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1
4-
AR_C
loin les bois de conflíué1:ion _ Enli n quelques
~uteurs
croyent que I'hébreu
gopher
fignifie en général des
b,ir
{ r as
&
rl (jneux ; comme le pin, le fapin , le terebin–
'rhe _ L es Manométans diíent que c'éroit le Cag ou le
platane des Indes, que Dieu indiqua 3 Noé, qul le plan–
ta de Ca main,
&
le vit crotrre fi prodigieutemem en
vingt ans, qu'il en tirá toure
I~
cj1arpeme
&
les aurres
bois nécelfaires
a
la con(lruéHon <1e
I'ar,h.,
3· - Ce bhimem, fe Ion MoyCe, avoit trois cents éOu–
dées de longueur , cinquánte de . largeur,
&.
treme de
haureur, ce qui parolt d'abord iofuffifant pour conte–
nir toures les d toCes tlont
I'ar,h.
a dO. nécelfairemenr
c!tre remplie; & c'e(l certé proponion inégale qui a fait
révoquer en doute
a
quelques-uns l'autorité de certere–
Iation de M oyCe _ Celfe , entr'aurtes, s'en ell
moqu~,
&
I'a
nomln ée
i " f¡!'r;"
¡ü.).Ó1U'fO' i
Parche d'abfurdité .
Pour réfoudre certe difficu)té, les
SS,
Peres
&
les
c~i
tiques modernes
Ce
Cum efforcés de dérerminer l'efpece
de cpudée dom Moyfe a voulu parlér , Origene, 5_ Au–
guflin,
&
d'autres, ont penfé que par ces cOlldées il
talJoit entendre les coudées géométriques des Egyptiens,
qui contenoient, Celol1 eux, (jx coudées vulgaires ou
neuf piés , Mais oa trOUve·r-on que ces coudées géo–
IVérrÍques des Egyptiens fulfem en uCage parmj les Hé–
breux? D 'ailleurs dans éerte Cuppo(jrion,
l'ar,h.
auroit
eu 2700 piés de longueur; ce qui, joint aux autres di·
mentioos, lui eur donné une capacité énorrt1e & rour·
a-fair Cuperflue, tant pour les efpeces d'ánimaux qui
devoie'nt y erre renfermées, que pour les provifions de–
fiinées ;\ leur nourl"Í ture , D'autres diCent qUé les hom–
m e,> érant plus grands daos le premier age qu'ils ne
foltt mainteoant, la condée qui e(l une mefure humai–
ne, devoie erre proportionnément plus grande: mais cet·
te raiCon ell foible; car les animaux de'voiem érre aum
plus gral1ds
&
occuper plus de place, D'autres Bnfin
[uppolenr que Moyfe párle de
la
coudée Cacrée, qui é–
mir de la largeur de la main plus grande que la cou–
dée ordinaire , op.inion 'lui n'e(l pas encore (o lidement
app'lyée ; car íl ne paroa pas qu'on air )3mais employé
cetre meCure, (i ce l1'efl dans les édifices faerés , com–
m e le remple & le rabernade _ Cene difficulté a éré
rnieux réfolue par Buteo
&
par Kircher, qui en Cup–
poCant la coudée de la 1011gueur d'un pié
&
demi, prou–
vent géomérriquement que
l'ar,h.
éroit ttes-CuffiCante
pour contenir tous les animaux . On e(l encore Iboins
gené a cet éga:"d dans le Cy(leme ,de
c~ux
qui , com–
me Memeurs le Pelletier
i
Graves, Cumberland
&
New–
ton, dO!1nel1t
a
l'ancienne coudée hébrai"que la meme
longueut qu'a l'al1cienne coudée de Memphis , c'dl-a–
d ire vingr pouces
&
demi environ mefure de Paris _Les
dimenfioLls de
l'ar,/u,
prifes Cuivant cetre meCure , don–
nent une capaciré Cuffi(ante pour loger commlldément
non-feulemem les hommes
&
les animaux, mais aum
les proviCions nécelfaires,
&
l'eau douce pour les en–
rretenir pendanr un an & plus, comme on le verra ci–
delfous ' par l'expo(ition des [yfl(:me, de M , le Pe11e–
tier
&
du P _Bureo .
Snellius a prérendu que
J'ar,h.
avoit plus d'un arpent
&
demi: Cuneus, Budée, & d'aurres ont aum calculé
la
capaciré de
l'arr-h. ,
'Le doé1:eur Arburhnot compte
qu'elle avoit quarante fois 810620 piés cubiques, Le p_
Lami dir qu'e11e éroit de cent dix piés plus longue que
l'égliCe de S . Merry
a
Paris,
&
de Coixame-quatre piés
plus érroite ;
a
quoi fon rradué1::ellt Anglois ajoure qu'
elle éroir plus longue que l'égliCe de S, Paul
a
Lon–
dres ne I'di de I'ell
ii
J'ouen,
&
qu'elle avoir [oilan–
te-quarr. piés de haut [elon la meCure Aogloife,
4°, L'ar,h.
contenoir, outre les huir perfonnes qui
compoCoient la fa mille de N oé, une paire de chaque
eCpece d'animauI impurs,
&
Cept d'animaux purs , 3Vec
leur pro\1ilion d'alimens pour un an ; ce' qui du pre–
mier coup d' a:il par01t impoffible: mais fi l'on deCcend
au calcul, on trouve que le nombre
des
animaux n'e(l
pas fi
~rand
qu'on Ce,l'ér_oit d'abord imaginé , Nous ne
conno,lfons guere qu enVIron cent , ou rout au plus cent
treme efpcces de quadrupedes , environ autant des oi –
feaux, & guarante eCpeces de ceUKqui vivent dans l'eau ,
Les Z oologifles comptem ordinairement cem Coixante
&
dix efpeces d'oiC.aux en tOUt , Wilkins éveque de Che–
fler; prétend qu'il n' y, avoir que Coixante
&
douze eCpe-,
ces de quadrupedes qlll fulfent nécelfairement dans
l'ar–
ch.,
f
O
,
Selon la deCcription que Moyfe fait de
I'ar,he
il
femble qu'elle éroir divifée en trois érages, qui
avoi~nt
chacun dix coudOes ou quinze, piés de hameur _On ajou–
te que l'étage le plus bas éro,r occupé par les quadru–
pedes
&
les reptiles
~
que celui du milieu renfermoit les
ARe
pro vitions , que eelui d'en-haut contenoit les oi{eaux a–
vec N oé
&
fa famille; enfin que chaque c!rage éroie
fubd iviCé en plu(ieurs loges , Mais J oCeph, Philon,
,&:
d'autres commenrateurs Imaginen! encore une cfpece de
quatrieme éeage qui étoir íous les autres,
&
qu'ils re–
gardent cpmme le fond de cale du vailfeau, lequel con–
renoit le te(l
&
les excrérnens des animaux . Drexelius
croir que l'
ar,he
cOnrenoit trois cents loges ou appane–
mens; le p , F ournier en comp;e rrois cems trehre-trois;
l'aureur anon)'me des queflions Cur la GeneCe , en mee
juiq u':i quatre cents , Budée, Temporarius, Arias M on–
ranus , Wilkins , le p , L ami ,
&
quelques autres Cup–
pofent autant de loges qu'il y avoit d'et'peces d'animaux ,
M , le Pelletier
&
le P _ BUleo cn mertent beaucoup
moins, comme on le verra : la raiCon qu'ils en appor–
tem en
-qu~
f¡
l'on Cuppofe ,un grnnd nombre de loges,
,comme trOls cens trente-rrols ou quatre cents, chacune
des huit perfonnes qui ¿roiem dans
l'ar,h.
,
auroient eu
~7
j
ou 41, ou j'0 loges
a
pourvoir
&
a
nenoyer par
Jour, ce qui e(l impomble _Pem-erre
y
a-t-il auram de
d,fficuleé
a
diminuer le nombre des loges,
a
moins qu'
on ne diminue .le nombre des animaux; car
i1
feroir
peur-erre plus difficile d« prendre Coin de 300 animaux
en 72 loges, que s'i1s occupoient chacun la leur, Bu–
dée a calculé que rous les animaux qui étoient conte–
nus dans
l'ar,h"
ne devoiem pas tenir plus de place
que cinq cellts chevaux, ce qu'il réduit
a
la dimention
de
cinquame-fi~
paires de breufs _ Le p, Lami augmen–
te ce nombre juCqu'. [oixame-quatre paires ou cent vingt–
huit breufs; de forte qU'en Cuppoíant que deux chcvaux
tiennent autant de place qu'un ba:uf, (j
l'ar,h.
a eu de
I'efpace pour deux cents cinquame-fix chevaux, eile a
pu comenir rous les animaux;
&
le meme auteur dé–
montre qu'un [eul érage pouxoje comenir cioq cens che–
vaux, en comptam neuf piés quarrés pour un eheval ,
Pour ce qui regarde les -alimens couteous dans le Ce–
cond érage, Budée
~
obCervé q"e 30 ou 40 livres de
foin fuffiCellt ordinairement
a
un breuf pour Ca nourri–
rure journaliere, & qu'une coudée Colide de foin pre[–
[ée comme el le re(l dans les greniers ou ma¡¡afins, pe–
[e environ 40 livres, De Corte qu'une coudée
quarré~
de foio e(l plus que CuffiCante pour la nourriture jour–
naliere d'un breuf: or il paroJt que le fecond érage
'.1-
voit
I
j'oooo coudée! Colides _ Si on les diviCe entre 206
breufs, il Yaura deux tiers de foin plus qu'ils n'en pour–
ront manger daos un an ,
L'éveque W ilkins calcule tous les animaux carnaciere
équivalens tam par rappon
a
leur volume, que par rap–
pOr!
a
leur nourrirure,
a
27 loups, & rous les autres
i
208 breufs _ Pour l'équivalent de la nourriture des pre–
m iers,
iI
met celle de 182f brebis , &'pour ce11e des
Ceconds 10S/foo coudées de foin: Or les deux -premiers
érages éroient plus que CuffiCans pour contenir ces cho–
fes _ Quam au troifieme érage,
iI
n'y a point de diffi–
CUllé ; rout le monde convient qu'i1 y avoir plus de pla–
ce qu'il n'en falloit pour les oiCeaux, pour Noé
&
pour
fa famille.
Enfuite le favant
év~que
obí'erve qu'íl
e(l
ínfinlment
plus difficile d'évaluer en nombre la capac¡jré de
l'archt,
que de trouver une place CuffiCante pour les diflerente!
elpeces d'animaux connus,
11
amibue celte différence
a
l'imperfeé1:ion de nos H(les d'animaux, [ur-tout des ani–
maux des partíes du moode que nous n'avons pas en–
core fréquemées:
il
ajoute du relle que le plus habile
mathématicien de nos jours ne détermineroit pas mieux
les dimenfions d'un vailfeau, tel que ' celui dollt il s'agit
ieí, qu'elles ne le Cont dans l'Ecrilure, relativement
a
l'ufage auquel il éroir de(liné, D'oa il conclut que
l'ar–
ch.
dom on a préren9u faire une objeé1::ion contre la vi–
rilé des écrirures divines, en devient une preuve; puiC–
qu'il e(l
a
préCumer que dans des premiers
~gcs
du mon–
de, les hommes moins verCé; dans les Sciences & dam
les Arts, devoient etre infinimenr plus Cujets
a
des er–
reurs, que nous ne le ferions 3ujourd'hui : que cepeo–
dam
{j
l'on avoir 3ujourd'hui 3 proporrionner la capa–
ciré d'un vailfeau
:l
la malfe des animaux
&
de leur
nourrirure, on ne s'en acquireroir pas mieux ;
&
que par
conCéquem
l'ar,h.
ne peut étre une invention humaine;
car l'efprit humain élam expoCé en pareil cas
a
fe groC–
fir prodigieuCemem les objcrs ,
iI
Ceroir arrivé indubira–
blemem daos les dimenfions de
I'ar,h.
de N oé, ce qui
arrive dans l'efHmation du hombre des éroiles par la
feule vlle; c'e(l qtH: de r:neme qu'on en juge le nom–
bre inllni, on eúr poulfé les dimenfions de l'
ar,h.
a
des
grandcurs demeCurées, & qu'on eut ainli engendré un
barimem intinimem plus grand qu'il ne le falloir;
&
pé–
chant plus par ron exces_ de capacité dans I'hiflorien ,
que