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27 8

AME

qui ayent

enfeign~

I'jmmona!it!! de

I'"me.

Mais com–

ment 3ccorder ce femimem avec ce que dit Cicéron,

ce quc dit Plutarque, ce qu'on dit tOUS les anciens, que

)'jmmortalir!! de

I'ame

éroit ulle chofe que I'on avoit

crile de tout tems? Homere I'enfeigne , H€rodote rap–

porre que les EgyptieJls I'avoient enfeignée depuis le,

tcms les plus .eculé : c'efi fur cene opinion ' qu'!!roit

fOIlMe la pratique

11

:mcienne de d!!ifier les morts .

11

en faut conc1ure, qu'i1 n'efi pas quellion dans ces paf–

fages de

13

limpIe immoftalité, confidérée comme une

clifience qui n'aura poiot de fin, mais qu'il faur emen–

dre une exifience fans commencement, aum-bien que

fans fin: c'efi ce que fignifie le mot de

¡empiter".lIe

donr fe fert Cicéron .

Or

I'éremiré de

I'ame

étoit, com–

me nous I'avons déjil fair voir, une conféquence qui

ne pOllvoir nallre que du principe qui faifoir

l'l1/1e

de

)'homme une parrie de Dieu,

&

qui par conféquem fai–

foir Diell

I'ame

univerfelle du monde. Enfin I'amiqui–

té nous apprend que ces deux philofophcs penfoient qu'í1

y

avoit une

ame

univerfelle;

&

I'on doit obferver que

ce dogme efi fouvent appellé

le dogme d, /,immorla–

lité.

. Ainfi ces différens paITages,

&

fur-tout celui de Ci–

c éron, coOliennent un trait lingulier d'hifioire, qui prou–

ve non-feulement que I'opinion de I'allfe univerfelle efi

u ne produétion des Grecs, mais qui méme DOUS d!!–

couvre quels en furent les auteurs : car Suidas nous dit

que PMrécide n'eut de maltre que lui-méme. L 'auro–

riré de PythalI,orc n!pandit prompremem cene opinion

par toute la lrrece;

&

je ne dome point qu'elle ne foit

Ja caufe que

Ph~récide,

qui n'eut point foin de la oa–

cher, comme le

tit

fon grand difciple par le moyen

de

la

double doétrine , ait été regardé comme athéc.

Quoique les Grecs ayeOl !!ré inveOleu,s de cene

0-

pinion, comme

i1

efi cepcndaOl

Ires-cert~in

qu'ils ool

été redevables

a

l'Egypte de leurs premieres

~onnoilTan­

ces, il efi vraiITemblable qu'ils furent conduits

¡¡

cette

crreur

~ar

rabus de quelques principes égyptiens.

(1)

L es Egyptiens, comme nous I'enfeigne le témoigna–

ge unanime de !Dute I'antiquilé, furent des premiers

il

!=nfeigner I'immortaliré de

I'ame;

&

ils ne le tirent point

dans I'efprit des fophifies grecs, uniquement pour fpé–

culer, mais atin d'élablir [ur ce fODdemem le dogme

ti

utile des peines

&:

des récompeafes eI'une aUlrl! vie.

( 1)

Dan. l'antiquité encore la plus rcculée on croyoit 1'. ""

J.I'lm".

m,

¡romoncHe aut:mt qu'clle

~tojt

eme. une rarue. ou unt=

compo~

fition de la fubfhance éternelle. C'.!tott J:l dot\rine non.{eulemem

des Gtecs. qui lui donnerenr

le

crand jour :lVCC Jeur mal'icrc

fynémadque.

roai, :luffi

de tOOU les barbares , c'cn-a-dire

de

tou.

te,

les nations qui expofoient leurs

opinioo"

{'os

hypothCfe . fans

unjon .

Be

Caos méthotle. VoyonJ leun (entimens pour établir de

plnJ

en

plus

I':tn~jqqlté

Be

1(\

g~néralit~

de

cet crrc\1r

.

Entre les

n~nion,

done

i1

rdle quelques veftige, dan.s le, mon4-

meos

de l'antiquiti, ctlle des

S.6[II"

eft

!lne des pJus célébres.

Se~

Jan

le (entimcnt

c.le

qudques autenn , elle

:l

repandu "¡dobtrie.

&.

Ja.

{upcrftition dan, toUt l'orient, Tout ce que l'on

die des

$4.

' ¡uu. quoiqu'il oc. {oit arpujé {nr d'3.utorités cert:lines .

n~n~

moin, il n'eJ't pas impoffible. dit

B",da,."

,

que le

[pi"olfm, .

&

le

¡d¡'ifm,

oe {oient pas elfec9:¡vement la méme chofe . car

pIu-

6euu aneiens phl'o{ophes entendoient par les diver(es idoles . que

le.¡

payens: adoroient. le. peudes de

cee

uniyeu .

Le.

Ch. ltll"u

furent aufli des idolatres.

Hi

[u[,J'~~j

fu",.

di[

Philon le jojf.

m.lrlaum. """m tlit/m"., •

lUIr

ipfu1'lJ

,JTe

Dtum

[_IU1ft •

."t

u.m.

9U.

¡njil ,

""¡tI"!./,,,,

,,,,imll,,,, ,,"4m uhi

[ . ,

nQmi", 14ti

Ó'

",~,.DiIA,iJ ~,n["r.'N"1I

&c

7"ft'

L,p['

pr¿tcnd aum. qu'ils ne

recon~

noüfoleOl paint d':lUtre di"lOité . que le monde;

&:

M. VVolff

con.

vient qu'lI, fo\\tenoient que toute chore

éto.it

émanée de J'effence

divine .

Que dirons OOUJ

des

P"f,' l

tls

avoient hérité, leuu dogme.

de

Z,r,,,jlTl,

qui Icor en(eigna que tOUt étoit engendré par le

(eu

~

(avolr

p:u

Oiea repandu par tout.

L'."",

di(oient-ils. ea

u~

De pan ie de ce feu

qUI pan

de

lui,

&.

re'fient

a

lui

a~rb

un

certain tems periodique.

PI¡,h,,.

nOll'

a inl\ruiu de ce fyl\eme de

ZoruJ1" • a

quol I'on peut ajouter les orades

8t

l~

anciens

li–

.re~

{acr¿, de. l'er{es. ( Voyez.

p,.,,,,,,,-. Pr¡tI'AtIJt.

8'IIU[",..,

i:r

HJJ,

j .

, Le.

Intll,,,.J

co~evoient

Oiea comme une lamiere .

UD

fen,

&:

ils

f3i{oient tOUt naltre de fon mouvemeot . Oieu.

di(oieot~ib . ~O¿trC

da"s toUtes

1t:.S

parties de l'univer.; car

ce

feu intcUe8:ael s'iafi_

nue

par

mUt le monde,

&.

le vivi6e . Nous avons les principes

de cene doé\tine d.i n,

DAtllJ.,.,·,

aUllCes

de

P.lll1a,

Elle

di:

rem–

blable

i

celle de

Z.r'iSftu . ..AlIi,."

,,.;,,,.

dit

M.

Bruc:ker,

nlM

"",i.n"I;1

lnii,

1/;["

IMtrir,

,,'"

p,tJl,',

,,,,,

,1,

p.rtit.l"

I~"il

¡II¡.,

'1I,;,n.I;I,

I!"I .

Anim. '!'HnalllJtC . t¡1I.t ,mnu m.,ndi pArUI

dnim.,.

, HtA

{tn,,,,,,.

'fA

n."

."U,.

Or.'OJ

,,,nt.,,,.

ful

p,r

. lIi'l/"[flm

¡".

.r;''''11n inllAINi"

,,'

mirN'" 11'"

Jit

"ti

¡ndo, ptntlrAlf • .

T .

lo

L,

J I.

C. ".

Ce

que

I'hll,,. Bl"i,,,

noos

dit

de la doélnne eJe

S"'ft,ni./o,.

nou. I,eat f:aire conno1t:re (eloa

8.,ft,,"

,

&.

HHtt

le.s {emimens

de.

Ph,n;"i"., .

lis étolbliffoient pour principe de ¡'univers

Wl

c{.

f rie aCtlt:n , cénebreus

I

(ubtile

&:

mobile appeUé cahos, ea

ég.ud

a

(CJ

infinie, qualité,.

~

a

fe, :atuibuc.s . L'union, l'ha,monie de

1

ce caho. . ou tes mou'lemens • les forces

~C$ ato~es

furenr :ap–

'PeU¿es amonr .

&

renelance,

Be

méme e{pnt

&

Oleu qu'informe

AME

T outes les pratiques

&

toures les

infiru~ions

des

l!–

gypricns ayam pour objet le bien de la fociété, le dog–

me d' un !!Iar futur fervoit lui·méme

a

prouver

&

l

expliquer celui de la Providence divine: mais cela feul

ne leur paroinoit poiOl fuffifant pour réfoudre toures les

objeétions qui nainent de I'origine du mal,

&

qui at–

laquelll les attributs moraux de la divinité, paree qu'il

ne fuffit pas pour le bien de la fooiété que I'on foit per–

fuadé qu'il y a une providence divine, fi I'on nc croit

en méme tems que cette providence efi dirí¡¡ée par un

erre parfaiterueOl bon

&

parfaitement jufle: lIs n'imagi–

nerent done poiOl de meilleur moyen poor réfouáre

cette difficulté, que la métempfycofe ou la tranlinigra–

tion des

times ,

fans laquelle, fuivaOl I'opinion d'Hiéro–

eles , on ne peut jufiifier les voics de la Providence.

La conféquence néceITaire de cette idée, c'efi que I'a–

me

efi plus ancienne que le corps . Ainli les Grecs rrou–

vaOl que les Egyptiens enfeignoiem d'un cOté que I'a–

me

efi immortelle

a

parte poft ,

&

qu'i1s croyoienr d'uo

nutre c6té que

I'ame

exifioit avant que d'2tre unie au

corps, il, en conelurem, pour donner

¡¡

leur fyfleme

un air d'uniformité, qu'elle !!Ioit érernelle

a

parte ante

comme

a

parte poft;

ou que devam cxifier éteroelle–

meOl, elle avoit 3Um exillé de roure !!ternité.

L es Grecs apres avoir donné

i\

I'amt

un des ami–

buts de la diviniré, en firent

bien-[(~It

un D ieu parrait;

erreur on ils tomberent par I'abus d'un autre príncipe

égyptien. Le grand fecret des myfieres

&

le premier des

myfieres, qui fu rem inveOlés en Egypte, conlifioit dans

le dogmc de I'unit!! de D ieu ! c'étoit-\3 le myflere que

I'on apprenoit

3UX

rois.1 aux magillrats

& :l

un petil nom–

bre choifi d'hommes lages

&

vertueux;

&

en cela mé–

me cette pratique avoir pour objet I'utilité de la focié–

t!!. l is repréfentoiem Dieu comme

un

efprit répandu

dans tOut le monde,

&

qui pénétroit la lubfiance iD–

time de toutes chofes, cnfeignant dans un fens moral

&

figuré que D ieu efl [out en tantqu'il cfl préfent

a

tout,

&

que fa providence en aum parrieuliere qu'univerfel–

le . L eur opinion, comme I'on voit, étoit fort diffé–

rente de celle des G recs, fur

l'

ame

univerfelle du mOll–

de ; celle-ci élant 3Um peroicieufe

¡¡

la fociél!!, quo I'a–

th~ifine

direét peut I'étre . C'efi néanmoins de ce prin–

cipe que Dieu

-ft

tON',

expremon employée tigurémenf

plt les Egyptiens ,

&

prife

a

la le

me

par les Grees,

qUe

le abos .

&:

rroduir roote cho(e, Une pareilJe c.loéUine

e~-ellc

différente de celJe de

I'. m'

ti,.

m",dt

1

(Voyez

C.m6tr/.,.d ,

M.P.,.

miH'

.

ti'I4lItru .

)

L'opinion des

EVP'¡"u

(elon

1I"MI

.AI.II,

,,

re bornoit

a

croi.

re dieu. ou l'

"me

ti.

m,,,d,

uo eIprit

~netunt

dans tOUteJ Jet

panie. de ¡'univers rond

&:

6gur¿ {ou, te {ymbole

d'

OfJriJ,

qui

enfarme. meur.

&

vivifie la matiere groffiere fimboli{é par la

Ii ...

gure d'/fiJ . Le f¡¡vant

8nul<.!r

3ppuy6

i;

l'autorité de lllutarque

~'.AahlnAt._'AI

Se

de

J,llIcr./¡,

esplique la figure rnyltérieu(e

d'OfJrit

comme

6

00

eot voulu repn!(enter

l'''m,

ti",

m,nae,

ou I'e(prit

pé.

~:;~i~tto~~:: ~::ifi~~~v"~n

Be

~guCr~!e. f,1f~m~:~,~~,~m~:(~~et J~

p3nies

da ceUe du monde qui partent

&.

rCVH:nne:nt a lui,

T ,

J.

L. 11. C.7.

l es

EtlJi.pitnl

De pcn(erent pas difh!remment des Egyprien".

ti

nous en croyons

Phi/.jI.,M, .

Motis non, manquon. de mc!mom:.,

a

J'

lg3.rd

de cette nadan. comme :aulIi

:l

l'égard de ecHe de•

.A..

rúu

¡H"i",,,,, .

L'hinoirc des

SCJlhu

&

dCJ

C,/,U

ne: nolU

don.oe

r.ien d'aR'üré fur cet anide .

11

étoit ibterdit

aUI

G.III.i,

d'écrire

&:

de public:r leur doc9:tine .

..Ap"tl ,u

(Ju!.

czr

l.

VI.

C. 13. ) ".,.

fAI

Ijl

"61

I:r

JoOr~·".,

[.AI

I;" "í

",AIU/.,."

"""

i"

,tli""i,

In.

".

6,u pIl6U,;1 p'¡'I/""ft/'" ,.",i.,,;6.,

t.rtt,i,

li',rú

"'."'.' .

JJ

fera

biea

plus ól:i{é de: uouvcr parmi

res

pcl1ples

" ic.lolauie~

&

le

m"t~ri

••

H(me.

d'oll. tire (on origine

L1

dollrine d'une {eule (ublla.oce.

Be

celle de

1'1UI1~

ti"

nJo"tI.

aum ancjenne, qu'nniver{elle .

e 'elt:

bien l lonnant

que

la

do8:rine de

I'lIm,

ti"

",ud,.

ou cclfe

que le•

mll

(ont une portion de la {ubftan'e de Dieu. tOutJ

é~at

Dieu. {oir encore (ui'lie en Orient de mérne que par les B.van.

J"ifl

d'aujourd'bui. Pierre deUa valle fait menuon de cerra;ns maho–

melM1S, 9ui crofent qu'i1

n'y

:1 que les quam: c!limens qui forment

Di~o.

qnt

forment l'homme. qui formem tOUt étre.

&

que tOUt

ce

l~li;eft ::.nsa~~i~n~n~~U~:1~!e~~e;e v~~~eU;m~e~:ie~~!~~ :U~OI~t

<lit;

vonloient qoe nos ""."

&.

EeUes

fes

anirn:1ux fulfent des portion,

c'eA:

la dotlrine :\ pre{ent

dCJ

¡"tltI .

&:

de la plOp:m de Gen;

oc

lettres de la

p,,.fo.

Le"

C/¡¡'u i,

OUt ;\uffi ceue meme doélrine

::m

rapro" de

T",."lt .

}'ai

vG

un Iivre d'un Ro:bin pubhé

a

Lon_

d~e

au

commeoccmc~t .de

ce .6ecl.e éerit en langue noble .

c'elt:~a

..

dJre en e{pagnol.

~u

11,

e~.felgrolt

que Dieu ,

&

la nature ltoit la'

méme chC?{e, que .OJeu C{Olt

cou~ .

8c

rout. étoit .Dien , Un hom me

de fa nanon. qUl me le lit vOlr. me dlt qu'l1 lui famt retra

a er «tte doéhine

dan~

leues

écolt!. Elle

fUt cepcnd.10t toOjour;

commune chez les anclens

&

I

modernes

tdI4UJln

eJ'o1l.

'C;

fon impie {yR:eme

8,,.,it

dt

Spi".¡.

Juir de

nainanc~

M

~I;t

1,

remarque, qu'on

~e

reUt alJez

.

;\~mirer.

qu'aoe

idl~

fi

'ex;!:

va~ante,

&.

6 relllphe de

cont~adll~nons

:'Ibfurdes. ait pu S'iDUO..

dune chez. tant de gens

Ii

~101SD6

les .ua, des

~1Utre,.

&

6 dif–

(ére."u entre

en

en humenr, co educ..1tlon. en COUtusnc,

&"

gén,•.

(G)

,

••

I