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·:H!sToIRE
·oEs
GvERREs.
C1v111ts ,
.noient
de faire au Camp des
Ennemis ,
difan.t
qu'il
n'y
auoic
·trouue
ny
Sentinelles,
ny
Gardes , tous
les
Soldats eftans
endormis,
&
que
s'il
euteu
auec
luy
·deux
cens -cinquance
Ar–
quebuziers) affeurement
ii
les auroit
tOllS
vaincus'
&
emmene
.P
rifonniers
les Audiceurs,
&
leurs Capitaines.
11 6c plufieurs
autrescontes
femblables, {uiuant
la
coufl:ume
des
Soldats
Fan–
farons,
&
trop g_rands Parleurs, qui encherilfent tou!iours fur
·leurs beaux faits:
Car apres tout, bien
que Piedrahirafuc Capi–
.taine,
&
<Jl:l'il
cut eu du bon-heur en plufieurs
de
fes Entrepri.
fes;
{j
eft-ee qu'en cette derniere,
i1
n'eut point d'aucre fuccez
qu<e celuy que ie viens de
dire~
quelque
vanite
qu'il fe·donnaft
au contraire.
.
Fran~ois
Hernandez Giron,
rauy
des bonnes nouuelles que
fon Me!l:re de
Camp
Piedrahita
luy
auoicapporce~s,
&
leste–
nant pour certaines,
outre
qu'il-apprit en mefme temps de
quel–
ques
Transfuges,
qu'il
n'y
auoic
clans le
Camp
de
fa
Maiefie,
ny
-Poudreny
Me~he,
fe refolut de donner Bacaille aux
Ennemis
vne
des nuitl:s
fuiuances, puis qu'ils ne daignoicnt l'attaquer
dans fes Retranchemens, ce qu'il
imputoit
a manquement de
oourage
&
de
forces,
fi
bien qu,il les tenoit
defia
pour
~endus.
Comme
i1
eut done affemble fes Capitaines, pour ddliberer
fur
cette
affaire-la'
ii
leur propofa
fon
intention'
&
les pria tres–
inftamment qu'ils eulfent tous a le fuiure, Jes affeurant que
s'ils
le faifoient,
ils
s,en
trouueroient
fort bien,
&
que fes Progno...
flies,
ou
pourmieux dire", fes Sortileges
luy
promeccoient
la
Vi-
_ltoire.
·Ses~Capiraines
'oppoferent
a
Con
delfein, en I
uy
remon–
firant,
OE•il ne
deuoi~
nullement hazarder
Ja.
Bataillc, mais fe
tenir ferme
dans .Con
.Recranch~ment t
oil
ii
efl:oit
abondam–
ment
pourueu
de
to~es
les
chofes qu'il eut
pu
defirer;
~'2u
contraire, fes
Eanemisn'auoient
ny
viures
ny
munitions:
Qu~
pour
les
reduire en de p1us 6randes extremitez,
ii
n'auoit
q?'a
pourfuiure
fa
route~
i
uf
ques
au Pais
des
Charcas, pour
s'y
fa1lir
.de
tout
ce'
gu,il
y
crouueroit
d'argent,
pour
la pa
ye
des gens do_
Guerre,
&
qu'apres
cela
ii
pourroit s'en
recourner
le long de
la
Cofte,
& entrer
clans
la V
1lle
des Rois,
def
pourueue
de
SoJdacs,
pour
luy
refifter, &queles
Ennemis manquoient de Cheuaux,
outre q"u'ils
n·auoient
pas de·quoy
les
ferrer: Tellement
qu'i1
.ne
,deuoic point era ·ndre de
les
auoir en
queue,
&
gue ceux
9?tfo
trouu.,.roienc en e!iat de
le
fuiure,
feroi~nt
defaits
infa1l11t>le-