AUT
rput, comme S . Paul, que toute puiJ]ance n'erl de
Dieu qu,'autant qu'elle di jurle
&
réglée.
.
Le prll1ce tleut de fes fUjets memes
I'a/ttoritl
qu'll
a fur ellx;
&
cette
autoritl
en bornée par les lois de
la nature
&
de l'étQt. L es lois de la nature
&
de I'¿–
tat fom les cOllditions fOlls leCquelle's ils fe font fou–
m is, ou font cenCés s'ctre foumis , fon gouvernement.
L 'une de ces conditions di que n'ayant de pouvoir
&
d'"utoritl
fur eux que par leur choix
&
de leur con–
f~nteme)u,
il ne peut jamais employer cene
a"toritl
ponr carrer I'aae ou le cOlmat par lequel elle lui a été
déférée: il agiroit des-Iors contre lui-m€me, puiCque
fon
al/eorie!
ne peut fubfiller que par le titre qlli l'a
établie. Qui aunulle I'un détruit l'aUlre. Le prince ne
peut donc pas diCpoCer de Con pouvoir
&
de fes fuj ets
fans le.conCentement de la nation ,
&
indépendamment
du cholx marqué dans le contrat de foumiflion. S'il
en ufoit autrement, tout feroit nul,
&
les lois le rele–
v~roient
des promerres
&
des Cermens qu'i1 auroit pu
falre, comme un mineur qui auroit agi fans connoif–
fance de cauCe, puifqu'il auroit prétendu difpoCer de ce
qu'il n'avoit qu'en dépot
&
avec clauCe de fubrtitution,
de. la méme maniere que s'it l'avoit eu en tOUle pro–
prtété
&
Cans aucune condition.
D'ailleurs le gOllvernement, quoiqu9 héréditaire dans
une famille,
&
mis entre les mains d'un feul n'ell
pas un bien particulier, mais un bien public, qui par
co~Céque~t
ne
p~ut
jamais etre enlevé au peuple,
a
qU.1 feul 1I appanlent errentiellement
&
en pleine pro–
!,r~éré
..Aufli di-ce toujours lui qui en fait le bail:
JI
m~ervlem
toujours dans le contrat qui en adjuge I'e–
xerClce. Ce n'ert pas I'état qui appartient au prince
c'en !e prince qui appartient
a
l'ét~t:
mais
iI
apparrien~
au
~r!nce
de gouverner dans I'état, parce que I'¿tat I'a
~hO,1 1t
P?u.r cc!a; qu'ils s'efl engagé envers les peuples
a I admmlflratlon des affaires,
&
que ceux-ci de leur
c~r¿
fe
~ont.
engagés
¡¡
lui obéir conformément aux
101s. Celul qUI porte la couronne peut bien s'en déchar–
ger abColl1ment s'it le veut : mais il nc peut la remet–
tre fur la
t~te
d'un autre Cans le conCemement de la na–
tion qui I'a mife fur la fienne. En un mot, la cou-'
roone., le gouvernemcnt,
&
l'autDritl
publique, fom
des blens dout le corps de la nation dI: propriétaire
&
dont les prinees font les uCufrutiers, les minirtres
&.
les dép?fitaires . Quoique chefs de I'érat, ils n'en Coot
pas mOllls membres,
a
la vérité les premiers, les plu9
vénérables
&
les plUS puilfaos , pouvant tout pour gou–
v erner, mais ne pouVant ríen légitimemem pour chan–
ger le gouvernement établ i, n1 pour mettre un
autr~
chef!1 leur place . Le fceptre de Louis X
V.
palfo né–
eerralrem.ell!." Con fils alné,
&
iI
n'y a
auc~ne
puif–
fan ce qUI pUlrre s'y oppoCer: ni celle de
13
natton, par–
ee que c'ert la condition du contrar
¡
ni celle 'l{e fon pe–
re pu la
me
me raifon .
-./'
I
"
Le dép6r de
I'al/toriel
n'en quelquefois que pour
un tems limité, comme dans la république R omainc.
11 en quelquefois pour la vie d'un feul homme, com–
me en Pologne; qoelquefois pour tout le tems que fub–
firtera une famille, cqmme en Angleterre; quel'luefois
pOllr le tems que Cubfirtera une C-amille par les males
feuleme'lt, comme en France.
Ce dép6t eH
qu~lquefois
confié l un certain ordre
dans la fociété; quelquefois
a
plufieurs choifis de tous
les ordres,
&
quelquefois
a
un feul.
Les conditions de ce paae fom dilférentes dans les
différens étals. Mais par-toU!, la nation ert en droit de
m"nintenir envers
&
contre tous le contrat qu'elle a fait;
aueune puilfance ne peut le changer;
&
quand il n'a
plus lieu, elle rentre dans le droit
&
dans la pleioe
liberté d' en pa{fer un nouveau avec qui,
&
comme
il lui plalt. C'ert ce qui arriveroit en France,
ti
par
le plus grand des malheurs la famille entiere régname
venoit
a
s' éteindre jufque dans fes moindres rejettons;
alors le fceptre
&
la courollne retourneroient
a
la na–
tion.
11 Cemble qu'il n'y ait que des dCclnves dont l'eCprit
Ceroit :míli borné que le creur Ceroit bas, qui purrem
penCer autremen¡ . Ces fortes de gens ne fout nés ni
pour la gloire du prince, ni pour I'avantage de la fo–
ciété : ils n'ont ni vertu, ni grandeur d'ame. La crain- '
te
&
l'intéret font les re{fons de leur conduite. La
Ilamre ne les produit que pour fer vir, de luflre aUli hom–
mes vcrtueux;
&
la Providcnce s'en Cen pour former
les pui{fances tyranniques, dont elle chatie pour I'ordi–
naire les pClIples
&
les fouverains qui offenCent Dieu;
ceux-ci en ufurpant, ceux-ta en accordant trop
a
l'hom–
me de ce pouvoir fupreme, que le Créateur s'eft re–
fervé fur la créarure .
AUT
L'obCervatíon des lois, II confervation de la liberté
&
I'amour de la patrie, font les fources fécondes de
toutes grandes chofes
&
de tOUles belles aétions. Li
fe trouvent le bonheur des peuples,
&
la véritable
iI–
lurtration des princes qui les gouvernent. L a I'obéirran–
ce .en glorieufe.,
&
~e comman~e~ent
augune . Au con–
tralre, la fiatene, I'uuétct partlculter,
&
l'eCprit de fer–
vitude font I'origine de tous les maux qui accablent
un état,
&
de toutes les lkhetés qui le deshonorent.
L a les fujets fom miférables,
&
les princes haYs; li
le monarque De s'ert jnmais entendu proclamer le
bien–
aiml;
la foumiflion y ell homeuCe,
&
la domination
cruelle. Si je relfemble fous un meme point de vOe
la Fraoce
&
la Turquie , j'apperc;ois d'un cÓté une fo–
ciété d'hommes que la raifon unit, que la vertu fait
agir,
&
qu'un chef égalcment fage
&
glorieux gou–
verne Celon les lois de la junice; de l'autre, un trou–
peau d'animaux que l'habirude a{femble, que la loi de
la verge fait marcher,
&
qu' un maltre abfolu mene
fclon
'Con
caprice.
Mais pour donner aux principes répandus dans cet
article toute
I'autorieé
qu'ils peuvent recevoir, appuyons–
les du témoignage d'un de nos plus grands rois. Le
difcours qu'il tint
a
I'ouverture de I'a{femblée des no–
tables de
15'96,
plein d'uoe fincérité que les fouverains
ne connoilfent guere, étoit bien digne des femimens
qu'il y porra. " Perfuadé, dit M. de Sully,
'pag. 467,
" i..
4·
tomo
l .
que les rois om deux fouverall1s, D ieu
&
la loi; que la junice doit préfider Cur
I~
throne,
&
que la douceur doit ctre aflife
a
cÓté d elle; que
Dieu étant le vrai propriétaire de tous les royau-
" mes,
&
les reis n'en étant que les admininratenrs ,
"ils doivent repréCenter aux peuples celui
dOl~t il~
tiennent la place; qu'ils ne régneront comme IUf, qu
" autant qu'ils régneront en peres; que dans les
é–
tats monarchiques hérédiraires, il Y a une erreur
qu'on peut appeller aufli
hlrldieltire,
c'en que le
fou verain ert maltre de la vie
& .
des biens de .touS
11
Ces fujers; que moyennam ces
qnat~e
mots,
te~
eft
"otre plaifir,
iI
en difpenfé de mantfener les ralfons
" de fa conduite, ou méme d'en avoir; que , quand
11
cela Ceroit,
iI
n'y a poim d'imp'rudence pareiJle .i
" cclle de fe faire haYr de ceux aux-quels on efl obll–
" gé de contier achaque inflam fa
vic,
&
que c'e!t
" tomber dans ce malheur Que d'empOrter . tout de VI–
II
ve force. Ce grand homme , perfuadé.' dls-je, de
c.esprincipes que coue I'artífice du courtlCan De banDlra
" jamais du creur de ceux qui lui
rerrembl~ront,
dé–
"
c1ar~
que pour éviter tout air de violence
&
de cou–
:' trainte,
iI
n'avoit pas voulu que I'ailemblée fe n t
, par des députés nommés par le Couverain,
&
tou-
~:
Jours aveuglement a(fervis
a
tomes fes \lolomés; mais
" que
Con
intention étoit qu'pn
y
admlt libremenr tou–
" tes fortes de perfonnes , de quelqu'état
&
condirion
qu'elles pu{fent etre; ann que les gens de favoir
&.
" de mérite eu{fent le moyen d'y propofer fans crain–
" te ce qu'ils croiroient néce{faire pour le bien public;
11
qu'il De prétendoit encore en ce moment leur pre–
" fcrire aucunes bornes ; qu'il leur enjoigooit feulement
de ne pas abufer -de ce!!e permiffion, pour l'abai[–
" fement de
I'aueorité
royale, qui ert le principal nerf de
" l'état; de rétablir I'union entre Ces membres; de fou-
lager les peuples; de decharger le thréfor royal de
" quantité de
de~tes,
auxquelles
il
fe voyoit fujet fans les
" avoir comraaées; de modérer avcc la meme juflice
" les penfions exceflives, Cans faire tort aux néccffili–
" res, afin d'érablir pour I'avenir un fonds fuffir:1nt
&
" clair pour I'emretien des gens de guerrc . 1I ajouta
" qu'il o'auroit auenne peioe
a
Ce Coumettre
a
des mo–
" yens qu'il n'auroit poim imaginés lui-meme, d'abord
" qu'il fentiroit qu'ils avoient été diélés par un efprit
" d'équité
&
de defintére{fement; qu'oo ne le verroit
" point chercher dans fon 1ge, dans fon expérirDce
&
dans fes qualités perfonnelles, lIn prétexte bien moins
frivole, que celui dont les princes ont courume de
" fe fervir, pour éluder les réglemens, qu'il montreroit
au contraire par fon exemple, qu'ils oe regardent pas
" moins les rois pour
les
faire obferver, que les CUJers ,
" pour s'y f0l1me!!re.
Si je faiJois gloire,
continua-t!il,
de paffer pottr ,m exce"e..t orateur, j'attrois !Jpportl
" ici pll/s áe be"es paroles '1l/e de bDn1f. 'Volonel: matS
" mon ambition
"
,/,,,I'I,te eI,ofe de plus ha"t 'lite de
" bien parler. J'aJp,re au glorimx titre de liblratettr
"
&
áe reftaurateur de /a Frante
.
"}e ne
7JOtU
ai don,
" poine appe"ls, comme faiJoieltt .,es prldlceffellrs,
" ¡our 'VOtU obliger d'approu'Ver aveugllment m6S 'VO- .
"
loltté! : je
7./0IU
ni fait nffemb/er potlr
retevojy
'Vos
"
con-