Previous Page  292 / 442 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 292 / 442 Next Page
Page Background

1l6

H

I

s

T

o

I

l'l

~

Cependant fes regards fe partageoient tour

a

tour entre Camille

&

moi,

&

fembloienr

·marquer de l'irréfolution. A

la

fin, quittant

Camille, elle eíl: venue vers moi d'un

ras

'lent ; mais tournant tout d'un coup, eile

s'eíl: précipirée vers

fa

mere;

&

lui paífant

un bras aurour du cou,

l'

autre levé, elle a

recommencé

a

me regarder, comme s'il lui

éroit reíl:é quelque doute de ce qu'elle avoit

vu. Elle fembloit rnurmurer quelque chofe

a

fa mere, mais rrop confufément pour erre

entendue. Elle s'eíl: avan-::ée enfoite vers

fa

belle-freur, qui a faiú

fa

main lorfqu'elle !'a

vue prt:s d'elle,

&

qui la lui a baifée. Elle

a marché jufqu'au général,. pres duquel

j'érois a{Iis,

&

qui rn'avoit prié d'obferver

tous fes mouvernen'rs. Elle eíl: demeurée de–

bout proche de lui,

&

fa_ns lui dire un mot,

-elle m'a regardé long-temps-avec une douce

-incerrirude.

Tant d'avmices qu'elle avoit comme dé–

robées for moi, ne m'ont p

as la:iffé la fo

rce

de me faire une plus longue

violence.Je

me

fuis levé;

~faifi.tfant

une de f

es mains, voy

ez,

Madernoiíelle, lui ai-je dit un genou

a

terre,

<:elui que vous avez honoré du nom de vocre

précepreur. Ne re1nettez-vous pas le recon–

noiífant Grandiífon, que toure vorre famille

·honore de quelqu'amitié.

Oh! je vous remers. Oui, oúí, n'en dou–

tez pas. Tour le monde s'eíl: réjoui efe

l'avoir entendu parler. Mais, a-r-elle repris,

qu'etes-vous devenu depuis

fi

long-te1nps.~