4-36
ANT
que, on ne f:turoíe en conclurc .que I'Eg1ife.
&
les
Gon–
ciles générau! quí la repréfemeDt , ne roiem pas infuil–
libles dans les maticres qui rcgardent 13 foi .
Voya.
fut
cela les décilions du conéile de Conllance,
&
les ani–
c1es de I'aífemblée du cicrgé
1682..
Ceue réponfe ell
tranehante,
&.
je ne comprcnds pas commcu[ elle n'en
poiO( venue" I'anonyme .
( 1)
Pour en venir au! femimenS des premiers chrétiens
fur les
a>feipod/!s ,
il parolt qu'ils n'étoient .poil1t d'ae–
cord cl1!re eux fur Ce fujet. L es tins, plMÓt que d'ad–
lTIettrc les lnduélions des Philofophes, r.ioient jufqu'aux
démonllmíolls des MathématÍeiens fur la fphéricité de
la terre. Ce fut le panl que Laélance prít, comme on
peut s'en a(mrer p:lr le
=j'IJ.
<hap. dtl Ii,'re III.
d.
fes In/f.
D'autres s'en tinrent
a
tévoqu~r
en doute les
conjeélures des Philofoplies
i
c'en ce que
fit
S: Augu–
jlin , commc on voit
3U
<'bap. jx. du
livr. XV I. de
If'
C id
de D im.
Apres avoir examiné s'íl en vraí qu'íl
y
ait des Cyciopes , des
Py~mécs
&
des nalions qui
ayem la
t~tc
en bas &. les plés en haut;
íI
palfe
á
la
quellion des
antipodn,
&.
íl demande
fr
la partle infé–
zieure de notre rerre ell habitée .
Il
commcnce par a–
voüer la fphéricilé de
h
terre;
iI
convien t enfuite qu'
jI
y
a une partie dn globe diamétralement oppofée
a
celle que nous habitons : mais
íl
nie que cene partie
foit peuplée;
&
les raifons qu'il en apporte, nc fom
pas mauvaifes pour un tems
Otl
on ,,'avoit poim encore
découvert lc nouveau monde. Prcmierement, ceux qui
adrnenent des
nntipades ,
dit-il, ne fom fondé. fur au–
c~ne
hifioire. '-•. Cene panie inférieure de
la
terre peut
~tre
.totalemene fubmcrgée ,
3°.
Admemc des
antipod" ,
&
conféquemment des hommes d'unc tige diltercllte dc
la
nlltre, ( car les :mciens regard:tnt la communicatioll
<le leur monde avec celni des
Imtipodes ,
commc im–
poílible, la premiere fuppofition cmrainoit
la
feconde)
c'ell contredire les faintes écrituI'cs qui nous apprenncnt
<¡ue toute la race humaine defcend d'un feul homme.
Telle ell l'opinion de ce pere de l'Egllfc.
On voit par-l. que faint Augufiin fe trompoit cn cro–
yant que les
a11tipod"
devoient
~trc
d'uoe racc ditré–
zcnte de la nlltre. Car enfin ces
antipodes
exillenr,
&
il ell de foi que tous les hommes viennent d'Adam .
A I'égard de la Itlaníere dont ces pcuples ont pane dans
les terres qu'ils habitent, rien n'ell plus facile , expli–
quer; on peut employer pour cela un grand nombre
de fuppolitions toutes auíli vrailfembiables les unes que
les .amres. 1\u relle nous remarquerons ici que S. 1\u–
gullm coodamne
a
la vérité, comme hérétiquc, l'opi–
nion qui ferolt venir le.
amipodcs
d'une 'autre race que
de ceHe d' Adam ; mais il ne condamne pas commc tcl–
~e,
cellG qui fe borneroit puremellt
&
limplemem :\ I'e–
JCillence des
aneipodes .
S'il avnit ponfé " féparer ces deux
opiniOIlS, il Y a grande apparence qu'il fe feroit décla–
ré pour
la
feconde.
Quoi qu'il en foit, quand méme il fe fernit trompé
fur ce point peu imponam de la G éographie , fes écrits
n'en feront pas moins refpeélés dans l'Eglife, f"'-tOu t
ce qui coneerne les vérités de la foi
&
de
la
tradition ;
&
il n'en fem pas moios l'Omele des Catholiques con–
tre les Manichéens, les D onatillcs , les P élagiens, Sc–
m i-pélagiens ,
&c.
N ous pouvoos
ajo~ter
a
cela, que les PP. de l'Egli–
fe n'étoielll pas les feuls qui rejenalfcD! la poílibilité des .
t<ntipodes .
L ':lerece ilvoit pris ce patti long-tems avallt eux, com–
m e
11
paron par
la
fin du
1.
livre,
verJ.
ro.
•
60.
&.c.
Foyez. auJJi
Le Iivre de Plutarque,
de Faci. in orbe
1,,–
;¡"'.
Pline réfute
la
m~me
opinion,
li... l/.
<.
Ixv.
Ce qu'i! y a de plus propre aux
antipod.s,
&
en quoi
feulemenc nous les eonlidérons ici c'en d'ctre dans des
lieux
diamétral~ment
oppofés ener:eux fur le g lobc ter–
renre; de ':lanlcre
qU'~Y:J.1lt
mené une perpendiculaire
ou une vcrucale
a
un Iteu quelconque
&
qui par
~01l
féquent palfc par le 'l.C;nith de ce lieu', l'endroit oppo–
fé de la furfaee du
~19be
que eette vertieale prolongée
ira
co~per!
en
foi~
1
antipode .
Tout le rene n'efl'. qu'
accellOlre a cene ldée dans la fuppofition énoncée ou
raeite de la fphéricité de la terre ; car fi la terre n'en
poi~t
une fphere, fi c'ell un
fp~éro'ide
elliptique, np–
platl,
~u
allongé :ers,
le~
po les ,
11
n'y a plus
d'antipo–
.tes
réelproquesj c en-a,dlre, par exernple, qu'ayanc me-
t I)
Cette dl:cifion dh P:lp:
Zach;1rie n"di poiht
contraire 1
1'opiniun
de, ThéoJogien. {ur
l'infuJlibilit~
du P:lpe d:lns (es
d~cifionJ
en
m3-
dere de
(01 .
lor{qu'iJ -padc
Ot clIl/mlu, ;
vr. que 1'on oc r,auroit
dire dl:cifion
,;r
#l.Jhedr.
une fimple réponfe donnée par un Pape
a
ren
Ligar .
(;la, en
avoir
bit
pr~<LlabicmCDt
UD.
~xamcn.
Se;
fa.:u
ANT
Ilé une líg'ne par le ,¿énith de Paris
&
par le ceutre
de
cctte ville, qui e(l dans l'bémifphere borénl, ceHe li–
gno ira couper l'hémifphere aullral en UD point qui fera
l'antipode
de Paris, mais dont Paris ne fera pas 1'",,–
tipode ;
ai~l(j l'ég~lité
téciproque de polition, dc lari–
mde, de Jour
&
de nuit dans les héI11ifpheres oppofés
a
fix mois de ditli'rence, &. tout ce qu'on n coiltume
de renfentter dans l'idée des
antipodes,
comllle infépa–
table, ne l'en plus,
&
doit elfeélivemenr en élre fé–
p:lré des que l'on déroge
a
la fphéricité de la terre .
11
nc faue qu'nn pro d'attention pour s'en convaiLlcre .
Tout ccci cn fondé fUt ce que la fpbcre, ou pour lim–
plifier cette théorie, le cercle, ell la feule figure régu–
liere que tOUS les diametre. palfans par fon cemtc cou–
pent
3
angles droits . D one en toute figure terminée
p~r
une autre courbe l d3ns l'cllipfe par exemple, la
p~rpen
diculaire menée a un de fes poims ou
a
fa tangente>
excepté les deult 3xes qui rt!pondent id
a
la ligue des
poles, ou
a
UI1 díametre quelconque de l'équateur, ne
jauroit palfer par fon centre, ni aller rencontrer
la
par–
ti" oppofée du Ittéridien cUipt ique
:i
anglc. droir; : dono
le nadir dc Patis o'ell pas le 'l.énith de fon
a>ltipode ,
&
réciproquement. Si 1'0n t!levoit au milieu de Paris
une colonnc bien perpend ieulaire " la furface de la ter–
re , €lIe ne feroit pas daD>
la
m~me
ligne que eelle qu'
on éleveroit l'areillemene au poine
aittipodc
de Paris!
mai. elle en declineroit par un an(;le plus ou moins ¡¡rand,
·fdon que ¡'ellipfe ou le
méridi~o
e!l iptique ditléreroit
plus ou moins du cercle. La larieudc de l'un
&
de l'au–
tre de ces deux poims ¡lifférera dOllc en meme raifon,
&
conféquemmeur la longueur des jours
&
des nuits ,
des m6nes faifons,
&,.
L es lieux fitués á I'un
&
l'autre pole , ou fur l'é–
qunteur , en fom exceptés; parce que dans le premier
cas, c'cll un des axes de t'ellipfe qui joint les deux
points;
&
que dans le fccond il s'agit toiljours d'un
"erele, doLlt l'autre axc de I'cllipfe en le diametre; le
fphéroYde quclconque applati on allongé étant toOjours
imaginé réfulter <le la révolution du' méridien ell ipti-
. que autour de l'axe du monde.
VoyeJ;. hift. acad.
1741 .
(O)
A N T ¡ P T O S E , .f. f.
figtlre de Grammaire
par la–
quelle, dit-on, on met
UII
cas ponr un autre, comme lorf–
que Virgile dit ( lEn. V. v. 4ft.)
It damor ,,,do,
aa
lieu de
ad ,.c/'tm.
Ce mot viene de ...
~l,
potlr,
&
de
".1~~)"
<as .
On doolle encore pour cxemple de cetto
figure,
Urhe", 'luam /fatuo ve/fra
!/f,
lEn. L .
1.
.v.
S73.
1!rbem
au lieu de
ttrbs .
.Et
1
érenee au prologue
de
. l'/I,¡drienne
dit:
P OPlllo
,,&
placerenl, ,!"as feciJl'et,
fab ulas,
3U
lieu de
fahu l",.
011
trouve 3uIli,
Venit
;~
"".entem il/irlS diei
pou!'
il/e dies.
Mais Sanélius ,
liv_
I V.
&
les Grammairiens philofophes, qui
ií
la vérité
ne font p:IS le grand Ilómbre,
&
meme la méthode do
P: R . regardcm cene prétcndue figure comme une chi–
mere
&
uue abCurdité qui détruiroit toutes les regles de
la Grammaire. En clfet les verbes I)'auroicni plus de
régimc ,certain;
&
les éeoliers qu'on reptendroit pour
avoir mis un nom
ii
un cas ' . autre que eelui que
la
re–
gle demande, n'auroient qu" répondre qu'il S om fait u–
ne
aHtiptofe. Figura h<t<,
dit Santlius , liv. IV. c. xiij.
latinos (anones
excedcr~
videtl!r;
nihiJ
impcritiuI;
fluod
figme>ft/tm
ji
effet veruln, frttflra 1".erco'cmlts 'lttcm
"'–
[¡tm verba regerent .
N ous nc connoiGons d'autres figures de connruélion
que
celle~
dom nous parleron¡ au
Y/lot
C o
N
S
T Il
u –
CT
J
ON .
Le m8me fonds de penCée 'peut fouvem
~tre
éllOO–
cé de différcntes manieres : malS chaeune de ces manie ....
res doit etre conforme
a
l'anal ogie de la bngue . Ain (¡
l'on trouve
tlrhs Roma
par la mifon de l'ideneité :
Ud/S
en alors confidéré adjeélivemem,
R oma
'1/""
efl 1Irbs ;
&
1'011 trouve auíli
tlrhs R om""
¡"
oppido /lntiochic .
Cic.
Butroti afecndimus ttrbem.
Virgo 1\lors
Itrbs
ell:
confidéré comme le nom de l'efpece; noro 'qui ell en–
fu ite déterminé par le nom de I'inpividu .
Parmi ces differemes manieres de parler, fi nous 'en
reneontrolls quelqu'unc de celles que les Grammairieos
expliquem par
l'antiptofe,
nous devons d'abord exami–
Iler s'i!
n'y
a point quelquc faute de copific. dans le tex–
te; enfuite avam que de recourir
~
nne figure aufli
déraifonouble , bOus devons voir
Ji
l'expreíliol1 ell
alfe~
auto-
"",oir donné
UD
jogemenr de contbmn:ttion . ou BuHe adreffée 4
torHe
)'Eglire.,
de
(one que
,'í!
f.llIit
fans cel..3. J3 (aute
apparrie,¡[
3U Pape comme
6mple
DOftCDl.
&
non comme
M. tue
uaivec(d
de rEgliCe ,