DEs
EsPAGNOLs,
DANS LES
INDES.
4?.-I
forte
J
ioint
que les Soldats,
comme
1,
y dit cy-deuant, n,auoi
"t
prefque
point de
prouiGons
de bouchc
.f&
moins
encore
de mu–
nitions
de
Guerre:
Toutesfois pour
n'efire pas
fi
a
defcouuert,
jls
fe
forcifierent
le mieux qu'ils purent d,vne muraille
de
cerre
aCfez haute, qu'ils firent en
fort
peu de
cem
s,
&
qui feruoi.c
de
Paltffade
a
routle Camp; Ce qui leur fut d'aucant plus
facile,
qu'ils
employerenc
ace
trauail
ce
grand nombre d'Indiens, qui
feruoient
a porterle Bagage
&
le Canon ou mefme
de
Pion–
niers ,
quand la neceffite le requeroit.
Fran~ois
Hernandez
voyant
t>
Armee
du
Roy
cam
pee,pointa fonArtillerie fur le hau
t
d'vne Montagne, auecque delfein de
bacrre
en ru'ine les
Enne–
mis. En
dfet,
pour les ell:onner tous,
&
parciculieremenc les
Audit""urs,
it
ne
cdfoit
iour
&
nu
ill:
de
tirer
fur
eux; q 1elq e
u
fo1s
rnefme par
bizarrerie,
&
par
vaine
gloire,
il
fa
if
oit paifer 1
s
boulets
au defTus d eux, qui neantmoins,a quelque deffein qu'tl
le
fie,
n,endommagerent aucunement
ny
les hommes,
ny
les
Cheuaux,
n0n plus que 'il
euffenc
efie quelques ba1ons pleins
de
vent;
ce qu·on expJiqua
depuis
pourvn
effec
miraculeux,
&
pour
vne
Grace parciculiere
de
Dieu,
qui
ne voulut
point
per–
metcre qne
ces Infirumens de
ru'ine
en
filfent
aucune ,
pour
auoir
efie
faics d,vnematiere
ciree
des
cloches
autresfois
dediee
a fon Diuin
feruice.
Com
me
en effet, ce ne
furent
pas
feule–
ment
les Royali!l:es, mais leurs Enflemis
me!mes
qui les rernar–
querenr.
A
pres que les deux
Armees eurent
campe,
l'vne
a
la
veue
de
l'aucre, les
plus
fameux
d'encre
les
Capicaines
&
Ies
Soldats,
fitent a l'enuy a qui donneroit de plus hautes preuues de fon
Courage.
Aux
premieres
Efcarmouches
perdirent
la
vie deux
des plus braues
So
Ida rs qui
fuffent
dans
le
P rcy du
Roy;
&
cinq
ou fix
autres
furent
fi
lafches,
que
de
s'aJler rendre
a
Frans:ois
Hernandez.
Ils
luy
declarerenr tout
cc qui fe
paffoic dans
l'
Ar-
l
me.e
~
oyale)
&
luy
di
rent
de
plus' que peu de iours auanc leur \
arrrnee
a
Pucara,
le General Paul
de Menezes
auoit veulu quit–
ter
fa
.Charge, a
caufe
des·partialicez,
&
des
differends qui
fur–
uen~1~nt ~ntre
les
Officiers, qui
bien
loin
de fuiure fes
ordres,
fe
~01d1lfoient
al'en.concre. D'ou
ii
concluoit, qu,iJ
ne
vouloit
.
point
d,vne
Char;ge
fi
onereufe, bien
qu'eJJe fut
honnorabfe,&
qu~
le
J?oCl:eur ·~arauia
J'en auoit dtffuade, en
luy
reprefentarit
q . }
ga1gneroit
1
par la beaucoup plus de blafme que de
glotre
1
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