AMB
qui fon!
nU
.bord 1e
b
mer des .lndes;
que cette
:: mariere fe CUlt
&
s ébauehe au folel!,
&
que fe dé–
tachane enfuite ou par I'effltrr des venes , ou par I'é–
levaríon des eaux ,0\1 par Con propre poids, elle tom–
" be
d~ns
la mer
&
aeheve de s'y perfeétionuer ,
mm
par l'agitation des tlms, que par l'eCprit
r.~lin
qu'clle
" y rencontre; car on voit par expérience qu'cn prc-
nam de la cire
&
du miel,
&
les mettam en dige–
" Ilion pendant quelque !ems, on en tire un élixir
&
" une eiTencc qui efl non-feulement d'une odeur rrcs–
" agréable, mais qui a :mfli des qualités fort approchantes
" de
l'tlmbrt-griI;
&
je ne donte poim qu'on ne flt
un élixir encore plus excellent, fi on fe Cervoit du
" miel des Indes ou de Mofcovie , parce que les mou–
" ches qui le fom y rrnuvem des fleurs plus aromati–
" ques
&
plus odoriférantes,
&c.
M. Geoffroy dit expreffémem dans le premier volu–
me de Con trait¿
dt la M tlliere raldica!. ,
qu'il n'y
:1
pas I.ieu de d.oUler que
l'ambre-griJ
ne foit une eCpece
de bllume qUl Con de la teree Cous les
e3UX
de la mer:
il
di
d'abord liquide, enfuite il s'épaiffi!, en/in il Ce
du!cit ; .aIOlS les
Rots
I'emrainent
&
le jet!ent fur le ri–
vage: en effet c'efl Cur les rivages de la mer ,
&
fur–
tour apres les
temp~tes,
que l'on trouve
I'tlmbrt-g,-j¡ .
Ce qui prouve qu'il efl liquide quand il fort de la ter–
re, c::'efl que
l'ambrt -griJ
Colide, tel que nous I'avons ,
contlent des corps é!rangers qui n'auroient pas pu en–
trer dans fa fubílance fi elle avoit toujours été feche
&
folide ; par exemple , on y trouve de petites pienes,
des coquilles, des os, des bees d'oifeaux, des ongles,
des
¡rayons de cire encore pleins de miel,
&c.
On
a
vll des morceaux
d'ambre-grir,
dont la mOi!ie écoit de
eire· pure. 11
Y
a eu encore d'autres Chimifies qui om
nié que cene matiere · fllt une [ubflance animale, parce
' ql}'elle ne leur avoi! donné dans I'analyfc aucun prin–
clpe animal . On
a
cru dans toos les tems que
I'tlm·
hre-griJ
écoit une matiere bitumineurc. Les Orientnux
pellloiellt qu'il fortoit du fond de la mer
comme
le
naphthe ditlille de quelqncs rochers;
&
ils foutenoient
qu'il n'y en avoit des Coarces que dans le golfe d'Or–
m us , entre la mer d' Arabie
&
le golfe de Perfe. Plu–
{ieurs amenrs Ce Com réunis .. crOlte que
l'ambrt-~riJ
étoit une forte de poix de matiere viCqueufe, un bltu–
m e qui Con du fond de la mer, ou qni coule fur Ces
elites en forme liquide, eomme le naphthe ou le pé–
trole fort de la terre
&
diflille des roehers; qu'il s'é–
" aiflit peu-:i-peu
&
fe durcit dans la mer .
Tran[.
Ph;–
/0[. 11.
433. 434. 435".
N ous voyons tou. ces différens
états du bimme dans le piífaCphalte
&
dans I'afphalte.
V o)'e<,
N
A l' H T HE , PI S S A S
l'
H A L TE,
A
S
P
H A L–
T E.
L'ambrt-gris
di
en morceaux plus ou moins gros
&
ordinaircment arrondis ; ils prennem cene forme en
roulam dans la ma ou Cur le rivage . On en apporta
en Hollande , Cur la /in du fiecle dernicr, un morceau
qui pefoit 181. livres; il écoit preCque rond ,
& il
avoit
plus de deux piés de diametre. On dit qne ce morceau
étOit naturellement de cetre groffeur ,
&
qu'il n'y a–
voit pas la moindre apparence qu'oll ellt réuni plulieurs
petils morceaux pour le former. Plulieurs voyageurs
Ont rapporté qu'ils avoiem vu une quantité prodigieu–
fe d'
«mbrt-griJ
dans cermines cl\tes , mais on n'a ja–
mais p\l les retrouver; "lu'ils en avoient rencontré des
ma(fes qui pouvoient peCer jufqu'a quinze mille liHes .
e.n fi n qu'il
y
avoit une ile qui en o!toit formée en en:
tler . 11
e~
vrai qu'ils ont été oblig¿s d'avoüet que cet–
te . l!e étOlt
~otante,
parce qu'ils n'avoient pas pu la
reJomdre .
~~
I'tlmbre
.efl un bitume, il Be feroit pas
étonnanr qu 11 y en cut de grands amas : mais on les
eonnolt
(j
peu. que
I'ambrt
a été jufqu'ici une matie–
re rare
&
p~éeieufe;
cependant on en trouve en plu–
{ieurs endroltS . 11 Y en a une aOe." grande quantité
dans la mer des Indes autour des ,les Moluques : on
~
r.am.a!fe Cur .
I~
panie de la elite d'Afrique
&
des
tles vOlltnes q\1J s érend depuis Mozambique jufqll'ii la
m er Rouge; daos 1'!le de Sainte-Marie· dans celle de
1?iego-Rui~
pres .de, M adagafcar ; a
M;dag~rcar;
dans
1
!
le MaurICe qUl n en
e~
pas fore ¿Ioignée; aUI M al–
dlves,
&
fur
~
cllte qUI eíl au-dela du cap de Bon–
ne-Efpérance
U
J
en a aufli fur les clltes des
'¡¡es
Bermudes, de la amai·que, de la Caroline de la 1'"10-
ride, fur les rades de Tabago, de ia Barbade
&
des
aurres Amilles. D ans le dé!roit de Bahama
&
'dans les
lles Sambales, les habitans de ces 71es le chcrchem d'u–
ne
fll~on
alfe7, finguliere; ils le quctem
:l
l'odorat com–
m e les chiens · de ehafle Cuivem le gibier . Apre les
tempetes ils courent fur les rivages,
&
s'il
y
a de
l'am-
AMB
tre- riJ
i1s en
Ccm
nt I'odeor.
II Y
aulli cerrains oi–
foaUI Cur ces rivagcs qui aimcm bcaucollp
l'
amJr<-g'·If ,
&
qui le
chcrch~1It
pour le mnug r. Ou lrou' e quel–
qoes morceaux
d'ambr'-gris
Cur le
riv3g~
de la mor
M éditcrranéc, en Anglclcrre, en Ecalli:, (ur le cOtes
occident.'1.les de I'lrlaude, en N orvcge,
&:
Cuf
les cOtes
de Mofcovie
&
de Rume ,
& <.
On diflillgne deux [ortes
d'ambrt-griJ;
la premiere
&
l:1
meiHeure efl de cooleur
cendré~
au-dchór ,
&
parrcmée de petit ,s raches blanehes au-dedans . L a
Ce–
conde efl blanchhre; eelle-ci n'a pas tam d'odcur ni
de vertu que la premiere. En6n la rroilicmc efl de COII–
leur Iloiratre,
&
quelquefois abColllmcnt noire; c'ellla
moins bonne
&
la
moios pure ; on I'a appelléc
ambre–
rWtlrd.!
,
parce qu'on
:1
cm qu'il n'éroi! noir que par–
ee qu'il avoit ¿té avalé par des poilfon . En
eff~t
on
a trouv': de
I'amb,.
dans I'eflomac de quelques poif–
fons: mais Ca couleur noire peur bien venir d'un me–
lange de matieres tcreeures ou de cerraines drogue , cum–
m e de gommes avec lefqueHes on le CophiíHque. Pour
e(f:¡yer
Ii
l'tlmbre-triJ
en de bonnc qualité , on Ic per–
ce avec une aigUllle que I'on a fait chaufrer; s'il en
[ort un Cuc gras
&
de bonne odeur, c'ell une bOllno
marque.
.
L es Parfumeurs Cont ceux qui fom le plus grand
uf.--lgc de l'
tlmbre-griJ,
on en mele aufli dan le lucre
&
dans d'antres chofes, c'efl un remede dans la Me–
decinc.
(1)
A~!n R E- GRI S,
(Mtd.)
Si on diflille
I'ambrt,
il
dOl1ne d'abord un Hcgme infipide, en[uite une liqllcur
acide, fui"ie d'uoe huile dollt I'odeur efl
fu~"e ,
&
m':–
lee avec un peu de fel volatil [emblable
ii
eelui que
1'011
retire du fuccin ; en/in il refle au fond de la cor–
nue une matiere noire, luifame,
&
birumineufc .
L'nm–
bre
eH donc compole de partie huileurcs , tres- tellue •
&
fon vo latilcs, mais qui fom engagéc dans des par–
lies falines
&
graaes, plus épaiflés
&
plus grolJicres.
11
n'a pas benucoup d'odeur quand il el1 en mane: mais
étaut
~ulvérifé
&
melé avec d'al1lres illgtédien , fes
principes Ce raré/iem
&
s'étendcnt
&
Ca volalilité ell
telle , qu'il répand une odenr fuave
&
des plll ngréa–
bies. Ses vertus fom de fortifier le cerveau, le camr
I'eflomac; il excite de la joie , provoque la femence'
&
011
le donne pour augmenter la fecrétion des efprir;
animaux
&
les réveiller. On I'ordonlle dan les lynco–
pes , dans leJ' débilités des nerfs: on s'en lert dalls les
vapeurs des hommcs; mais il efl nuili ble
a
cclles des
f.mmes: on en
f.~it
lIne teillture dan l'eCprit-de vin–
on I'ordonne en [ubflance
ii
la doCe d'un grain )ufqu'i
huir. Les Orientaux en fom un gtand ufage.
(N )
A
M
n
RE -
J
A U N E ,
(
J-li.ft. nat.) ambarllm citrinlJm
clel1rtlm, kar"be , [tlCcinllm ,
fuccin, Jnndcrc dure
1
fe~
cite , tranCpareme,
caa;~me
de couleur Jaulle, de couJeur
de citron ou rougdtre, quelquetois blallchatrc ou bru–
ne , d'un goúi un peu acre
&
approchalll de celui de,
bitumes_
L'ambrt-jarme
efl illtlammable ,
&
a une 0-
dellr forre
&
birumineufe lorfqu'il efl échaufti: . 11 atri–
re, apres avoir été froté, les perites pail lcs les fécus
&
autres eorps minces
&
legcr ; d'ou vi¿m le
no~
d'tldlmYIJ,
&
celui
d'lIel1ricité . l/o)'e>:.
ELEcT
R 1-
C
I T
E'.
L'tlmbrt -jarme
fe diífout dalls l'efprit-de-vin
dans I'huile de lavande ,
&
méme daos I'huile de lil\'
mais plus difficilemem. 11 fe fOlld fur le fen, il s'eu:
RammlW alors il Jépond une odeur aufli forte
&
aufli
def.1greable que celle des bitumes.
L es N aturalillcs n'om pas ét€ moi
inccrtains fur
I'origine de
l'ambre-jotme ,
qiYc Cur eelle de
I'tlmbte-
f
rj¡:
on a eru que .c'étoit une concrétion de I'uriuc du
ynx , qui acquéroit une dureté égale
ií
celle des pierres
de
la
veffie; c'efl pOllrquoi on avoit donné le
110111
de
Iy"mrillm
a
I'ambre:
d'autres ont prétendu que c'étoit
une concrétion des larmes de certains oilcaux; d'aUlres
on dit qu'il venoi! d'une Corte de peuplier par exnda–
tion. Pline rapporte qu'il Mcoule de cerrains arbres du
genre des fapins, qlli étoielll dans les Hes de l'Oct"ln
feptemrional; que cetre liqueur tomboit
d~ns
la mer
apres avoir été épaiffie par le froid;
&
qu'clle étoit
porrée par les Bots fur les bords du cominent le plus
prochain, qu'il appelle
1'/llIjlrtl'l);e .
M. F onne\' fecré–
taire de I'académie royale des Sciences de PrIlcTc' a ex–
poré les preuves que l'on a donnécs de ce lillc:ne fur
la formation de
I'ambrt;
voici ce qu'il dit dans un ma–
nufcrit qui nous a
~té.
communiqué. "
L 'ambrc-¡tlm:e
" ne Ce rrouve ordmalremem que dans
la
mer 13alli–
" que Cur
l.escOres de la Pruífe. Quand de ccrrains
"
V~ntS reg~ent!
il ell jctté fur le
r¡v.~ge;
&
les
lt2-
bltan5 qUI
c~gnent
que la mer qOl le jeae lIe le
n
ICU-