2:2
CRA
L e doaeur G r3vefande ell '-peu-pres daos le
m~me
fentimem; [elon 1ui le feu entre dons
la
compo(jtion
de [Ous les corps, [e trouve renfermé dans [Ous 1es corps,
&
peut ctre
[ép.ré&
eIprlmé de [Ous les corps , en les
frouam les uns contre les aUlres,
&
mw.m ainli leur
feu en mouvemem ,
Elem .
phy!
tomo
JI.
cap.
j.
Un corps n'efl fenliblemem ehaud, eominueH-il, que
lorique fon degré de
chal." r
excede celui des organes
de nos fens ; de fon e qu'i1 peut y avoir un corps lu–
m ineux fans qu'il .it aucune
chaleHr
fenfible ;
&
eom–
me la
chalet"
n'en. qu'une quali lé feu(ible, pourquoi ne
pourroit-il pas y avoir UD corps qui n'e6.t poim de
cha–
I." r
du tout ?
L a
chalw r
dans le corps chaud, dlt le
m~me
au–
teur, efl une agitation des pan ies du eorps eftcétuée par
le moyen
du
feu COLUenu d. r,s ce corps; c'efl par une
telle agitation que fe produit daos nos eorps un mou–
vemeDt qui excile dans notre ame I'idée du ehaud; de
fone qu'ii no tre égard la
chaltur
o'efl autre chofe que
eelte idée ,
&
que dans le eorps elle o'efl autre chofe
que le mouvement . Si un tel mOtlvement chacre le feu
du eorps en lignes droites , il peur fai re nairre en nous
I'idée de lumiere ;
&
s'il ne le cha{fe que d'uue ma–
niere irréguliere , il De fera uai lre en nous. que l'idée
du chaud.
F eu M . L em ery morl eo 1743 s'aecorde avee ces
deu x nUtellrs , en [oatenant que le feo
en
une matiere
particuliere,
&
qu'elle ne peut etre produi,e: mais il
~tend ce principe plus 1010 .
11
ne
[e
comente polnt de
pl.cer le feu dans les eorps eomme un élémem;
il
fe
propofe
m~me
de pmtlver qu'il efl répandu également
par-[Out ; qu'il efl préfent en [Ous Iieu" ,
&
dans les e–
fpaees ,"uides .um bien que dans les imervaHes iof. n–
fibles qui fe trouv eot entre les p. rties des eorps .
M em. dc
¡'A cud.
1011.
17 13.
e e fen timent [era expoCé ci-deJlous
plus . u long.
11 [cmbl e qu'il
y
a
de l'ab[urdité
a
etire que l'on peut
é chauffer de, liqueurs froide, av ee de' la gll ee; cepcn–
dant M . Boyle nous arrure que la chofe efl tres'airée ,
en Ótant d'un bam n d' eau froide Otl nagenl plulieurs
m orceaux de glace , un ou deux de ces moreeaux bien
imbibés de la Iiqueur,
&.
'en les plo ngeant tout·a-eoup
dans un v«re dont l'ouverture foit fort l.rge
&
ou
iI
y
ait de I'huile de vitriol; car le menflrue venani:l [e
m éler d'abord avee I'e.u qui adhere
a
la
gl.ce,produit
dans cette eau uoe
chalcur
tres-vive accompagnée quel–
quefois d'une fumée v¡r,ble ; eelte fum ée venam
a
di[–
foudre promptement les parties contigues de la glaee,
&
eelles-ci les parties voi(ines, tOUle la glace fe trouve
bieo· tÓt réduite en liqueur ;
&
le meuflrue eorrofif a–
yam été melé avee le tout par le moyen de deu. ou
t rois feeoulTes , tout le
m~lange
s' échauffe quelquefois
nu poim que I'o n ne Cauroit tenir dans la maiu le vafe
q ui le eontient .
11 Y
a une grande varióté dans la
chaJcur
des diffé–
tens lieux
&
des dilférentes C.ifons. L es N aturalifles
fo utiennent eommul1émem que l.
chaleur
augmente
a
m efure qu'on approehe du centre de la lerre; mais ce–
la u'efl point exaaement vrai. E n ereufam dans les mi·
nes , puits ,
élc.
on trouve qu'il peu de difl. nee de la
furfaee de la terre , on eommenee a femir de la frai–
eheur : un peu plus bas on en feot davantage;
&
lorf–
qu'on efl parvenu au poiot ou les rayons du [oleil ne
peuvent répandre leur
chalmr ,
I'cau s' y ¡¡lace ou s' y
m aimient glacéc; e'efl ..epte expérienee qUI a fair inven–
ter les glacieres ,
élc.
¡vJais quand on va encare plus
bas , [avoir a
40
ou
So
piés de profondeur , on eom–
m enee
3
Cemir de la
chalcur,
de forte que la glaee s'y
fond;
&
plus on ereufe au-de·la, plus la
chalw r
aug–
m ente jufqu" ce qu'enfin la refpiration y devient diffi–
eile
&
que la lumiere s' y éteiot .
e'efl pourquoi quelques-uns om recours
a
la-fuppofi–
tion d'une marre de fen pl. eée au centre de la terre,
qu'ils regardem eomme un [oleil eeotral
&
eomme le
graod prineipe de 1. génération , végétation , nutrition,
élc.
des fom les
&
des végétaux.
Voye:<.
F
E U
e
E N–
T R AL, TER RE,TR EMBL EM ENT DE T ERR E,
& c.
M ais
M.
Boyle qui a été
lui-m~me
au fond de quel–
ques mines '. croit que ce
de~ré
de
.chal" "
que I'on feot
dans ces mlOes , ou du molO! dans quelques· unes doit
e rre attribué ii la oature partlculiere des mioéraui qui
s'y trouvem ; ce qu'il con firme par I'exemple d'un mi–
néral d'e.fpece vitriolique qu'on tire de la terre en gran–
de quallllté eo plu(ieurs eontrées d' Anglelerre,
&
qui
o!rn\1t
arrofé fi mplemem d'eau commuoe ¡'éebauffe preC–
q ue au poiO! de preodre feu .
CRA
D ' un autre Clllé ,
:1
mefure que
1'01\
mame
~e
hau–
tes montagoes 1'air deviem froid
&
per~am;
.1Ilfi les
Commets des momagoes de BJ hcme nommées
P ico
d,
'I'hcid. ,
le P ie de
T
éuérilfe ,
&
de plulieur; 3utreS mon–
t.gnes
m~me
de celles des c1imats les plus ehauds, [e
trouve~t
toOjours eouvert
&
environn!!s de neig<
&
d.
glace que la
chale"r
du [oleil n' efl jamais capable de
fondre, Sur quelques montagnes du
P~rou ,
nu centre
de la tone torride,
00
ne trouve que de
13
g~aee .
L es
plantes eroiiJent au pié de ces
momag~es , . t~alS ver~
le
[ommet
iI
n'y a pOlOt de
végéta~x
qUl
pUlI!eó~
crome
iI
cnufe du froid ·exeefli f. On altrlbue eet eftel a 1. fu.b–
til ilé de l'air dont les parties [ont trap éeartées !es u–
nes des autres • une fi grande haUteur pour refléehtr une
.{fez grande quaotité de nyoos du .[oleil; ear,
I~
cha–
i<Hr
dn foleil reBéchie par les parlteules de 1 atr , é–
ehauffe beaueoup plus que la
chaltur
direae.
e
ti
A L E U R
des
áifflrcm
c1imats
~.
la
tare .
1:-
a
divcr(ité
d~
la
chaleur des
différens ehma"
&
des dlf–
féreotes [aifoos nah eo grande partie des dilrérens an–
glC5 [ous lefquel' les rayons du foleil viennem frapper
la furfaee de la terre.
VO)lt~
eL
I M A T,
él
C.
O n M mootre eo méchaoique qu'un corps qui en fmp–
pe perpelldiculairemeot un autre , agi.1 ."ce toute. fa for–
ce;
&
qu' un eorps qui frappe
~bhq~eme~t
a¡¡'t avee
d'autaot moins de force que fa d"célion s élOlgne
d~vamage de la perpendiculaire : le feu élant l.aneé en 11-
gne direa e doit fuivre la meme loi méchanlque que les
autres eorps ,
&
par eonféqlleot fon . a ion , doit etre
mefurée par le lious
de
I'angle d'incidenee : e'ell pour–
quoi le feu venant a frapper uo objct daos une di«étion
parallele a eet oojet , ne produit point d'eflet feDlible;
paree que I'aog le d'ineideoee
ét.otnul , le rappa rt du
finus de eer angle au fi nus total efl eomme zéro :; un,
c'e/l·a-dire- nul ' par eOll féquem le foleil n'a encare . u–
cune
chalCllr
lo'r[qu'i1 eommence :; répandre fes rayons
fur la terre .
Voya.
P
E R
e u
S S I
°
lo;
él
e
o
M
r
o
S 1-
T1 0N DE ?o,·fOUVEM EN T .
Ú
n .uteur célebre a rair eo eonféauenee de ce prin–
eipe , un e.leul mathématiqlle de l'efTet fin foldl en dif–
féremes faifons
&
fous diftérens el imats . V oici une idée
de ce ealcul, [ur le quel nous ferons enfuite quelques
réflexions . M. Halley part de ce príncipe , que I'. étion
fi mple du foleil, comme toule autn: impu llion on per–
eu Cian, • plus ou moios de force en raifon des linus
des angles d'incideoce ; d'oú
iI
s'enfuit que la force
du
foleil frappant la furface de la terre
á
une bauteur quel–
eooque , lera ii la force perpendiculaire des memes ra–
yons , eomme ce lious de la hauteur du Coleil ell all
finus tolal.
D e-la il eonclut , que le lems pendant lequel le
[0 -
Jei l cominue d'éclairc:r 1:1 terre . éUIOC pris pour
bafe ,
&
les (i nus de la hauteur du foleil éta", élevés fu r eelte
bafe comme des perpendieul.ires ;
fi
on déerit uoe ligllc
eourbe par les .extrémilés de ces perpendieul.ires , 1'3ire
de celte courbe fera proportionnelle
a
la [omme ou to–
talité de la
chaleur
de tOUS les rayons du [oleil dans
eer efpaee de tcms .
11 eonclut de-U aum que fous le pole araique , la
Comme 'de toute la
chal.,,,
d'un jour de fol fliee d' été
efl proporti<;lOnelle
a
un reaangle du fious de
23
~
de–
grés par la
eirconférene~
d'uo eerele : Or le (inus de
23
~
degrés fait a·peu· pres les
~
du rayon ;
&
\es
~odu
rayoll qui en fonl le clouble, font a - peu - pres le tiuus
de
n
degrés , dota le produir par la dcmi-cireollféren–
ce ou par
12
heures, fera
ég.al.u produit
el -
derrus .
D 'otl il infere que la
chal.."
polaire , le jour du fo lfli–
ce , efl égale ii eelle du [oleil, éehauff.m l'horifoll pen-
I dam
12
heures , ii
n
degrés eooflans d'élévatioo . eom–
me il efl de la nature Qe l.
chaleur
de refler datls le
fujet . pres la retraite du eorps qui
1'.
occa(iollnée,
&
[ur·tout de eo ntinuer
dan~
I'air, l'ab{enee de
11
heures
que fait le foleil fous I'équateur,
fK:
diminue que fort
peu la
chal" "
ou le mouvement imprimé par l' aaion
précédente de fes rayons : mais fous le poie , I'abfcllce
de fix mois que fail le foleíl , y lai!fe régner Utl froid
extreme; de forte que I'air y étam commc gelé
&
eDU–
ver! de ouages épais
&
de brouillards eontinuels, Irs
rayans du roleil ne peuvent produire fu r eet .ir allCUIl
effet [en(ible avaol que cel aflre [e [oil mpproehé eon–
fidérablement du pole.
A
quoi
iI
faut . joüter, que les différens degrés de
ehaud
&
de froid qu' il fait en différens endroits de la
terre , dépendent beaueoup de leur lituation ,
de~
mon–
ragoe6 doO!
i1s
COI~r
ellviroonés,
&
de la oature du fol
¡
les