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726

ATT

faire-

foup~onner

que les mouvemens des corps l1'ont·

peur-erre pas l'impulfion [eule pour cauCe; que ce Coup–

((on nous rende lagcs ,

&

ne nous prelfous pas de con–

clure que

1'"tlraEliotJ

foir un príncipe univer[el, Jufqu'

:\ ce que nous y foyons forcés par les phénomenes.

Nous aimons,

i1

efi

I'rai ,

i\

généralifer

005

découver–

ros ; I'analogic nous plalr, parce qu'elle fiarte notre va–

níl~

&

Coulage norre parelfe: mais la nature u'e(t pas

obligée de Ce conformer

3

nos idées. Nous

v~yons

(j

peu avalH dans Ces ouvrnges .

&

nous les voyons par

de li petites parties, que .Ies principaux relforts nous

en éehappcnr. T achons de bien 'appercevoir ce qui e(t

.'utollr de nom;

&

Ii

nous voulons nous élever plus

haut , que ce foit avec beaucoup de circonCl'eaion : au–

tremem nous n'en verrions que plus mal, en. croyam

" oir plus loio; les objets éloignés Ceroiem tonjours con–

fus.

&

ceux qui étolem

a

nos piés nous échapperoient .

Apres ces réRexions. je crois qu'on pourroit

Ce

di–

fpenfer de ¡prendre aucuo parti fur la diCpure qu; a par–

lagé dem académiciens célebres, favoir

/i

la loí

d'at–

traElion

doit nécelT:1írcmenr etre comme une puilfance

de la di(tance , ou fi elle peut eltre en général comme

une fouaion de cette méme di(tance

(f/oycz

PUl

s ·

S A

N

e

E

&

F o

N

e

T

ION); que(tion puremeut méta–

phyfique,

&

fur laquelle

iI

e(t

peur-~tre

bien hardi de

prononcer , apres ce que nous venons de dire; auffi

n'avons-oous pas eeHe prétention, fur-tout daos J!n ou–

vrnge de la nature de celui-ci. Nous croyons cepen–

dan! que fi on regardc

l'nltrl/é/ion

comme une proprié–

té de la maliere, ou

UDe

loi primitiv e de la namre.

íI

e(t

~IfC'l.

naturel de ne [aire dépendre ceHe

aftraaion

que de la feule dillance ;

&

en ce cas fa loi ne pourra

"tre repréfelltée que par une

pui(r.~nce;

car toute nUlre

fonaioll cooriendroit un paramelre ou quantité con(tan–

te qui ne dé'pendroit poin! de la dillance,

IX

quí parol–

troit Ce trouver-Ia fans aucune raifon Cuffir.'1nte .

11

e(t

du mollls aertaio qu'une loi fxprimée par une telle fon–

aiolJ, feroit moios limpie qu'une loi exprimée par une

[cule pul/limee.

N ous nc voyons pas d'aillel1fs quel avamage il yau–

rolt

ii

exprimer

l'attraElio11

par une fonB:ion. On pré–

tend qu'on pourroit expliquer par-la, comment

I'attra–

llion

ii

de grandes ditlances en en raifon inverCe du

quarré,

&

[uit une aUlre loi

a

de perites ditlauees: mais

il n'efl pas encore bien cerlain que cene loí

d'a//r,,–

tli.,.

ii

de petiles diflances, foit

3Um

générale qu'oo

VCJlI

le Cuppofer. D'ailleurs, li on veUl faire de eetle

fonaion une loi générnle qui devienne fon différente

du qUlrr":

:1

de trcs-pelites diflanees ,

&

qui puiffe Cer–

vir

¡¡

rendre raiCon des

attraElion!

qu'oo obCerve ou

qu'on

Ct:ppof~

dans les corps rure(tres;

íI

nous parolr

difficile

d'e~pliquer

dans celle hyporhefe comment la

pcr.'1OCellr

des

corps qui fone immédiatemenr comigus

a

la terre , e(t

a

la peCameur de In lune

~-peu-pr1:s

en

raiCon inverCe du quarr": de

il

di(tlnce. Ajootons qu'on

devroir

~tre

fort circonfpecl:

il

changer la loi du quar–

ré des diflances, qU3nd

m~mc,

ce qul n'c(t pas encore

arrívé,

011

trouveroit quelque phénomene célelle, pour

I'ex pllcadon duquel cclte loi du quarré ne Cuffiroit pas.

L es différens polms du fylli:tRe du monde, an moius

eeux que nous 3vo05 examinés juequ'ici, s'aecorden t

avee la loi du quarré des dillances: cependanr commc

cet accord n'c(t qu'un .·peu-pres ,

11

e(t clalr qu'ils s'ac–

cElrderoiem de

m~me

a

ve~

une loi qui feroit un pen

différentc de celle du quarr é des dillanees : mais on Cem

bien qu'il Ceroit ridicule d'admeme une pareille loi par

ce Ceul motiL

~

Re(te done

a

Cavoir li un Cenl phénomene qui ne s'ae–

corderolt polnt avec la loi du quarré, Ceroit une raifon

fuffir.1llte pour nous obliger

a

changer ceHe loi dans

totlS les autres;

&

s'il ne Ceroit pas plus fage d'attri–

bucr ce phénomcne

:l

quelque cauCe ou loi particuliere.

M.

Newton

a

reconnu

lui-m~me

d'autres forees que

cellel-!:i, puiCqu'¡¡ parolt Cuppofer que la force magné–

tique de la terre aglt

rur

la lune ,

&

on Cait combien

celte force cll

dIR~rcnte

de la force générale

d'

attra–

Bion

, tam par fon imcnfité, que par les lols fuivam

lefquelles elle agit.

M.

de Mauperluls, un des plus célebres partifnns du

Ncwtonianifine,

a

donné dnns fon dilcours Cur les

ji–

~lJrcJ

del ajlre! .

une idee du

fyll ~ me

de

I'attraé/ion,

&

des réRexions fur ce fyllcme , auxquelles nous cro–

)'OI1S devoir renvoyor nos lcaeur¡, comme au meilleor

précis que nous eonnoi!lions de tour ce qu'on peut di–

re Cur cClte mOliere. L e ·meme auleur obferve dans les

• _iJi"'r). acad.

1734,

que

M .

--de

Roberval, de Fermat

&

P3Ccal o nt

era

long-tC1m

~V;¡nt

M,

Newton,_que

ATT

la peralllenr étoit une vertu auraaive

&

inht!rente aux

corps, en quoi on voit qu'ils [e Cont expliquts d'une

maniere bien plus choquante pour les Cartéfiens. que

M .. Newloo

n~

l'a fait . Nous ajoOlerons que M . l;Iook

av~lIt

eu la me,me ldée ,

&

aVOlt prédit qu'on explIque–

rOl! un Jour tres-heureuCemem par ce principe les mou–

vemens des planetes. Ces réftexions, en augmentant

le nombre des panitans de

M.

Newton, ne diminue

rien de fa gloire, puifqu'étant le premier qui ait faít

voir I'u(age du principe, il eo

el!

proprement I'aureur

&

le créateur.

(O)

A

'T

T R A

e

T

IO N

D E S

M

o N

T A G NE S.

11

en cer–

lain que li on admet l'

attrl/Elion

de toures les parties

de la terre, il peut y avoir

de~

momagnes dOD! la maC–

fe roit alfc·¿

confidé~3ble

pour que leur

a//raEli.,.

[oit .

fenfible. En effet, fuppoCons pour un moment que la

terre fo;t un globe d'une dcnfité uniforme ,

&

donr le'

rayon ait r

roo

lieues,

&

imaginoos Cur quelque eodroít

de la furface du globe une montagne de la meme deo–

lité que Ic globe , laquelle foit falte eu demi.fphere

&

ait une lieue de hauteur; il ell aiCé de prouver qu'un

poids pincé

au

bas de eeue Iltomagne Cera auire: dans

le fens horiContal par

l~

Illomagne, avec une force qUL

fera la

3000c

partie de

la

peramenr, de maniere qu'un

pendule ou ti I

il

plomb placé au bas de ceHe monta–

gne , doi t

s

écarter d'environ une minute de la firuation

verticale; le calcul n'en

dI

pas difficile

:l

faire,

&

on

peut le CuppoCer .

.

11

peut donc arriver que quand on obCerve la hauteur

d'un allre au pié d'une fort grolfe moutagne, le fi I

a

plomb, dont la direaioll fert

3

faire eonnoltre tette

hauteur, ne Coit point 'lCrtical;

&

fi I'on faiCoit un jour

cette obfervation, elle fourniroit, ce Cemble. une prcn–

ve eonlidérable en faveur du fy(te me de

I'attraé/iun .

M aii commen! s'arrurer qu' ull til

il

plomb n'e(t pas exa–

aemem vertical, puifque la direaioll

m~me

de ce til

ell le feul moyen qu'on puiffe employer pour délermi.

ner la filualion vertieale? Voici le moyen de ré[oudre

cene diffieul té.

(ln3ginons une éloile au nord de la monragne,

&

que I'obfervateur roit placé au fud . Sí

I'a/traé/ion

de

la mOlllagne agít Cenliblemenr fur le til

a

plomb, il fe–

ra écané de la licuaríon verticale vcrs le nord ,

&

par

eonCéquem le zéuilh apparent reculera, pour ainli di–

re ,

d'aurant~ vers

le fud : ainfi l. dillallce obCervée de

I'étoile au zénirh. doit

erre

plus grande que s'iI

n'y

avoit poiot

d'lltlraé1ioll.

Donc fi

apr~s

avoir obCervé

:lU

pié de- la momagoe

la dill.nce de eeue étoile au zénitb, on fe tranCporte

loio de la lllooragoe [ur la méme ligoe

a

l'e(t ou

a

l'oüe(t, enCorte que

J'a//raé/ion

ne puiffe plus avoír:

d'effet. la dillance de I'étoíle obfervée dans eeHe nou–

velle lIation doit

~tre

moindre que la premiere, au cas

que

l'attraElion

de la mooragne p-ToduiCe un elfet [en–

lible.

On peur auffi Ce

Ce~vir

du moyen [uivam, qui e(t

encore meill eur .

11

ell ovilible que

/i

le fil de plomb au

Cud de la

monragn~e(t

écarté vers le nord, ce meme

ti

I

ii

plomb au nord de la mOlllagne Cera éearté vers

le Cud ; aioli le zénith, qui dans le premiers cas étoir

pour ainfi dire reculé en arriere vers le fud, fera, dan

s

le Cecond cas , rapproché en avant vers le oord; done

dans le fccond cas

la

dillance de I'étoile au ztnith Ce–

ra moindre ·que

s'iI

n'y avoit poim

d'a/trl/é/ion ,

au lieu

que dans le premier cas elle étoil plus grande. Prenam

donc la dilférencc de

ces

deux diClnnces

&

la divifant

par

la

moitié, on aura la quantilé dOn! le pendule' ell:

écarté de la litu3tion verticale par

l'attraElion

de la

monragne .

On peut volr toule ceue Ihéorie fort olairemem expo–

fée avec plufieurs remarques qui y om rappon, dans un

excellent mémoire de

M.

Bouguer, imprimé en

1149,

a

la fin de fon livre de la figure de la terre .

/1

donne

dans ce mémoire le détail des obCervations qu'iI tit,

conjoiutemem avee

M .

de la Condamine, au fud

&

au

\lord. d'uf1e grolfe monragne du Pérou appellée

Chim–

bora.. ;

il réfulte de ces obfervalions, que

l'a/traé/ion

de ceHe grolfe montagne écarte le til

a

plomb d'euví–

ron

7'

&

demie de la fituation verlicale.

Au relle,

M.

Bouguer fait

3

ceue occalion celte re–

marque judicieuCe, que la plus groffe mouragne pour–

roil avoir tres-peu de denlilé par rapport au globe ter–

rellre, lanl par la namre de la matiere qu'elie peut con–

tenir, quc par les vuides qul peuvem s'y rencomrer,

& (.

qu'ainli cent obCervations

00.

on ne trouveroit poim

d'a,–

treé/ion

Ccnlible, ne prouveroiem rien contre le Crlleme

llcwtoniell; au lieu qu'une Ceule, qui lui [eroir rovora-

ble ,