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COM
ou par de nouvetles commodités inventées par I'art ;
fon u[age fut borné cependam t3m que les homllles fe
conrenrereDt de ce qui étoit limpie ..
Sujets
a
l'injunice, ils avoienr eu befoin de
législ~teurs : la confiance établit des joges, le refpea les dl–
llingua,
&
bientOt la craime les fépara en quelque fa–
~oo
de leurs femblables. L'appareil
&
la pompe furenr
on des apanages de ces hommes puilfans; les chofes ra–
ces
fnrent deninées
a
leur ufage ,
&
le luxe fut connu;
iI
devint I'objet de l'ambilÍon des inférieurs, paree que
ehacuo aime
a
[e dillinguer . La cupidité aoima l'in–
dullrie: pour fe procurer quelques fuper6uités , on en
imagina de nouvelles,
00
parcounlt la terre pour en
découvrir: I'cxtreme inég.lité qui fe trouvoit entre les
hommes palfa lufque daos leurs he[oios.
Les échaoges en nature devinreDt réellemenr impof–
fi bles: l'on coovinr de donner aux marchandifes uoe
m efure commune . L'or ,. l'argeot,
&
le cuivre, furem
choilis pour les rcpréfemer. A lors i
1 Y
eut dcux [ortes
de richelfes; les richelfes natnrclles, c'ell -a-dire les pro–
duélions de l'Agriculture
&
de l'iodullrie ; les richeffes
de convemion ou les métaux.
Ce changcment o'altéra point la oature du
C om/,ur–
le,
qui conlille toOjours dans l'échange d'une denrée,
foit pour une autre , foit pour des métaux . On peut
le regarder ' comme une [econde époque du
C ommera.
L' Afie '1ui avoit été le berceau du genre humain,
fe vit peuplée bien avam qoe les autres parlies du mon–
de fulfem connues: elle fut auffi le premier théatre du
C ommua
,
des graods empires,
&
d'un luxe dont le
nOtre en elfrayé.
.
L es vanes conquetes des A Ifyriens dans ces riches coo–
trées, le luxe de leurs rois,
&
les merveil\es de Ba–
bylone, oous fom garanrs d'uoe grande perfeélioo dans
les Arts,
&
par conréquent d' un grand
C4mmerce:
mois
il
paroit qu'il étoit borné
:1
l'imérieur de ces élats
& :\
leu rs produélioos.
Les Phéniciens hobirans d'une petite contrée de la
S yrie, oferem les premiers franchir la barriere que les
mers oppofoieot
a
leur cupidité ,
&
s'approprier les den–
cées de tous les peuples, afio d'acquérir ce qui eo fai–
foit la mefure.
L és richelfes de l'Orienr, de l' Afrique,
&
de l'Eu–
rope, fe ralfemblerent
a
Tyr
&
11
Sydon, d'ou leurs
vallfeau
r
répandoient daos chaque contrée du mon–
de le fuperflu des autrcs. Ce
commcrce,
dollt
le~
Phé–
nicieos o'étoiem en quelque facron que les commlÍ!ion–
naires , pui[qu'ils o'y fourniffoieot que treS-peu de pro–
duaions de leur cro, doit étre diningué de celui des
nations quí trafiquent de leors propres denrées; aien il
a
été appellé
commerce d',
uon.mi"s:'a élé celui de
prefque tous les anciens navigaleurs .
L es Phéniciens s'ouvrirent par les ports d'Elath
&
d'E liongaber fur la mer Rouge, le
commcrc<
des cO–
tes orientales de
l'
Afrique, abondaotes
eO
or ,
&
celui
de l' Arabie
Ii
renommée par fes parfums. Leur colo–
nie de Tyle, dans une ile du golphe Pertique, nous
indique qu'i1s avoiPnt éteodu leur trPfic fur ces cOtes.
Par la nav;gation de la Méditerran!!e ils établireor des
eolooies (
VOY'$-
COL o
N
JI!) dans tomes fes 'les, en
Grece, le long des cOles de l'Afrique, en Efpagne.
La découverre de ce deroier pay' fut la principale
fource de lcurs richelfes ; ootre les cotoos , k s laines ,
les frui rs, le fer,
&
le plomb qu'i1s en retiroiellt, les
mines d'or
&
d'argent de l' Andaloulie les reodoiem ma'–
tres du prix
&
de la préférence des deorées de tOUS les
pays .
lis pénélrerem dans l'Océao le long des cOtes,
&
al–
lereot chercher l'élain dans les ¡les Camlerides, aUjour–
d'hui connues fous le oom de la
Gra11dc-Br.eagne:
ils
remonterent
m~me
jufqu'a Thule, que
1'00
croit com–
munémem ';tre l' lrlaode.
Tyr effi¡s:a par fa fp leodeur
&
par foo
eommcree
tou–
tes les autres vi\les des Phénicieos. Enorgucillie de ra
longue profpérité, elle ofa Ce liguer contre fes :lOcieos
maitres: toures les forces de Nabuchodooo[or roi de
Babylone fuffirent
a
peine
a
la [oílmenre, apres uo (jé–
ge de treiLe ans . L e vainqueur oe détruifit que fes mu–
milles
&
fes édiñces; les effcts les plu s préeleux avoiem
été traoJ'porrés dans uoe ile
:i
uue demi-licue de la cO–
te . Les T yriens y fondereot uoe nou velle ville,
a
la–
que lle l'aaivité du
C omm.rrc
donoa biemOt plus de ré–
putation que l'ancieoue o'en avoit eu .
Carrha¡¡e, colonie des Tyriens, [uivi: '-peu-pres le
m~me
piaD,
&
s'étendit le long des CÓtes occideorales
de l'
A
frique. Poor accroirre meme fon
eomm.r<e
géné–
ral,
&
Oc le partager qu'avec fa métropole, elle de–
viDt cooquéraote ,
COM
La G rece cependant par ron indullrie
&
fa popula–
tioo, vim
11
filíurer parmi les plli!rances: I'im'afion dcs
Perfes lui appnt
a
connoltre fes forces
&
fes avauln–
ges; fa marine la rendit redomable
~
foo tour aux ma,–
tres de l'Alie: mois remplie de divilions ou de projets
de gloire, elle ne [ongcn poiut
3
¿tendre fon
eommcru. '
Celui d' t\thcnes, la plus puiO:tJ1te des villes mnríti–
mes de
13
Grece , [e bOrllol! prefqu'a fa fublillaJlce
qu'e\le liroit de l. Grece
me
me
&
du Pont-Euxin .
Corimhe, par
f.'1
(jtoation, fUI l'emrepOt des marchao–
difes de l'Alie
&
de l'/talie; mais fes marchnnds De
tenterent aucune navigalion éloij\née: elle s'enrichil ce–
pendant par l'ioditl¿rcnce des .utres Grecs pour le
C .m–
mcree,
&
par les commodités qu'elle lui olfroit, beau–
coup plus que par fon indun..
c.
L'e~
habital1S de Phocée, colonie d'A thenes , chnlTés
de leur pa)'s, fonderent MJrfcille [ur les eÓtcs meri–
dionales des Gaules .
eue nouvelle rúpubJiquc, for–
cée par In Oérilité de ron territoire de s'auonner
;l
la
Péche
&
au
C omm'r«,
y réum , ; elle donua meme
I'allarme
a
Carthage, dont elle repoulfa vigoureufcmenr
les auaques .
Alcxalld~e
parut;
iI
aima mieux ,;trc le chef des Grccs
que leur maltre;
~
leur téte il fooda un OOU\'<'I cmpire
[ur la ruine de celui des Perfes. Les fuites de fa con–
quéte forment In troilieme époque du
C ommcrcc.
Quatre grands évenemens cOlllribuerent
;l
la révolu–
tipo qu'éprouva le
C omma••
fous le regne de ce pr1nce.
11
détruifit la ville de Tyr,
&
la
navigation de la Sy–
rie fut aoéantie avec elle.
L'Egypte qui jufqu'alors cnnemie des étrzngers s'¿coit
fuffi
3
elle-meme, communiqua avec les alltres peuples
apres fa
conqu~te.
La découverte des Indes
&
celle de la mer qui en
au midi de ce pays en ouvrirenr le
<ommeree.
Alexandrie bitie
a
l'entrée de l'Egypte, de\'ilH la cié
du
eomm<rce
des Indes ,
&
le celltre de cellli dc l'Oc–
cidenl .
Apres la mort d'Alex.ndre, les Ptolemé<s fes fuccef–
feurs en Egypte fuivirent amducmem les vOes de ce
prince; ils s'en afiOrerellt les rucces par leors flotes fUf
la mer R ouge
&
rur la M édilerranée .
Pendam ceS t.!voturion R ome jetroi! les fondemens
d'une domination encore
p lUS
valle.
Les perites républiques cumm....ames s'.ppuyerent de
fon . alliance contre les
arthaginois, dont ellus mi–
noiem fourdcmem l'empire marilime . L'il1tér t com–
mun les uniffoit ..
Rhodes déji\. célebre par ron
eommu«,
&
plus
CII–
COre par la [agolfe de fcs lois pour les gens de mtr
fut de ce Ilombre . Marfeille. l'allcienlle al1iée dcs
Ro~
mains, leur rendit de grands fervices plr fe colonies
en Erpagne: iéciproquemeor
foO tenu~
par eus, cite ac–
crut to,ijours [a richeOe
&
fon crédit, jufqu'aux tems
oa forcée de preodre plrti
dal1~
leurs guerrcs civiles,
elle fe vit leur fUJetre . L ors de fon .baílremenr, Ar–
les, Narbollne,
&
les autres
colonic~
R omaines dans
les Gallles démembrerent ron
eommcru .
Enfin le génic de Rome prévalu l :
le
eor,muru
de
Carthage fut enfeveli rous
fes
ruines. BientOt l'Efpa–
gne, la Grecc l'Afie,
&
l'Egypte
~
ron tour, fmem
des
pro~inces
Romaincs . Mais la maitrcHe de l'uni"ers
dédaigoa de s'enrichir autrement qoe par les tributs qu'
elle impofoit aux nalions vaiocucs; elle fe comenta de
favorifer le
commcrce
des peuples qui le faifoiem fous
fa proteaion . La D.1vigation qu'elle emretenoit pour
tirer des graios de l' Afrique, oe peot
~tre
régardée que
commc un objct de policc.
L e liége de l'empire transféré
¡¡
Bizance, o 'arportll
par couféquent prefqu'aucun challgement 3U
eommuu
de Rome : mais l. lituatioo de cetre viIJe rebatie par
Coollanrio Cur le Mtroit de J'Hellefpom, y o établit
un coolidérable.
fI
fe ft)Otim long-tems depuis fous les
empereurs Grecs
&
memc il trouva gracc devant la po–
litique dellru8ive des Turcs.
La chíue de l'empire d'Occidem par l'inondation des
peuples du Nord,
&
les invalioos des arralins,
¡¡,,–
mem une quauieme époque pour le
Commera.
11
s'anéanrit comme les autres Arrs fous le joug de
la barbarie: rédoit prefque partout
il
la circularíon inté–
rieure nécelfaire daos
UD
pays ou il y a des hnmmes, il
fe refuj\ía eo Italie. Ce pays cOllferv. une navigatioo.
&
fil feul le
eommcrce
de l'Europe .
V
enife, eoes, Florence, Pife, fe difpulerent I'em-
pire de la mer,
&
la [upériorité dan¡ les rr.anuC.élures.
Elles fireot long-tems en concorreDce le
eommtrec
de
la Morée, du Levant, de la mer oire; celui de
1'10-
,de