Previous Page  434 / 596 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 434 / 596 Next Page
Page Background

· 4

i.

4

H1sTOIRE nxs

GvE~REs

C1v1LEs

r

Abfolution de Raudona, hafta, bien

qu'innoccmm~nt

,

ra

More: Car

a

l'infrant

AlonfeGon~alez

luy trencha la tefl:e,aucc

VA

grand

Cimeterte

qu'il

portoit;

Et

alors

efiant

forty

de la Ten–

te;

Voila,

s'

efcria-t'il,

comme Monfieur le Marquis s'efl: bicn

acquitte

de

fa

parole. Ce qu'il

dit

par raillerie contre le

pauure

-

Raudona,

q\:li

s'efi0it vante d'enleuer vne tefte dans le

Camp

des

Ennemis,

ou

d'y

lailferla

lienne,

comme

ii

aduinr. En

fuit–

te deq

uoy

,ii

le

fit

tirer hors de

la

Tente

pour

expofer en

veue

fon

Corps, qui

fie

grande pi tie

a

ceux

qui le

virent,

&

encore

plus

aux Royalifres, quand ils apptirent

fa

Mort.

Voila

quelle

fut la fin

de

l'inforcune

Raudona,

qui

ne

mon–

fira

que

crop

par fes

aaions,

qu'il fe picquoit plus de

Courage,

que de Prudence.

11

auoit

vn fort

bon Cheual,

s'il

eut

fceu

h~

mefnager comme il

fal0it:

mais

pour

monfher fon adre!fe,

il

le

crauailloit

de telle forte, qu'en tout le iour

ii

ne

1uy

lai!foit

pas

voe

feule

heure

de

repos,

&

le cuoit infenGblement,

a

force de

courbetres,

&

de

carrieres; A uffi

arriua-t'il,

comme dit le

Pa–

len tin, qu'il

luy

faillit au befoin. Son peu de I ugement

paruc,en

ce qu'il eut la van

ice

de dire a fes Ennemis,

de

ne point

recour–

ner

a

eux, fans leur amener vn Prifonnier:

Ce

qui

luy

caufa la

mort, par

I'

extreme cruaute

d'

Alonfe

Gon~alez

, qui

faifoic

!'office

de

principal Bourreau . L,Autheur adioufie a cecy;

o.!_:n

ce 1J1;efmetemps

,a

me.fare que

les Audite1trs

drn1noient

des

Lettres

d'A–

bolition

pour quelqaes particuliers,

&

qu'ils les en1toyoiau

f

'"

des

Negres,

&

dt's Ind1ens

deflruice,

appe!lez

Yanaconas,

qui ne cef

.foientd'a!ler

&

de venir

d'vn

Camp

d

t'atltre; Franfoi4

Hernandez

en faifoit

execttter tout

autant

qu'

il Luy

en

tomboit

entre

[es

mains,

&

puhlier en faitte;

Voila ce que couftent les

Abolitions

:

De

q1101

ne

(e

contentant

pt:U,

il

commando

it

que ces Porteurs

de

Le1tres rujfent

les

narines& les mainJ

couppees,

qu,!l leHr fai.foit

pendre

tt11

col,

&

les

r nuoyoit

ainji

au camp

du Roy.

Voila les

paroles de

cet

Au–

theur,

done

iJ

conclud

le

Cbapitre

fufdit.

I

RY SES