodooo[or roi de

Babylone fuffirent

a

peine

a

la [oílmenre, apres uo (jé–

ge de treiLe ans . L e vainqueur oe détruifit que fes mu–

milles

&

fes édiñces; les effcts les plu s préeleux avoiem

été traoJ'porrés dans uoe ile

:i

uue demi-licue de la cO–

te . Les T yriens y fondereot uoe nou velle ville,

a

la–

que lle l'aaivité du

C omm.rrc

donoa biemOt plus de ré–

putation que l'ancieoue o'en avoit eu .

Carrha¡¡e, colonie des Tyriens, [uivi: '-peu-pres le

m~me

piaD,

&

s'étendit le long des CÓtes occideorales

de l'

A

frique. Poor accroirre meme fon

eomm.r<e

géné–

ral,

&

Oc le partager qu'avec fa métropole, elle de–

viDt cooquéraote ,

COM

La G rece cependant par ron indullrie

&

fa popula–

tioo, vim

11

filíurer parmi les plli!rances: I'im'afion dcs

Perfes lui appnt

a

connoltre fes forces

&

fes avauln–

ges; fa marine la rendit redomable

~

foo tour aux ma,–

tres de l'Alie: mois remplie de divilions ou de projets

de gloire, elle ne [ongcn poiut

3

¿tendre fon

eommcru. '

Celui d' t\thcnes, la plus puiO:tJ1te des villes mnríti–

mes de

13

Grece , [e bOrllol! prefqu'a fa fublillaJlce

qu'e\le liroit de l. Grece

me

me

&

du Pont-Euxin .

Corimhe, par

f.'1

(jtoation, fUI l'emrepOt des marchao–

difes de l'Alie

&

de l'/talie; mais fes marchnnds De

tenterent aucune navigalion éloij\née: elle s'enrichil ce–

pendant par l'ioditl¿rcnce des .utres Grecs pour le

C .m–

mcree,

&

par les commodités qu'elle lui olfroit, beau–

coup plus que par fon indun..

c.

L'e~

habital1S de Phocée, colonie d'A thenes , chnlTés

de leur pa)'s, fonderent MJrfcille [ur les eÓtcs meri–

dionales des Gaules .

eue nouvelle rúpubJiquc, for–

cée par In Oérilité de ron territoire de s'auonner

;l

la

Péche

&

au

C omm'r«,

y réum , ; elle donua meme

I'allarme

a

Carthage, dont elle repoulfa vigoureufcmenr

les auaques .

Alcxalld~e

parut;

iI

aima mieux ,;trc le chef des Grccs

que leur maltre;

~

leur téte il fooda un OOU\'<'I cmpire

[ur la ruine de celui des Perfes. Les fuites de fa con–

quéte forment In troilieme époque du

C ommcrcc.

Quatre grands évenemens cOlllribuerent

;l

la révolu–

tipo qu'éprouva le

C omma••

fous le regne de ce pr1nce.

11

détruifit la ville de Tyr,

&

la

navigation de la Sy–

rie fut aoéantie avec elle.

L'Egypte qui jufqu'alors cnnemie des étrzngers s'¿coit

fuffi

3

elle-meme, communiqua avec les alltres peuples

apres fa

conqu~te.

La découverte des Indes

&

celle de la mer qui en

au midi de ce pays en ouvrirenr le

<ommeree.

Alexandrie bitie

a

l'entrée de l'Egypte, de\'ilH la cié

du

eomm<rce

des Indes ,

&

le celltre de cellli dc l'Oc–

cidenl .

Apres la mort d'Alex.ndre, les Ptolemé<s fes fuccef–

feurs en Egypte fuivirent amducmem les vOes de ce

prince; ils s'en afiOrerellt les rucces par leors flotes fUf

la mer R ouge

&

rur la M édilerranée .

Pendam ceS t.!voturion R ome jetroi! les fondemens

d'une domination encore

p lUS

valle.

Les perites républiques cumm....ames s'.ppuyerent de

fon . alliance contre les

arthaginois, dont ellus mi–

noiem fourdcmem l'empire marilime . L'il1tér t com–

mun les uniffoit ..

Rhodes déji\. célebre par ron

eommu«,

&

plus

CII–

COre par la [agolfe de fcs lois pour les gens de mtr

fut de ce Ilombre . Marfeille. l'allcienlle al1iée dcs

Ro~

mains, leur rendit de grands fervices plr fe colonies

en Erpagne: iéciproquemeor

foO tenu~

par eus, cite ac–

crut to,ijours [a richeOe

&

fon crédit, jufqu'aux tems

oa forcée de preodre plrti

dal1~

leurs guerrcs civiles,

elle fe vit leur fUJetre . L ors de fon .baílremenr, Ar–

les, Narbollne,

&

les autres

colonic~

R omaines dans

les Gallles démembrerent ron

eommcru .

Enfin le génic de Rome prévalu l :

le

eor,muru

de

Carthage fut enfeveli rous

fes

ruines. BientOt l'Efpa–

gne, la Grecc l'Afie,

&

l'Egypte

~

ron tour, fmem

des

pro~inces

Romaincs . Mais la maitrcHe de l'uni"ers

dédaigoa de s'enrichir autrement qoe par les tributs qu'

elle impofoit aux nalions vaiocucs; elle fe comenta de

favorifer le

commcrce

des peuples qui le faifoiem fous

fa proteaion . La D.1vigation qu'elle emretenoit pour

tirer des graios de l' Afrique, oe peot

~tre

régardée que

commc un objct de policc.

L e liége de l'empire transféré

¡¡

Bizance, o 'arportll

par couféquent prefqu'aucun challgement 3U

eommuu

de Rome : mais l. lituatioo de cetre viIJe rebatie par

Coollanrio Cur le Mtroit de J'Hellefpom, y o établit

un coolidérable.

fI

fe ft)Otim long-tems depuis fous les

empereurs Grecs

&

memc il trouva gracc devant la po–

litique dellru8ive des Turcs.

La chíue de l'empire d'Occidem par l'inondation des

peuples du Nord,

&

les invalioos des arralins,

¡¡,,–

mem une quauieme époque pour le

Commera.

11

s'anéanrit comme les autres Arrs fous le joug de

la barbarie: rédoit prefque partout

il

la circularíon inté–

rieure nécelfaire daos

UD

pays ou il y a des hnmmes, il

fe refuj\ía eo Italie. Ce pays cOllferv. une navigatioo.

&

fil feul le

eommcrce

de l'Europe .

V

enife, eoes, Florence, Pife, fe difpulerent I'em-

pire de la mer,

&

la [upériorité dan¡ les rr.anuC.élures.

Elles fireot long-tems en concorreDce le

eommtrec

de

la Morée, du Levant, de la mer oire; celui de

1'10-

,de