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R.
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Malgré toutes c;es apparences de force ;
hélas
!
chere fo:ur , on apperc¡oit aifémenr
que les heures folitaires de cette aimable filie
fom un pénible fardeau pour elle. Elle a pris
l'habitude de foupirer. Elle fe leve avec les
yeux enflés; le fommeil l'abandonne: l'ap–
pétit lui manque;
&
tous ces fymptomes ne
lui
font
pas inconnus
a
elle-meme : on en
juge par
l'
effort qu'elle fait pour Jes cacher.
Quoi
!
faut-il que He11riette Byron , avec
une beauté incomparable, avec une fanté
{i
floriífante , une humeur
íi
égale , des paf–
íions
{i
faciles a gouverner ; généreufe , re–
connoiífame jufqu'a l'héroi'fme ; fopérieure
a
toute autre femme en.fra11chife de creur
>
en vraie délicateífe; d'un jugement
&
d'une
maturité d'efprit au deífus de fon
a~e;
faut-il
qu'elle
fe
voie facrifiée comme une viétime
i1111ocente, fur l'autel d'un amour fans efpé–
rance? Sa íituation me perce le creur. Je ne
puis fupporter ce triomphe de l'autre fexe,
quoique l'homme foit mon frere. Mais au
fond,
e~
n'en eíl pas un pour lui. Il paro1t
' au contraire que fon cceur véritablemenr
noble , fouffre mortellement de ne pouvoir
fe
donner tout entier a cette excellente filie.
· M. Deane efl: arrivé
íci
ce matin. Il e!l:
homme de mérite. Dans un moment d'en–
tretien' ou il m'a parlé
a
ca::ur ouvert'
j'ai
(u
de luí que fon delfein a toujours été de
faire mifs Byron
fa
principale héririere. Il
m'a ínformée de fon bien, qui efl: coníidé–
i:able. Je vois que la vraie politique eft
d'~tr~