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666

AST

¿et auteur, apres la prife de --Babylone par Alexandre,

on apporta de cette viHe des obfervations céleftes de–

puis 1903 ans,

&

dont les premiers étoient par confé–

quent de l'an

11

f

du délugc, c'efl-a-dire , qu'elles a–

voient éré commencées If ans apres I'éreaion de la

tour de Babel _ Pline nous apprend qu'Epigene aíf(j–

roir que les Babyloniens avoient des obrervarions de 710

ans gravées fur des briques. Achilles Tatius amibue I'in–

vention de l'

Aftronomie

aux Egyptiells;

&

il ajoute que

les conuoiífances qu'ils avoient de I'état du ciel, fe

traofmettoient a leur poflérité fur des colonnes fur lef–

queHes elles étoient gravées.

L es payens eux-memes fe font moqués, comme a

fair entr'autres Cicéroll, de ces prétendues obfervations

célcfles que les' Babyloniens difoieut avoir été f.1ites par–

mi eux depuis

470000

ans, ainli

qu~

de ceHes des Egy–

ptiens: 'on peur en dire autam de la tradition confufe

&

embrouillée de la plupart des Orientaux, que les prc–

,miers Européens qui entrerent dans la Chille y trouve–

rem établie,

&

de ceHe des Perfans tollcham Icur roi

Cayumarath , qui r¿gna

JOOO

ans,

&

qui fut fuivi de

quelques autres rois dom le regne duroit des liccles.

Ces opinions, toutes ridicules qu'eHes font, om été

con~

fervées par un aífez grand nombres d'aureurs, qui les

avoienr ires de quelques livres grecs, on cene prodi–

gieure amiquité des Alryríens

&

des Babyloniens étoir

érablie comme la bare de l'hi(toire.

Diodore dir que lors de la prire de Babylone par

Alexandre, ils avoiem des obfervations depuis 43000

ans. Quelques-uns prennem ces années pour des mois,

&

les réduirenr

a

3476 ans Colaires; ce qui remome–

roit encore jurque bien pres de la créarion du monde,

puirque la ruine de I'empire des Perres tombe a I'an

du monde 3620. Mais laillam les fables, renons-nous–

en

a

ce que dit

.SitUplicil~s:

il ral>portc

d'~::>r"s

PQr–

phyre, que Call!flhene dlfclple

&

parenr d' Ari(te te ,

trouva

ii

Babylone, 10rfqu'Alexandre s'en rendit mat–

tre, des obfervarions depuis J903 ans; les premieres a–

v@ienr donc été faites I'an du monde

I717,

peu opres

le déluge,

L es aureurs qui n'ont pas confondu la fable avec

l'hifloire, om donc réduit les obfervations des Baby–

loniens

a

]900 années; nombre moins confidérable de

beaueoup,

&

qui

eepcnd~nt

peut parottre excemf. Ce

qu'il y a pourtant de lingulier , c'e(t qu'en comptant

ces r900 ans depllis Alexandre, on remonte jufqu 'au

tems de la difperlion des nations

&

de la tour de Ba–

bylone, au-dela duquel on ne trouve que des fables.

Peut-t!tre la prérendue hifloire des obfervarions de

1900

ans (ignifie-t-elle feulemenr que les Babyloniens s'étoient

appliqués

¡¡

l'

IIftronomie

depuis le commeneemellt de

leur empire. On crair avec fondement que la tour de

Babel élevée dans la "Iaine de

S",naar,

fut con{lruire

dans le m€me lieu 011 Babylone fut enfuite batie. Cet–

te plaine étoit fort étendue,

&

la v Oe n'y étoir bornée

par aucune molltagne; ee qui a pu donncr prompte–

ment nai/Tance aux obfervarions aflronomiques.

Les Chaldécns n'émient pas verrés dal1s la Géomé–

trie,

&

i1s manquoient des inflrumens

nécelT.~ires

pour

faire des obfervarions jufl:es: leur grande érude étoit

l' Altrologie judiciaire; rcíence dont on reconnolt bien au-

. jourd'hui le ridicule. Leur obfervatoire étoit le fameux

temple de j.upiter Belus,

a

Dahylone .

.Les longues navigations des Phéniciens n'om pu fe

falre fans quelque connoiífance des aflres: aum vo–

yons-flous ,que

PI~ne,

Stra?on,

&

quelques autres, refl–

dent témolgnage a leur hablleré dans cette fcience: mais

!l0us ne favons. ríen de certain fur les, découverres qu'

]Is peuvent aVOtr faires. Plulieurs hi(toriens rendenr aux

Egyptiens le rémoignage d'avoir cultivé l'

Aftronomie

a–

vant !as

Chal~éens .

Diodore de Sicile avance que les

colomes égypuennes porrerent la eonnoi/Tance des a{lres

dans les el1virons de l'Euphrate. Lucíen f\férend que

comme les autres peuples om tiré lcurs connoi/Tances

des Egyptiens, ceux-ci les tiennem des Erhiopiens dom

¡Is. font une .e<;>lonie . Les

I~?ins ~a

vorables aux' Egy–

ptlens, les JOIgnenr pour I IIlVentlon de l'

Aflronomic

IIUX

Chaldéens.

11

n'ea pas airé de décotlvrir qui fu r

l'inventeur de l'

AftruilOmie

che7. les Egypriens. D iodo–

re en fait honneur a Mercure; Socrate

a

Thaul' D io–

gene L aerc;e I'amibue

a

Ninus, tils' de Vulcaln'

&

lfocra~e

a Butiris., Lcs

conn~iífat~ces

a(tronomiques ' des

Egyprlens les avole!)t condUlts a pO\lvoir dérerminer

le

COUrS du roleil

&

de la lune,

&

a former I'annéc:

ils obfervoicnt le mouvcment des planeres;

&

ce fur

a

1'aidc de certain es hyporhefes ,

&

par le fecours de

l'

Arithmétíque

&

de la Géométrie, qu'ils elltrcprirent

AST

de détermlner quel en étoit le cours . lis 'inventerent'

aum diverres périodes des mouvemens des cieux; cn–

fin ils s'adonnercm , l' Aflrologie . Tout cela ea ap–

puyé fur le rémoignage d'Hérodore

&

di: ,

Diodore,

&.

c.

N

ou~

appyenons de Strabon, que les

pr~rres

égy–

pucos, qUI érOlent les aaronomes du pays avoient re–

noncé de fon tems

a

cette étude,

&

qU'clld n'étOir plus

culrivée parmi eux. Les Egyptiens, qui prérendoient

erre le plus ancien peuple de I'univers, regardoient Icur

pays co¡nme le berceau des fciences,

&

par conCéquent

de

l'Aftronomie .

L'opinion commune . efl que l'

Aftronoraie

pa/Ta de

l'Egypr~

dans la Grece: mais la connoiífance qu'on

en eut, fut d'abord extrememeut gramere,

&

on peut

en juger par ce que I'on en trouve dans Homere

&

dans Héliode; elle fe bOrLloit

a

connoltre certains a–

(tres qui fcrvoient de guides, [oit pour le travail de la

rerre, foir pour les voyages fur mer ; c'e(t ce que Pla–

ton a fort bieo remarqué; i1s ne failoienr aucunes ob–

fervations exaaes,

&

ils ignoroient l' Arithmérique

&

la Géométrie néceífaires pour les diriger.

Laerce dit que Thalcs tit le premier le voyage d'E–

gypte dans le deílein d'érudier cette fcience,

&

qu'Eu–

aoxe

&

Pythagore I'imiterenr cn cela. Thales vivoit

vers la quatre-vingt-dixieme olympiade; il a le premier

obfervé les a{lres, les éc1ipfes de foleil, les folflices,

&

les avoit prédits: c'ea ce qu'affurent Diogene Laer–

ce, d'apres l'

Hiftoirc Aftrolo/{i'lllC

d'Eudemus; Pline,

li'll. ll. chapo xi).

&

Eufebe dans fa

Chroni'lue .

11

na–

quir environ 640 ans avanr ]efus-Chri(t. On peur voir

daos Sranley

(Hift. philoJoph.)

un détail eirconaancié

de res connoiífanees "hilofóphiques . Anaximandre fon

dirciple cultiva les cohnoiIT.1nces qu'il avoit

rc~Cies

de

fon maltre; il

pla~a

la rerre au centre de I'univers ; il

jugea que la lune emprumoit fa lumiere du foleil,

&

que ce dernier étoit plus grand que la terre,

&

une

maífe d'un feu pur.

11

tra~a

un cadran folaire,

&

con–

flrui6t,une

fpher~,

Anaximene de. Miler né no ans

avant J efus-Chrilt, regardoit les érOlles fixes comme .au–

tant de foleils, autour defquelles des planetes fa,.c0,ent

leurs révolutions, fans que nous pnimons découvrlr ees

planetes, a caufe de leur grand éloignemenr.

Tren~e

ans apres naquit Anaxago"s de Cla7.omene.

lJ

eorel–

gnoir que le foleil écoir uoe malre de fer entlammée

plus grande

que

la Pelopooefe; que la lune élOit un

corps opaque éclairé par le foleil,

&

qu'eJle étOir ha–

bilée comme la rerre.

lJ

eut pour diCciples le fameux

Pericles

&

Arehelaüs, qui fue le dernier de la fcae

Ionique. Pythagore ayant pa/Té fept ans dans le fémi–

naire,

&-

dans une étroite fréquéntation des pretres égy–

ptiens, fut profondément initié dans les my(tcres de leur

religion,

&

éclairé fur le vrai fyflcme du monde;

iI

répandit les connoi/Tances qu'il avoir acquifes, daos la

Greee

&

dans I'lralie.

11

avan~a

que la rerre

&

les

planeres tournoiem autour du Coleil immobile au cen–

rre du monde; que le mouvement diurne du loleil

&

des étoiles fixes n'éroir qu'apparent,

&

que le mou \'e–

menr de la terre :lutour de fon axe étoir la vraie caufe

de cette apparence. Plutnrque donDe

a

Pyrhagorc I'hon–

neur d'avoir obfervé le premier I'obliquité de J'éclipri–

que,

de PlacieiI PhiloJoph. li'll.

ll.

chapo xij.

On lui

amiblle 3Um les premkres obfervarions pour regler I'an–

née

a

36) jOllrs, plus la

fg

e

partie de 22 jours. Ce '

qu'i1 y avoit de plus -tingulier d:¡ns fon fyfl eme

d'A–

fl.'onomie,

c'efl I'imagination qu'il cut que les planeres

formoiem dans leurs mouvcmells un eotlcer{ harmo–

DieuN ; mais que la nature des fons qui n'étoienr pas

proportionnés

a

notre oreille ,

emp~choit

que nous ne

puiffions I'entendre . Empedocle , difciple de Pyrhagore,

ne débita qne des reveries.

11

imaginoit, par exemple,

que chaque hémifphere a fon Coleil; que les anres é–

roient de cryflal,

&

qu'í1s De paraiífoient lumineux que

par la rétlexion des rayons de lumiere venans du fen

qui environne la terre . Philolaüs de Croronc tlori/Toit

vers l'an 4fO avam ]eCus-Chrifl .

II

crur auffi que le

foleil étoit de cryaal,

&

il aJoCira que la terre fe mou–

voit autour de cet aihe. Eudoxe de Cnide qui vivoit

370 ans avam Jefus-Chrifl:, fut au jugemem de Cicé–

ron

&

de Sexrus Empiricus, un des plus habiles A(tro–

nomes de I'anliquiré.

1I

voyagea en Alie,

cm

Afrique,

en Sicilc,

&

en Iralie , POut faire des obfervariolls a(tro–

nomiques. Nous apprenotls de Pline, qu'il trouvn que

la révolurion atllluel le du foleil ·étoir de 361' jours

lix

heores; il dérermina aum le tems de la révolution des

planeres,

&

lit d'autres découverres importanres . lElien

fair mention d'OEnopide de Chio, lequel étort aum de

l'éeolc de Pythagore, Stobée lui attriblle I'invenrion de

l'obli-