ATT
Le mO\lvement que ces
pr~tendues
forces produiCeot,
efl appellé par les Péripatéticiens
mUl/vmrent d'attra–
aion,
&
en plulieurs occaliolls,
[teaion;
&
ils rappor–
tent dilféreos exemples
011,
Celon eux, ce mouvement fe
remarque: ainli
0)\\5
refpirons I'air difent-ils, par
at–
traaion
ou
.[tlaio>};
de meme oou; ("<rons par
attra–
tillOn
uoe pIpe de tabac: c'di encore par
att,.aaion
qu'
un enfam tete: c'eli par
attraaion
que le faog monte
dans les ventouCes, que I'eau s'éleve daos les pompes,
&
la fumée daos les cheminées; les vapeurs
&
les exha–
laifons fom attirées par le foleil, le fer par I'aimant,
les p"il1es
&
la pouffiere par I'ambee
&
les autres
coeps
~Ieariques.
Vove>;.
S Ue T ION .
Si ces philofophes avoient fait un plus grand nombre
d'expérieoces. ils auroient bien· r6t reconnu que ces dif–
férens phénomenes venoient de I'impullion d'un fluide
ínvilible. Ainli la plupart des elfers que les anciens at–
tribuoient •
l'attratEio" ,
font aujourd'hui attribués
11
des
c~uCes
plus naturelles
&
plus Cenlibles ,. principale–
ment a la prelfiotl de J'air.
Voye>:.
Al
II
&
P
II
ES–
SIO
N.
C'e!l: la preffioll de J'air, par exempJe, qui produit
los phénomenes de I'infpirarion des ventoufes, de la
fuaiou des po opes , des vapeurs, des exhalaifons,
&c.
V.
R
ES
P
IRA T ION, S U e T ION, P o
M
PE,
V
E N–
TOUS!!, VAPEUR, FUME'E, EXHALAISON,
&e.
Sur les phéoomenes de
I'attraaion
élearique
&
ma–
gnétique,
voye>:. .
'!'-
I
M
ANT, M A
G
NE'T
I S
M!!,
(5
ELECTR1C1T!!.
La puiifance oppoCée
a
l'
attral1ion
en appellée
rl–
p,,/jion;
&
on obCerve que la répullion a Iieu dans quel-
I
ques efiers narurels .
Voye>:.
R
E'P U LS 1
0:< .
Attraaioll
ou
p,,¡[Jance "tt"aaivc,
fe 'dir plus parti–
culieremenr,
da.., la philorophic N ewtoni,n"e,
d'une
puiíTance ou principe, en vertu duquel toutes les par–
ties, foit d'un
m~me
corps, foir de corps dilférens, teo–
dent les uns vers les autres; ou pOllr parler plus exa–
élement,
l'attral1ion
e!l: I'elfet d'une puiíTance, par la–
quelle chaque particule de mariere tend verS une autre
particule.
Voye>:.
M A T lE
II E
&
P A
II
TIC
u
LE.
Les lois
&
les phénomenes de l'
attratlio"
font un des
I'0ints príncipaux de la philofophie Newronienoe.
Voy.
PHILOSOPHIE NEwTONIENNE.
Quoique ce grand philorophe Ce ferve du mot d'
at–
tral1ioll,
comme les philo.Cophes
d~
I'école , cependant,
feloo la pi apart de fes dlCclples, 1I
Y
aHache une idée
bien difi'éreme. Nous difons
re/on /a pl4pare de le<
difeiple<,
car nous ne faiCons que détailler ici ce qui
a
été dit fur
l'attral1ion,
nous réCervam
iI
expo[er
ii
h
nn de cet anide notre fentimeot particulier.
L
'attral1ioll
dans la PhiloCophie ancieúne étoir, Celon
eux, une efpece de qualiré inhérente • certains corps,
&
qui réfultoir de leurs
forme<
parriculieres
&
Cpécifi–
ques ;
'&
I'idée que les aociens philofophes attachoicnr
a
ce mot de
forme,
étoit fort obfcure.
Voye>:.
Q
u
A–
LIT!!'
&
F
O
R M
E .
L'attraélion
ne'wtonienne,
au contraire, eft: un prin–
cipe indéfini, c'e!l:-l-dire par lequel on ne veu! deli–
gner ni aucune efpece ou maniere d'aélion particuliere,
mais aucune cauCe phy lique d'une pareille aaion , mais
feulemem une rendance en général, un
eonattu acee–
d",di
ou
effort po"r
"
appro.her,
quellc qu'en foit la
cauCe phylique ou métaphylique; c'en-a-dire [oir que la
puiifance qui le produir foit inhérente aux corps me–
mes, [oit qu'elle ·conli!l:e dans I'impulfion d'un agent
e:nérieur .
Auffi Newron dit-il cxpreíTément dans res
pri"cipe<,
qu'iI fe fert indifféremmem des mots d'
attraélion,
d'
im–
pu/jiOll ,
&
de
propellfto"
,
&
avenit le leaeur de ne
pa croire que par le mor
d'attraaion
iI
veuille déli–
gner une maniere d'aaion ou fa caufe efliciente,
&
fuppoCer qu'il
y
a réellement une force attraalve dans
des centres qui ne Com que des points mathémariques,
liv. l. p.
5".
Et dans nn autre endroit il dit, qu'il con–
lidere res force. eentripetes comme des
attraaion"
qlloi–
que
peur·~rre
elles ne [oient phyliquemenr parlan!, que
de vérirables impulfions,
ib. page
147.
lJ
dit auffi dans
fon
Ope;'l"e, page
321r.
que ce qu'i! appelle
attraélion,
efl peut-etre \'e!fet de quelque impullion qui agir fuivant
dés lois différentes
de
l'impulfion ordinaire, ou pcut–
erre auffi I'eff"et de quelque cauCe qui nous e!l: incoo–
nue.
Si on conlidere
l'attral1,'oll,
conrinuent les Newto–
niens, comme une qualiré qui réCult" des formes par–
ticul ieres de certains corps on doit la profcríre 'avec
les fympathies, antipathies,'
&
qualités occultes.
f/
oyez
ATT
719
Q u ALIT /::' o Ce tTL TE. Mais qualld on a une fois
écarté certe idée, 00 remarque dans
la
03ture un grand
nombre de phéllomenes, entr'autres la pefanteur des corps
ou leur tendance Vers un centre, qui femblent
n'~rre
point l'ellet d'une impulfion, OU dans leCquels au moins
I'impu llion o'en pas Centible: de plus, ajoutcnr·ils, eet–
te aaion paro1t difféeer
a
quelques égords dc I'impul–
lion que nous connoiifons; car I'impullion c!l: touJours
proportionnelle • la furfaoe des corps , au lieu que la gra–
vité agit fur les parties Colides
&
imérieures,
&
el! roo.–
jours proportionnelle aJa maife,
&
par conCé'l.uenr doie
etre I'elfet d'une cauCe qui pénerre toute leur lubllance.
D 'ailleurs les obfervarions nous om appris qu'il
y
a
divers cas 011 les corps s'approchent les uns des autres ,
quoiqu'on ne puilfe decouvrír e11 aucune maniere qu'il
y ait quelque cauCe exrérieure qui agitTe pour les met–
tre en mouvel1jent . .Quiconque artribue ce mou vement
a
une impullion exrérienre, fuppofe donc un ' peu trop
légéremem cette caufe . Ainli quand 011 voit que deulC
corps éloignés s'approchent I'un de I'aurre, on nc doit
pas fe preifer de conclure que ces corps fom pouíTés
I'un vers I'aurre par I'aétion d'un lIuide ou d'un autre
corps invifible, ju[qu" ce que l'expérience I'ait démon–
rré; comme
iI
e!l: arrivé dans les phénomenes que les
anciens attribuoient' l'horreur du vuide,
&
qu'on:t re–
conou
~tre
I'elfet de la preffion de l'air. Eneore moins
doir-on attríbuer ces phénomenes
:l
I'impulfion, 10rC–
qu'i1 par01t impoffible, ou au moins rres-difficile
I
de
les expliquer par
ce
principe, comme
iI
efl prouvé
a
I'é.""ard de la
peCant~ur.
Mulrch.
e/fai d, Phyfir¡'u .
Le príncipe incoonu de
l'attraaion,
c'e!l:-a-dire in–
conllU par la cauCe (car les effcrs Cont Cous les yeux
de tout le monde) efl ce que I'on appelle
aural1ion;
oc
Cous ce nom général, on comprend roures les rendan–
ces mutuelles dans lerquelles I'impullion ne fe manifc–
fle pas,
&
qui par cOllféqucm ne peuvent s'expliquer
par le fecours d'aucuoes lois connues de la nalure.
C'e!l: de· la ' que font venues les difiérentes fortes
d'at–
tral1ionJ;
favoir la peCanteur, l'aCcenlion des liqueurs
dans les ruyaux capillaires, la .rondeur des ¡(ourtes de
fluide,
&e.
qui Cont I'efret d'autalll de dilférens prin–
cipes
a~iifar.s
par des lois dilférentes;
tJttral1ionJ
qui
n'onr nen de commun, finon qu'elles ne fom peut-c–
rre poinr I'elfer d'une cauCe phylique,
&
qu'elles paroiC–
fem réCulter d'une force inhérente aux corps, par la–
quelle ils agilfent fur des corps
éloi~nés,
quoique no–
rre raifon ait beaucoup de difficulré
a
admeme une pa–
reille force.
L'attraaion
peut fe divifer, eu égard aux lois qu'
elle obC.,ve en deux efpeces. La premiere s'érend • une
diflance fen!ible: relles fom
l'attral1ion
de la pefan–
reur qui s'obferve dans
rous
les corps,
&
I'attraélion
du magnétifme, de I'éleariciré,
&c.
qui n'a lieu que
dans cerraias corps parriculiers .
Voye>:.
1"
loi, de cha–
cune de ces attrallionJ, aux motJ
G
R A
V
J
T E' ,
A (–
M
A
N
T,
&
E LE e TRI
C
I T E' .
L'attraa,on
de la gravité, que les Mathémaliciens ap–
pell~nt
aulli
force centripete,
en un des plus gr:mds prin–
cipes
&
des plus univerfels de la nature. N ous la 1'0-
yons
&
nous la fentons dans les corps qui fone pro–
che de la furface de la terre,
(Voy.
P
E S
A N
'f
E U
R .)
&
nous trouvons par obfervation que la meme force.
c'e!l:-a-dire cette force qui efl toujours proportionnelle
~
la quantité de matiere,
&
qui agit en raifon inverfe
du quarré de la di!l:ance) que ceHe force, dis-je, s'é–
tend juCqu" la lune ,
&
jufqu'auI autres planetes pre–
mieres
&
fecondaires , auffi-bien
qu~
juCqu'aux come–
tes,
&
que e'e!l: par elle que les corps célelles font re–
reous dans leurs orbítes.
Oc
comme 110US trouvons la
peCanteur dans tous les corps qui fom le fujer de nos
obCervation$, nous fommes en droit d'en con dure par
une des
regl~s
rec¡:ues en Philofophie, qu'elle Ce trou–
ve 3Um dans tous les autres: de plus, comme nous re–
marquons qu'elle el1 proportionnelle
a
la quamité de
matiere de chaque corps, elle doit exifler
dall~
chacu–
ne de leurs parties;
&
c'en par conCóquent une loi de
la nature , que chaque particule de mariere tende vers
chaque autre plrticule.
V.
la
prcuve plus érendue de cet–
te vérité,
&
I'application de ce principe aux mouvemens
des corps céle!l:e5, fous les
"rtic/e<
PHI L
o
S o PH I
¡;;
NEWTO){IENNE, SOLE1L., LUNE, PLA NE–
TE, C o
~I
E
rE,
S
A
T E LLIT /::, C E NTRI
P
ETE,
CENTRIFUG/::.
C'en donc de
I'attrat!tion ,
fuivant M . N ewton, que
proviennem la phlpart des mouvemcns,
&
par canfó–
quem des chaogemens quí fe fom dans I'univers: c'en
par elle
que
les corps
pefans
defcendent,
&
que les
corps'