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Cependant fes regards fe partageoient tour
a
tour entre Camille
&
moi,
&
fembloienr
·marquer de l'irréfolution. A
la
fin, quittant
Camille, elle eíl: venue vers moi d'un
ras
'lent ; mais tournant tout d'un coup, eile
s'eíl: précipirée vers
fa
mere;
&
lui paífant
un bras aurour du cou,
l'
autre levé, elle a
recommencé
a
me regarder, comme s'il lui
éroit reíl:é quelque doute de ce qu'elle avoit
vu. Elle fembloit rnurmurer quelque chofe
a
fa mere, mais rrop confufément pour erre
entendue. Elle s'eíl: avan-::ée enfoite vers
fa
belle-freur, qui a faiú
fa
main lorfqu'elle !'a
vue prt:s d'elle,
&
qui la lui a baifée. Elle
a marché jufqu'au général,. pres duquel
j'érois a{Iis,
&
qui rn'avoit prié d'obferver
tous fes mouvernen'rs. Elle eíl: demeurée de–
bout proche de lui,
&
fa_ns lui dire un mot,
-elle m'a regardé long-temps-avec une douce
-incerrirude.
Tant d'avmices qu'elle avoit comme dé–
robées for moi, ne m'ont p
as la:iffé la force
de me faire une plus longue
violence.Jeme
fuis levé;
~faifi.tfant
une de f
es mains, voyez,
Madernoiíelle, lui ai-je dit un genou
a
terre,
<:elui que vous avez honoré du nom de vocre
précepreur. Ne re1nettez-vous pas le recon–
noiífant Grandiífon, que toure vorre famille
·honore de quelqu'amitié.
Oh! je vous remers. Oui, oúí, n'en dou–
tez pas. Tour le monde s'eíl: réjoui efe
l'avoir entendu parler. Mais, a-r-elle repris,
qu'etes-vous devenu depuis
fi
long-te1nps.~