CHE
llourriciers du corps; de-liI vicm que ,les
chevetlJ(
peu–
vent vivre
&
erollre quoique le coros dépérilfe. Ce
qui explique les faits rapportés dans les'
tranfatlio11J phi–
lofophiq/le'
par ""ulferus
&
Arnold . Wulferus di;. que
Je lOmb"au d'une femme eoterrée
ii
N uremberg , ayant
été ou ven quarante 'ns apres fa mOr!, on vit fonir
a
travers tes fentes du ccrcueil, une
(j
grande guantité
de
chc'lJeu~'C,
qu'oll pouvoit croire que le cercucil en a–
v{)it été tout couvert pendam quelque telps; que le corps
de la femme parut emier; qu'il élOit enveloppé d' u·
ne longue
eheve/tlre
épaifie
&
boucl~e;
que le fof–
foyeur ayant porté la main fur la tete de ce eadavre,
il lOmba lOut cntier en poudre,
&
qu'iI ne prit qu'une
poign ée de
cI¡evettx;
que les os du crane étoient ré–
duits en pouffiere;
<..JU!!
cependant ces
ch~"lJelJx
avoienr
du eorps
&
de la folidité. Arnold r.eOlue d'un hOlll–
me qui avoit été pendu pour vol, que Ces
chevmx
s'allongercnt eon(jdérnblement,
&
que tout Con eorps
fe eouvrit de poil, tandis gu' iI éroit encore
:l
la po–
tellce.
Quand le microCcope ne feroit pas voir que les
ehe–
V'":<
COnt des corps ñfiuleux; la
plica,
maladie dota
les Polonois COnt quclquefois altaq
'l.és,
&
dans laquel–
le le Cang dcgouuc par les extrémités des
ehevmx,
ne
laiITeroit Cur ce fait
~ueun
doure. Les 6bres
&
I'eo–
veloppe obCervees aux
eheveux
par M. Morioue, fom
réelles; mais il y o de plus des nceuds Cemblobles :l eeUK
de quelque forte d'herbes,
&
des branehes qui partent
de leurs lointures ; iI coule un Huide entre ces 6bres,
&
pcur-etre dans ces 6bres memeY, ce que M. Ma–
rioue a nié. Chaque
ehevetl
a une petite racine bul –
bUlru(e, alfe" profondo, puifqu'ello el! in(ér!!e ju(que
dans les papilles pyramidales; e'efi dans eeue bulbe que
fe Céparcnt les Cues qui le nourrilfent.
Les
eh"'m;,,
blanehilfem (ur le devant de la
t~te,
&
fur-tour autour des tempes,
&
Cur le haut pltltÓt que
[ur le derriere de la tete
&
oilleur;, paree que leur fue
nourricier y efi plus ahondant.
C'cfi la grandcm
&
la eonñguration des pores qui
d¿terminetH le diametre
&
la 6gure des
chevlllx;
(j
les
pores
10m
petits., les
,hnullx
fOil[
6ns; s'ils
font droits,
les
,he'l.'{ux
Cont droits; s'ils follt tortueux, les
cht'lJel!-x
font fei(és ;
fi
~o
(ont des poligones , les
.hev."x
Cont
p,i(matiques; s'ils (om ronás , les
ehevCllx
ront cylin–
driques.
C'el! la quan tité du fue nourricier qui détermitte leur
longueur; c' eC! Ca qualité qui d¿termine leur couleur :
e'eC! par ceue railan qu'ils ehang<m avee l'ftge.
Le doaeur Derham examina un poil de fouris au
m ierofeope,
&
il lui parut n'ctre q'un tuyau tranCpa–
rcm, rempli d'une efpeee de moclle ou Cubfianee 6breu–
fe, formam des Jign.s qbfemes , tant6t tranCver(ales, tan–
tOt (pirates: ces lignes médullaires pouvoiem palfer pour
des ñbriles tre -molles , entortillées,
&
plus (errées
Ce–
loo leur direaion , qu'ailkurs ; s'''tead.m dcpuis la ra–
cine du poil
iurqu'~
I'ex trémité,
&
peut-~tre
defiinées
a
quelque évacuation : d'Ol! il inlerft que le poil des a–
nimaux
110
lem Cerr pas (e"lement
~
les garantir du froid,
mais que c'efi un organe de tranCpiration imperceptible.
Je crois qu'on peut ':tendre eeue induaion
a
la ehe–
velure de l' homme par deux raifons, t
°
parce qu' il
efi évidem par la
plica,
que c'efi un a(femblage de pe–
tits canaux,
&
que ces canaUK COnt ouverts par le bout :
2°.
parce qu'on guérit de maux de tete, en Ce caupant
des
eh",,"x,
quand ils Cont trop longs ;
&
qu' on fe
procure des maUAd'yeux, quand on efi d'un tempéra–
ment humide,
&
qu'on
le~
IraCe.
L a longue ehevelure étoit chez les anciens Gaulois
oue marque d'honueur
&
de liberté. Cé(;" qui leur 6ta
la liberté. leur 6t coupcr les
che..."""
Che.,. les pre–
miers Franc;ois ,
&
dam les eommeneemens de notre
m onarehie , elle fut partieuliere aux princes du fallg .
Grégoire de Tours alfllre meme que dans la Ceconde
¡rruptioll qu'ils tirent dans les Gaules, c'efi-o-dire avant
j'établilTemcllt de leur monarcpie, ils Ce ñxcrent dans
la Tongrie. c'efi-a·dire le Brabant,
&
les covirons de
la Meufe,
&
qo'i1s s'y ohoilirent des rois
:l
longtle ehe–
-veltlre,
de la raee la pios noble d'entre eux . On lit
dans I'auteur des gefies de nos rois. que les
Fran~ois
élurem Phnramond 61s de
M~reomir,
&
plaeerent fue
(
1) Le
ti
ere
Cingl1licr de:
PrinclS CJulItbu.
que les pluS" aneiens hi_
noden, donnent aux l1rcmicrs Rois des
Ft"n~ois
de la f.'lmille dcs
'MlrtJ1J;lIl.i,nt
¡nOllvc
tlue cene furoille
e~
¡Ifuc
tle
celle de 1',\Ocien
MUilb,dNHJ
Roi des
Su~ves,
Non (eulement
~n ~ffct
les
Sucvc~
fe
dlltin~uoieOt
des
ollltres
Gcrmains, par leurs chcvcu". milis In
#".
e -RE
le
throne un prinee
ii
lo~gue
ehevelm·e. Frand
d.ge–
rtlnt
Phararn,,,,dtlrn filittm ipfim Marcom""
&
10-
v(,.,erunt wm f"per
fe rcgem
crinii"m ..
On
(;~it
que
Clodion fut Curnotnmé par la
m~lIle
ralfon
le eheve-
1".
Au refie, ce droit de porter de longs
eh"""x
é–
toit commun
a
tous les ñls de rois. Clovis, I'un des
fils de Chilpéric
&
d' Andouere. fut reconnu:l In lon–
gue ehevelure par le pecheur qui trouva Coo corps dans
la riviere de Mame, 0\1 Fredegonde I'avoit fait Jetter.
Gondebaud qui Ce prétendit ñ Is de Clota;re, lIe pro–
duiCoit d'autre titre de Con état que des
ehevetlx
longs;
&
Clotaire pour déc\arer qu'iI ne le reconnoilfoit pas
pour Con ñls, Ce contema de les lui faire couper. Cet–
te cérémooie emportoit la dégradation. L e prince ra–
fé étoit d"ehu de tOures fes prétentions: on voit cet u–
(;,ge pratiqué
a
la dépolition de quelques-uns de nos prin–
ces ecnfermés dans les mona(teres. On fait remomee
ju(qu'au tems des premieres Gaulois, I'origine de I'u–
í.'ge de
Ce
eouper 1es
eI"v",x,
en ligne dé la rc!llon–
ciadon
a
tomes
prétcl1tions
mondaines que
faiCoil'lI1
o u
étoicO! cen!e, faire ceUX qui embralfoiem la vie mona–
fiique _. Taut que les longs
ehevetlx
fnrent la marque
du Cang royal, les autres fUJets les porterent _eoupés
eoum autour de la téte. Qudques '.uteurs prelendent
qu'iI
y
avoit des coupes plus ou moios hame" felon
le plus ou moins d'infériorité dan, les
rallg~ ;
enc,>rte
que la chevelure du monarque devenoit, pour ainli Ji–
re I'étalon des Gonditions.
( 1)
Au huitieme (jede, les
~ens
de qualité faifoiem eou–
per les premiers
eh,vertx
a leurs enfans par des per–
Cormes qll'ils honotoient,
&
qui devenoiem ainli les par–
rains fpirituels de I'enfanr. lVIais
,'iI
ell vrai qu'ull cm–
pereur de Confiaminople témoigna au pape le Mlir que
Con 61s en flIt adopté en lui envoyant Ca prem;ere ehé–
velure, il falloit que eeUe eolltume ft'lt amérieure au
viii. ficcle.
P.
PARRAIN,
ADOPT IO N.
.Les longues ehcvelures ont été prineipakmenr défen–
dues
a
eeux qui embralroiem l' état eee éliallique: la
domination des peuples de la Germaine dans les Gau–
les
y
ayam imroduit le rela ehement des
l1l~ors,
plu–
(jeur~
du clcrgé porroiem de 10llgs
ehev."x,
malgré
les
loi~
de I'Eglile: cet abus fut réprimé dans plolleurs
eoncile•. Un eondle de plulieurs pro\'inees des Ganles
tenu
a
Agde I'an 5°9 , ordonne que
(j
des cleres púr–
tent de grands
che'Vtllx,
Parchidiacre les \eur coupera
ma
1
gr6 eux. Ccue défenfe pour les eeclélianiques a
toGJours ét': en vigueur; il Y
Cut
méme des ttlllS 0\1
les longues ehevelures furent interdites
ii
tous les Chré–
tien,; mni; cette dircipline n'a pas (ublilló long-tem. :\
leur égard.
Voye,-
C
LE R e,
T o NS
U RE,
,o
U–
RONNE.
N os antiquaircs
&
nos hifioriens fe Cont rres-étendus
fur la chevelure de nos princes: on (;,;t
tri:s·e~aatm"nt
Ulle
chale
tres-importante
:l
r.'lvoir, qui
d'cntre
CUK por·
ta des
che11e/tx
longs,
&
qui porta des
che1/etlX
COUrts.
La queflion des
chevCflx
longs
&
des
ehev",x
eourts
a été dans Con tems la mat;"re de plulleurs ouvrages
pol~miques.
O
alraI homi7ltlm!
Aujnurd'hui on
pOrt~
00 on ne porte pas des
ehe–
V'U.,<;
on les porte longs ou eourts 13ns eonCéquellce.
L e,
,bevetlx
rom empl oyés
ii
faire des perruqul's , eon–
tre leiquelles
a
la vérité un (;,vam homtne '\ fair un
traité.
Voye,-
PE R R
U
Q
U
E.
Et cet habil l""nent de
t~te
efi devenu li ordinairc par Ca commodité , que les
ebevetlx
fOnt un objet de eommeree aITez aontidéra–
ble.
Les
ehev",,.
des pays feptentri onauK fom plus efii–
més que les nOtres . De bon ;
eh"" "x
font
bi~n
110ur–
ris ,
&
ne font ni rrop gros l1i trop ñns . Les gros de–
\'iennem edpus quand on les frif.; les fin, ne tienncnt
pas afiez lu frifure. L a longueur deS
eh";,,,x
doit
~tre
d'cnviron
vingtwcinq
pouees; leur prix diminuc
a
me–
fure qu'i1s fnnt plus eOurts.
011
reeherehe plus ecux
des femmes que eeus des hommes. On regarde besu–
eoup
~
la couleur; les blonds (Ollt les plus ehers.
11
Y
a peu de marehandifc dont le prix Coit auffi variable;
iI
Y s des
eh",,,,,X
depuis quarre franes ¡ulqu'á cinquante
éeus la livre . ün prétel1d que les
eh..,,,,x
chiitaills le
blal1ehilfem eomme la toile, en les lovatH pluliturs fois
dans de l'eau Ijmouneufe,
&
les étendnnt fur le pré .
J
Q<!ant
"'llllrt
dininguoit' l'horome libre de I'cfcl,,\·c.
Be
le Pdnf"e de fea
rujen:: T"citl: des
mO!url
de. Gam:'llns.
jit
Slft~;
,¡
ta tril Grrm".
niJ .. fic $MttI,rUnI ;111/11.;
c
{ ,,,tliJ [tptmsnrHr
. .. .
P,illC'ptJ
&
''(II~.
,;.'1711
(c31,illurn)
Ilphml.
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Acad. l\o)'al. T. xx.) l
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