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AST

ler, uUe partie des M athématiques mixtes, qui nous ap–

prend

¡¡

connottre les corps céleaes, leurs_grandeurs ,

mouvemc~s,

diltances , périodes, éclip[es,

&c: VoytlG

!vI

A T H E

~f'A

T.I Q U E S .

1I Y en a qui prennent le terme

Aftronomie

dans

UD

fens

be.~ucoup

plus étendu: ils emendent par-l:l la con–

Doilfancc de I'univers

&

des lois primitives de la nam–

re . Seloo cette acceptiOIl, l'

Aftronomie

reroit plutÓt

une branche de la Phylique, que des Mathématlques.

f/oyn

PJio VS IQ UE , SVSTE\tE, NATURE.

L es auteurs varient [ur l'illventioD de

l'Aftronomie:

00

l'attribue

a

dilférentes per[onnes; diiférentes nations

s'en font honneur.

&

on la place dans dilférens fiecles.

A s'en rapponer aux andens hi(Joriens, il paroll que

des rois in venterellt

&

cultiverent

I~s

premiers cette

fcienee: Belus roi d'Alfyrie, Atlas roi de Mauritanie ,

&

U

ranus , qui regnoit [m les peuples qui habitoienr

les bords de I'océan Arlantiql1e, palfent pour avoir dOIl–

D';

au x hommes les premieres notions de l'

Aftronomie.

Si on croit Diodore de Sicile,

U

ranus, pere d'At–

las, forma I'année [ur le cours du [oleil

&

fur celui

de la lune. Atlas inventa la fphere; ce qui donna lieu

e

la fable qu'il portoit le del fur fes épaules. L e

me·

m e auteur ajoute qu'i1 enfeigna cette [cience

a

Hereu–

le, qui la porta en Grece: ce ue fauroit etre Hercule

ii ls

d' Alcmene, puifqu' Atlas, felon le témoigllage de

Suidas, vivoir onze ages avant la guerre de Troie; ce

qui remonte jufqu'au rems de Noé

&

de fes fils. En

defcendant plus bas, on trouve des traces plus mar–

quées de I'étude que I'o.n fai

[o.ir

de

l'Aftronomie

dalls

les tems fubuleux. N ewton a remarqué que les noms

des conflellations Com tous tirés

des

chofes que

les

Poctes difem S'etre palfées dans le tems de la guerre

de Troie,

&

lors de I'expédition des Argonautes: an1li

les fables parlent-elles de perConnes favantes dans l'

Aftro–

nomi.

;

elles font mention de Chiron, d' Ancée, de

N auocae,

&c.

qui tous paroilfent avoir contribué au

progres de ceue fcienee .

Ce dol1t on ne peut douter, c'ea que plulieurs na–

riGns ne

Ce

foient appliquées

a

I'étude du eiel long-tems

avaut les Grecs: Platon convient

m~me

que ce

fllt

un

Barbare yui obrerva le premier les mouvemens célelles·

oecupation

a

laquelle il

fu,

déterminé par la bea té

d~

cicl pcndant

I'ét~,

foit en Egyp'e, foit en Syrie on

I'on voit toujours les étoiles; les nuées

&

les pluies

De les dérobant jamais

a

la vue. Ce philofophe pré–

tend que

Ii

les Grees fe fom appliqués fore tard

a

l'

Aftronnmi.,

c'e!l au défllut feul d'une atmofphere,

telle que celle des

~gypticns

&

des Syriens , qu'il fam

s'en prendre.

Aum quelque audace qu'ayent eu les Grees pour s'at–

tribuer les premiers commencemens

de~

Sciences

&

des

Beaux Ares, elle n'a cependant jamais été alfe1. grande

pour qu'i ls fe loienr donné I'honneur d'avoir jetté les

fondemens de l'

Aftro"omi..

li

elt vrai qu'on apprend

par un palfage de D iodorc de Sicile, que les Rhodiens

prétendoient avoir porté eette fcienee en E'(ypte : mais

ce récit eI1 melé de tant de fables, qu'il

Mtruit de

lui-méme;

&

tout ce qu'on en peut tirer de vrailfem–

blable ,

c'elt

que comme les Rhodiens étoient de grands

navigatcurs, ils pouvoient avoir furpalf¿ les autres Grecs

par rapport aux obfervations aflronomiques qui regar–

dent la Marine; tout

le

relte doit etre regardé comme

fabuleu!. Quelques auteurs,

iI

e(J vrai, Ont donné les

premieres obfervations célefles

a

Orphée (comme D io·

gene L aerce fur I'autoriré d'Eudemus , dans fon

Hiftoi–

re

Aftrologiqtte ,

qui a ér¿ Cuivie par fhéon

&

par Lu–

cien ) ,

a

Palamede,

a

Atrée ,

&

a quelques autres , ce

qu' Achilles Tatius tk he de prouver par des

paa:~ges

d'Efchyle

&

de Sophode, dans ron commentaire fur

les phénomenes d' Aratus: mais il e(J certain que le plus

grand nombre des auteurs Grees

&

Latins

el!

d'un avis

contraire , prefque tou. les aUribuant aux Chaldéens ou

BabylolJiens .

L'

Aftr"no",;e

&

l' A lhologie prirent donc nailIance

dans la Chaldée, au jugement du grand nombre des

!luteurs : aulli le nom de Chaldéen elt-il fouvent [yno–

nyme

a

celui

(fAftronom!

dans les andens écrivains.

11

Y en a qui [ur I'autorité de JoCephe aiment rnieux

attribuee I'invention de

ces

fciences aux anciens H ébreux ,

&

méme aux premiers hommes .

Quelques, juifs

&

quelques C hrétiens s'accordent avec

les MuCulmans pour en faire honneur

a

Enoch : quant

aux autres Orielltaux, ils regardent CaYn comme le

premier Altronome: mais toutes ces opinions paroilIent

dclliruées de vrailfemblance

a

ceux qui [ont verfés dans

la la.ngue de ces premiers peuples de la terre; ils ne

'Jome l.

AST

665

rencontrent dalls I'Hébreu pas un rerme

d'Aftro>1omie;

le Chaldéen au comraire en e(J plein. Cependanr il

f.~ut

convenir qu'on trOuve dans Job

&

dans les livres

de Salomon quelque trace legere de ces fciences.

Quelques -uns ont donné une parfaite conl1oilfance de

l'

Aftronomie

¡¡

Adam;

&

I'on a fait, comme nous

V~

110ns de le dire, le meme honneur aux defcendans de

Seth, mais tout cela gratuitement. 11 ne faut pas ce-,

pendam douter que l'on n'ear quelque connoilIance de

l'Ajironomi.

avant le déluge: nous a¡>prenons par le

journal de ce terrible évenement, que I'année étoit de

360 jours,

&

qu'elle étoit formée de dou?e mois; ar–

rangemem qui fuppofe quelque notioll du cours des

altres.

Vo)'e:t.

A

N T E-D I L

ti

V

I E N N E •

M . I'atibé R enaudot parolt indiner pour I'opinion

qui a!tribue I'invention de l'

IIftronomie

aux aociens pa–

triarches;

&

il fe fonde pour cela fur plufieurs raifons_

10.

Sur ce que les Grecs

&

les Latins ont comprís

leS'

J

uifs fous le nom de C

haldl,"J;

2

0

••

fur ce que la

diltinétion des mois

&

des années, qui ne fe pouvoit

aoun01rre fans I'obfervation du cours de la lune

&

ce–

lui du [olej[, elt plus ancienne que le déluge , eomme

on le voit par dilférens palfages de la Genefe; 3

0

fur

ce qu'Abraham étoit [orti de Chaldée,

de Ur Ch¡¡l–

d",orrtm ,

&

que des témoignages de Berofe

4

d'Eu–

polemus, cités par Eufebe ,

liv .

IX.

de la prlparation

Ivangéliqtte,

prouvent qu·il étoit

.p,,-,id.

tP.1J'flfO"

favan:

dam /eI ehofeI ellelfeJ,

&

qu'i! avoir inventé l'

Aftro–

nomie

&

l'Aflrologie judiciaire ;

,ud

<Tw.,

A·~foM,,¡fL'.

".1

'T';'

;tcC.}.,J'a.;x "

,11,.1'1;

4~.

fuc ce qu'on traove

d~ns

la fain ....

te-Ecrirure plulieurs noms de planetes

&

de conítella–

rions.

D'un autre cÓté, M . Barnage prétend que tout ce

qu'on débite Jilr ce [ujet a fort I'air d'un come. Phi–

Ion nous apprend que I'on inítruilit MoyCe dans 121

fdence des aflres; il ne faut pas douter que ce législa–

teur n'en eót qllelque connoilTance: mais l'on ne fau–

roit croire que I'on eat fait venir des

~recs

pour I'in–

(J ruire, comrne le dir cet auteur JnÍf . Du tems de

MoyCe

iI

n'y

~.voit

poinr de philofophes dans la Gre–

ce;

&

~'e(J

de l'Egypte ou de la P-hépicie que les

Grecs out riré leurs premleres connoillanees philo[o–

phiques. A I'égard de Job, ceux qui le qualifient altro–

nome, fe fondent fur quelques palfages on I'on croit

qll'il nomme les endroits les plus remarquables du cie!,

&

des principales conltellations. Mais outre que les in–

terpretes ne Com point d'accord fur le Cens des rermes

employés dans ces textes, la cOllnoilfanee des noms de

certaines conflellations ne [erolt point une preuve que

Job fa t ,!lronome.

Quoi qu'i l en Coit,

iI

ne paroit pas qu'on puilfe dou–

ter que l'

Aflronomie

n'ait commenct: dans la Clja!dée;

au moins e'elt le jngement qn'on doit en porter d'apres

mutes les preuves hiítoriques qui nous reflenr;

&

M.

I'abbé Renaudot en rapporte un fort grand nombre dans

Con mémoire fur I'origine de la fphere, imprimé dans

le premier volume du

Recrteil de l'Acad¿mie

roya/~

du '

Seie"c<!

&

de< Bel/<J-Lettrt! .

N ous rrouvons dans l'Eeritllre fainte divers palfages

qui marqucnt I'attachemenr des Chald¿ens a I'étude des

altres. N ons apprenons de Pline que I'inventeur de

cene Ccience che? les Chaldéens fut Jupiter Belus, le–

quci fut mis enfnite au raag des dieux: mais on efl:

fort embarralfé

a

déterminer qui eU ee Belus,

&

qu~nd

iI

a vécu . Parmi les plus anciells aaronomes Chal–

décns , on compte Z oroaltre: mais les mémes

difficul~

tés.ont lieu [ur le tems de fon exiítence, auffi bien que

[ur celle de Bel eos

&

de Berofe.

N e [eroit- ce poinr s'expoCer

a

partager avee Rudbeck

le rldicule de fon opinion, que de la rapporter?

IJ

prétend que les S uédois ont été les premiers invenreurs

de

I'A/iro,,"mit;

&

iI

fe fonde fur ce que la grande

divertité dalls la longueur des jours en Suede , a dó

cOilduire narurcllemel1l

Ces

habitaas ·' conclurre que la

terre étoit ronde,

&

qu'ils étoienr voiUns de I'une de

fes ex trémités ; deux propolitions donr la vérité étoit.

dir-il, IUoillS [enoble pour les Chaldéens,

&

pour ceux

qn: habitoiellt les régions moyennes du globe. De-la,

continue notre auteur les Suédols engagés dans I'exa–

men

&

dans la

reche~che

des caufes de la grande dif–

férence des [aifons Il'auronr pas manqué de découvdr

que le progres du' fo leil dans les cieux ea

re~fermé

dans un certain efpace ,

&c.

mais t;'us . ces

raJfon?~mens ne font point appuyés Cur le

ternOlgnag~

de

J

hl–

(Joire , ni [oo.tenus d'aucun falt connu .

Si ['on en eroit Porphyre, la connoilfance de

l'Aflro–

"omi.

elt fort anclenne daos l'Orient. Si l'on en croit

Z

z z

7.

cet

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