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2
AXI
UIl
él
tI"
Jonl
Igaux
"
deux. Si
d.
d n'l aoiglJ
¿'filie
ma;J
1)"111
tI}
ó/e%; de1lx,
&
del/X
1l11treJ
de
cinq
doigtl de
/'
auue
mai,,) le nombre del aoigll
'11';
ye–
ftera
Jera
Igal.
4'.
A I'égard de l'exiCleoce
r~c1le)
je ne fuis pas
moins afiaré de I'exiflence de mon corps en particu–
lier,
&
de touS ceux que je touche
&
que je vois
autOllr de moi , que je le fuis de l'exiClence des corps
en
gtiné'ral, ,
l\!¡ais, me dira-t-on. ces inaximes-lii fom-elles donc
abfolumem inutiles? Nullement , quoique leur ufage ne
foi r pas. tel qu'on le croit ordinairemcLlt. Nous allons
marquer
pr~cifémenr
¡,
quoi elles fom utiles,
&
a
quoi
elles
lié
fauroienc ferv ir .
1'.
Elles ne fom d'aucun ufage pour prouver oU,
pour confirm'er des propofirions particulieres, qui font
évideotes par
elles-m~mes.
On vienr de le voir.
2'.
11 o'ea pas moins vifible, qu'elles ne font
&
n'om jamais été les fondemeos d'aucune fcience. Je fai
bien que fur la foi dcs fcholaaiques , on' parle beau–
aoup deS principes ou
axiome!
fur lefguels
I~s
fcieoces
fom foodées: mais
il
ea
impoffiblc d'e!, affigncr au–
cune qui
Coit
b~
tie fur ces
"",iomel
généraux: ce
'1u ;
cft , cfl; íl eft impoJlible qu'une chofe.
&c. Ces ma–
ximes générales peuvent c:trc du !'neme ufage slans I'é–
ruGe de la
Th~ologie
que dans les aurres Sciences ;
c'eft-a·dire , qu'elles peuvent aum-bién fervir en Théo–
logie
a
fermer la bouche aux chicaneurs
l!i.
a terminer
les difpures; que dans toure aurre Science. Mais per–
fonne ne prendra de cet aveu aucun droit de dire , que
la religioo
Chrétienn~
efi fondée fur ces maximes, el–
le n'ell fondée que fur la révé lation ; donc par la me–
me raiian on ne peut dire qu'clles i'oienr le fondement
des nurres Scicnces . Lorfque nous rrouvons une idée,
par I'iorerventioo de laquelle 110US Mcouvrons la liai–
ron de dcux aurres idées, c'ea une rév¿lation qui nous
vi~nt
de la pare de D ieu par la voix de la rairon; car
deslors nous connoilfons une vérité que nous ne con–
uoi(fions pas auparnvant. Quand D ieu
lui-m~inc
nO"M
enfeigne une vérité, c'ea Ulie révélarion qui nous e!l:
commuuiqu~e
par la voix de fon efprit;
&
des· la no–
tre cOllnoitranee ea augmentée,: mais dans I'un
&
I'au–
tre cas, ce n'ea poinr de ces lTiaximes que norre efprit
tire fa lumiere o u fa connoilfance .
3'.
Ces inaximes générales ne contribuent en rien
a
faire faire aux homlnes des progres dans les Séicnces,
ou des découverres de vérités noul'elles . Ce grand fe–
crer n'appartient qu'" la feu le analyle. M. N ewron a
démontré plufielirs propolirjons qui fou t aurant de 110U–
velles vérirés inconnues auparavant aux favans,
&
qui
0 01
porté la connoilfance des Mathémntiques plus lo;"
qu'elle n'otoit encore: mais ce n'en poine
e"
rcCOU–
ram
:l
ces maximes générales
1
qu'il
~
fair €es belles
dée.ouverres. Ce n'ea pas
no~ ~'us
par .Ieur (eeours
qu',1 en
a
trouvé
les
démonflrauolls: mals en décou–
vrant des idées intermédiaires, qui lui tilfent voir la
convenance ou la difcollvenance des idées relles qu'el–
les étoienr exprimées
d~ns
les propofirions qu'il a dé–
mont,rées. Voila ce qui aide le plus I'efpri r a éreo–
dre Ces lu mieres, a reculer les bornes de I'ignorance;
&
3
perfeé1ionner les Sciences; mais les
axiomel
gé,
n¿raux fÓllr abfolumenr aériles, loin
d'~tre
une [our–
ce fécollde de connoiffances, lI s
ne
fone poiot les foo–
dcmens , fur lefquels repofent eomme fur une baCe Im–
mobile ces admiraples édifices, qui font I'honneur de
I'efprit humain. ni les clefs <jui onr ouven
aux
De–
[carees, aux Newlons, au! L eibnir1., le fané1uaire des
Scienees les plus fublimes
&
les plus élevées.
Pour venir done :;. l'uCage qu'on faft de ces maxi–
mes,
l ijo
elles peuvenr f. rvir dans
la
m¿rhode qu'on
employe ordinairement pdur enfeigncr les fci. nces juf–
qu'au rerme
Oli
elles om été poutrées: Inais elles ne
ferven¡ que fon peu, ou point du toút, pour portet
pl us avam les.
r~ienc,es; ellc~
ne pell vent fervir qu'a
marquer les
pnnelp~ux
endrolts par
011
I'on
a
paffé;
elles
deviellll~"t
!nuriles a eeux qui veulenr aller en
avanr. Ainli que le fil d'Arlane, elles tie fom que
faci[ ;rer les moyens de revenir fur nos pas .
2° . Elles fom propres a' foulager la m¿moire,
& •
Goréger les difputes-, en indiquaor fommairement les
,'érirés d.nlt
01\
convient de parr
&
d'áurre. Les éco.
les ayam érabli aurrefois la dlfpure comme la pierre
de touehe de I'habileré
&
de la fagacilé, elles adju–
geoient la vié10ire
ii
celúi • qui le champ de baraille
aemeuroir,
&
gui parloir le dernier; de forre qu'on en
concluoir. que s'il n'avoir pas foutenu le meilleur par–
ti,
du mOÍll$ il avoit eu I'avalllage
de
mleux argu-
AXI
mellter, Mais, paree que felOll certe méthodc,
iI
pouvoir fore bien
~rriver
que la dif'pure n< pílt éue
déeidée entre deux
combatt~ns
é'galement cxpcrtS,
&
qlle
c'eÍ1~
été l'hydre toaJours renaiUaure; pour évirer
que la dlfpure ne s'engagear dans UDe fuite infinie de
fyllogifmes,
&
ponr coupcr d'un feul coup toures les
teres de cene hydre,
00
imroduifit dans les écoles cer–
raines propotitions générales évidentcs par clles-Illc!mes,
qui érant de na'rure
a
8tre
re~Qcs
de tous les hommes
avec un emier alfenriment, devoiem erre regardées
comme des mefures générales de la vérité ,
&
leoir
lieu de principes. Ainfi , ces maximes ayane
re~a
le
110m de
príncipel,
qu'on ne pouvoit nier dans la di.
[pute, on les pri¡' par erreur pour I'origioe
&
la vraie
fource de DOS connoilfances; parce que, larfque dans
les difpures on en venoir
a
quelques-unes de ce maxi·
mes, on
s'arr~toit f~ns
aller plus avanr)
&
la quetlion
éroif terminée .
Eneore un c'oup , les
axiomeI
ne fervent qu" · ter'
tnincr les difpures; car au fond, fi ['on en prelfe la
lignitication, ils ne nous apprennent rien de nouveau :
cela a été déjl fai r par les idées inrerm6d iaires, dont
o n
s'ea
ferv i dans la difpure. Si dans les diCputes les
hommes aimoient la vérité pour elle-meme , on
oc
fe–
roit point obligé.J pour leur faire avoücr leur défaite,
de les fbrcer Jutque dans ces derniers remrnchemens;
leur finc érité les obligeroit
a
fe rendre plQtÓt. Je ne
penCe pas qu'dn air regardé ce-s maximes comme des
fecours fore irilportans pOllr faire de nouvelles décou–
verres , ti ce o'ea dans les éeoles,
011
les hommes,
pour obtenir une frivole vié1oire, fom aurorilés
&
en·
couragés a s'oppofer
&.
a
rélifler de toure leur force
ii
des vérirés évidentes, jUCqU'l ce qu'ils fdiel1l barrus,
c'ea-a· dire qu'ils foienr réduits '
ii
fe contredire eux–
mEmes, ou
a
combattre des principes érablis. En un
mor, ces maximes peuvent bien faire voir ou abourif.
fem certaines fauffes opinions, qui renferment fou vent
de pures éonrradié1ions: mais quelque propres qu'elles
foient
a
dévoiler rabCurdilé ou la faulJeré du raita n–
uemenr ou de l' opinion paniculiere d' un homme, el·
les ne Cauroient conrribuer beaueoup a éclairer l'ea–
tendement, ni a lui faire
fai~e
des progres dans la
connoilfanee des chofes : progres qui ne feroienr
ni
plu.s
ni moins prompts
&
eertains , qiJaad
I'efpri(
n'aur?/t
jamais penfé aux propofitions
génér~JcS..
A la
vérr~~
elles peuvetir fervir pour
r~d,,;~
.un chlcaneur,. au
.h–
lenee, en lui faifant
v e;'
/
abCurdlté de,
ce
qu
,I
dlt,
&
en I'expofa'"
d
la
honre de conrtedlre ce que tout
le
mona,
voir,
&
dom
iI
ne peur s'empecher de re·
co",.oHre
lui -m ~me
la vérité: mais autre chofe efl de
momrer
a
ún horílme qu'il en dans I'erreur,
&
auire
chofe de I'inaruire de
13
vériré .
Je voudrois bien Cavoir quelles vérités ces propofi–
tions peuvent lloUS faite connoirre, que nous ne con–
Doi (fions pas aupa.ravanr? Tirons-en toures les conféguen.
ces que nous pourrous, ces conCéquences fe reduiront
toujours
~
des propofitiolls identiques , ou une idée
dt
affirmée d'elle-meme ;
&
toure I'influence de ces ma–
x
imes ,
(j
elles en onr quelqu'une , ne tombera que fut
ces forres de propofirions. Or chaque propo/irion parti·
culiere idenrique eCl auíli évidcnre par elle-meme, que
les propofirions les plus unil'erfelles, avee cene feul e
différence, que ces dernieres pouvanr erre appliquéd
a
tous les cas, on
y
infiae
davanta~e .
Quant aux aurres maximes moms
~n"rales,
iI
Y
en
a plufieurs qui ne fonr_que des propOfitíons
pur~ment
verbales.
&
qui ne nous apprenoenr autre chole que le
rapport que cerraips noms om entr'eux; relle ea celle–
ci:
le tOtlt eft Igal
a
toutel
(a
tartia;
car , Je vous
prie , quelle vérité réelle fort d uoe telle maxime?
Uu
enfant,
a
qui l'on Órc une partie de fa pomme , le con–
noir mieux dans cet exemple paniculier que par cene
propo!itiOIl générale,
1m tOllt efl Igal
"
tOlltel
Jet
par–
tiCJ.
Quoique les propofitions générales
s'inrrodu ifeo~
dans
notre efprir
ii
la fuveur des propofilions particullercs ,
cepelldanr il prend apres cela un chemin tour diflérene;
car réduifanr fa connoilfaoce
:l
des principes au(fi gé–
néraux qu'il le peur, il Ce les rend familiers,
&
s'ac–
cou rume
ii
y
recourir comme
¡¡
des modeles du vrai
&
du faux;
&
les fai fan r fervir ordinairemenr de re–
gles pqur mefurer la vériré .des aurres,
propoli~ions,
il
viene
n
Ce
figurer dnns la flllte, que les propofitlons plus
particulieres emprun:em Icur vérit¿
&
leur évidence de
la cooformiré qu'elles ollr avec ces propofitions géué–
rales.
Mais que veut-oo dire, qunnd on dit communémcnt
qu'il