9t.
HisTOIRE DES GvERRES
C1vrLEs
trouueroien tou
defaics,
auant que de p0uuoir ioindre Ies
En~
nemi s , commsi1 da que ce mefme Efcadron de Caualerie s'en
a.Hall: choquer de pleine force celuy de
Gon~a1o Pi~arre:
Mais
pour tout
cela
Pi9arre ne
s'dbranla
nullement,
&
!es lailfa ve–
nir, fans all er a eux, fon Meftre de Camp ayant trouue apropos
de le faire ainfi, pour donner lieu cependant
a
fes
Arq~ebuziers
d ,endommager les Ennemis, auant qu'ils vinlfent a
la
rencon–
tre; N eanrmo1ns, comme
il
vid
que les Gens
<f~armes
de Diego
Centeno s
'e.fl:oient ouuercs vn
chemin
du
<;efie
derAifle d1 oitte
de
l'
Infancerie,
ii
s'aduan~a
trentc pas pour lcs receu0ir. Ainfi
Jes Caualiers de Diego Centeno
pr~nant l'aduant~ge
de la car·
riere, donnerent fur
ceux
de Gon9alo
P1~arre,
qu'ils efcarte–
rentcomme n trouppeau de Moutons,abbatant parterre ch.e–
uaux
&
hommes, dont ii
n'y
en eut pas dix aufquels
ils.nefif–
fenc
vuider
les
arfons.
Gon~alo P1~arre
fut
de ce
nombr~,
fi
bien que fe voyanc feul,
il
do1
1
Jla.
le pas,
pour
s'aller mettre
a.
· couuerc dans fon Bataillon d.
lnfanterie;
M is a mefmc temps
il fut couru par trois fameux Caualiers,
auecque
deffcin de luy
ofter
la
vie .
OU
de l'ohJiger
a
fe rendrG:. Le premier s'appefloit
Fran~ois
de Hulloa, le Cecond Michel de
Vergua.,
&
le rroifief–
me
Gon~alo
Sd uefire.
ee
dernier cheut au cofi:e droit de Gon ...
~alo Pi~arre,
&
Michel
de Vergara
au
gauche, auec
Fran~ois
de H
ulloa.
Or
tandis que
ks
deux
qui
eftoient
les
plus
proches
de
Pi~arre,
luy
portoient aux cofiez
de
grands coups d>Eftoca.,
des, fans
le
pouuoir bl elf
er'.) a
caufe
qu'il
e!l:oic
bien arme;
Mi–
.chel de Vet gara ne
ceffoit
de crier,
A
moy
le
Tr.1iftre
P
'farre,
a
moy
le
Tratjlre
P1p 1r re;
t
ainfi taus quarre s>en alloient
cournot
vers
le Bataillon d'Infanterie. Ce pendant le cheual de Gons:a–
·lo
Siltlefire efi:oic ce qui incommodoit le
plus
pj~
rre: car de
la
fa~on
que
fon Ma1ftre
le
hafioic
d'aller,
ii
choquoit
de
la
cefte
la
croupe de ceiuy de
Gon~alo Pi~arre,
&
l'empefchoit
de courir;
ce qui fut caufe
que
pour ferendre
le
paifage
Jibre,
d'vne hache
d'Arn1es qui
luy pendoitattachee au p01gnet,
il
en defchargea
roiscoups
fur la tefi:e du cheual, auecvn eel
effer,
que des deux
premiers
·11uy
fendit
les machoires,
&
du troifi
fme ,
ii
luy
ef–
crafa
l'o~ d~au<le£foubs
d'vn reil, qui
n'en
fut
pointcreue
neant–
rnoins.
Ce
queGon~alo
Pis;arre
krauffiadroitement,
qu~s'il
fe
f{.Jt
crouue
en vn
jeu
de canes. le
l'ay
ouy
conrer
comn1e
iele
dis
.a
Gon~alo
Siluefrre} qui
nous entretenoit
f
ouuent de cette
ad~