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AME
qui ayent
enfeign~
I'jmmona!it!! de
I'"me.
Mais com–
ment 3ccorder ce femimem avec ce que dit Cicéron,
ce quc dit Plutarque, ce qu'on dit tOUS les anciens, que
)'jmmortalir!! de
I'ame
éroit ulle chofe que I'on avoit
crile de tout tems? Homere I'enfeigne , H€rodote rap–
porre que les EgyptieJls I'avoient enfeignée depuis le,
tcms les plus .eculé : c'efi fur cene opinion ' qu'!!roit
fOIlMe la pratique
11
:mcienne de d!!ifier les morts .
11
en faut conc1ure, qu'i1 n'efi pas quellion dans ces paf–
fages de
13
limpIe immoftalité, confidérée comme une
clifience qui n'aura poiot de fin, mais qu'il faur emen–
dre une exifience fans commencement, aum-bien que
fans fin: c'efi ce que fignifie le mot de
¡empiter".lIe
donr fe fert Cicéron .
Or
I'éremiré de
I'ame
étoit, com–
me nous I'avons déjil fair voir, une conféquence qui
ne pOllvoir nallre que du principe qui faifoir
l'l1/1e
de
)'homme une parrie de Dieu,
&
qui par conféquem fai–
foir Diell
I'ame
univerfelle du monde. Enfin I'amiqui–
té nous apprend que ces deux philofophcs penfoient qu'í1
y
avoit une
ame
univerfelle;
&
I'on doit obferver que
ce dogme efi fouvent appellé
le dogme d, /,immorla–
lité.
. Ainfi ces différens paITages,
&
fur-tout celui de Ci–
c éron, coOliennent un trait lingulier d'hifioire, qui prou–
ve non-feulement que I'opinion de I'allfe univerfelle efi
u ne produétion des Grecs, mais qui méme DOUS d!!–
couvre quels en furent les auteurs : car Suidas nous dit
que PMrécide n'eut de maltre que lui-méme. L 'auro–
riré de PythalI,orc n!pandit prompremem cene opinion
par toute la lrrece;
&
je ne dome point qu'elle ne foit
Ja caufe que
Ph~récide,
qui n'eut point foin de la oa–
cher, comme le
tit
fon grand difciple par le moyen
de
la
double doétrine , ait été regardé comme athéc.
Quoique les Grecs ayeOl !!ré inveOleu,s de cene
0-
pinion, comme
i1
efi cepcndaOl
Ires-cert~in
qu'ils ool
été redevables
a
l'Egypte de leurs premieres
~onnoilTan
ces, il efi vraiITemblable qu'ils furent conduits
¡¡
cette
crreur
~ar
rabus de quelques principes égyptiens.
(1)
L es Egyptiens, comme nous I'enfeigne le témoigna–
ge unanime de !Dute I'antiquilé, furent des premiers
il
!=nfeigner I'immortaliré de
I'ame;
&
ils ne le tirent point
dans I'efprit des fophifies grecs, uniquement pour fpé–
culer, mais atin d'élablir [ur ce fODdemem le dogme
ti
utile des peines
&:
des récompeafes eI'une aUlrl! vie.
( 1)
Dan. l'antiquité encore la plus rcculée on croyoit 1'. ""
J.I'lm".
m,
¡romoncHe aut:mt qu'clle
~tojt
eme. une rarue. ou unt=
compo~
fition de la fubfhance éternelle. C'.!tott J:l dot\rine non.{eulemem
des Gtecs. qui lui donnerenr
le
crand jour :lVCC Jeur mal'icrc
fynémadque.
roai, :luffi
de tOOU les barbares , c'cn-a-dire
de
tou.
te,
les nations qui expofoient leurs
opinioo"
{'os
hypothCfe . fans
unjon .
Be
Caos méthotle. VoyonJ leun (entimens pour établir de
plnJ
en
plus
I':tn~jqqlté
Be
1(\
g~néralit~
de
cet crrc\1r
.
Entre les
n~nion,
done
i1
rdle quelques veftige, dan.s le, mon4-
meos
de l'antiquiti, ctlle des
S.6[II"
eft
!lne des pJus célébres.
Se~
Jan
le (entimcnt
c.lequdques autenn , elle
:l
repandu "¡dobtrie.
&.
Ja.
{upcrftition dan, toUt l'orient, Tout ce que l'on
die des
$4.
' ¡uu. quoiqu'il oc. {oit arpujé {nr d'3.utorités cert:lines .
n~n~
moin, il n'eJ't pas impoffible. dit
B",da,."
,
que le
[pi"olfm, .
&
le
¡d¡'ifm,
oe {oient pas elfec9:¡vement la méme chofe . car
pIu-
6euu aneiens phl'o{ophes entendoient par les diver(es idoles . que
le.¡
payens: adoroient. le. peudes de
cee
uniyeu .
Le.
Ch. ltll"u
furent aufli des idolatres.
Hi
[u[,J'~~j
fu",.
di[
Philon le jojf.
m.lrlaum. """m tlit/m"., •
•
lUIr
ipfu1'lJ
,JTe
Dtum
[_IU1ft •
."t
u.m.
9U.
¡njil ,
""¡tI"!./,,,,
,,,,imll,,,, ,,"4m uhi
[ . ,
nQmi", 14ti
Ó'
",~,.DiIA,iJ ~,n["r.'N"1I
&c
7"ft'
L,p['
pr¿tcnd aum. qu'ils ne
recon~
noüfoleOl paint d':lUtre di"lOité . que le monde;
&:
M. VVolff
con.
vient qu'lI, fo\\tenoient que toute chore
éto.itémanée de J'effence
divine .
Que dirons OOUJ
des
P"f,' l
tls
avoient hérité, leuu dogme.
de
Z,r,,,jlTl,
qui Icor en(eigna que tOUt étoit engendré par le
(eu
~
(avolr
p:u
Oiea repandu par tout.
L'."",
di(oient-ils. ea
u~
De pan ie de ce feu
qUI pan
de
lui,
&.
re'fient
a
lui
a~rb
un
certain tems periodique.
PI¡,h,,.
nOll'
a inl\ruiu de ce fyl\eme de
ZoruJ1" • a
quol I'on peut ajouter les orades
8t
l~
anciens
li–
.re~
{acr¿, de. l'er{es. ( Voyez.
p,.,,,,,,,-. Pr¡tI'AtIJt.
8'IIU[",..,
i:r
HJJ,
j .
, Le.
Intll,,,.J
co~evoient
Oiea comme une lamiere .
UD
fen,
&:
ils
f3i{oient tOUt naltre de fon mouvemeot . Oieu.
di(oieot~ib . ~O¿trC
da"s toUtes
1t:.S
parties de l'univer.; car
ce
feu intcUe8:ael s'iafi_
nue
par
mUt le monde,
&.
le vivi6e . Nous avons les principes
de cene doé\tine d.i n,
DAtllJ.,.,·,
aUllCes
de
P.lll1a,
Elle
di:
rem–
blable
i
celle de
Z.r'iSftu . ..AlIi,."
,,.;,,,.
dit
M.
Bruc:ker,
nlM
"",i.n"I;1
lnii,
1/;["
IMtrir,
,,'"
p,tJl,',
,,,,,
,1,
p.rtit.l"
I~"il
¡II¡.,
'1I,;,n.I;I,
I!"I .
Anim. '!'HnalllJtC . t¡1I.t ,mnu m.,ndi pArUI
dnim.,.
, HtA
{tn,,,,,,.
'fA
n."
."U,.
Or.'OJ
,,,nt.,,,.
ful
p,r
. lIi'l/"[flm
¡".
.r;''''11n inllAINi"
,,'
mirN'" 11'"
Jit
"ti
¡ndo, ptntlrAlf • .
T .
lo
L,
J I.
C. ".
Ce
que
I'hll,,. Bl"i,,,
noos
dit
de la doélnne eJe
S"'ft,ni./o,.
nou. I,eat f:aire conno1t:re (eloa
8.,ft,,"
,
&.
HHtt
le.s {emimens
de.
Ph,n;"i"., .
lis étolbliffoient pour principe de ¡'univers
Wl
c{.
f rie aCtlt:n , cénebreus
I
(ubtile
&:
mobile appeUé cahos, ea
ég.uda
(CJ
infinie, qualité,.
~
a
fe, :atuibuc.s . L'union, l'ha,monie de
1
ce caho. . ou tes mou'lemens • les forces
~C$ ato~es
furenr :ap–
'PeU¿es amonr .
&
renelance,
Be
méme e{pnt
&
Oleu qu'informe
AME
T outes les pratiques
&
toures les
infiru~ions
des
l!–
gypricns ayam pour objet le bien de la fociété, le dog–
me d' un !!Iar futur fervoit lui·méme
a
prouver
&
l
expliquer celui de la Providence divine: mais cela feul
ne leur paroinoit poiOl fuffifant pour réfoudre toures les
objeétions qui nainent de I'origine du mal,
&
qui at–
laquelll les attributs moraux de la divinité, paree qu'il
ne fuffit pas pour le bien de la fooiété que I'on foit per–
fuadé qu'il y a une providence divine, fi I'on nc croit
en méme tems que cette providence efi dirí¡¡ée par un
erre parfaiterueOl bon
&
parfaitement jufle: lIs n'imagi–
nerent done poiOl de meilleur moyen poor réfouáre
cette difficulté, que la métempfycofe ou la tranlinigra–
tion des
times ,
fans laquelle, fuivaOl I'opinion d'Hiéro–
eles , on ne peut jufiifier les voics de la Providence.
La conféquence néceITaire de cette idée, c'efi que I'a–
me
efi plus ancienne que le corps . Ainli les Grecs rrou–
vaOl que les Egyptiens enfeignoiem d'un cOté que I'a–
me
efi immortelle
a
parte poft ,
&
qu'i1s croyoienr d'uo
nutre c6té que
I'ame
exifioit avant que d'2tre unie au
corps, il, en conelurem, pour donner
¡¡
leur fyfleme
un air d'uniformité, qu'elle !!Ioit érernelle
a
parte ante
comme
a
parte poft;
ou que devam cxifier éteroelle–
meOl, elle avoit 3Um exillé de roure !!ternité.
L es Grecs apres avoir donné
i\
I'amt
un des ami–
buts de la diviniré, en firent
bien-[(~It
un D ieu parrait;
erreur on ils tomberent par I'abus d'un autre príncipe
égyptien. Le grand fecret des myfieres
&
le premier des
myfieres, qui fu rem inveOlés en Egypte, conlifioit dans
le dogmc de I'unit!! de D ieu ! c'étoit-\3 le myflere que
I'on apprenoit
3UX
rois.1 aux magillrats
& :l
un petil nom–
bre choifi d'hommes lages
&
vertueux;
&
en cela mé–
me cette pratique avoir pour objet I'utilité de la focié–
t!!. l is repréfentoiem Dieu comme
un
efprit répandu
dans tOut le monde,
&
qui pénétroit la lubfiance iD–
time de toutes chofes, cnfeignant dans un fens moral
&
figuré que D ieu efl [out en tantqu'il cfl préfent
a
tout,
&
que fa providence en aum parrieuliere qu'univerfel–
le . L eur opinion, comme I'on voit, étoit fort diffé–
rente de celle des G recs, fur
l'
ame
univerfelle du mOll–
de ; celle-ci élant 3Um peroicieufe
¡¡
la fociél!!, quo I'a–
th~ifine
direét peut I'étre . C'efi néanmoins de ce prin–
cipe que Dieu
-ft
tON',
expremon employée tigurémenf
plt les Egyptiens ,
&
prife
a
la le
me
par les Grees,
qUe
le abos .
&:
rroduir roote cho(e, Une pareilJe c.loéUine
e~-ellc
différente de celJe de
I'. m'
ti,.
m",dt
1
(Voyez
C.m6tr/.,.d ,
M.P.,.
miH'
.
ti'I4lItru .
)
L'opinion des
EVP'¡"u
(elon
1I"MI
.AI.II,,,
re bornoit
a
croi.
re dieu. ou l'
"me
ti.
m,,,d,
uo eIprit
~netunt
dans tOUteJ Jet
panie. de ¡'univers rond
&:
6gur¿ {ou, te {ymbole
d'
OfJriJ,
qui
enfarme. meur.
&
vivifie la matiere groffiere fimboli{é par la
Ii ...
gure d'/fiJ . Le f¡¡vant
8nul<.!r
3ppuy6
i;
l'autorité de lllutarque
~'.AahlnAt._'AI
Se
de
J,llIcr./¡,
esplique la figure rnyltérieu(e
d'OfJrit
comme
6
00
eot voulu repn!(enter
l'''m,
ti",
m,nae,
ou I'e(prit
pé.
~:;~i~tto~~:: ~::ifi~~~v"~n
Be
~guCr~!e. f,1f~m~:~,~~,~m~:(~~et J~
p3nies
da ceUe du monde qui partent
&.
rCVH:nne:nt a lui,
T ,
J.
L. 11. C.7.
l es
EtlJi.pitnl
De pcn(erent pas difh!remment des Egyprien".
ti
nous en croyons
Phi/.jI.,M, .
Motis non, manquon. de mc!mom:.,
a
J'
lg3.rdde cette nadan. comme :aulIi
:l
l'égard de ecHe de•
.A..
rúu
¡H"i",,,,, .
L'hinoirc des
SCJlhu
&
dCJ
C,/,U
ne: nolU
don.oer.ien d'aR'üré fur cet anide .
11
étoit ibterdit
aUI
G.III.i,
d'écrire
&:
de public:r leur doc9:tine .
..Ap"tl ,u
(Ju!.
czr
l.
VI.
C. 13. ) ".,.
fAI
Ijl
"61
I:r
JoOr~·".,
[.AI
I;" "í
",AIU/.,."
"""
i"
,tli""i,
In.
".
6,u pIl6U,;1 p'¡'I/""ft/'" ,.",i.,,;6.,
t.rtt,i,
li',rú
"'."'.' .
JJ
fera
biea
plus ól:i{é de: uouvcr parmi
res
pcl1ples
" ic.lolauie~
&
le
m"t~ri
••
H(me.
d'oll. tire (on origine
L1
dollrine d'une {eule (ublla.oce.
Be
celle de
1'1UI1~
ti"
nJo"tI.
aum ancjenne, qu'nniver{elle .
e 'elt:
bien l lonnant
que
la
do8:rine de
I'lIm,
ti"
",ud,.
ou cclfe
que le•
•
mll
(ont une portion de la {ubftan'e de Dieu. tOutJ
é~at
Dieu. {oir encore (ui'lie en Orient de mérne que par les B.van.
J"ifl
d'aujourd'bui. Pierre deUa valle fait menuon de cerra;ns maho–
melM1S, 9ui crofent qu'i1
n'y
:1 que les quam: c!limens qui forment
Di~o.
qnt
forment l'homme. qui formem tOUt étre.
&
que tOUt
ce
l~li;eft ::.nsa~~i~n~n~~U~:1~!e~~e;e v~~~eU;m~e~:ie~~!~~ :U~OI~t
<lit;
vonloient qoe nos ""."
&.
EeUes
fes
anirn:1ux fulfent des portion,
c'eA:
la dotlrine :\ pre{ent
dCJ
¡"tltI .
&:
de la plOp:m de Gen;
oc
lettres de la
p,,.fo.
Le"
C/¡¡'u i,
OUt ;\uffi ceue meme doélrine
::m
rapro" de
T",."lt .
}'ai
vG
un Iivre d'un Ro:bin pubhé
a
Lon_
d~e
au
commeoccmc~t .de
ce .6ecl.e éerit en langue noble .
c'elt:~a
..
dJre en e{pagnol.
~u
11,
e~.felgrolt
que Dieu ,
&
la nature ltoit la'
méme chC?{e, que .OJeu C{Olt
cou~ .
8c
rout. étoit .Dien , Un hom me
de fa nanon. qUl me le lit vOlr. me dlt qu'l1 lui famt retra
a er «tte doéhine
dan~
leues
écolt!. Elle
fUt cepcnd.10t toOjour;
commune chez les anclens
&
I
modernes
tdI4UJln
eJ'o1l.
'C;
fon impie {yR:eme
8,,.,it
dt
Spi".¡.
Juir de
nainanc~
M
~I;t
1,
remarque, qu'on
~e
reUt alJez
.
;\~mirer.
qu'aoe
idl~
fi
'ex;!:
va~ante,
&.
6 relllphe de
cont~adll~nons
:'Ibfurdes. ait pu S'iDUO..
dune chez. tant de gens
Ii
~101SD6
les .ua, des
~1Utre,.
&
6 dif–
(ére."u entre
en
en humenr, co educ..1tlon. en COUtusnc,
&"
gén,•.
(G)
,
•
••
I