CHY
€himie.
Poy,r.
PH I L
o S o
F H
J
lO
HE
R
M E T
J
~
U E •
L a vcrrerie; la
ffiaDutaéiure
de porcelaine;
¡'::ir[
des
o!maux; la peimure Cur le verre, qui n'efl pas un art
perdu malgro! I'opioioll publique;
la
poterie; la
"limo–
techoie, ou rart de diCpoCer certaioes Cubllaoces végé–
tales
¡¡
la fermema[ion, qui comprend I'art de faire les
vins; l'art du
bra.íJ"eur, & celui du vinaigrier; la halo–
technie, ou I'art de préparer les Cels;
la
pyro[echnie ,
ou l'art des fcu x d'an ifice ; eeluí du t:mueur ; la
manu–
faélu re du Cavoo ; I'art des vernis ; celui de graver 3
I'eau-forte; la [einture ; la préparation des carnes , des
o!cailles , & des poils des animaux; I'art du difl illateur,
celui du confileur, & celui du limonadier, qui Com pro,
premem trois branehes de
la
Pharmacie; I'ar! du bou–
langer,
panificium;
la cuiñoe,
& ..
Com des arts tout
chimiques .
J/oyez ces artic/n particld ierf.
Outre ceS artS dOn! nous venons de parler, & qui s'oc–
cupem eíJ"en!ieUement 3 exécu[cr certaines opéro[ions chi–
rniqucs , il efl d'au[res arts dom les opéra[ions fonda–
m emales De Coot pas ehimiques , mais auxquels la
Cbi–
mi,
fouroit des Ceeours eíremiels. C'efl dans des produi[s
chimiqu.s que la méchanique trouve Ces principes do
mouv<ment les plus efficaces, la poudre
a
canon, dont
tout le monde conooit remploi, la vapeur de l'eau dans
la
pompe
a
feu,
&e.
Les couleurs les plus écla[ames
&
le~
pl us durables qu'employe la peilltllre, COut des pré-
fens de la
Ch,mi.,
&c.
.
L a branche la plus cudeuCe & la plus maBique de la
magie na[urelle , ell ceUe. qui opére Ces prodiges par les
agens & fur les CUJe[s chlmlques. L es phoCphores, l'i,,–
Bamma[ion des huiles par les acides, les poudres fuhni–
names, les etiervefceoces violentes , les volcaos
:lrtifi –
cieis, la pro.duél)on , la deflruélioo, & le changemen t
foudain des. couleurs de certaines liqueurs , les précipi–
tatioos & les coagula[ions ine(pérées ,
&<.
en négligeant
m~me
les prétemions app:uemment
chimériques
fuc fa di–
vine pierre, les
rajeuuiUemens
1
le
ped[ homme de
Pa–
racelCe , les miracle" de la palingenélie ,
&e.
[ou[es ces
m erveilles, diS-Je , peuveot, daos ce fiecle éclairé me–
me,
c!wnn'er bieo
des gens
1
au.
moíns les amufer. {;',
R
E'e R E'A T I ON S eH
J
M
J
Q
u E S ,
LeS am chimiques étant lié; :\ la
Ch;mie
générale
comme
a
un trone commUD
1
il
Ce préCcme ¡ci
deux
qudliolls tres-importaores , ce me Cemble.
l ~.
J uCqu'i
quel point chacuo . de ces arts, peut-ll ctre cor,ngé &
~er
feélionné par la CClence chlmlque ?
2°.
Comblen la (cien–
ce ehimique peo¡-elle ctre avancée
a
Coo tour par les
connoí!laoces particulieres puiCées dans I'exercice de cha–
cun de ces atts?
Quam
a
la premiere queflioo, il efl évidem 'que le
chimille le plus éclairé, le pl us inllrui[, dirigera , réfor–
mera perfeélionuera un art chimique queJconque, avee
un a:.ota'·e proportionnel
ii
fe. conooi!lances générales ,
a
Ca
Ccien~e;
á
coodition néanmoins que fur l'obJe[ par–
ticuJier de eet art iJ aura aequis celle facul[é de juger
par Ceo[iment, . qui .
s'~pp~lIe
.<o"p d'rEil
cJ!ez I'ouvner ,
& que celul-CI dOlt a l habltude de mamer fon (uJe[;
car aucun moyen rcieorifique ne fauroi[ ruppléer 3
c~t
te habi[ude' c'efl un fai[, une véri[é d'expérieoce.
Quam
a
'la Ccconde, la oéceffité de
C~
rendre fami–
liers tOUS les procédés, tou[es les opérotlons, IOU[eS les
maulEuvres des arts chimiques, fcl on le confeil & I'e–
~emple
du graod Stahl ; ell e nous paroit abColumeor in–
diCpenCable pour le chimifle qui afpire :i embraíJ"er fon
art avec quelque é[endue; car non-feulemem c'ell
U;1
fpeélacle tres-curieux, [res-philoCophique, que d'examl–
ner combien les mayeas chimiques Com variés & com–
binés daos leur applica[ion • des ufages particuliers, &
fous quelle forme le géoie fe préCeme chez les o uvriers,
ou il nc s'appelle que
bon
[""'1;
mais eocore Jes
le~oos
de ce boo Ceos , & l'indullrie, l'aiCance ,
l
'e.pé~ience
de
I'ouvrier, Com des biens qu'il ne doit pas oéEliger, Eo
nn mot,
il
faut ctre anifie , artille cxercé, rompu '. ne
rat-ce que pour exéeu[er, ou pOUr diriger les opératlons
avec cetle facilité, celle abondance de re(fources, Celle
promptitude, qui en fom un jeu , un délaíJ"emem, un
fpeélacle
q~i
a[tache , &. nOI1 pas un exerc!ce long &
pénible qUl rebute & qUl décourage néce(falrement p3r
les nou'veaux obflacles qui órre[em
a
chaque pos, & (ur–
tout par l'incertitude
de~ Cucc~s.
Tous ces. phénomenes
i(olé , ces prétendues blCatrerles des opératlons, ces ,'a–
t ié[és des produits, [outes ces fingulari[és dans les ré–
fultats des expériences, que les demi-chimilles me[[eot
fur !e comp[e de l'art, ou des proprié[(s
in~onoues
des
malleres qu'iJs employeot, peuvenl etre armbuées aah
généralcmem
a
I'inexpérience de l'artille, & e.JIes (e.pré–
feotem peu aUl yeui: du Chimifle etercé ,
lJ
o'amver.
CHY
34-9
que tres-rarement
¡¡
celni-ci , peohetre meme oe lui ar–
rivera-t-il jamais d'ob[eoir un cenain produi[, & de ne
pouvoir jamais par\'cnir
:J
le rctirer une feconde fois des
m emes matieres. L 'artifle dout nous pulon:, nc s'avi–
fera jamais d'ellimer les degré> de chaleur qu'il employe
par le moyen des [hermome[res, ou la (uceeffion des
gouues dans uoe di(lilla[ion, par la pendule
a
feeondes;
il aura , comme diCen[ [res-fcnfément les ouvriers, Con
[hermome[re au bout des doig[s, & fOil horloge dans
la [t [e; en UI1 mo[, il Ce .dirigera dans toute, les ma–
DIEUVreS ordiuaires, d¡ms les opérati0l1s journalieres , fu r
des indices groffiers & fcnfi bles, qui fom toúJours pré–
férables
a
caufe de leur commodi[,;, [ant qu'ils
(001
fuf–
tiraos; or on parvient par J'habilUde
ii
eOimer avec beau–
coup de précifioa, par leur feul fecours, la plapan des
phénomenes chimiques; & [outes les meCures aniticiel–
les qu'oa voudroi[ leur (ubfl ituer, COOl d'un emplni Ires–
difficile, pour ne pas dire impoffible , & nOlammel1l les
,hermome[res, .um ridicules dans le [ablier d'un chimi–
Oe ID<lI1CI!uvran[, quc dans la poche d'un medecin
vi,
fi[am Ces maladas. Mais ce n'efl pas
a
cet 'vamage Gue
fe borne l'milÍlé de I'habi[ude du IravaiJ, c'efl dans les
phénomenes qui en nai(fell[
¡,
c"«que pas , que le chimi–
fle qui fait va ir pui(e les cOl1l1oiJranees les plus lumi–
Deu(es , & Couvem memes les plus
,'~fles;
c'efl-l:i qu'
on [rouvera de ces phénomenes dont parle le challce-
- lier Bacon, qui ne fon[ rien en
eux·m~mes
&
pour cux–
mémes , mais qui peuvent fervir de fondemem,
on
de
gcrme,
de
point de partance
a
une
théoric impon:uHe;
exci[" le géoie du chimifle, comlne la chilte d'ulle poi–
re dé,ermil1a la médi[a[ion de Newton , qui produifit
f(ln magliifiqoe
Cyll~tne
dc
la
gra"it~tion
ttúv,,[</Ie..
Au reQe ce n'cll que pour
CCUN qUl
o'on[ jamals
m iS
la majo
i
I'ceu,·rf" oc qui n'om jamais fa évaluer le mé–
ri{c du c;himifie, formé
p:lr
l'exercice, par les aacs
ré~
pe[é" qu'il ell nécelfaire de célebrer les aV,\OIages de
I'cxpériencc; car quicooque
a
vécu
(j
s
mois parmi les
fonrneaux, ou qui Cacham ce que c'efl que la C
bimu ,
a é,é
a
poné.: d'"meodre diCcourir Cur l'art, le plus pro–
fond CpéCllbtif & I'artille CApérimeOl¿ lle fauroi[
Ce
m é–
prendre
ii
la
Cupériori[é abColue du dernier.
, C'efl la nécdli[é de toutes ces cOllnoilfances pra[i–
ques , les lo ngueurs des expériences chimiques , J'afli dui–
[é
du Iravai l
&.
de l'obCervation qu'eJles exigen! , les dé–
peofes qu'elles occalionncm,. les dallgers auxqucls
elles
cxpofco[ ,
I'achacuement mcme:i ce gcnre d'occup:ltion
qu'on rirque louJours de contraé1:er, qui ont fai[ dire
au~
Chimilles les plus fenfés , que le gOUt de la C
himi,
éroit
une paffion de fou. Becher appel le les Chirnilles.
Certum
q/toddam
gC¡lIiJ
homi11ftYlZ
Cxcolt,.i,,,,m ,
h~tt'ru,lltura ,
b~eerogel1~l:m
,
anoma/¡tm
;
qui polléde en propre un
gout ton lingulier,
'1110 fa71itaI
,
p~CI!»ie_
,
t~mplt1
&
vita perd""tltr.
Mais en pren.n! J'ulÍli[é ablcl ue des
Ceiences pour une donnée , d'apres iaquclle l'opiniol1
générale nous aUlOrile
a
raifolloer, ces difficul[é; &
ces ioconvéniens-Ia meme doivent fa,re regarder les
(avalls qui
0 111
a(fez de courage pour les braver ,
comme des cilOyens qui méci[em [OU[e notre recOn–
Doilrancc,
Mais cetle pallion, quelqu'idéc qu'il faill e en avoir,
les hommes en ol1l-i1s é[é [ourmel1lés de bonne heu–
re? A ,quel [el}ls f.u [ - il rappOrlet
la
nJifiance de la
Cbimie?
C'efl Ull fait qu'il oc Cera pas auffi facile de
dé[erminer, que le degré de conlidéra[ioo qu'elle mé–
rite .
1 L Y
l\
PE
U. D' AR
T S dom les commence–
mens
Coi~UI
plus obrcurs que
ceUK
de la
Cb;",;e
~es
ChimiOes eme[és de Con ancienne [é, loiu de nOllS
10-
Il,uire fur COIl origine
&
Cur
fes premiers progres, par
la profondeur
&
I'immenli[é de leurs recherches, ne
fout
parvenus
qu'a rendre tous les témoign:u;es
dout~u:t' ,
a
force d'abufer de cene critique curieufemeot nfiom–
mante, qui coofine
a
enchatner des
:HODlt:S
de
preuve~s
ii
des alomes de preuves , & 3 en former une maae
qui vous entraine ou qui vous eifraye,
&
con~re.
Ia.quel –
le il oe relle que la rdTource , ou
~e
la
r!1epr~C<r,
ou
de la brifer commo un verre,
11110 lB1!- ,
ou d
y
fuc–
comber en la dilcUlant.
II vaudroit mieux f. os doute Cubll¡[uer
a
ces énor–
mes [oiJes que l'
érudidOl~
a
íi
!ab?ri~uCe~CI![
[illbes.,
quelque fyfli:me philofophlque ou l
011
VII
l orl Comr
comme d'un germe , s'accro!"e &
~rendre
[oute Ca gran–
deor . 11 efl au moins certalO que h ce
Cyfl~me
ne nous
rapprochoit pas d3l,. ntage de, la. .véri[é , il nous épar–
goeroit des recherches done l ulllué ne f,.ppe pas
10U'
les yeux. [1ell cependa.n[ une Corte de curiotité qui peut
Ce
f~ire
un. amuCemeOl philofophique des rechercb<"' de
r.z-