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CHY
cher parmi tous ces vrais ou faux Hermes un inventeur
a
13
Chimit!
;
t3ndis que de touS les
30ciens
écrivains,
i\
l'exeeptioo de l'auteur de la ehronique d'Alexaudrie ,
qui a!tribue
¡¡
Con Mereure l'honneur d'avoir déeouvert
l'or
&
d'avoir
m
le Itavaillcr,
il
11'
Y en a pas un qui
.it parlé de fon Hermes eomme d' un chimiHe . San–
chonialhon n'en dit pas un mot. Diodore de Sieile, qui
s'efl fort étendu Cur les connoilfanees d'Hermes, ne
parle point de
Chimi•.
R ien oc feroit done plus gratuit
que l'honneur que nous lui ferions de I'agréeryour pre–
mier patron. 11 n'y a point de fcienee 3
1~e1le
i/ n'ai!
beaueoup plus de droit de donner COD nom . C' efl-
a
propos de rien que notre art s'efl appellé
I'are h.rml–
ti'l''''
Pour trollver des titres au feeolld H ermo , Bor–
riehius employe le Ceeret avee lequel il en eherehoit au
premier. R enconrre·t-il quelque part qu'Hermes a in–
venté les Arts
&
les Scienees,
&
qu'il a procuré aux
hommes des eonnoilfanees miles;
&
par conféquem la
Chimic,
ajoute+il: puis il
Ce
met 3 quereller d'avanee
tous eeux qui pourroiellt avoir du doute fur la Col;di–
té de eette con(cquenee. Cependant n'en déplaife 3 Bor–
richius, la vérité efl que ce Mereure, quel qu'i1 Coit,
nc naus appartient pas plus
qu'a
aucunc autre fcience,
&.
que naus l'abandonnolls
a
quiconquc en Cera tenté.
La
table d'lmerarde, l'a[e1"pirrs,
le
p",mander
en qua–
tor.'le chapitres,
ql1i
fom autant d'ou\'rages différens; le
MHUY'l1a
mundi,
l'
¡aeromnthematica,
les
Cept
ch3pitres
de lapidi< philof"phici
ou
phyjici [ecreto,
imprimé dans.
le
ehctltrum CIJimÍ<m,
Ollt
beau porter
ron
nom,
0 0
eonvien r ..(fez généralement aujourd'hui qn'ils ont été
forgés les uns plUlÓt, les autres plurard ,
&
qu' aucun
de ces livres n'ea amérieur aux premiers (jecles du Chri–
Ol3nifme. Ceu, qui font mentioo de la
Cbimie
fous le
o,OJn de
OOllr'TIXIr,
f<;>ln
m~rn~
les
moins anciens.
Voyez
la-delfus.le~
chapo
1"0.
"!J.
''J '.
de la
fa~antc
dilfertatioo
de ConrmglUs Cur l. Medec,"e herm,:ulJue aneienne
&
moderne. Cet auteur en a tres· bien démontré
la
fuppo–
Jilion, le ear.aere,
&
les dates: rien n'eH plus vruir.–
femblable que lcs eonjeaures par leCquellcs il prouve
que I'un a éré écrit par un P latonieien , l'autre par un
ChrélÍen, eelui-13 par un Semi-chrétien, celui-ei par un
Semi-platonicien . 1\u recre qu'on s'en rapporte a
l'
in–
crédule Conringius, on au crédule Borrichius,
iI
n'y a
rien
a.
drcr de
ces
ouvrages ni pour la Phyliquc, ni
poor la
Chimie.
Q uan, au' 36P5" Ii vres, qui font at–
tribu':s a H<rmes par Jamblique, qu'U rfinus linérateur
Allemand
&
hommc qui eroit peu au, fa vans trcs-an–
ciens
,/ (raite peu polirncnt de mentcur
impudenr,
foit
qu'on prenne ces livres pour des verfets ou p;:¡ur des
aphorifmes, eomme l'explique Bochan,
il
n'en
dI
rien
parvenn lu[qu'a nous que le renom daos quelques au–
teurs a(fe7 anciens,
&
fur-tout dans Clémenr d'
A
lexon–
' drie qui en donne les ti<res,
&
qui les réduit 3 quarao–
t~
deux; ce qni
L1'emp~che
pas Conringius d' en avoir
tonte aum mauvaife opinion que de eeux qui nous re–
Oem . Mais nous Cavons, pour la eonfolatian des chi–
nlifles , qu' aucul1 ne rraitoit des chafes chitniques,
a
moios qu'on ne prétende que des (j, livres Cur la Me–
deeine, le quatriemc ou
il
éroit parlé des remedes, ne
eomlnt des proeédés ehimiques.
L e
Minerva mrmdi
que Conringius trouve, quoique
fuppofé,
frugis a!gyptiac", v eleris fant plema,
amibue
l'inventi",n de la
Chimic
ii
l\fclepius tils d'lmuth;
&
e'ea apparemment en vénér¡ltion de la profonde Ceienee
de cet!e lmmh ineonnue,
&
en reeonnoilfanee des graods
avant~es
dont la
Chimi.
a
gratitié le genre huma in ,
que ¿ o'time
le G,.a"d ,
a décoré fon livre fur la
Chi–
raie
du nom
d'lmuth.
C'efl dans le
Mi",rv a m,mdi ,
que la
Chi",i.
ea
ap–
pellée
"'''111'''''''''
;
ce qui
peur
avoir donné lieu aux anciens
ChimiJ1es, aux premiers phi/ofophes ou Adeptes, de s'op–
peller
K«''T·f~;i<.'' ~IlI"'I'ct.I,
ottvritrJ par
cx~e"e»ce;
&
de
donner
a
leur 3ft, aiofi que le fovamiffime Thomas
R einefi\!s nous l'a{Hlre,
v ari(/r¡lm Icll. l.
JI.
C.
" .
le
nom de
7l"0"'11'1"
que
Kirchcr a traduit liuéralemelH par
po/jie ;
mais nous ne tcnons pas tdlement :\ ee!te qua–
¡¡,é,
que nous ne puiffions la eéder au' po;;tes fans
eoup férir . S i
la
C himie
perd le nom
d'are par ex «l-
1",«,
elle trouvera de quoi s'en dédommager dans un
aUtre qui lui a été donné des les eommcneemens,
&
qll'eIle méríte bien de conferver, eeluí
d'liJClC'
JUt)
p.',,'¡~lrt
.!1Ix,''', . d'art grand
&
Jacré.
L es prérendus vefliges de
Cbimie?
apperyus dans les
ouvrages de M oyCe
&
de quelqués phtloCophes
&
poe–
tes G recs qui avoien! voyagé en Egypre, ou qui a–
v oienl
du maios vécu t'\vec
des
vayageurs revenus de
ce pays, font tels que pour y voir nOlre a[[ ,
il
faut
CHY
y
~tré
bien rc!folu nant que de les ou"rir. Ce fait de
13
ealcinalion du
~eau
d'or, par M oyfe , qui a donné
/ieu
~
une dilferlarion de Stahl, ou la parlie critique
n'a fervi que de prélexte a la parlic phylique, ne prou–
ve nullemclll que Moyfe fUt ehimille; une fimple eon–
noi(fanee ou f<erel d'ouvrier CumCoit pour I'exéeuter .
CependaOl Borrichius apperyoit des traces tre -éviden–
tes de
Chimie dans
Orphée, HOlnere, Héliode, PiR–
dare, Sapho, H ippoerate,
&
Platoo.
elui-ci, dit-il,
n'a pas ignoré le grand principe de l'art,
concors con–
cordi adh""t, dif<ordia "bellaHt.
11
trouve dans eet–
te fcmenee du
Ban'luet
le fundemen! folide de tOute
la doarine chimique,
&
la théorie de toules fes opl!–
catiaos;
o~IAOIO'
0lAoí«
tiJ,
tf7t)..4~fI,
leI (emblablcl s'appro–
chent tou)ours dn J.mblahles;
la bale de I'art fe trOU–
ve eneore, Celon lui, dons cetle aUtre fentenee appor–
tée par Démocdte d'Egypte, ou elle élOit gravée dans
le
fan8uaire
de
lVlemphis, ,;
,C:""
'T;¡: crJC111
orlCm-''1'ClI ,
1ft
'Jnture aime la nature;
Ir
,JeTlt
tr~' ~Úlf""
,h,,,. ,
ItI watllre
furmontc
la
natllre;
,.
~eJ"r
'TI"
~JIr"
"C¿trfl,
la
natllr~
command.
,¡
la natu".
11
jureroit fur
la
ioi de Mi–
ehel Pfcllus, que Démoerite d' Abdere fut initié aux
myfleres Egyptiens avee les autres pr"".s, par le grand
Oflhancs,
&
que les ouvrages qu'il
eompor.~
Cur la tein–
lure du Coleil
&
de
la
lune, fur les pierres précieufes
&
fur la pourpre, on! élé le fruit de e"tte initi31ion .
Diogene Laeree, qui nous a biné une lifle qui parott
exatre des ou vrages de Démocricc, nc dit pas un
lTIot
des préeédens; mais n'importe, Borrichius o pour lui
D iodore de Sicile
&
PCellus. On eroit, dit Dipdore
de Sicile, que pendant les cinq ans que Démocrite
paOa en Egypte,
iI
Y pr061a beaueoup dans l' A!lrolo–
gie .
liic
'"
ha/lucinemur,
dit Borriehius,
a
propos de
ce .
p.aífa~e,
intHmdllm Ajlrologiam jam olim duplic.m
fl,ijJe ;1upertorcm 1/ll1m ex jhllarflm crrü¡ltflnJ.
d~porta
lis in t t:rras
radiis
pnJfant; infl!rior,m ""ttm ex
/,,–
cl!lItihllJ
¡IIis magnte matrÍJ tclluris ./jderlblll)
hOG eft,
Ipl.,.didis mctallorum glebis derivalom
.
Et hoc ep
'lflod modo ex
Pfe/lo
obfervatum nobiJ, Dano,ritttm
¡cripji'!!. d. tinllur" Solis
&
L,tn<c,
id.jI, lit .xpref–
fiori nomen elattlm reddllm de [tlbtili coloratof{llc ex au–
ro argmt0'lflc !i'luore.
Et, pour achever ce tableau de
la L OJlique de Borrichius
&
des liuérateurs, i/ dédnit
de-la I'ancienneté de l'"fage des memes noms pour les
plaoetes
&
pour les mélaux; induaion au Ceeours de
laquelle
iI
appelle
&
les myJ1eres de Mitra, rapportés
par Celfe ehez Origeoe,
&
Philoflrate, qui raeonte
qu' Apollonins de T'hione ayant philofophé Cceretemtnt
avee le Brachmane Jarehas, en reyut en prérent Cept an–
neaux,
ftellarttm Jept.m nominibrlf injignitos,
qu'il met–
toit :\ fes doigts CeloR les jours de
la
lemaine ,
&
que
Borriehius <tOare, de fon chef, avoir été fai" des di–
vers mélaux, qui portent aujourd'hui les noms de pla–
netes;
&
PlalOll
&
Mani/ius ,
&c.
Borrichius finit eeue difeuffion fur la
C himi,
de. an–
ciens Grees par un aveu qui n'ell poi
O!
du lOut
á
fa
maniere,
&
qui Jui
a
éehappé je ne
r.~is
comment.
11
eraje
que
les
anciens Grecs
ne
s'entcn~aicnt
pas
eux ..
m~mes,
&
qu'ayant pris
:i
la leme ce que les Egy–
ptiens leur avoien! délivré Cur le ton d'or.ele, ils l'a–
voien! répandu fans
1
rien eomprendre; il lui
poro~t
que
ces
Grecs
liba.u'c
tantllm nrtem chimiGam,
nfJ'l
bnllfiffc
,
Ji
palltiffimoJ excipinJ;
red
'lllantum ill praxi
c/;imi,tI proJeccrit
,
fi'Ve
DcmocritllI,
¡¡'Ve flomtrllJ
,
jiv e Pythl/goras ,jiv. Pindorfls,jive d<1fiq'" primus
0 ..-
phellJ
,
n071
difplltnbimin, contenei in JeriptiJ eorllm–
dem manif.jla
( ce
monif.fI"
efl ad mirable)
C himi<e
Jpellare wjligia ipjis for[an ofltoribus'
'{,,'"
ab .lEgyptiir
o"dierant non fatis '1"andoq'" ineel/.El" .
11 ne leroit
pas impomble abfolument que Borrichius n
'dI!
raifon;
le Coupyon du merveilJeux fulñfoit pour déterminer les
po;;tes Grees
a
orner leurs eompolilions des logogry–
phes
E~yptiens:
ce galimathias une fois introduit dans
la' poche s'y
di
perpttué; telle ea pcut-elfe I'origine
du rameau d'or de Virgile qui a l'air trcs-ehimique,
qui efl ehaOlé d'un ton tres-ehim ique, mais ou le poc–
le n'a apparemment rien entendlt de tOUt ce que les
Borriehius
y
voye",. ,
Au refle, ees orades chimiques de l'EgYPle, trans–
mis jufqu'a nous de poetes en poeteS, ne formen< pas
une rradilion
alfe~
Cure pour prouver feulcmen t que I.a
Chim;e
exiflh en Egypte au tems ou D iodore de S,–
cile
&
!OUs ces
Grees
don! on trouve le e2talogue
dan; D iodore de Sicile,
r
voyager.cnt. Ni ce!
.hiJlo~
rien, ni Diofeoride foo
eontemporai~,
&
med.eem de
la
fameufe C léopatre , n'onl rien dlt de relatlf
i\
eet
3rt. Si d'un coté la diOolut:on aOez prompte d'une
per-