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77

2

AXI

UIl

él

tI"

Jonl

Igaux

"

deux. Si

d.

d n'l aoiglJ

¿'filie

ma;J

1)"111

tI}

ó/e%; de1lx,

&

del/X

1l11treJ

de

cinq

doigtl de

/'

auue

mai,,) le nombre del aoigll

'11';

ye–

ftera

Jera

Igal.

4'.

A I'égard de l'exiCleoce

r~c1le)

je ne fuis pas

moins afiaré de I'exiflence de mon corps en particu–

lier,

&

de touS ceux que je touche

&

que je vois

autOllr de moi , que je le fuis de l'exiClence des corps

en

gtiné'ral, ,

l\!¡ais, me dira-t-on. ces inaximes-lii fom-elles donc

abfolumem inutiles? Nullement , quoique leur ufage ne

foi r pas. tel qu'on le croit ordinairemcLlt. Nous allons

marquer

pr~cifémenr

¡,

quoi elles fom utiles,

&

a

quoi

elles

lié

fauroienc ferv ir .

1'.

Elles ne fom d'aucun ufage pour prouver oU,

pour confirm'er des propofirions particulieres, qui font

évideotes par

elles-m~mes.

On vienr de le voir.

2'.

11 o'ea pas moins vifible, qu'elles ne font

&

n'om jamais été les fondemeos d'aucune fcience. Je fai

bien que fur la foi dcs fcholaaiques , on' parle beau–

aoup deS principes ou

axiome!

fur lefguels

I~s

fcieoces

fom foodées: mais

il

ea

impoffiblc d'e!, affigncr au–

cune qui

Coit

b~

tie fur ces

"",iomel

généraux: ce

'1u ;

cft , cfl; íl eft impoJlible qu'une chofe.

&c. Ces ma–

ximes générales peuvent c:trc du !'neme ufage slans I'é–

ruGe de la

Th~ologie

que dans les aurres Sciences ;

c'eft-a·dire , qu'elles peuvent aum-bién fervir en Théo–

logie

a

fermer la bouche aux chicaneurs

l!i.

a terminer

les difpures; que dans toure aurre Science. Mais per–

fonne ne prendra de cet aveu aucun droit de dire , que

la religioo

Chrétienn~

efi fondée fur ces maximes, el–

le n'ell fondée que fur la révé lation ; donc par la me–

me raiian on ne peut dire qu'clles i'oienr le fondement

des nurres Scicnces . Lorfque nous rrouvons une idée,

par I'iorerventioo de laquelle 110US Mcouvrons la liai–

ron de dcux aurres idées, c'ea une rév¿lation qui nous

vi~nt

de la pare de D ieu par la voix de la rairon; car

deslors nous connoilfons une vérité que nous ne con–

uoi(fions pas auparnvant. Quand D ieu

lui-m~inc

nO"M

enfeigne une vérité, c'ea Ulie révélarion qui nous e!l:

commuuiqu~e

par la voix de fon efprit;

&

des· la no–

tre cOllnoitranee ea augmentée,: mais dans I'un

&

I'au–

tre cas, ce n'ea poinr de ces lTiaximes que norre efprit

tire fa lumiere o u fa connoilfance .

3'.

Ces inaximes générales ne contribuent en rien

a

faire faire aux homlnes des progres dans les Séicnces,

ou des découverres de vérités noul'elles . Ce grand fe–

crer n'appartient qu'" la feu le analyle. M. N ewron a

démontré plufielirs propolirjons qui fou t aurant de 110U–

velles vérirés inconnues auparavant aux favans,

&

qui

0 01

porté la connoilfance des Mathémntiques plus lo;"

qu'elle n'otoit encore: mais ce n'en poine

e"

rcCOU–

ram

:l

ces maximes générales

1

qu'il

~

fair €es belles

dée.ouverres. Ce n'ea pas

no~ ~'us

par .Ieur (eeours

qu',1 en

a

trouvé

les

démonflrauolls: mals en décou–

vrant des idées intermédiaires, qui lui tilfent voir la

convenance ou la difcollvenance des idées relles qu'el–

les étoienr exprimées

d~ns

les propofirions qu'il a dé–

mont,rées. Voila ce qui aide le plus I'efpri r a éreo–

dre Ces lu mieres, a reculer les bornes de I'ignorance;

&

3

perfeé1ionner les Sciences; mais les

axiomel

gé,

n¿raux fÓllr abfolumenr aériles, loin

d'~tre

une [our–

ce fécollde de connoiffances, lI s

ne

fone poiot les foo–

dcmens , fur lefquels repofent eomme fur une baCe Im–

mobile ces admiraples édifices, qui font I'honneur de

I'efprit humain. ni les clefs <jui onr ouven

aux

De–

[carees, aux Newlons, au! L eibnir1., le fané1uaire des

Scienees les plus fublimes

&

les plus élevées.

Pour venir done :;. l'uCage qu'on faft de ces maxi–

mes,

l ijo

elles peuvenr f. rvir dans

la

m¿rhode qu'on

employe ordinairement pdur enfeigncr les fci. nces juf–

qu'au rerme

Oli

elles om été poutrées: Inais elles ne

ferven¡ que fon peu, ou point du toút, pour portet

pl us avam les.

r~ienc,es; ellc~

ne pell vent fervir qu'a

marquer les

pnnelp~ux

endrolts par

011

I'on

a

paffé;

elles

deviellll~"t

!nuriles a eeux qui veulenr aller en

avanr. Ainli que le fil d'Arlane, elles tie fom que

faci[ ;rer les moyens de revenir fur nos pas .

2° . Elles fom propres a' foulager la m¿moire,

& •

Goréger les difputes-, en indiquaor fommairement les

,'érirés d.nlt

01\

convient de parr

&

d'áurre. Les éco.

les ayam érabli aurrefois la dlfpure comme la pierre

de touehe de I'habileré

&

de la fagacilé, elles adju–

geoient la vié10ire

ii

celúi • qui le champ de baraille

aemeuroir,

&

gui parloir le dernier; de forre qu'on en

concluoir. que s'il n'avoir pas foutenu le meilleur par–

ti,

du mOÍll$ il avoit eu I'avalllage

de

mleux argu-

AXI

mellter, Mais, paree que felOll certe méthodc,

iI

pouvoir fore bien

~rriver

que la dif'pure n< pílt éue

déeidée entre deux

combatt~ns

é'galement cxpcrtS,

&

qlle

c'eÍ1~

été l'hydre toaJours renaiUaure; pour évirer

que la dlfpure ne s'engagear dans UDe fuite infinie de

fyllogifmes,

&

ponr coupcr d'un feul coup toures les

teres de cene hydre,

00

imroduifit dans les écoles cer–

raines propotitions générales évidentcs par clles-Illc!mes,

qui érant de na'rure

a

8tre

re~Qcs

de tous les hommes

avec un emier alfenriment, devoiem erre regardées

comme des mefures générales de la vérité ,

&

leoir

lieu de principes. Ainfi , ces maximes ayane

re~a

le

110m de

príncipel,

qu'on ne pouvoit nier dans la di.

[pute, on les pri¡' par erreur pour I'origioe

&

la vraie

fource de DOS connoilfances; parce que, larfque dans

les difpures on en venoir

a

quelques-unes de ce maxi·

mes, on

s'arr~toit f~ns

aller plus avanr)

&

la quetlion

éroif terminée .

Eneore un c'oup , les

axiomeI

ne fervent qu" · ter'

tnincr les difpures; car au fond, fi ['on en prelfe la

lignitication, ils ne nous apprennent rien de nouveau :

cela a été déjl fai r par les idées inrerm6d iaires, dont

o n

s'ea

ferv i dans la difpure. Si dans les diCputes les

hommes aimoient la vérité pour elle-meme , on

oc

fe–

roit point obligé.J pour leur faire avoücr leur défaite,

de les fbrcer Jutque dans ces derniers remrnchemens;

leur finc érité les obligeroit

a

fe rendre plQtÓt. Je ne

penCe pas qu'dn air regardé ce-s maximes comme des

fecours fore irilportans pOllr faire de nouvelles décou–

verres , ti ce o'ea dans les éeoles,

011

les hommes,

pour obtenir une frivole vié1oire, fom aurorilés

&

en·

couragés a s'oppofer

&.

a

rélifler de toure leur force

ii

des vérirés évidentes, jUCqU'l ce qu'ils fdiel1l barrus,

c'ea-a· dire qu'ils foienr réduits '

ii

fe contredire eux–

mEmes, ou

a

combattre des principes érablis. En un

mor, ces maximes peuvent bien faire voir ou abourif.

fem certaines fauffes opinions, qui renferment fou vent

de pures éonrradié1ions: mais quelque propres qu'elles

foient

a

dévoiler rabCurdilé ou la faulJeré du raita n–

uemenr ou de l' opinion paniculiere d' un homme, el·

les ne Cauroient conrribuer beaueoup a éclairer l'ea–

tendement, ni a lui faire

fai~e

des progres dans la

connoilfanee des chofes : progres qui ne feroienr

ni

plu.s

ni moins prompts

&

eertains , qiJaad

I'efpri(

n'aur?/t

jamais penfé aux propofitions

génér~JcS..

A la

vérr~~

elles peuvetir fervir pour

r~d,,;~

.un chlcaneur,. au

.h–

lenee, en lui faifant

v e;'

/

abCurdlté de,

ce

qu

,I

dlt,

&

en I'expofa'"

d

la

honre de conrtedlre ce que tout

le

mona,

voir,

&

dom

iI

ne peur s'empecher de re·

co",.oHre

lui -m ~me

la vérité: mais autre chofe efl de

momrer

a

ún horílme qu'il en dans I'erreur,

&

auire

chofe de I'inaruire de

13

vériré .

Je voudrois bien Cavoir quelles vérités ces propofi–

tions peuvent lloUS faite connoirre, que nous ne con–

Doi (fions pas aupa.ravanr? Tirons-en toures les conféguen.

ces que nous pourrous, ces conCéquences fe reduiront

toujours

~

des propofitiolls identiques , ou une idée

dt

affirmée d'elle-meme ;

&

toure I'influence de ces ma–

x

imes ,

(j

elles en onr quelqu'une , ne tombera que fut

ces forres de propofirions. Or chaque propo/irion parti·

culiere idenrique eCl auíli évidcnre par elle-meme, que

les propofirions les plus unil'erfelles, avee cene feul e

différence, que ces dernieres pouvanr erre appliquéd

a

tous les cas, on

y

infiae

davanta~e .

Quant aux aurres maximes moms

~n"rales,

iI

Y

en

a plufieurs qui ne fonr_que des propOfitíons

pur~ment

verbales.

&

qui ne nous apprenoenr autre chole que le

rapport que cerraips noms om entr'eux; relle ea celle–

ci:

le tOtlt eft Igal

a

toutel

(a

tartia;

car , Je vous

prie , quelle vérité réelle fort d uoe telle maxime?

Uu

enfant,

a

qui l'on Órc une partie de fa pomme , le con–

noir mieux dans cet exemple paniculier que par cene

propo!itiOIl générale,

1m tOllt efl Igal

"

tOlltel

Jet

par–

tiCJ.

Quoique les propofitions générales

s'inrrodu ifeo~

dans

notre efprir

ii

la fuveur des propofilions particullercs ,

cepelldanr il prend apres cela un chemin tour diflérene;

car réduifanr fa connoilfaoce

:l

des principes au(fi gé–

néraux qu'il le peur, il Ce les rend familiers,

&

s'ac–

cou rume

ii

y

recourir comme

¡¡

des modeles du vrai

&

du faux;

&

les fai fan r fervir ordinairemenr de re–

gles pqur mefurer la vériré .des aurres,

propoli~ions,

il

viene

n

Ce

figurer dnns la flllte, que les propofitlons plus

particulieres emprun:em Icur vérit¿

&

leur évidence de

la cooformiré qu'elles ollr avec ces propofitions géué–

rales.

Mais que veut-oo dire, qunnd on dit communémcnt

qu'il