AIG
pof/Tons des C!"lIbes, des tortues , des
ferp~ns ,
des oi–
feaux , !ds que les pigeons , les oies, les cygnes , les
poules
&
bcaucoup d'au¡res. lis n'épargnent pas metne
ceux de leur eCpece, !orfqu' ils Com alfamés . l Is eule–
ven!
les lievres; ils attaql1ent
!k
ils décliirent les brebis ,
les daim ,
les
chevres, les cerfs ,
&
meme les
taur~aux
;
enfi n ils tombent fur toute Corte d'animaux,
&
quel–
quefois le bergcr n'ell pas en CUrcr.é colltr'eux aupres
de fon troupeau.
L'
aig/c
ell trt:s-chaud . On
a
préteudu
qu'iI s'approchoir juCqu'a trenle foi au moins de la fe–
melle en
Ul1
feul jour ;
&
011 a ajouré que la fe melle
ne refuCoit jamais le
m~ le
meme apres I'avo!r re!fu tam
de fois . L es
,,;g/es
fom leur aire fur les rochers le plus
efcarpcfs ou fur le Commer des arbres les plus élevés .
Quelquefois les bltons dollt l'aire ell compofée tien–
nont d'un cóté
a
un roeller
&
de I'mure
a
des rrrbres .
On a
"ti
des aires qui avoiem juCqu'a lix pié en quqr–
ré; elles fom revetues de morceaux de
peau~
de re–
llard ou de lievre
&
d'autres pelleteries pour teuir les
reufs chauds. La ponte ell ordinairement de deux reufs,
&
rarement de trois: ils les couvel1l
p~ndant
ViLlgt ou
trente jours ; la chaleur de I'incuhation ell tres-grande :
pn eroit qu'il n'éclÓt o.rdinaircmenr qu'un fcul aiglon;
le perc
&
la mere om grand Coin de leurs
p~tits;
ils
leur apportent dans leur bec le fang des anhnal1x qu'ils
Ollt
tués,
&
ils leur
fournilf~nt
des alimens en abon,
danec , Couvent mcme des animaux , comme des lievres ,
PU
des agnC8ux cncore vivans , fur
leCqu~ls
les afglons
commenccnt
i\
exercer leur férocitt'i nalUrelle . L orCqu'OI)
peut aborder une aire, on y trouve différentes pardes
d'animaux,
&
m~me
des animaux entiers bons :\ man–
ger, du gibier, des oifeaux,
& c.
00
les enleve
a
¡ne–
Ture que
I'aig/e
les apporee ,
&
on
retj~nt
I'afglon en
l'enchaJnant pour faire durer cet approvllionnement ; mais
il faur évlter
la
préfence de
l'aig/e;
cct oiCeau feroit fu–
rieux,
&
00 auroit beaucoup
a
craindre de '
f.1
rencon–
tre; car on dit que Cans etre Irrité ,
iI
nllaque
le~
en–
fans . On, dit 3uffi que l'
"ig/e
porte
Con
peüt fur fes
¡¡iles,
&
que lorCql1'il ell alfez fore pour [e Coatcnir,
iI
!'éprouve en I'abandonnant en l'air, mais qu'il le fou–
tiem
a
I'inllant que les forces lui manquent . On ajoute
que des qu'il peut fe palfer de feeours é¡rangcrs , le pere
&
la mere le chalfem au loin ,
&
ne le louffrcm pas
dam leur voifinage no", plus qu'aucun aUlre oiCeau de
proie. Mais la pliipart de ces faits n'ont peut-étre ja–
mais été bien obCervés ; il faudroit au moins
t5ch~r
de
les confi rmer . Je ne p:¡rlerai pas de eeu); qui fom dé–
mentis par l'expérience , ou abCurdes par
eux-m~mc;$
:
par exemple , la pierre
d'aig/e
qui tempere la chaleur
de ['incubation ,
&
qui fait éclorre les peti¡s :
1/0)'0:'
P
r
E
R
R E D'
A
I G
LE:
l'épreuve qu'ils fom de kurs pe–
tits en
les
cxpofant ¿ ux rayons du Coleil,
&
en les aban–
donnam s'ils ferment la paupiere : la maniere dont les
,'ieux
aig/<J
Ce rajeuniOent;
&
tam d'autres faits qu'il
eO inutile de rapportcr.
. L GS N aturalifles alfurent que
I'aig/e
vit long-tcms ,
&
peut-etre plus qu'aucun autre oireau . On prétend que
Jorrqu'il efi bien vieux , fon bec fe courbe au poim qu'il
oe peut plus prendre de nourriture. Cet oifeau ell un
dcs plus rapidcs au vol
&
des plus forts pour [ailir fa
proie.
II
ell '<loüé
~
un degré éminent de
qualit~s ,
<Jui lui Cont commuoes
~vec
les aUlres oifeaux de proie,
comme la vue
per~ante ,
la- f6rocité , la voracité , la
[orce du bcc
&
des [erre; ,
f:¡' c. 170yez
015 1'
A
u
D E
PR Ol E.
(1)
*
L'
A
I
G L E
ell un oiCeau confaeré
a
J
upiter, du
jour olÍ ce dieu ayam confulté les augures dans 1',le
de N axos , fur le fucces de la guerre qu'il alloit en–
treprendre contre Ics Titans , il p'arut un
aig/~
qui lui
fut d'un heureux préCage , On ait encore que
l'aig/e
lui fournit de l'ambroifie pendam fon enfance,
&
que
ce
fut pour le récompenrer de ce foin qu'il le
pla~a
dans la Cuite parmi les allres . L '
aigle
Ce
voit dans les
images de
J
lIplter , tantllt aux piés du dieo, tamÓt
a
fes cÓtés ,
&
preCque tol1jours portant la foudre entre
fes Cerres. 11 )'
a
bien de l'apparence
qu~
toute celte fa–
ble n'ell fondée que Cur I'ob[ervntion du vol de
I'aig le
gui aime
11
s'ólever dans les nuages les plus hauts ,
(ll
~ r~
retirer dans la région du
tonn~rre.
C 'en fut
la
tout
3Ulant qu'i! en falloit pour en faire l'oifeau du dieu du
ciel
&
ues airs ,
&
pour lui donner la foudre
¡¡
porter .
11
n'.Y avoit qu'a mettre les Payens en train, quand
il
fallO\~
honorer leurs dieux: la fuperllition imagine plu–
tÓt les vilions les plus extravagantes
(ll
les plus groC–
(¡eres, que de r-eiler en repos. Ces vifions fom enCuite
confacrées par le tems
&
la crédulité des peuplcs ;
&
.malheur
i
celui qui fans ctre al'pellé par D ieu
:IU
grand
AIG
16 5
&
périlleux état dI! miffionnaire
1
aimera atrez peu fOil
repos
&
conno'tr¡¡ alfez peu les hommes , POUy fe char–
ger de les iuflruire . Si vous introduifez un rayon de lu–
miere dans un nid de hibous, vous De ferez que blelfer
leurs yeux
&
exciter leurs cris. Hcureux cent fois le
peuple
a
qui la religion ne propoCe
a
croire que des
chofes vraies ,
fublim~s
&
faimes ,
&
a
imiter que des
aélions vertueufes ; telle ell la nlltre , olÍ le Philorophe
n'a tlu' a fuivre fa raiCon pour arriver aUI piés de nos
autels .
Al G
~
¡;;,
f.
m.
en Aflro>Jomie ,
c'ell le nom d'unc
des conllellations de l'hémifphcrc feptemrionfi l; ron alIr.
droite touehe
a
la ligne équinoéCiale; Con aile gauchc
ell voiline de la tete du Cerpent; fOD bec ell féparc' du
relle du corps par le cercl'i' qui va du cancer au
ca–
pricorne.
L 'aig1e
&
Aminoiis ne font communémcnt q)l'un<:
mcme conllcllation .
V oyez
C
o
N S T E L L A T 1.0 N: •
Ptolomée dans fon catalogue ne compte que
Ir
elOt–
les dans. la conlle1l3tion de l'
aig /e
&
ó'
Aminoüs , T y–
eho-Brahé en COll1pte 17: le catalogue Britannique
en
compte
70.
Hevelius a donné les longitudes , laeitudc"
grandeurs ,
& c.
des élOiles qui rOn! nommées par les
deux prelllie!'s aulCurs ; on peut voir le caleul du
c~ta
logue Britannique Cuc'cene conflellalion daus
I'Hiflo~e
CI/~fte
de Flamfléed .
CO)
A
¡
G LE ,
f,
f.
en B /qfo>1 ,
ellle fymbole de la roya\lté,
parce qu
'H
el!,
fclon Philollrate , ' le roi des
oifeau~
;
c'ell auffi la raifon pOllr laquelle les ancíens I'avoient
dó'dié
:l
J
upitcr .
L'empcreur , le roi de Pologne,
&c.
portcot
l'(/igle
dans
I~urs
armes: Oll I'efiime une des parties les plús
llot>les du BlaCon;
&
Cuivant los connoilfeurs dans cet
~rt,
el le ne devroit jamais
~tre
donn e!e qu'en
r~com
penCe d'une bravoure ou d'une gónérolitó extraordinai–
re.
D~ns
ces occafions , on pcut permeltre de porter
ou une
aigle
entiere , ou une
aig/e
nailTante, ou bien
reulemcm une tete
d'aigle .
O n repréfente
I'aig/~
quelquefois avec une tutc, quel–
quefois avec dCl1x ,
q'loi~u'elle
n'ait jama:s qu'uo corps,
den
x
jambes ,
&
d~ux
aIles ouvertes
&
<Ítendues,
&
en
c~
cas on dit qu'ellC ell
Ip/~y'éc:
telfe en
I'aig/e
de
l'Empire , qU'on blaConne ain!i; une
aigle Ip loyé.
d~
f ab/e , couro,,,,le , langltée , bec'l'11e
b
membrlc dr
g I1t;1tiCJ .
L a raffon pou r laquelle on a coutume de donocc
dans le BlaCon des
aigl_s
avec les alIes ouverres
&
Qtendue' , cll que daOS cetre attirude elles remplitTent
micux I'e! ulfon,
&
qu'on s'itnagine que cette attitude
ell naturelle
a
I'ai.?/e
10rCqu'elle
arrang~
fon plumage ,
Ol! qu'elle regarde le Coleil. On voir cependam dans
les armolrie • de
"ig/es
dans d'autres attitudes ; il
Y
en
a de monllrueufes ,
a
tetCd'homme , de loup ,
&c.
L es auteur, modemes fe fervem 'tIu mot
,éploy/. ,
pour deligller une
aig/e
qui a deux teres ,
&
l'appellent
limplement
"ig/e ,
fans ajoftter d'épirheee , lorrqu'clla
n'en a qu'une . L e royaume de Pologne porte
glteu!~s,
une
ai$/e argont , cottTonn l B
&
membrte ,
OY .
L 'alg/e
a Cervi d'étondart
a
plur.eurs nations . Les
premiers peuples qui I'ont portée en Icurs
enrei~lCS
fom
les Per[cs , Celon le témoignage <le Xénophon .
~es
Ro–
mains , apres avoir port6 diverfcs
autr~ enCeign~s ,
s'ar–
reterenr enfi n
a
l'
aigl. ,
la Icconde aOllée du confnlat
d~
Marius / a-v-ant cette cipoque , i1s portolem indiffé–
remmcnt des loups , des léopards ,
&
des
aig/cs
,
relon la
fantailic de celui qt¡i les commandoit .
I/oy ez
E'T E N–
,p A RT .
Plulieurs d'entrc les favans rOl' tiennent que les Ro–
mains cmprunterem
I'aig/e
de J upiter , qui I'avoit priCe
pour fa deviCe , parce que cet oireau lui avoit fourni du
neébr pendant qu'il fe tenolt caché dans 1',le de Cre–
te, de peur que fon pere Saturnc ne le dóvor3t . D 'au–
tres difent qu':ls la tiennent des ToCcans ,
&
d'~utres
enfin des habitans de l'Epire.
JI
ell bon de remarquer que ces
t¡ig /es
Romaines n',,–
tolent point des
aig /es
pcintcs Cur des drapeaux; c'6toit
des figures en reliel' d'or ou d'argcnt , au haut d'W1C pi–
que ; elles avoient les alles ótendues ,
&
tenoient quel–
qu~fois
1m
foudre dans leurs Cerres .
V Q)'ez
('
Hifl~iYl:
de
D Io",
/1'0.
X l ,
Au-delfous de
I'"igle
on attncholl a la
pique des boucliers,
&
quclquefois des couron nes .
I/~yez
FeCchlus ,
Differt . de i"jig"ib1ls.
Et Lipfe ,
de M,-
litia R omana,
liv.lVDia/oglle
r .
.
On die que ConOandn fUl le premier qui introdUlfit
I'aigle
a
deux t':tes , pour montrer
qu'e~lCore
que l'Em–
pire fcmblh divifé ce n'étoit néanmollls qu'un meme
corps. D ''lIu\rcs diCent que ce fut Charlemagne , qui!c-
pnt