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ADJ

livrt! c'eft

Tln

¡ivre

¡ort

beall;

aí1I;

vlritable , v/rita–

ble a:ni;

~e

tendrcs regart{¡ , des ,,'(ards te>Jdres : /';n–

tclligene< [upreme, la¡"treme ;ntelligmcc; favoir pro–

fond, erofond /tl'Voir; affaire malhcltrcttJi: , malhetIYelt–

fe

alfatre ,

&c.

Voil, des pratiques que le Ceul bon uCage peut appren–

dre:

&

ce Conr-l<l de ces finelfes qui nous é: happent

dans les langues mortes,

&

qui étoienr Cans doute treS–

fenlibles iI ceux qui parloienr ces langues dans le tems

qu'ell es étoient vivantes .

La poélie , oü les tranrpolitions ronr permires,

&

mé·

me oü elles ont quelquefois des graces, a Cur ce point

plus de liberté que la pro re.

Certe politian de

I'adjeélir

devam ou apres le

ru~fiall­

tif

ca

¡¡

peu indifférente , qu'elle change quelquefOls en–

tierement la "aleur du CubClamif: eD vQici des exemples

bien Cenlibies.

C'eft fine

llottv~"e

ecrttliJu,

c'eft une

chofe certaine,

c'efi-a-dire,

ajJilrée, v éritabl., conjiante.

J'

ai appris

6ertaine

nouvclle

ou

certainCI

chofe!;

alors

certaine

ré·

pond uu

'1uidnm

des LatiDs,

&

fait prendre le Cubfianrif

dans un Cens vague

&

indéterminé .

U n

honnéte-homme

ea un hamme qui a des moeurs,

de

la

probité

&

de la droiture. Un

homme honnéte

ea

un homme poli, qui a envie de plaire:

les honnéteJ gens

d'une ville, ce Cont les perConnes de la vilIe qui rom

au·delfus du peuple, qui om du bien, uoe réputation in–

tegre, une nai!hnce hOllncte,

&

qui Ont eu de I'éduca–

tíon : ce Com ceux donr Horaee dit,

'1"ihl/s eji "'{"us

&

pater

&

res.

Une

f age-femme

e.1t une

femme.qu

! ell appellée pour

aílilter les femmes qUl Com en travall d enfant . Une

fem–

me fage

efi une fcmme qui a de la verrll

&

de la con–

duire .

Vrai

a un Cens différent, Celon qu'il efi placé, avam

ou apres un Cubaantif:

Gil/es eji 1m 'lira; charlatan,

c'ell-a-dirc

'1,,'il efi r!el/ement charlatan; c'eft un hom–

m~

vrai ,

c'eft-a-dire

véridique;

,teft

Itne

nútl'veJ/e 'vraie,

c'efi-a-dire

vér;table.

Gentilhomme

eH un homme d'extraaion noble;

un '

homme gmtil,

ea

un homme gai, vif, joli, mignon.

Petit maítre,

n'eft pas un

maÍtre pctjt; c'eft un pau–

vre bomme ,

Ce

dit p:u- mépris d'un homme qui n'a pas

une rorte de mérlte , d'un homme qui néglige ou qui

ell ineapable de faire ce qu'on artend de lui;

&

ce

pau–

~'re

homme

peur

~tre

ríehe,

au lieu

qu'un homme

P"It–

'Ilre

el1 un hornme Cans bien.

Un

homme g alant

n'elt pas toujours

un galant-hom–

me:

le premier elt un hotntne qui cherche

ii

plaire aux

dames , qui lem rend de petits 10illS; au Iieu qu'un

ga–

lant-homme

ea un

honnéte-homme,

qui n'a que des pro-

cédé fimples.

.

Un hQmme plaifant

ea

un homme

enj oill, f olatre ,

qui fai t rire; ""

plaifant homme

Ce prend toujours en

mauvaiCe pan; c'efl un homme ridieule, biCarre, lingu–

¡¡er, di¡;ne de mépris.

Une femme grojJe

, c'efi une fe m–

me qUI ea enceime.

Une grojJe [emme

efi celIe dom

les corps occupe un grand valume, qui ea gralfe

&

re–

plete. 1I ne [eroit pas diflicile de trouver eucore de pa–

reils exemples.

A I'é¡;ard du genre, il faut obCerver qu'en Gree

&

en

Latin, II Y a des

adjeélifs

qui ont au nominatif trois

términaifons,

Itd.A~( . It~),.,,' ,

"(l.)",,,

bonuJ, bona ) bonum;

d'autres n'om que deus terminailons dont la premiere

ferr poor le maCculin

&

le féminin,

&

la

Ce

conde elt

confacrée au

genre

neutre,

Ó

x.<ti

~ ifJ/4í/A-.~.

"..'

iIl14J/.t~"

hmreux;

&

en latin,

hic

&

haoe fortis

&

hoc fo rte,

tart.

Clcnard

&

le commun des Grammairiens Grecs dffenr

qu'il y a auíli en Grec des

adj eélifs

qui n'onr qu'une

terminairon rour les troi genres: mais la Cavante mé–

thode Greque de P . R alfure que les Grees n'om point

de ces

ndjeélif!, Liv . l . Ih . j x. reg le XIX. avertijJe–

ment.

L es Ladns en om un gralld nombre,

prudens,

f elix, ferax, tenax,

&c.

En franc;:ois nos

adjeélifs

Cont terminés:

l°.

ou par

1111

e

muet, eomme

fage, fidele , utile, faei!" hah'¡.,

'¡mide

1

r;che, aimabJe

1

VD/age

,

troifieme

,

'luatrieme,

& 0.

alors

I'ad;eélif

rert égal emenr p,lur le mafculil'l

&

p our le féminin; un

amant fide le,

une

femme fidele.

C eux qui ¿eri vent

fidel, util,

fom la meme fame que

s' ils écrivoient

fag

al! liel! de

fage,

qui

Ce

dit égalemellt

pour

Ie¡

deux genres .

.

2°.

Si l'

"djeélíf

ea

terminé dans Ca premiere déno–

min~tion

par quelqu'autrc leme que par un

e

muet, alors

cetre premiere terminaiCon ren pour le genre maCculin:

pur , dur, -"mn , favant , fort , hon.

A I'égard du genre féminio, il

f~t

dilHnguer ou

T ome l .

AD

J

115

I'ad;edif

fioit au maCeuIín par une voyelle, ou

iI

eft

terminé' per l!ne cooronne .

Si

I'adjeélif

maCeuEn finit par tome aurre voyeIle que

par un

e

muer, aJou tez reulement

['e

muet apres cetre

voyelle, von aurC7i la terminai[on téminine de

I'adje–

élif: fenfé , f"'Fe ; ioli, j olie; hOltrrtt, ho"'",,.

Si

I'adjeaif

maCculin tinit par une conronne , déraehez

<,etre con[onne de la letrre qui la préccde,

&

ajoutez

un

e

muet

i\

cetre conCollne détachée , vous aurcz la ter–

minaiCon féminine de

¡'ad;eélir: pur , pure; fa·int , f"in–

te; fain

,

fai-;;e; grand, gran·de; fot, fo-te

;

bon, ho-ne

Je

f.~i

bien que les Materes a écrire, pour multipl ier

les jambages donr la Cuite rend I'éerirure

plu~

unie

&

plus agréable

iI

la vue , ont introduie une Ceconde

n

dans

bo-ne,

comme ils ont introduit une

m

dans

ho·me:

ainli

011

écrir

cOlnmunément

bonne, homme,

honne1.tr

,

&c.

mais ces lemes redoub1ées Com contraires

¡¡

l'analogie ,

&

!le

Cervem qu'iI multiplier les ditficultés pour les é–

rrangers

&

pour les gen' qui apprennent

a

Itre ,

11 Y

a quelques

adjeélifs

qui s'éeartent de la regle:

en

void le dérail .

On diCoit autrefoís au maCculin

bel, n01/'Ve/, fol, mol,

&

au féminin Celon la ·regle,

bel/e , noltvel/e , folle, mol–

le;

ces féminins Ce ·[om conCervés: mais les maCculins

oe Cont en uCage que devanr une voyelle:

1m hel hom–

me, Iln 1101tVeJ amant, un

fo l

amour;

ainli

beau,

nou–

vea", fo", mou,

ne formem poim de féminin; mais

Efpagnol

ell en uCage, d'ou

vi~nt

Efpagnole ;

Celon la

regle générale,

blmu,

fait

blanche ; frane, fra,/Che ;

long

fair

longue :

ce qui fait voir que le

g

de

long

ell le

g

fore que les M odernes appellent

gue;

il elt bon dans

ces occaliol!s d'avoir rccours

il

I'allalogie qu'il y a entre

I'adiea;f

&

le Cubltanrif abarait : par exemple,

longue"r,

long, long"e ; do"<eur , doux, d011Ce ; .ialoujie

,

jaloux .,

jaloufe; j ra;ehe",', frais, fraíche; FcherejJe ,fec ,feche.

L e

f

&.

le

v

Com au food la

m~me

leme divirée en

fort~

&

en foible; le

f

ea' la forte,

&

le

v

elt la foible:

de·la

naif, najve; ahujif, ahrifive; chltif,-chétive ; dé–

fen/if , défenjive; paiJi! , paJfive; négatif, nlgative

;

pl/r-

gatif, purgative ,

&c.

-

On dit

mon, ma; ton, ta; fon, fa:

mais devant Qne

voyelle on dit également au féminin

mon, ton , fon: mon

ame , t01l ardeur, fon Ipée:

ce que le méehaniCme des–

organes de la parole a inrroduit pour éviter le baiLement

qul fe feroit

¡¡

la

renCOntre de denI voyelles ,

m.. ame,

ta épée, fa époufe;

en ces occafions,

fon, tOI1, mon ,

Com féminins , de la meme maniere que

mes, tes, fes,

les,

le Com au plurier, quand on dit,

mes filies

,

les

femmes,

&c.

N ous avons dit que

I'adjeélif

doit avoir la terminai–

Con qui conviellt au genre que l'uCage a donné au Cub–

flanrif: Cur quoi on dnit faire une remarque 1i11guliere,

Cm le mot

gens;

on donne la terminairoo fé miuil1e

:l

I'ad:

jeélif

qui précede ce mor,

&

la mafculil1e a I'elle qUl

le Cuit, fUt-ce dans la m.cme phraCe:

il

,

a des certai–

nes gens '1lti f ont bien fOtI .

A I'égard de la formarion du pluricr, nos anciens

Grammairiens diCenr qu'ajourant

s

au tingulier , nouS tor–

mons le plurier,

bon, bons .

(

A cheminement

a

la Lan–

gTte FranFoife par 'Jean MajJét . )

L e

m~me

auteur ob–

ferve que les nom de nOllJbre qui marquent pluralité,

tels que

'1uatre, tin'l, jix, fept. &c. ne reFoivent point

s,

exccpté v ingt

&

cent , t¡u; ont un plurier : 'luacre–

vingts ans , quatre cent! hommeJ.

Telle ell auffi la regle de nos Modernes: aina un écrit

:lU

ringulier

hon ,

&

au plurier

hons; fort

au lingulier,

forts

au piueier; par conCéquem puiCqu'un écrit au rin–

gulier

gtÍté , g tÍtle ,

on doit écdre au plurier

Katés, ga–

eles,

aJoutant Gmplemenr l'

s

au plurier maCculin, com.

me on I'ajaute au féminin . Cela me paroJt plus analo·

gue que d'6ter I'accent aigu au maCculin,

&

aJol1ler un

z,

~atez :

je ne vols pas que le

z

ait ph1(Ót que

I's

le

privllége de marquer que l'e qui le précede elt un

e

fer–

mé : pour moi je ne fais urage du

z

apres I'e fermé :

que pour la [econde perConne plurielle du verbe ,

'110M

aime",

ce qui diaingue le verbe du participe

&

de

I'ad–

Je(tif; vol/s .étes aiméJ, les perdreaflx font g atés , vous

g atez ce L/vre.

Les

a4jeélifs

terminés au ringulier par une

s

, [ervent

aux deult nombres:

il eji gros

&

gras

;

ils f011t gros

&

gras.

11

ya quelques

adj eél;fs

qti'

iI

a plu aux Ma?tresa écri·

re de termlner par un

x

au \ien de

s,

qui

6ni{)a~t

en-de–

dans ne danneot pas

ii

la main la liberté de fatre de ces

ñ~ures

inmiles qu' ils

appeIlen~

tratts ;.

il

~aut

r.egarder

cet

x

comme une véritable

s;

amli on da :

ti

eft JaJoux ,

&

i/sfontjaloTtx; il eft do1tx,

&

i/sf ont dOllx;l' époltx ,

Z

2.

les