AUT
lorte de gouvernemcnt anarchique ou le peuple fe gou–
v~rne
par canroDs, fe donnant des chefs pendam la
gl1crre
&
des Juges pendan! la paix, door l'autorit6 ne
dllrl! '1u'aulanr qu'il plalt :\ eeux qui la Icm ont con–
fcrée. Hérodote rapporte que ceue efpece d'adminillra–
tion précéda la monarchie che'/. les ancieDs Babyloniens :
&
I'on dit qu'ell<;
a
cncore lieu parmi
plu~curs
pcu–
plcs de l' Amériquc feptenrrionalc, dans l'Arable defer–
rl!,
&
che. les T>lnares de la haute Afie.
(G)
A
U
T O PSI E,
f.
f. Ce mot
di
Grec, compofé
de
av~."
¡oi-mime
,
&
de
;.¡." ,
vlte
; e'efl l'aéHon de
voir une chofe de fes proprcs yeux.
V.
V
1 S
I ON,
~c.
L'f//(topfie
des :inciens élOit un état de ¡"ame ou I'on
avoit un commerce intime avee les dieux . C'éft ainfi
que dans les myfleres d'Elculis
&
de Samolhrace, les
pn! trcs nommoiem
la
derniere explication qu'ils don-
110ienr
ii
leurs profélytes,
&
pour ainfi parler, le mot
de l'énigme. lVbis ceux-ci au rappor! de Cicéron éroi–
eO! fOr! étonnés que cene vue claire des myfleres qui
:\Yoit demandé de li longues préparations, fe n:duifoit
il
leur apprendre des chofes tres' limpies,
&
moins la
nature
des
dieux que
l:\
nature des chofes m8mes,
&
les principcs de la morale .
( G )
A U
T O
R [
S A T ION,
temu de PalaiJ,
efl le
concours ou la jonalon de l'autorit6 d'un tuteur ou
d'un mari, dans un aéle palT6 par un mineur ou par
une femme aéluellement en puilTance de mari; faute
deguoi I'aae feroi! invalide
&
fans eHet. Si pounan!
l'aae palTé fans
I'nutorifatio"
du tuteur étoit avanta–
genx au pupille, il ne tiendroi! qu':\ lui de s'y' tenir :
&
celui qui a conrra&é avec lui, ne feroit pas receva–
ble
a
en demander la nullité en cooCéqucnce du défaur
d'alltorifation;
parce que la nécelliré de
l'alltori¡<1tion
n'a été introduirc qu'en f.weur du mioeur.
Voyez
M
I–
N E U R .
( /1)
• A U T
O
R 1
TE',
pOl/voir, puij[an«, empire,
(Gram.) L'nrttorité,
dit M. I'abbé Girard dans fes
SynonymeJ,
lailTe plus de liberté dans le choix; le
¡.o1I–
VD;'·
:l
plus de force;
I'empire
efl plus abColu. On t1eñt
I'alltoriel-
de la fupériorité du rang
&
de la raifon; le
p Ollvoir,
de I'attacnemenr que les perfonnes om pour
nous;
l'empire,
de l'ar! qu'oo a de failir le foible.
L '(",tor;t.!
perCuade; le
pouvoir
entraonc;
I'empire
fu.–
bJugue.
L'a/~t.r;té
Cuppore du mérire dans celui qui
I'a; le
;OIlVOIr,
des liaiíons;
I'empi",
de I'afcendant.
I1 .faut fe foumettre ':l
l'(jutorit~
d:un
horn.mef.1ge; 0\1
dOlr aGcorder fur COI du
!,o"volr
• res amlS' il ne faut
lairrer prendre de
I'einplrc
" perfoone.
L'~"torité
cfl
communiqu"e par les
19i~;
le
pOllvoir,
par ceux qt¡i
en font dépolitaires; la
p"iff"na,
par le confenremcnt
des hommes ou la forc!! des armes.
00
efl heureux de
vivre fous
I'arttoritl
d'un prince qui aime la juflice,
dom les minillres ne s'arrogent pas un
pouvoir
au-del:l
de celui '1u'il leur donne,
&
qui regarde le ule
&
I'a.–
m our de fes Cujets comme les fondemens de fa
pttif–
¡anc~.
11 n'y a poinr
d'autoritl
fans loi; il, n'y a poim
de loi qui donne une
alltoritl
fans bornes. Tout
POtt–
'Voir
a fes limites.
11
n'y a poin! de
pud!a>1ce
qui ne
doive ene foumife
a
celle de D ieu _
L'
autoritl
foible
:mire le mépris; le'
po,.voir
aveugle choque l'équité; la
p1lijJance.
Jaloufe efl formidable.
L'aflto~i,1
ea
relative
au droir; la
pui/rance
aux moyens d'en ufer; le
POIl–
voir
i1 \ I'ufage.
L'autoritl
réveille une idée de refpea;
la
p"ifTance
une id¿e de grandeur; le
p01lvoir
une idée
de craime.
L'
autori-té-
de D ieu efl fans bornes; fa
p tlÍffan«
étemelle;
&
fon
pOHvoir
abrolu. Les peres
ont de
I'nutorité
[ur leurs enfans; les rois Com
pllijJnnl
entre leurs femblables; les hommes riches
&
titrés fom
pui/ram
dans la fociété; les magiflrats y ont du
POtt–
'lJo/r .
AUTOR IT E' POJ, ITI QUE. Aucun homme n'a
re<;u de la nature le droit de commander aux autres.
La liberté efl tlll prércnt du ciel,
&
chaque individu
de la meme eCpece a le droK d'en jotiir auCli-tót qu'il
joüit de la raifon . Si la tlalUre a établi quelque
a1ltori–
t é,
c'efl la puilTance patcrnclle: mais la puirrance pa–
teroelle a Ce
borne ;
&
daus l'état de nature elle fini–
roit auCli-tllt que les enfans feroiem eo état de Ce con–
duire. Tome autrc
alltorité
vient d'une aUlre origine
que de la nature. Qu'on examine bien,
&
on la fera
touj urs remonter
ii
I'ulle de ces dcux fources: ou la
70m e
l .
ces privil¿geJ n'étoient pas_par
tOllt
les mémcs .. cela n!l.ilToit de
la
phu
grnnc.le00
moindre liberalicé de la
[luiOance
dominante
qui
le.
Itccordoit .
Cinq villes (tules jouyffoient en Sicite
la
grande Au–
tOnOmiCi
elles
fe
~ouvernoicnt
librcmtnt d'cUes
mémes
&
elleJ
nc
AUT
763
force
&
la
violenee de celui qui s'cn efl empar,,; 011
le confen!ement de ceux qui s'y fom f0l1rnis par un
contrat fait ou fuppofé cmr'cux,
&
cclui
i
qui ils on['
détéré
l'al/toritl.
La
puil1an~e
qui s'acquiert par la violence, n'efl qn'
une u(urpation,
&
ne dure qu'autan! que la force de
celni qui commaode I'empone fur cclle de ceux qui
obéf'rrent; enCorte que ji ces derniers deviennent
iI
leur
tour les plus fom,
&
qu' ils fecouen! le joug, ils le
fom avec autam dc droit
&
de junice que I'au tl'e qui
I ~
leur a\'oit impoCé . La meme loi qui
a
fait
l'alllori–
ré ,
la défait alors: c'efl In loi du plus fort.
Quelquefois
I'arteorité
qni s'(Írab lit par la violence
change dc nature; c'efl 10rCqu'elle colltillue
&
Ce main–
tiem du confentemem cxprcs de ceux qu'on
a
foumis :
mais elle rentre par la dans la leconde eCpece dont Je
vais parler;
&
celui qui fe I'éroir urrogée devenant alors
prince, ccne d'crre !¡,ran.
La pnirrance qui vienr du confenrcmcm 'des peupJcs,
fuppofe néccrraircmem des condilions qui en rendcnt
l'u(age légitime, utile
ii
la fociété, avantageux
iI
la ré–
publique,
&
qui la fixem
&
la reflraigllcnt Cll!re des
limircs: car l'hornrne ne doit ni ne pent fe donncr en–
tierement
&
Cans rcferve ,\ nn autre homme; parce qu'
il a un maitre Cupérieur au-dcO-us de
ton~,
a
qui feul
il appartienr tout enticr. C'cfl Dicu, OOIlt le pouvoir
c!l to(\joQrs irnmédiat fur
la
créalllre, ma1tre aulli ja–
loux qu'abfolu, qui ne perd jamais de fcs droits,
&
ne
les commuoique porll[ . 1I permct pour le bieo commull
&
pour le maiiuien de la fociété, que les hOlilmes
ér3bliO-em cntre eux un ordre de [ubordlnarion , qu'ils
obéilJem:l I'un d'eux : mais il VCllt que
ce
fili! par rai–
fon
&
avec mefure,
&
non pas avcug1cmellt
&
fans
réferve, afin que la créature ne s'arrolle pas les droits
dtl créateur. Tome aurre Coumillion cfl le véritab le
crhne de l'idolatrie . l"léchit le genou devant un hom–
me ou devant une im>lv;e, n'efl qu'une cérémonic cxté–
rieure, dom le vrai D ieu qui demande le cceur
&
I'ef–
pri!, ne fe foucie guere,
&
qu'il abandonne
a
I'inflitu–
tioo dcs hornmes pour en fuire , comme
i1
lem con–
viendra, des marques d'un culre civil
&
poliriqllc, ou
d'un culle de religion. Ainli ce ne foO! poiO! ces cé–
rémollies CII e11es-memcs , mais I'cfprit de Icur établif–
fcment, qui en rend la pralique innocente ou criminet–
le.
U
o Anglois 11'a poim de Ccrupulc
iI
fervir le rOl
le gCllou en terre; le cérémonial nc ligoifie que cc qu'
on a vonlu qu'il ligniti:i! : mais livrer Con cceur, fOil
elj>rit
&
fa couduite fans aucune rérerve
it
la volomé
&
au caprice d'une pure créature, en faire l'nl1iqne
&
le
d~rnier
motif de les aétions, c'efl aOurement nn cri–
me dc IcCe-ma)eflé divine an premier chef: al1trement
cc pouvoir de D ieu ,
dont
on parle tal1t, ne feroiE qu'
un vain bruit d(lm la politique humaine uCeroit
~
Ca
famaifie ,
&
dom I'cfprit d'irreligion pourroit re joilcr
a
fon tOur; de forre que rOUles les idées de puiOancc
&
de fubordination venant
a
fe confondrc, Ic princc
re
joüeroit de D ien ,
&
le fl1jer da princC'.
La vraie
&
légitime pl1iffilnce a donc nécerrail'cment
des bornes. AuCli l'Ecriture nous dit-elle: " que votre
" foúmi·lIion foit raifonnable,,;
ji,
ratiol1nbi/. obJe–
Ijllillm vejlrllYA .
"
T oute puillimct; qlli vienl de Dien
" ell une puilTancc régléc ,,;
omniJ potelltu
.i
Deo , or–
dinata e(l.
Car c'efl ainli qu'il fam emendre ces paro–
les , conformémcm
iI
la droitc raifon
&
au fcns litté'–
ral,
&
non conformément a I'inter-prétation de la bar–
felle
&
de la tlatterie, qui prélendent que toure puif–
fanee quelle qu'elle COil, vicm de D i'eu. Quoi donc;
o'y a-t-il point de puillanees injllfles? n'y a-t -i! pas des
aNtorit"
qui, loin <le venir de Dieu, s'établirrem con–
tre fes ordres
&
cont-Fe f.1 volonté? les ufurpateurs om–
ils D ieu ponr eux? fuuH\ obéir en tOur aux perCécn–
tcurs de la vraie religion?
& ,
pour fermer la bouche
a
I'imbécillité, la puiOance de l'al1techrifl
fcra-t-e~le
légi–
time? ce rera pour!ant unc grande puillance. Enoch
&
E lie qui lui réliflerom, Ceron! ils des rébelles
&
dcs
féditicuI qui aurom onhlié que toure plliff.1l1ce vient de
D ieu.; ou des hommes raiConnables, fermes
&
pieux ,
qui fuurom que toure pllirr3nce celJe de I'elre, des qu'
elle Con des bornes que la raiCon lni a preCcrites,
&
'qu'elle s'écarte des rcgles \lue le fouverain des princes
&
des fujets a établies ; des hommes cnfin qui peoCe-
Mmmmm
2
ront,
Jependoicnt
prerqu'en
rien de ":lutarité du Maginr.1t Romain. qtri
gOl1vcrnoít
1;.1 SicJte .
Le r.W2nt
;l:urcur
de )'hiR:oice de
..A1,fa
an..
ciennc ville de 13
Sicilc
imrriméc
~
P"ltrme
en
17f 3. écJ.lircit
ó\IlÍÚ
fore.
bien
cet Olrticle.
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