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354

CHY

cher parmi tous ces vrais ou faux Hermes un inventeur

a

13

Chimit!

;

t3ndis que de touS les

30ciens

écrivains,

i\

l'exeeptioo de l'auteur de la ehronique d'Alexaudrie ,

qui a!tribue

¡¡

Con Mereure l'honneur d'avoir déeouvert

l'or

&

d'avoir

m

le Itavaillcr,

il

11'

Y en a pas un qui

.it parlé de fon Hermes eomme d' un chimiHe . San–

chonialhon n'en dit pas un mot. Diodore de Sieile, qui

s'efl fort étendu Cur les connoilfanees d'Hermes, ne

parle point de

Chimi•.

R ien oc feroit done plus gratuit

que l'honneur que nous lui ferions de I'agréeryour pre–

mier patron. 11 n'y a point de fcienee 3

1~e1le

i/ n'ai!

beaueoup plus de droit de donner COD nom . C' efl-

a

propos de rien que notre art s'efl appellé

I'are h.rml–

ti'l''''

Pour trollver des titres au feeolld H ermo , Bor–

riehius employe le Ceeret avee lequel il en eherehoit au

premier. R enconrre·t-il quelque part qu'Hermes a in–

venté les Arts

&

les Scienees,

&

qu'il a procuré aux

hommes des eonnoilfanees miles;

&

par conféquem la

Chimic,

ajoute+il: puis il

Ce

met 3 quereller d'avanee

tous eeux qui pourroiellt avoir du doute fur la Col;di–

té de eette con(cquenee. Cependant n'en déplaife 3 Bor–

richius, la vérité efl que ce Mereure, quel qu'i1 Coit,

nc naus appartient pas plus

qu'a

aucunc autre fcience,

&.

que naus l'abandonnolls

a

quiconquc en Cera tenté.

La

table d'lmerarde, l'a[e1"pirrs,

le

p",mander

en qua–

tor.'le chapitres,

ql1i

fom autant d'ou\'rages différens; le

MHUY'l1a

mundi,

l'

¡aeromnthematica,

les

Cept

ch3pitres

de lapidi< philof"phici

ou

phyjici [ecreto,

imprimé dans.

le

ehctltrum CIJimÍ&ltm,

Ollt

beau porter

ron

nom,

0 0

eonvien r ..(fez généralement aujourd'hui qn'ils ont été

forgés les uns plUlÓt, les autres plurard ,

&

qu' aucun

de ces livres n'ea amérieur aux premiers (jecles du Chri–

Ol3nifme. Ceu, qui font mentioo de la

Cbimie

fous le

o,OJn de

OOllr'TIXIr,

f<;>ln

m~rn~

les

moins anciens.

Voyez

la-delfus.le

~

chapo

1"0.

"!J.

''J '.

de la

fa~antc

dilfertatioo

de ConrmglUs Cur l. Medec,"e herm,:ulJue aneienne

&

moderne. Cet auteur en a tres· bien démontré

la

fuppo–

Jilion, le ear.aere,

&

les dates: rien n'eH plus vruir.–

femblable que lcs eonjeaures par leCquellcs il prouve

que I'un a éré écrit par un P latonieien , l'autre par un

ChrélÍen, eelui-13 par un Semi-chrétien, celui-ei par un

Semi-platonicien . 1\u recre qu'on s'en rapporte a

l'

in–

crédule Conringius, on au crédule Borrichius,

iI

n'y a

rien

a.

drcr de

ces

ouvrages ni pour la Phyliquc, ni

poor la

Chimie.

Q uan, au' 36P5" Ii vres, qui font at–

tribu':s a H<rmes par Jamblique, qu'U rfinus linérateur

Allemand

&

hommc qui eroit peu au, fa vans trcs-an–

ciens

,/ (raite peu polirncnt de mentcur

impudenr,

foit

qu'on prenne ces livres pour des verfets ou p;:¡ur des

aphorifmes, eomme l'explique Bochan,

il

n'en

dI

rien

parvenn lu[qu'a nous que le renom daos quelques au–

teurs a(fe7 anciens,

&

fur-tout dans Clémenr d'

A

lexon–

' drie qui en donne les ti<res,

&

qui les réduit 3 quarao–

t~

deux; ce qni

L1'emp~che

pas Conringius d' en avoir

tonte aum mauvaife opinion que de eeux qui nous re–

Oem . Mais nous Cavons, pour la eonfolatian des chi–

nlifles , qu' aucul1 ne rraitoit des chafes chitniques,

a

moios qu'on ne prétende que des (j, livres Cur la Me–

deeine, le quatriemc ou

il

éroit parlé des remedes, ne

eomlnt des proeédés ehimiques.

L e

Minerva mrmdi

que Conringius trouve, quoique

fuppofé,

frugis a!gyptiac", v eleris fant plema,

amibue

l'inventi",n de la

Chimic

ii

l\fclepius tils d'lmuth;

&

e'ea apparemment en vénér¡ltion de la profonde Ceienee

de cet!e lmmh ineonnue,

&

en reeonnoilfanee des graods

avant~es

dont la

Chimi.

a

gratitié le genre huma in ,

que ¿ o'time

le G,.a"d ,

a décoré fon livre fur la

Chi–

raie

du nom

d'lmuth.

C'efl dans le

Mi",rv a m,mdi ,

que la

Chi",i.

ea

ap–

pellée

"'''111'''''''''

;

ce qui

peur

avoir donné lieu aux anciens

ChimiJ1es, aux premiers phi/ofophes ou Adeptes, de s'op–

peller

K«''T·f~;i<.'' ~IlI"'I'ct.I,

ottvritrJ par

cx~e"e»ce;

&

de

donner

a

leur 3ft, aiofi que le fovamiffime Thomas

R einefi\!s nous l'a{Hlre,

v ari(/r¡lm Icll. l.

JI.

C.

" .

le

nom de

7l"0"'11'1"

que

Kirchcr a traduit liuéralemelH par

po/jie ;

mais nous ne tcnons pas tdlement :\ ee!te qua–

¡¡,é,

que nous ne puiffions la eéder au' po;;tes fans

eoup férir . S i

la

C himie

perd le nom

d'are par ex «l-

1",«,

elle trouvera de quoi s'en dédommager dans un

aUtre qui lui a été donné des les eommcneemens,

&

qll'eIle méríte bien de conferver, eeluí

d'liJClC'

JUt)

p.',,'¡~lrt

.!1Ix,''', . d'art grand

&

Jacré.

L es prérendus vefliges de

Cbimie?

apperyus dans les

ouvrages de M oyCe

&

de quelqués phtloCophes

&

poe–

tes G recs qui avoien! voyagé en Egypre, ou qui a–

v oienl

du maios vécu t'\vec

des

vayageurs revenus de

ce pays, font tels que pour y voir nOlre a[[ ,

il

faut

CHY

y

~tré

bien rc!folu nant que de les ou"rir. Ce fait de

13

ealcinalion du

~eau

d'or, par M oyfe , qui a donné

/ieu

~

une dilferlarion de Stahl, ou la parlie critique

n'a fervi que de prélexte a la parlic phylique, ne prou–

ve nullemclll que Moyfe fUt ehimille; une fimple eon–

noi(fanee ou f<erel d'ouvrier CumCoit pour I'exéeuter .

CependaOl Borrichius apperyoit des traces tre -éviden–

tes de

Chimie dans

Orphée, HOlnere, Héliode, PiR–

dare, Sapho, H ippoerate,

&

Platoo.

elui-ci, dit-il,

n'a pas ignoré le grand principe de l'art,

concors con–

cordi adh""t, dif<ordia "bellaHt.

11

trouve dans eet–

te fcmenee du

Ban'luet

le fundemen! folide de tOute

la doarine chimique,

&

la théorie de toules fes opl!–

catiaos;

o~IAOIO'

0lAoí«

tiJ,

tf7t)..4~fI,

leI (emblablcl s'appro–

chent tou)ours dn J.mblahles;

la bale de I'art fe trOU–

ve eneore, Celon lui, dons cetle aUtre fentenee appor–

tée par Démocdte d'Egypte, ou elle élOit gravée dans

le

fan8uaire

de

lVlemphis, ,;

,C:""

'T;¡: crJC111

orlCm-''1'ClI ,

1ft

'Jnture aime la nature;

Ir

,JeTlt

tr~' ~Úlf""

,h,,,. ,

ItI watllre

furmontc

la

natllre;

,.

~eJ"r

'TI"

~JIr"

"C¿trfl,

la

natllr~

command.

la natu".

11

jureroit fur

la

ioi de Mi–

ehel Pfcllus, que Démoerite d' Abdere fut initié aux

myfleres Egyptiens avee les autres pr"".s, par le grand

Oflhancs,

&

que les ouvrages qu'il

eompor.~

Cur la tein–

lure du Coleil

&

de

la

lune, fur les pierres précieufes

&

fur la pourpre, on! élé le fruit de e"tte initi31ion .

Diogene Laeree, qui nous a biné une lifle qui parott

exatre des ou vrages de Démocricc, nc dit pas un

lTIot

des préeédens; mais n'importe, Borrichius o pour lui

D iodore de Sicile

&

PCellus. On eroit, dit Dipdore

de Sicile, que pendant les cinq ans que Démocrite

paOa en Egypte,

iI

Y pr061a beaueoup dans l' A!lrolo–

gie .

liic

'"

ha/lucinemur,

dit Borriehius,

a

propos de

ce .

p.aífa~e,

intHmdllm Ajlrologiam jam olim duplic.m

fl,ijJe ;1upertorcm 1/ll1m ex jhllarflm crrü¡ltflnJ.

d~porta­

lis in t t:rras

radiis

pnJfant; infl!rior,m ""ttm ex

/,,–

cl!lItihllJ

¡IIis magnte matrÍJ tclluris ./jderlblll)

hOG eft,

Ipl.,.didis mctallorum glebis derivalom

.

Et hoc ep

'lflod modo ex

Pfe/lo

obfervatum nobiJ, Dano,ritttm

¡cripji'!!. d. tinllur" Solis

&

L,tn<c,

id.jI

, lit .xpref–

fiori nomen elattlm reddllm de [tlbtili coloratof{llc ex au–

ro argmt0'lflc !i'luore.

Et, pour achever ce tableau de

la L OJlique de Borrichius

&

des liuérateurs, i/ dédnit

de-la I'ancienneté de l'"fage des memes noms pour les

plaoetes

&

pour les mélaux; induaion au Ceeours de

laquelle

iI

appelle

&

les myJ1eres de Mitra, rapportés

par Celfe ehez Origeoe,

&

Philoflrate, qui raeonte

qu' Apollonins de T'hione ayant philofophé Cceretemtnt

avee le Brachmane Jarehas, en reyut en prérent Cept an–

neaux,

ftellarttm Jept.m nominibrlf injignitos,

qu'il met–

toit :\ fes doigts CeloR les jours de

la

lemaine ,

&

que

Borriehius <tOare, de fon chef, avoir été fai" des di–

vers mélaux, qui portent aujourd'hui les noms de pla–

netes;

&

PlalOll

&

Mani/ius ,

&c.

Borrichius finit eeue difeuffion fur la

C himi,

de. an–

ciens Grees par un aveu qui n'ell poi

O!

du lOut

á

fa

maniere,

&

qui Jui

a

éehappé je ne

r.~is

comment.

11

eraje

que

les

anciens Grecs

ne

s'entcn~aicnt

pas

eux ..

m~mes,

&

qu'ayant pris

:i

la leme ce que les Egy–

ptiens leur avoien! délivré Cur le ton d'or.ele, ils l'a–

voien! répandu fans

1

rien eomprendre; il lui

poro~t

que

ces

Grecs

liba.u'c

tantllm nrtem chimiGam,

nfJ'l

bnllfiffc

,

Ji

palltiffimoJ excipinJ;

red

'lllantum ill praxi

c/;imi,tI proJeccrit

,

fi'Ve

DcmocritllI,

¡¡'Ve flomtrllJ

,

jiv e Pythl/goras ,jiv. Pindorfls,jive d<1fiq'" primus

0 ..-

phellJ

,

n071

difplltnbimin, contenei in JeriptiJ eorllm–

dem manif.jla

( ce

monif.fI

"

efl ad mirable)

C himi<e

Jpellare wjligia ipjis for[an ofltoribus'

'{,,'"

ab .lEgyptiir

o"dierant non fatis '1"andoq'" ineel/.El" .

11 ne leroit

pas impomble abfolument que Borrichius n

'dI!

raifon;

le Coupyon du merveilJeux fulñfoit pour déterminer les

po;;tes Grees

a

orner leurs eompolilions des logogry–

phes

E~yptiens:

ce galimathias une fois introduit dans

la' poche s'y

di

perpttué; telle ea pcut-elfe I'origine

du rameau d'or de Virgile qui a l'air trcs-ehimique,

qui efl ehaOlé d'un ton tres-ehim ique, mais ou le poc–

le n'a apparemment rien entendlt de tOUt ce que les

Borriehius

y

voye",. ,

Au refle, ees orades chimiques de l'EgYPle, trans–

mis jufqu'a nous de poetes en poeteS, ne formen< pas

une rradilion

alfe~

Cure pour prouver feulcmen t que I.a

Chim;e

exiflh en Egypte au tems ou D iodore de S,–

cile

&

!OUs ces

Grees

don! on trouve le e2talogue

dan; D iodore de Sicile,

r

voyager.cnt. Ni ce!

.hiJlo~

rien, ni Diofeoride foo

eontemporai~,

&

med.eem de

la

fameufe C léopatre , n'onl rien dlt de relatlf

i\

eet

3rt. Si d'un coté la diOolut:on aOez prompte d'une

per-