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ALP

des ncruds , pleill d'une moelle verte; 1:1

r~cine lon~ue,

rauge, compolee d'un grand nombre de filets caplllai–

res qui s'éeendeDt en tout fens ; la feuille oblongue,

éeroiee , poineue par le bollt) d'un verd foncé en-dellous,

d'un verd

p~

le en-delfus, :H'ec beaucoup de cÓees, de

fibrcs , de vcines; attachée

:1

uo pádicule court, fore &

plae en-dcíJí¡s , def.1gréable :\ I'odorat & acre au goúe;

la Beur pourpre foncé , fans odeur, placée Cur un pé–

dieule foible & rond, par deux ou erois,

iI

trois feuil–

les alfez larges, poiomes par le bout, & couvertes en–

dedans d'un duvee blanc; les étaminrs, au nombre de

t[Ois , rougcs , oblongues & fe croiCant;

&

la colfe qui

fuceede o la flcur, pointue, ronde, pleine d'une pulpe

charnlle & faus aucune Cemenee, au moins qu'on puilfe

diCeerner.

Elle croit dans les Iieux déeouverts

&

f.,blonneux ;

elle ell commune

a

Aregatti &

a

Moodabelli: elle pone

fl eur

&

fruit nu eommencemetlt &

a

la fin de I'année ;

elle ell toüjours feuillée.

Quelque panie qu'on prenne de <lette plante, on en

fera avec de l'huile un onguent, qui guérira la gale

&

déeergera les vicux ulcercs.

• AL P A N E T,

f.

1l1.

en

Vh"rie,

c'dl un -oiCeau

de proie qui s'apprivoiCe

&

qui vole 13 perdrix

&

le Iic–

vre. N ous l'appellons

T"niffien ,

parce qu'il viem de

Tunís. Cene deCcription ell infuffi[ame en hilloire na–

rureUe.

*

A L PAR G A T E S, ce fom des fortes de [ou–

liers qui [e fom avec le chanvre. On prend le chnn–

vre quand il ell pret

i\

etre ti lé , on le tord avec les

machines du Cordier; on le nane

ii

deux brins ; on

coud cette natte en la ·reployant fans ceIJe [ur elle-mé–

me, plus ou moins, felon que la largeur de l';:mpcigne

&

des quartiers le demande ; elle forme tout

le

delfus

du foulier . Le Cordonnier (ljulle la femelle

a

ce

del~

fus, comme s'il étoit de cuir,

&

I'alpargate

ell faite.

11 Ya des

alpargate¡

d'hyver

&

d'été. Celles d'été font

d'une nane extrememem legere & fine . Celles d'hy–

ver font d'une natte plus épaiIJe

&

plus large,

&

certe

naete ell cncore [otltenue en-delfous par une fourrure ou

piqUlhe de laine on de coton . Le Cordonnier a [oin

d'en ajuller une pareille fur la femelle en-dedam; ce

qui rend eette ehaulfure extremement chaude. On y a

les piés

eomme

dans un manchon.

.. A L P E S, hautes montagnes d'Europe, qui féparent

I'Italie de la Franee & de l' Allemagne. Elles com–

mencent du cÓté de Franee vers la cÓte de la M édi–

terranée prcs de Monaeo, emre l'état de Genes & le

corneé de N ice , & finilfent nu golfe de Carnero, par–

tie du golfe de Veni[e.

AL P H A

B

E T , fubll . m.

(Eneendement,

Science

de I'homme, L ogiqtte , Art de

commu¡¡iruer,

Grammai–

re

.) Par le moyen des organes naturels de la parole ,

Jes

hommes

fom eapables de prononcer plu fion rs fons

tres-limpIes, <lvee lefquels i1s formellt enCuiee d'autres

fO!Js compo[és .

011

a protité de cet avantage namrel :

on a deltiné ces fons

ii

éere les lignes des idées, des

pen(ees,

&

des jugemens.

Quand la deaination de chacun de ces Cons parti–

culiers, tant limpIes que compofés , a éeé fixée par

l'uCage , & qu'ainli chaoun d' eux a éeé le ligne de quel–

que idée, on les a appellés

mots.

Ces mOts conudérés relativement " la fociété 011 il.

COnt en uCage , & regardés comme formatlt un en[em–

ble,

Com

ce qu'on . appolle

la langlte de eetle fociété.

C'ell le concours d'un grand nombre de circonfian–

ces

différ.entes qui a formé ces di,'er[es langnes: le c1 i–

mat, I'air, le [01, les alimens , les voifins, les reJmi–

ons, les,arts, le commeree , la conHimtion politique d'un

état;

tout~s

ces circonHances ont eu leur part daos la

formarion des hngues,

&

en ont fait la variéeé.

C'étoit beaucollp qlle les hommes enIJ"nt trouvé par

1'.uCage namrel des <:rgancs de la parole, un mo)'cn fa–

elle de fe eommul11quer Ieurs pen[óe quand ils écoiellt

en pré[ence les uns des autres : mais ce u'étoit point

encore alfez; on chercha, & I'on trouva le moyen de

parler aux abfens, & de cappeller 3

foi-m~me

&

aux au–

tres ce qu'on avoit pen(é, ce qu'on avoit dit,

&

ce dont

on ¿toit eonvenu . D'abord les Cymbales ou figures hié–

roglyphiques fe pré[enterent

a

l'eCprit : mnis ces Ii!lnes

n'étoient ni alfez c\airs, ni alfe? précis, ni alfez llDI VO–

ques pour remplir le but qu'on avoit de fix er la parole ,

&

d'en faire un monument plus exprefiif que l'airain &

que le marbre .

L e defir & le beroin d'aecomplir ce delfein, firem

cnfin imaginer ces (ignes particuliers qu'on appelle

lettres,

d<ijnt

chacune fut dellinée

:i

marquer chacun des lens

limpIes qui forment les mots .

ALP

D es que J'art d'éerire fut poreé

un ce rtain point

on repré[em:t en chaque !angue dans une rabIe . Céparée

les fons particuliers qui cntrcllt dans la formaBan des

mots de eette langue ,

&

cette t.lble Oll liile el! ce qu'

on appdle

I'alphabet d'",« langr<e .

Ce nom ell formé des deux premieres lem es grequcs

"lpha

&.

betha ,

tirées de deux prernieres le!tres oe l'a/–

phabet

hébreu ou phénicien,

aleph , b"th.

0tid

."im

aleph ab alpha magnopere differt?

dit Euechc,

l.

X.

tk

pra!p"r. ev al1g. e. vj. Q:tid lIl,tem ve! be/h"

"

betb ,

&c_

Ce qui fait "oir, en pallam, que les aneicns ne don–

noien t

P;IS RU

betH"

des Grees le ron de

I'v

con(ennc ,

car le

b"th

des Hébreux n'a jamais eu ce (on··13 .

Ainli par

alph"bet d'"ne la"grtc ,

on elltend

la table

ou

li/le de.r earaderes,

qui font les fignes des [ons par–

ticuliers qui entrene dans la compofi tion des mots de

cette langue.

Tomes les nations qui écrivent leur langue, om un

alph"bct

qui Icur ell propre, ou qu'elles om adopté de

quelquc autre langue plus ancienne.

11 [eroit

a

[ouhaiter que chacun de ces

alphabets

el1t

été drelfé par des perConnes habi les , apres uo examc¡n

raiConnable;

il

y auroie alors moins de comradiéHons cho–

quantes entre la maniere d'écrire

&

la maniere de pro–

noocer ,

&

1'00

apprendroit plus facilemcnt

a

lire les

,langues étrangeres: mais dans le tems de la nailfance

des

alpbabets,

apres je oe Cai quelles révolutions,

&

mé–

me avatlt I'invention de l' Imprimerie, les copines

&;

les lecreurs étoient bien moins communs qu'ils nc le [ont

devenus clepuis; les hommes n'étoient oecllpés que de

leur, be(bins , de leur [(lreté

&.

de Ietu

bieu-~tre,

& ne

s'aviCoiel1t gnere de fonger

a

la perfecrion

&

a

la ju–

lleJTc de I'art d'écrire; & I'on peut dire que cet art ne

doit fa nai{['l1ce & [es progres qu'a ceete Corte

de

gé–

nie, ou de gol1t épidémique qui produie quclquefois eanr

d'effets furprenans parmi les hommes.

.le nc

m'arr~eerai

poinr

a

faire I'examen des

a/pbabeu

des principales langues. j'obferveraí [eulement:

l.

Que

I'a/phabet

grec me parolt le moins d.!fecrueux .

11 ell cumpoCé de 24 caracreres qui conCervem tollJours

leur valeur, exeepeé

peut-~tre

le ,. qui [e prononce en

, devam certaines lettres: par exemple devant un autre

,..,

.l'Y)'fA"

qu'on prononce

.~.,.IMC

,

&

c'et1 de-la qu'

.ell venu

angelus ,

ange.

L e • qL: répond

a

notre

e ,

a tolljours la prononcia–

rion dure de

ca,

& n'elllprume poil1t celle du , ou du

1;..", ;

ainli des autres .

1I Y a plus: les Grecs s'éeaoe

apper~us

qu'ils avoiem

Ul)

e bref

&

un

e long,

les dillin/(llereut dans I'écri–

ture par la raiCon que ces lenres émien t diO:inguées dans

la prononcintion; ils obCerverent une parcille différence

pour

1'0

bref

& pour

1'0

lon&:

I'un

ea

appellé

o micro",

e'eH-a-dire

petit o

ou

o

bref;

&

I'autre qu'on éerie ainfi

.. , en appellé

o

mega,

c'ell-o-dire

o grand , o long;

il

a la forme & la valeur d'un double

o.

lis inventerent aufii des caracteres particuliers pour

dillioguer le

e,

le

p

&

le

t

communs , du

<,

du

P

&

du

t

qui ont une, arpiration. Ce, trois lettres x,

<!> ,

:l-,

fom les trois a[pirées , qui ne font que le

e,

le

p,

&

le

t ,

accompagnés d'une aCpiration. Elles n'en om pas

moins leur place daos

1'¡¡lphabet

grec.

On peut bl!rmer dans cet

alphnbet

le défaut d'ordre.

Les Grecs auroient da féparer les con[ounes des vo–

)'ellcs; apres les voyelles , ils devoienr placer les diph–

tongues, puis les eon[onnes, fai[ant [uiirre la eonConne

foible de fa forte,

b,

p,

z ,

s,

&c. Ce défam d'ordre

ell

Ii

eonfidérable, que

1'0

bref

eO: la quimieme lettre

de

I'alphabee,

&

le

~rand

o

ou

o long,

cl1 la l"Íilge·qua–

rrieme & derniere; I

e bref

eH la cinquicme,

&

1'.

long

la leptieme,

é;jÍ;.

Pour nous nous n'avons pas

d'alfhabet

qui nous Coit

prcpre; il en ell de meme des

lt~l¡ens ,

des ECpagnols ,

& de quelques autres de nos voilins. Nous avons

tou~

adopté

I'alphabet

des R omaius.

O r cet

alphabet

n'a proprement que

19

!cnres:

a ,

b,

e ,

d,

e,

f,

g,

h,

j,

J,

Ya , n,

(J,

p,

r,

J,

t,

le ,

z,

ear I'x

&

le ·é;j ne [om que des abréviarions.

x

efi pour

gz exemple, exil, exhortet' , examen &c.

on prononce

egzemple, ""zil, egzhorter, egzamm,

&c.

x

ell aufii pour .

es : axiome , fexe,

on prononce

ac–

jiome , feefe .

O n f.,it eneore fervir l'x pour det¡x .u·dans

A"xerre ,

Flexelles, Uxol,

&

pour une limplefdans

Xaintoilge ,

&c,.

L 'é!¡' n'ell qu'une abréviation pour

et.

L e

k

ell une leme greque, qui ue [e trouve en Iatin

gu'cn certains mots dérivés

~u

grec; c'efi notre

e

dur,

M,A ,rn .

k