ARe
ARe " E I)'ALLJA NeE,
( '['hlof.)
dallS 1'1!:cri!u–
re-faime ligoifie une forte de coffre, daos lequel étoient
renfermtc. le, deux tables de pierre Cur leCquelles ttOlent
~ravés
les dix commandemens de la loi donnée
a
Moy–
le Cur le mont Sina'¡, ainCi que l'avoit ordonoé D ieu
l¡Ji-meme.
Exod. e. xxv. verf.
16.
Cene
arche
étoit en finguliere véoération parmi les
H ébreux , qui I'avoiem placée dans la partie la plus Cain–
te du tabernade . On la portoit dans les expéditions mi–
litaires , comme un gage Cenlible de la proteéHon divi–
ne:
mais D ieu irrité. contre Con peuple, pennit qu'elle
(dt priCe par les Philifiins, au pouvoir deCquels elle de–
meura vingt aDS, felon quelques-uDs,
&
felOD d'autres
quarante. Les fléaux dont
a
leur tour les Philifiins fu–
cent frappés, les obligerent
d~
refl ituer
I'are.b"
aux ICrae–
lites , qui la dépoferent
a
Cariathiarim dans la maifon
d'un lévite nommé
Abinadab ,
che'/. lequel elle demeu–
ca
encore vingt ans . D avid {jt tranrporter
l'arche
avec
beaucoup de lolennité a JéruCalem, & la
pla~a
fous un
ubernad e qu'il avoit fait confiruire; & cnfin Salomon
la
{jt meltre dans le temple. Quoique l'Ecriture fem–
ble dire en pluCieurs enaroits, qu'il n'y avoit dans
l'ar–
~he
que les deux tahles de pierrc; elle mar4ue expref–
fément ailleurs, qu 'elle renfermoit une urne pleine de
la manne qu'avoiem mangé les
I
fraelites dans le defert,
&
la verge ou baguene d'Aaron qui avoit !leud.
Hlbr.
jx. v erf.
4.
On peut voir dans l'Ecriture la defcription de
l'ar–
~he.
Voici cel1e qu'en donne Jofephe.
L'arehe,
dit-il ,
;lvoi! cinq palmes de longueur , trois de largeur,
&
au·
t3m de h3utellr . L e bois de I'un & de l'autre cÓté é–
toit revétu de lames d'or , & :¡naché avec des clous
dorés;
a
quoi il faut ajoüter qu'elle avoit
a
fes deUI
plus longs cÓtés de gros anneaux d'or, qui tr3 verfoient
le bois dans lefqllels on menoit de gros bltons dorés
pour
13
porter felon le befoin, ce que faiCoiem les fa–
CritiC3tCurS
(&
les lévites). L a couverture de l'
areh.
s'appel1oit le
¡ropi/iatoi",
fm lequel étoiem placées
deux ligures appellées
ch/rubínI,
felon la forme qu'cn
:lvoit prefer/t Moyfe, qul les avoit vus devant le thro–
ne de Dieu .
VOlez
C
H
E'R U
B I N.
Quelques critiques
preunent ce mot
~hlrubl
, "''' , pour une tranfpOlitioD
de celui-ci
''U' ,
r"hllb,
qul
Ii~nifje
chadol,
&
préten–
dent que par les chérubins
qUl
étoiem plaet s fur
l'
ar–
~!i.
d'allian,.,
on doit entendre que
l'tJrch.
étoit com–
me une Corte de char fur lequel on fuppofoit que D ieu
l!toitaffis.
Voy.1;,
PROP¡TIATOIRE
f$
CHE'RU–
BIN .
Les
J
uifs moderncs om une efpece d'
ar,h.
dans leurs
f ynagogues , c'efl uu cotfre ou ulle armoire dans laquel–
le ils menent leurs livres facrés, & qu'ils regardent com–
me une figure de
I'areh. d'"lIia,,«
confiruite Cur les def–
feins de Moyfe. l is la nommen!
oron.
L es Juifs, dit
L éon de M odenc dans le détail qu'il a donné des cod–
tumes & des cérémonies de ceux de fa. nation , om au
cÓté oriental de leurs fynagogues une armoire qui re–
prélente
('arehe d'allianc<,
dans laquellc ils confervem
le Penrateuque écrit Cur du vélin avec une encre par–
ticuliere. Cet ufage n'efi pas nouveau, pu;Cque Tenul–
l ien appelle cene
ar,he armarium JudaIC'lm;
el'
ou en
'Venue cette
fa~on
de parler,
itre dt}nJ l'armoire de la
/j_agoglu,
pour dire
iere
aJI
nombre del /critJ canoni–
'1'«1 .
I/"yez
C
A N
o
N. /
Q
u
E
&
A
p
o e
R
y
P
HE.
Quam
:l
I'arche d'allianc<
qui étoit dans le temple ,
on lit dans le fecond livre des
MaehableI , ehap. ij.
q ue pell de tems avam' la prife de ]trufalem Jérémie
ayam fait cacher le feu facré, l'au tel
de~
parfums,
&
!'areh.,
dalls
Wl
fodlerrain par les pretres
1&
les lévi–
res, I'en rctira
apr~~
le départ des Chaldéens , & les fit
porter • fa fuite )l1fqu'a\l-delii du ]ourdain , a la mon–
ragne de Nebo, fameuCe par la mOr! & par la fépultu–
r e de M oyfe;
&
qu'ayam fa;t retirer toUS ceux qUl I'ac–
compagnoiem, Dieu lui découvrit une caverne profon–
de, oi! il
pla~a
l'arche
& l'amel ces parfums ,
&
en
ferma Ii bien l'emrée, que fans une révélation par,ticu–
l iere,
iI
n'étoit pas poffible de la connoltre: que fes
compagnoDs s'en étant
3pproch~s
dans ce delfeih, le pro–
phete leur dt!clara que l'autel
&
l'arche
dcmeureroient
en dépót dans cene caverne inconnue, juCqu's ce qu'il
pldt al! Seigneur de ralfembler Con peuple de tous
le~
pays ou ils étoient difperCés: qu'alors il leur rendroit
l'un
'!<
I'autre avc<; une grande magnificence, & qu'on
verrOl! alors fe renouveller les, merveilles opérées du
teros de Moyfe & de Salomon. Cet orade o'étam point
enc~)[e
ac.compli, les interpretes penfent qu'iI ne le Cera
qu'a
I'entler~
réunioo des Juifs , qui doit précéder leju–
~ement
derlller.
( G.
>
7.m.
l .
ARe
513
A
R
e
H
E
DI':
N o
E'
fignifie, lelon le langage dr
I'Ecriture, UDe [orte de bateau ou de vafie bitimellt flo–
tam qui fut connruit par Noé, afio de préferver du
déluge les diverCcs cfpeces d'animaux que Oieu avoir
ordonDt
a
ce patriarche d'y faire entrer.
Voyez.
D E'–
LU GE.
L es Naruralifies & les Critiques ont fait diverfes re–
cherches
&
imaginé différens Cyaemes fur
I'arehe
¿.
N ol,
[ur fa forme , fa grandeu!', fa capacité, fur les
matériaux employés
a
Ca confiruélion , fur le tems qu'il
a fallu pour la batir, & Cur le Iieu oi! elle s'arreta quand
les caux du déluge fe retirerent . N ou. parcourrons touS
ces points avec l'étendue que comporten! les bornes dI:
cet ouvrage.
l·.
On croi! que N oé employa cent ans
3
bhir
t'ar–
che;
Cavoir , depuis I'an du monde J
Hf
jufqu'en
/6f6
qu'arriva le déluge. C'en l'opinion d'Ol'igene,
lib.
IV.
conera
e
el[.
de S. Augufiin,
¿e &i'/)it.
Dú ,
lib.
Xv.
cap. xx'/)ij.
&'
eont. Fauft. lib. XIl. cap. xviij.
& dans
fes
'{ueft.
f .
&
23 .
fu r la Genefe;
& de Rupen,
lib.
I~
[tlr la Gmefe , ehap. xxij.
en quoi ils ont
ttt
fuivis
par
Sali<n, Spon¿<, le Pelleeier,
&c. D 'autres inter–
pretes prolongem ce terme juCqu'a Cix vingts ans. Be–
rofe alJure que N oé De
commen~a
a bátir
I'arche
que
78
ans avam le déluge; Tanchuma n'en compte que
cinquame-deux ; & les Mahométans ne dóoncm • Cl:
pamarehe que deux ans pour la con firuire.
11
efi cer–
rain d'un cÓté par le texte de la Genefe, que le dé–
luge
arríva
/'
n1J
fix centI de N ol ;
& d'un autre, que
Noé étoit
ágl de &in,! eentI anI, lorfru'il
,"t
S,m,
Cham ,
&
'Japha;
d'ou il s'enfuit que
1
opinion de Be–
rofe parolt la plus probable; car felon le
P. F
ournier
daos fon
Hydrographie
, qui fuit en cela le fentimen;
des peres , N oé fut aidé dans fon ouvrage par fes troi,
li ls; & le meme auteur ajoute que ces quatre perCon–
Des fuffirem pour le tinir; ce qu'il prouve par l'exem–
pie d' Archias le Corinthien, qui avec le fecours de trois
cellts ouvriers, conllruiCit en un an le grand vailleau
d'Hieron roi de Syracufe. Quand on fuppoCeroit l'
ar–
, he
beaucoup plus grande, & bitie en
78
ans , il fau–
droit faire altemion aux forees des hommes des pre–
miers tems , qu'on a todJours regardées comme de beau–
coup fupérieurcs
a
celles des hommes qui vivoient long–
tems apres. Par ces conCidérations , on pelH rtlpondre
aux obJeélions de
CCUl
qui prétendem que l'alné des
enfans de Noé ne naquit qu'environ dans le tem oa
l'arehe
tbt commencée, & que le plus 'jeune ne vint
au monde qu'apres que l'ouvrage eut été mis en train;
cllforte qu'il fe palla _un tems conlidérable avant qu'ils
fulfenr en etat de tendre fervice
a
leur pere.
011
dé–
truit égalcmcnr ce que d'autres objeaem, qu'i1
ea
im–
poffible que trois ou quatre hommes ayeO! pu fuffire
i.
confiruire UI1 batimeO! oi! il falloit employer une pro–
digieufe quantité d'arbres qui demandoient un nombre:
intíni d'ollvriers pour les exploiter .
~'.
Le bois qui fervit
it
bhir
l'
arche,
efi appellé dans
l'Ecriture
.,~
' "1>,
é:j
fe gopber, boÍl de gopher,
que les
Septante traduiCel1t par
~,;
. ..
~'
~I.ll'.""
DoíI 11uarri.
On–
kelos & J0l1at11an & qudques aUtres om eltimé que ce
bois étoit le cedre . S.
J
érÓme dam la vulgate employe
le mot
ligna le'/)igata
, bois taillé ou
poh;
& ailleurs
líg-"a bitumínata,
bois endult de bitume
00
gaudronné .
Kimki dit que c'étolt du bois propre
a
aller fur I'eau:
Vatable l'entend d'un bois leger, qui demeure dans l'eau
fans re eorrompre,
c~
qui n'explique pas de que1l'e-efpe–
ce étoit ce bois. Junius Tremellius & Bunorf préten–
dem que c'étOit une efpece de cedre , appellé par les
Grecs
••
f/".I.n.
M .
Pellctier de R ouen panche pour cet–
te opinion ,
&
en dnnne pour raifon Vincorruptibilité de
ce bois, & la grand'e quaotité de fon efpece en
A
lie;
puifque Celon Herodote & Arifiophane, les rois d'Egy–
pte
&
de Syrie employoieot le ceare> au fieu de fapin,
a
la cOllfiruélion de leurs fioues; & que c'en une tra–
dition-
re~ue
daos tOUt l'Orieot, que
r'
arch.
s'efi con–
Cervte toure entiere jufqu'a préfent [ur le mont Ara–
rath _ Bochar au contraiee fodtiem que
l opher
lignifie le
?'prh,
parce que dans l'Arménie
&
dans l'Affyrie oa
J
on fuppofe avec raifoD que
l'arlhe
fut confiru;te, il
n'y
a
que le cypres propce a faire un long vaiffeau tel
qu'étOit
I'arche ;
ce qu'ón prouve par l'autoritt d' Ar–
rien,
liv.
V II.
&
de Strabon,
liov.
X
V
l .
qui
racon~
tem qu'Alexandre ¡ftam dans la 13ab'{lonie, & voulant
faire confiruire une flone , fut
obli~é
de faire venir des
cyprcs d'
A
ffyrie. Ce qernier fentlmem paroit d'autant
plus fonde', qu'il n'en pas vrailfemblable que N oé avec
l'aide de fes feuls enfans,
&
le peu de tems qu'il eut
pour batir un vailf'eau auffi vafie) dut encore tirer de
D ddd
loio